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Le premier implant de moelle épinière artificielle au monde…

La paralysie correspond à une perte de motricité d’un ou de plusieurs muscles. Elle peut être due soit à une lésion des nerfs soit à une lésion du cerveau ou de la moelle épinière. Ces blessures peuvent conduire à une paralysie à long terme, pour laquelle aucun remède n’a été développé à l’heure actuelle. Si la recherche s’est récemment intéressée à la transplantation de cellules ou de biomatériaux sur le site de la blessure, deux problématiques majeures limitent le succès de ce traitement : le rejet de la greffe due à la réponse immunitaire ainsi que l’incapacité des cellules implantées à former un réseau fonctionnel.

Pour pallier ces deux problématiques, des chercheurs de l’Université de Tel Aviv ont mis au point une nouvelle méthode consistant à prélever une biopsie du tissu adipeux du patient puis à séparer les cellules du matériel extracellulaire. Les cellules sont ensuite reprogrammées en cellules souches embryonnaires, capables de se transformer en tout type de cellules de l’organisme. En parallèle, l’équipe de recherche a créé, à partir du matériel extracellulaire prélevé, un gel personnalisé adapté au patient, afin d’éviter tout risque de rejet après la greffe. Enfin, les cellules souches ont été introduites dans le gel puis transformées en implants 3D de réseaux de neurones - dont des neurones moteurs, cellules nerveuses commandant les muscles et le mouvement.

Le potentiel thérapeutique de ce dispositif a ensuite été évalué chez des souris, divisées en deux groupes : les souris paralysées récemment (paralysie aiguë) et les souris paralysées depuis au moins un an (paralysie chronique). L’ensemble des souris souffrant de paralysie aiguë ont retrouvé leur capacité de marcher en l’espace de trois mois après la pose de l’implant, avec des améliorations significatives par rapport aux souris n’ayant pas reçu l’implant. Par ailleurs, l’implant de moelle épinière artificielle a également été intégré avec succès chez les souris atteintes de paralysie chronique, avec 80 % d’entre elles ayant retrouvé la capacité de marcher six semaines après l’implantation.

Suite au succès des essais sur modèle murin, les scientifiques se préparent à présent à la prochaine phase de l’étude : les essais cliniques chez l’homme. Ils ont ainsi pour ambition de parvenir, d’ici quelques années, au développement d’implants personnalisés pour chaque patient qui permettraient de réparer les tissus endommagés sans risque de rejet. Aussi, si les résultats de cette étude sont prometteurs pour les personnes souffrant de paralysie, les chercheurs espèrent que cette technologie pourra également être utilisée à l’avenir pour traiter diverses maladies comme la maladie de Parkinson, l’infarctus du myocarde ou encore certains traumatismes cérébraux.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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