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Le portable devient un porte-monnaie électronique
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Dès le 10 avril, les Romains et les touristes de la capitale italienne qui voudront prendre l'autobus ou le tramway enverront un simple texto, un message écrit appelé aussi SMS, à partir de leur téléphone mobile. Toujours par SMS, ils recevront un titre de transport précisant toutes les informations nécessaires pour se déplacer : la date et l'heure d'émission du billet, sa durée de validité (75 minutes) et un code qui permettra aux contrôleurs de confondre les fraudeurs. Deux cents personnes testent déjà depuis 2002 le service baptisé Teleplay sur les 8 129 stations du réseau de tramway et de bus de la ville. Selon le quotidien Il Messaggero, Rome deviendra le mois prochain la deuxième capitale au monde après Helsinki à se doter d'un tel système de ticket de transport virtuel. Le coupon coûtera 1 euro, auquel il faudra ajouter le prix du texto.
En France, Transdev, l'un des leaders européens du transport collectif de voyageurs, a lancé en février son propre titre de transport virtuel baptisé DigiTick. Peu de temps avant les premiers départs des Français en vacances, Transdev a proposé ce coupon numérique dans les autocars de la société reliant les gares de Bourg-Saint-Maurice et de Moûtiers aux stations de sport d'hiver de la Tarentaise, telles Tignes et Méribel. Premier test prudent avant un plus large déploiement. La procédure est la même que de l'autre côté des Alpes : composer depuis son portable un numéro et envoyer un bref texte intitulé «Altibus». Le client reçoit alors sous la forme d'une image Wap (page Internet pour mobile) son billet sur son portable. Il lui suffit de présenter son appareil au contrôleur. L'image disparaît automatiquement le lendemain du voyage. L'avantage, selon Transdev, est de permettre à ses clients de réserver leur billet jusqu'au dernier moment, y compris dans le train qui les mène sur les pistes.
Mais les Européens sont loin derrière les Japonais, qui travaillent sur des services beaucoup plus sophistiqués. NTT DoCoMo, le premier opérateur mobile japonais, propose de placer son portable à dix centimètres d'un lecteur pour accéder aux quais d'une gare, ouvrir la porte d'une chambre d'hôtel ou acheter une bouteille de Coca-Cola dans un distributeur. Pour faire tout cela, l'inventeur de l'i-mode a intégré dans ses mobiles la puce électronique Felica de Sony. Depuis le lancement de ce type de mobile au milieu de l'année dernière, 2,5 millions de Japonais ont déjà été séduits. Et NTT DoCoMo espère écouler 10 millions d'exemplaires de cet appareil d'ici à mars 2006.
Devant un tel succès, ses concurrents se sont lancés dans la bataille. KDDI et Vodafone, les numéros deux et trois du secteur, proposent eux aussi des appareils équipés de la même puce, devenue un véritable standard dans le pays du Soleil-Levant. Aux Etats-Unis, Motorola travaille sur des prototypes. L'industriel américain a déjà conclu un partenariat avec MasterCard fin 2004. Un programme appelé Paypass va permettre aux clients américains des restaurants McDonald's de payer leur repas en plaçant leur mobile devant une borne. En France, la RATP pourrait elle aussi ouvrir les portillons des quais à ses clients équipés d'un tel téléphone mobile. Le métro est en effet déjà équipé de bornes de lecture à distance de cartes à puces, pour ses clients munis de la carte Navigo.
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