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Premier vol d'un avion géant A380 partiellement alimenté au gaz

Un avion géant A380 de Airbus a réalisé un premier vol d'essai, partiellement alimenté d'un carburant de synthèse liquide dérivé du gaz, reliant en trois heures le site du constructeur européen de Filton à son siège de Toulouse. Ce très gros porteur, mis en service l'an passé, a été choisi pour ces tests car il est l'avion de ligne dont la consommation de carburant est la plus faible du marché, a indiqué Airbus.

Pour cet essai, seul l'un des quatre réacteurs Trent 900 du motoriste britannique Rolls-Royce est alimenté au gaz, les trois autres fonctionnant au kérosène classique. "Cela va nous permettre d'évaluer les différences de réaction des moteurs", a expliqué Sébastien Remy, directeur du programme de recherche pour les carburants alternatifs chez Airbus, lors d'une conférence de presse à Filton. Le carburant de synthèse a été fourni par le pétrolier anglo-néerlandais Shell. Selon Airbus, "il possède des caractéristiques intéressantes pour la qualité de l'air et présente des avantages en termes de consommation par rapport au kérosène. Il a ainsi une très faible teneur en soufre". En revanche, en terme d'émissions de dioxyde de carbone, très polluantes, il ne présente aucun avantage par rapport au kérosène classique. Les moteurs alimentés avec ce type de carburant sont également tout aussi bruyants que les autres.

En développant cette nouvelle technique, Airbus affirme vouloir réduire la dépendance des compagnies aériennes à la cherté du pétrole. Le coût de ce carburant alternatif reste encore toutefois très incertain, a reconnu Paul Bogers, l'un des représentants de Shell, pendant la conférence de presse.

Ces essais s'inscrivent dans le cadre d'un accord signé en novembre dernier à Dubai entre Airbus, Rolls-Royce, Shell et la compagnie aérienne Qatar Airways portant sur l'étude des avantages potentiels de cette alternative au kérosène.

Qatar Airways, propriété du gouvernement de cet Etat du Golfe qui détient 15 % des réserves mondiales de gaz compte ainsi devenir la première compagnie aérienne à utiliser ce type de carburant.

Dès 2009, la compagnie veut utiliser des appareils alimentés à 50 % avec un carburant de synthèse liquide dérivé du gaz, provenant d'une petite usine pilote en Malaisie. L'un des représentants du transporteur, Stephen Vella, n'était toutefois pas en mesure de préciser sur quelle ligne voleraient ces avions.

La compagnie pétrolière Qatar Petroleum construit actuellement une raffinerie destinée à fournir ce carburant. Et à partir de 2011, une fois l'usine achevée, tous les appareils de Qatar Airwyas devraient en partie être alimentés par cette nouvelle source.

Les essais avec le carburant de synthèse liquide dérivé du gaz pourraient ouvrir la voie aux biocarburants --actuellement non disponibles en quantités suffisantes pour un usage commercial--, a indiqué Airbus. Car tous sont fabriqués selon le même procédé, connu sous le nom de Fischer-Tropsch, inventé en Allemagne dans les années 1920, utilisé ensuite sous le nazisme puis au cours de années 1950 en Afrique du sud avec du charbon transformé en carburant liquide, ces deux pays étant alors privés de ressources pétrolières.

Airbus table sur un premier test de vol avec un avion alimenté au biocarburant en 2009. "En 2025, il est possible que 25 % du carburant utilisé par les avions soit du carburant alternatif, et qu'en 2030, 30 % soit du biocarburant", a prédit M. Remy.

AFP

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