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Une pneumonie atypique qui recèle encore des mystères
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En moins de deux mois, les connaissances sur la pneumonie atypique, qui a tué plus de cent personnes dans le monde, ont fait de remarquables progrès mais la maladie conserve encore des mystères, en particulier ses divers modes possibles de transmission.Un nouveau coronavirus, membre d'une famille de virus responsables des rhumes habituellement bénins, est considéré comme la cause "la plus probable" de ce syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), selon Wolfgang Preiser, membre de l'équipe de l'OMS de retour de l'épicentre apparent de l'épidémie, la province méridionale chinoise du Guangdong, qui a enregistré plus de cas et de morts que nulle part ailleurs au monde. Reste à confirmer la présence du virus dans les prélèvements effectués par les Chinois où ils indiquent avoir détecté des bactéries, de type chlamydiae, connues pour être, en autres, responsables de pneumonies. La détection d'autres agents tels des paramixovirus chez certains malades pose également la question d'une "co-infection" qui jouerait un rôle dans les formes graves de la maladie. "Il faut encore regarder, vérifier si ce +virus associé au SRAS+, tue les cellules au niveau pulmonaire" avant d'affirmer définitivement sa responsabilité, estime Jean-Paul Gonzalez, chercheur basé en Thaïlande (IRD, Institut de recherche pour le développement), même si certains de ses confrères à l'OMS "y croient à 90 %". En l'état des connaissances, "quand on trouve le nouveaux coronavirus, cela confirme un cas présumé, mais quand on ne le trouve pas cela n'exclut pas un SRAS", résume le Dr Isabelle Nutall du Département des Maladies transmissibles Surveillance et Action (CSR) de l'OMS. "On ne dispose pas encore de tests rapides, en particulier pour détecter des personnes infectées avant qu'elles ne développent les premiers signes de la maladie", rappelle-t-elle. La précision des premiers tests disponibles est d'ailleurs encore en cours d'évaluation. "Dans la plupart des cas, l'enquête épidémiologique retrouve la piste d'un contact proche avec un malade", souligne Daniel Levy-Bruhl de l'Institut national de Veille sanitaire (InVS). Mais dans un certain nombre de situations, il n'y a pour l'instant pas d'explication satisfaisante et diverses hypothèses sont explorées", ajoute-t-il. Entre-temps, une adaptation du virus le rendrait plus contagieux, l'une des hypothèses les plus inquiétantes qui ait été avancée dans ce débat médical. Premier mystère, le cas de l'hôtel Métropole à Hong Kong. Plusieurs cas de SRAS ont touché des clients d'un étage de l'hôtel où avait séjourné un médecin chinois, venu de Canton. Ce médecin avait soigné des malades atteints de pneumonie. Mais "aucun membre du personnel n'a été touché", a affirmé à l'AFP le Dr Guénaël Rodier de l'OMS. Diverses hypothèses sont également soulevées pour expliquer un autre mystère, l'étonnante concentration de cas dans l'immeuble d'Amoy Gardens à Hong Kong (268 sur 842 cas à Hong Kong lundi). Parmi celles-ci, "le contact avec un objet dans l'environnement servant d'intermédiaire pour le passage du virus d'une personne à l'autre". La climatisation individuelle dans cet immeuble ne semble pas en cause, selon le Dr Garnier. "La théorie des cafards a été éliminée, des rats aussi", a aussi déclaré mercredi à l'AFP le Dr Isabelle Nutall à propos de cet immeuble. "L'hypothèse d'une autre voie de transmission par l'intermédiaire de l'évacuation des eaux usées reste encore explorée", relève-t-elle. "La transmission oro-fécale est à envisager", précise Jean-Paul Gonzalez. Tous s'accordent sur une mesure d'hygiène de base -"se laver les mains"-, même si les postillons des malades peuvent transmettre le virus.
AFP : http://fr.news.yahoo.com/030409/202/3518m.html
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- Publié dans : Médecine
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