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Pourquoi les Amish vivent-ils plus longtemps ?
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Les Amish sont une communauté religieuse anabaptiste, aujourd’hui présente surtout en Amérique du Nord, vivant de façon simple et à l’écart de la société moderne. Outre ce mode de vie décalé, les Amish se distinguent par leur exceptionnelle longévité, supérieure en moyenne de plus de dix ans à celle des autres Américains. Pourquoi ? Selon une étude américaine, une mutation génétique très rare expliquerait cette longévité supérieure.
Cette découverte pourrait ouvrir la voie à la conception de traitements contre la dégénérescence liée à l’âge. "C’est la première mutation génétique humaine qui se révèle avoir un impact multiple sur les changements biologiques résultant du vieillissement", précise le professeur Douglas Vaughan, président de la faculté de médecine Feinberg de l’Université Northwestern à Chicago.
Une étude menée auprès de 177 Amish âgés de 18 à plus de 85 ans appartenant à la communauté de Berne, dans l’Indiana (nord des Etats-Unis) a en effet montré que les 43 hommes et femmes porteurs de la mutation du gène Serpine1 - responsable d’une forte réduction de la production de la protéine PAI-1 - étaient en meilleure santé et vivaient en moyenne dix ans de plus (85 ans) que celles et ceux privés de cette mutation.
De plus, ces premiers souffraient nettement moins de diabète et de maladies cardiovasculaires. Une baisse des taux d’insuline à jeun a par ailleurs été observée, ainsi qu’une pression artérielle inférieure et des vaisseaux sanguins potentiellement plus flexibles.
Autre fait intéressant : les télomères de leurs cellules immunitaires étaient en moyenne 10 % plus longs. Le télomère est un fragment d’ADN situé à l’extrémité de chaque chromosome pour le protéger et qui se réduit à chaque division cellulaire, contribuant au vieillissement. "Nous avons confirmé avec cette étude les résultats de précédentes études suggérant que la longueur des télomères est liée à l’âge chronologique et est en grande partie héréditaire", notent les chercheurs.
Le raccourcissement progressif des télomères entraîne le vieillissement biologique qui se traduit dans les cellules et les tissus de l’organisme par un accroissement de certaines protéines, dont la PAI-1 qui est la signature de la sénescence et qui a déjà été liée aux maladies cardiovasculaires.
Ces recherches ont permis d'observer pour la première fois un marqueur moléculaire du vieillissement (longueur des télomères), un marqueur métabolique du vieillissement (taux d’insuline à jeun) et un marqueur cardiovasculaire du vieillissement (tension artérielle et rigidité des vaisseaux sanguins).
Reste que les Amish se distinguent également par un mode vie très sain et très actif et qu'ils vivent dans des régions rurales et peu polluées. Ces conditions de vie doivent donc avoir des effets importants, sur le plan épigénétique, en favorisant l'expression des "bons" gènes et en inhibant au contraire celui des "mauvais" gènes favorisant l'apparition de certaines pathologies. Il est donc probable que ce gène SERPINE1 ne soit pas le seul impliqué dans cette longévité hors-norme des Amish…
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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