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Pourrons-nous effacer nos regrets de notre cerveau ?

"Si j'avais su...", ou "si j'avais osé..." : des réflexions qui traversent nos esprits et qui se rapportent à des décisions non prises alors qu'elles faisaient partie de choix dont nous étions conscients. Mais nous avions écarté ces options qui nous semblaient sur le moment indisponibles. C'est ce que l'on appelle la "pensée contrefactuelle".

Des scientifiques de l'Université de Chicago (Etats-Unis) viennent d'établir, à partir d'expériences réalisées sur des primates, qu'une méthode par ultrasons non-invasive peut agir sur une région frontale du cerveau dite "cortex cingulaire antérieur" en régulant cette pensée contrefactuelle. Leurs travaux ont donc mis en lumière la façon dont l'activité du cortex cingulaire influence la prise de décisions.

Si cette partie du cerveau ne fonctionne pas correctement, cela peut empêcher un individu de choisir la meilleure option, non seulement sur le moment mais même plus tard lorsqu'elle devient plus adaptée à la situation. Les experts estiment que de tels dysfonctionnements du cerveau peuvent expliquer pourquoi les personnes atteintes de certaines maladies psychiatriques restent prises au piège d'habitudes inutiles. L'équipe a étudié comment les singes "conservaient la valeur des choix contrefactuels, choix qui ne pouvaient être pris dans l'instant mais qui pourraient l'être à l'avenir". Des travaux qui ont montré, grâce à des balayages IRM du cerveau de ces singes, qu'une stimulation par des ultrasons non invasive confirmait le rôle du cortex cingulaire antérieur en perturbant leur pensée contrefactuelle.

"La prochaine étape consiste à mener d'autres essais sur l'homme, mais le potentiel est très excitant", assurent les scientifiques. Et pour cause : pouvoir réguler la pensée contrefactuelle ouvre des perspectives enthousiasmantes. Celle-ci peut en effet intervenir dans notre fonctionnement cérébral de façon négative. C'est à travers cette pensée contrefactuelle que notre esprit met en avant des erreurs passées, voie idéale pour cultiver la culpabilité ou l'auto-flagellation. "Quand on ressasse ce type de pensées, on finit par penser que le monde entier est notre ennemi", expliquait en 2009 le Docteur Catherine Solano.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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