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Des planètes par millions
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Jamais, depuis que les astronomes rivent l'oeil à leur télescope, on n'avait rêvé de telles découvertes. Neuf nouvelles planètes viennent d'être repérées au-delà de notre système solaire, gravitant autour d'étoiles lointaines. Ce qui porte à 50 le nombre total de ces «exoplanètes» déjà identifiées. Ces découvertes fabuleuses annoncent une véritable révolution. Pour l'instant, on ne les voit pas, puisqu'elles sont dans l'ombre de leur soleil. Mais maintenant qu'on sait les repérer en mesurant leur wobble, ce très léger déplacement d'avant en arrière d'une étoile, produit par le passage d'une planète, les spécialistes estiment que ce n'est pas par dizaines, mais par dizaines de milliers ou même de millions qu'on va compter de nouveaux astres tournant autour de leur soleil, tout comme nous, avec Mars, Vénus, Mercure, Jupiter et les autres, orbitons autour de notre astre solaire. C'est toute la vision de notre Galaxie, et probablement de l'Univers, qu'il faut revoir. Avec l'espoir fou de trouver, dans ces millions de corps célestes, quelques planètes semblables à notre Terre où la vie, qui sait, aurait pu se développer. Pour l'instant, il n'est pas question d'extra-terrestres. Sur la soixantaine de planètes extrasolaires reconnues, toutes sont gazeuses, comme Jupiter, essentiellement constituée d'hydrogène et d'hélium. Il faudrait au moins, pour espérer trouver des indices de vie, des planètes dites «telluriques», comme la nôtre, c'est-à-dire formée de roches et, si possible, entourées d'une atmosphère contenant de l'oxygène, là où les bactéries peuvent se développer. On n'en est pas encore là. Quand Michel Mayor, astronome à l'observatoire de Genève, rattaché à celui de Haute-Provence (OHP), au pied du Luberon, découvre, voici cinq ans, la première exoplanète, il n'imagine pas la tempête qu'il va déclencher. La chasse est alors ouverte. Après avoir fait connaître plusieurs exoplanètes, Michel Mayor et son équipe viennent d'annoncer les coordonnées de six nouvelles candidates. Un record. Pour aller plus loin, il faudra mettre au point de nouveaux instruments d'exploration. Jusqu'à présent, le travail s'effectuait à partir des télescopes existants - ceux de Haute-Provence, comme ceux des Etats-Unis, de Porto Rico ou de Hawaii, et, pour l'hémisphère sud, les lunettes installées en Australie - désormais pointés sur les étoiles de la galaxie. Car il s'agit d'un travail totalement nouveau pour les astronomes. On ne regarde plus les astres en direct, mais on mesure, grâce à des spectrographes installés sur les télescopes les plus performants, les fluctuations d'étoiles-soleils avec une précision de l'ordre de 4,5 mètres par seconde. Les données, moulinées par de puissants ordinateurs, précisent si cet écart est bien dû au passage d'une planète. Mais bientôt, cette technique elle-même sera dépassée. L'Agence spatiale européenne propose en effet de lancer Darwin, un interféromètre composé de cinq petits télescopes fonctionnant ensemble, pour détecter en direct et analyser d'autres exoplanètes. Cinq ans de voyage pour cinq ans de travail. Le Français Antoine Labeyrie, expert mondial de l'optique spatiale, imagine même un hypertélescope de 150 miroirs dans l'espace, formant un réseau de trois cercles concentriques dont le plus grand aurait un diamètre de 150 kilomètres. Un projet fou, mais pas impossible. Après tout, il y a près de 50 milliards de planètes à explorer.
L'Express :
http://www.lexpress.fr/Express/Info/Sciences/Dossier/9planete/dossier.asp?nom=millions
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- Publié dans : Cosmologie et Astrophysique
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