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Des photocatalyseurs organiques pour la production durable d’hydrogène vert

Des chimistes du CNRS ont découvert une nouvelle famille de matériaux organiques peu coûteux et qui n’utilisent pas de métaux critiques pour produire de l'hydrogène à partir d'eau et de la lumière du soleil. Une voie prometteuse pour la conversion et le stockage chimique de l’énergie solaire par des processus photocatalytiques.

Avec plus d'énergie irradiant la surface de la Terre en une heure que ce que la société humaine consomme en un an, le soleil semble être une source inépuisable d’énergie renouvelable. Cependant, l’intermittence et la distribution non uniforme de cette énergie limite son exploitation. Pour que l'énergie solaire fournisse une énergie renouvelable capable de remplacer celle actuellement générée par les ressources fossiles, il faut impérativement développer des moyens de la stocker et la transporter là où on souhaite l’utiliser.

Une solution très étudiée s’inspire de la nature : stocker l’énergie solaire dans des liaisons chimiques en formant un carburant qui peut être transporté et ultérieurement transformé en énergie électrique ou thermique. Cette photochimie permet par exemple la production de dihydrogène H2 à partir de l’eau et la lumière du soleil. Elle nécessite la mise au point de matériaux photocatalytiques peu coûteux et efficaces pour guider la réaction souhaitée, ici l’électrolyse de l’eau. Ces matériaux, typiquement des semiconducteurs, absorbent la lumière pour générer des porteurs de charge (paire électron – trou) qui permettent la réaction électrochimique d’électrolyse. Si le dioxyde de titane TiO2 est le semiconducteur photocatalytique par excellence, de nombreuses équipes cherchent des alternatives moins coûteuses et plus durables, basées sur des molécules organiques.

Ces scientifiques du Laboratoire de chimie des polymères organiques (CNRS/Bordeaux INP/Université de Bordeaux), en collaboration avec l’Institut de chimie physique (CNRS/Université Paris Saclay) et l’Institut des sciences moléculaires (CNRS/Université de Bordeaux), ont mis au point une famille de semiconducteurs organiques à base de trimères conjugués de type Donneur-Accepteur-Donneur. Sous irradiation UV ou lumière visible, ces trimères forment des paires électrons-trous efficaces pour la production de H2 dans l’eau. Tous les trimères étudiés sont actifs, avec des taux de dégagement d'hydrogène parfois supérieurs à celui du TiO2 dans les mêmes conditions. Leurs propriétés photophysiques, chimiques et électriques remarquables en font d’excellents candidats pour la conversion de l'énergie solaire en énergie chimique, et ouvrent la voie à de nouvelles technologies énergétiques plus durables.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

CNRS

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