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Pour une protection 10 000 fois supérieure contre les microbes, les lymphocytes 'tueurs' activent les cellules de l'immunité innée
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Les lymphocytes T CD8+ ou 'tueurs' font partie des globules blancs du sang. Ces cellules spécialisées de notre système immunitaire sont capables de nous protéger contre les infections car elles disposent de tout l'arsenal nécessaire à la destruction directe des cellules infectées. Les patients qui ne possèdent pas cette catégorie de lymphocytes développent des infections virales et bactériennes à répétition.
Outre ces fonctions protectrices effectrices, ces lymphocytes sont aussi capables de porter une partie de la 'mémoire immunitaire', une propriété qui est mise en jeu lors de la vaccination. Les travaux de ces chercheurs de l'Inserm visent à mieux déterminer les caractéristiques de ces cellules et la façon dont elles nous protégent contre les infections. Pour étudier ces processus, ces chercheurs ont utilisé un modèle d'infection par la bactérie intracellulaire pathogène Listeria monocytogenes. En effet, des souris immunisées avec de faibles doses de cette bactérie l'éliminent rapidement et développent consécutivement à cette infection des lymphocytes T CD8 'mémoires' conservés au cours de la vie de l'animal.
En s'appuyant sur ce système expérimental, les travaux de l'équipe dirigée par Grégoire Lauvau montrent que, contrairement au dogme établi, l'activité 'tueuse' des lymphocytes TCD8 mémoires n'est pas la seule à protéger contre une infection secondaire par ce même agent infectieux. Leur potentiel protecteur dépend aussi de leur capacité à sécréter une chimiokine proinflammatoire (CCL3) au cours de leur réactivation. Cette propriété fonctionnelle permet à la fois l'activation rapide des cellules de l'immunité innée (monocyte/macrophages et polynucléaires neutrophiles) et l'expression des fonctions effectrices microbicides nécessaires à la destruction de la bactérie.
Ce résultat suggère qu'un autre agent pathogène pourrait être éliminé de manière 'nonspécifique' par les cellules de l'immunité innée à la suite de la réactivation des lymphocytes T CD8 mémoires anti-Listeria. Grégoire Lauvau et ses collaborateurs ont prouvé que c'était le cas. Des souris immunisées par la souche bactérienne Listeria monocytogenes sont capables d'éliminer un autre parasite intracellulaire (Leishmania major) avec une efficacité 10 000 fois supérieure lorsque leurs lymphocytes T CD8 mémoires anti-Listeria sont réactivés.
Ces résultats, qui font actuellement l'objet d'un dépôt de brevet, sont potentiellement très intéressants sur le plan clinique. Ils permettent d'envisager le développement d'une stratégie de vaccination contre des agents infectieux différents de l'agent vaccinant. Cela pourrait notamment s'appliquer aux personnes infectées par des souches de bactéries résistantes aux traitements antibiotiques classiques (infection à staphylocoques par exemple) et contre lesquels aucun traitement n'est actuellement disponible
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- Publié dans : Médecine
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