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Des pincettes en ADN pour étudier l’interaction entre une molécule médicamenteuse et sa cible

Une équipe de biologistes, de physiciens et de chimistes (CNRS, Ecole normale supérieure, Institut Jacques Monod, Université de Paris), a développé un remarquable outil moléculaire permettant de mesurer et d'étudier avec une grande précision l’interaction entre une molécule médicamenteuse et sa cible.

L’efficacité d’un médicament est fortement liée au temps que la molécule médicamenteuse passe accolée à sa cible ; plus l’interaction est de longue durée, plus la drogue aura de l’effet. Pour mesurer ce temps, les chercheurs se sont servis des propriétés de l’ADN (stable, inerte, facile à fabriquer, et rigide à l’échelle de 50 nanomètres) pour construire une « pincette moléculaire », illustrée ci-dessus.

Ils ont ensuite greffé de chaque côté de la pincette des protéines-cibles qui interagiront au travers d’une molécule médicamenteuse. La pincette d’ADN est ensuite accrochée par une extrémité à une lame de verre traitée, et par l’autre extrémité à une microbille magnétique. La position de la bille au-dessus de la lame peut être mesurée en temps réel et par simple microscopie optique avec une précision nanométrique.

Si les protéines et la molécule médicamenteuse se trouvent en interaction, alors la pincette est refermée et la bille est proche de la lame ; lorsque les molécules se dissocient, la pincette s’ouvre et la bille s’éloigne de la lame. La durée de l’interaction entre ces molécules peut alors être déterminée avec une très grande précision. L’équipe a pris comme exemple d’étude un médicament, la rapamycine, qui est un immunosuppresseur puissant qui sert cliniquement à traiter un grand nombre de cancers. Il est également possible de greffer une molécule médicamenteuse à un côté de la pincette et une molécule-cible de l’autre côté : c’est l’objectif actuel de l’équipe.

De façon plus générale, cette pincette moléculaire s’apparente à un « détecteur universel » applicable à l’étude des interactions entre différents types de molécules et ouvre de nouvelles perspectives dans le développement des médicaments, y compris d’anticorps thérapeutiques.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Ligue contre le cancer

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