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Le premier Airbus zéro émission pourrait être un court moyen-courrier à hélice
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L'avionneur européen Airbus teste le prototype d'un propulseur à pile à combustible, qui transforme l'hydrogène en électricité. Un moteur assez puissant pour un avion de cent places capable de parcourir environ 1 800 kilomètres. Objectif de commercialisation : 2035. Le chemin sera très, très long, un tel appareil ne devant pas être proposé aux compagnies avant le milieu de la décennie 2030. Mais Airbus avance pas à pas sur le chemin qu'il a tracé vers l'avion zéro émission, comme en ont témoigné les annonces de l'avionneur lors de son Airbus Summit. Un avion propulsé grâce à de l'hydrogène, en remplacement du traditionnel kérosène.
Le constructeur européen a levé le voile sur une motorisation inédite, qu'il a développée en interne, avec un partenaire issu de l'automobile, Elring Klinger. Une initiative rare, les fabricants d'avion se fournissant d'ordinaire chez des spécialistes des motorisations, Safran, General Electric et autre Rolls Royce. Il a également présenté des partenariats noués avec d'autres entreprises du secteur pour l'accompagner. ArianeGroup a été choisi pour « fournir l’infrastructure de ravitaillement des avions en hydrogène liquide » durant la phase de développement des prototypes, une technologie que l'acteur spatial maîtrise parfaitement pour en avoir besoin sur ses lanceurs.
Airbus s'associe également sur cette question du carburant avec HyPort, la coentreprise créée par la Région Occitanie et Engie, pour le développement de la filière hydrogène en Occitanie. HyPort construit à l'aéroport de Toulouse Blagnac une station de production et de distribution d'hydrogène pour les véhicules, qui sera mise en service en 2023. D'une capacité de 400 kg, elle doit pouvoir alimenter quotidiennement une cinquantaine de bus (navettes aéroportuaires), de taxis et autres véhicules de livraison, voire des engins de piste. Pour disposer d'hydrogène pour ses avions, Airbus se rapproche d'HyPort et accompagnera "le développement" de cette station, HyPort qui devra en outre « faire face à l'augmentation attendue de la demande en hydrogène dans les années à venir », dans les aéroports.
Mais la plus importante annonce est ce moteur à hélice qui sera testé à partir de 2025 sur un A380, une machine d'essais à laquelle seront greffés un cinquième propulseur, sur le flanc gauche du fuselage, des réservoirs d'hydrogène liquide et un système de distribution.
Airbus a retenu la technologie de la pile à combustible qui convertit l'hydrogène en électricité entraînant l'hélice du propulseur. « L'hydrogène gazeux pénètre dans la pile à combustible à l'intérieur de la nacelle, où les molécules de dioxygène (O2) sont également fournies par un flux d'air contrôlé - prélevé dans l'atmosphère environnante. La réaction qui en résulte à l'intérieur de la pile à combustible produit un courant électrique continu (DC) qui est ensuite converti en courant alternatif ».
« À grande échelle, et si les objectifs technologiques étaient atteints, les moteurs à pile à combustible pourraient être capables d'alimenter un avion d'une centaine de passagers avec une autonomie d'environ 1 000 milles marins », envisage Glenn Llewellyn, le vice-président de l'avionneur en charge des projets zéro émission. Soit un appareil plus petit que les moyen-courriers actuels type B737 ou A320, plus proche de l'A220, capable de couvrir une distance d'environ 1 800 kilomètres et qui n'émettrait que de la chaleur et de l'eau - sous réserve que l'hydrogène consommé ait été produit vertueusement -, aucun NOX ou CO2.
Pour l'heure, Airbus n'a présenté que des images de synthèse d'intégration sur l'A380 d'essai. Mais un prototype a été développé, assemblé, il est testé dans un centre d'innovation de l'avionneur, à Hambourg. Une première phase : « Même si ces tests progressent, les équipes conçoivent et développent également la prochaine génération de piles à combustible et de systèmes. Ceux-ci seront plus compacts et plus puissants, ce qui conduira à une version qui pourra voler sur le démonstrateur », a expliqué Hauke Peer Lüdders, en charge du programme, dans les récentes communications de l'industriel. Ce devrait être dans moins de trois ans.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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