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Les pesticides pourraient être un facteur de risque sous-estimé du cancer du pancréas

Le Docteur Antoine Hollebecque, cancérologue à l'institut Gustave Roussy, souligne qu’entre « 1990 et 2023, le nombre de cancers du pancréas a été multiplié par quatre. Selon certaines estimations, ce cancer sera peut-être la deuxième cause de décès par cancer à l'horizon 2030 ». Mais comment expliquer cette hausse ? Des chercheurs français se sont penchés sur le rôle des pesticides et le risque d’adénocarcinome pancréatique, la forme la plus fréquente de cancer du pancréas. Il convient de préciser que ces travaux ne permettent pas d’établir une relation de causalité, d'autres facteurs de risques pouvant être impliqués dans la hausse des cas de cancers du pancréas.

Pour en arriver à ces résultats, les chercheurs ont cartographié l’apparition des maladies en fonction de la localisation sur le territoire. Pour ce faire, ils se sont basés sur les données médico-administratives françaises de 134.102 patients atteints d'un cancer du pancréas. Les données ont été recueillies entre 2011 et 2021. Les chercheurs ont analysé les niveaux d’exposition à différents pesticides. De plus, les auteurs précisent que les analyses ont été ajustées pour tenir compte de facteurs tels que les maladies induites par le tabac, celles liées à l'alcool et l'obésité morbide, ou encore l'accessibilité à la médecine communautaire.

Le chercheur Mathias Brugel coauteur de ces travaux, souligne qu’on « sait que la France est un grand pays agricole, où l’usage des pesticides est l’un des plus intenses au monde ». Ce dernier ajoute : « Nous avons donc voulu tester l’hypothèse d’un lien entre l’usage de ces produits et l’incidence locale de la maladie ». Les chercheurs ont constaté que le risque de cancer du pancréas « était hétérogène dans l'espace, le risque étant plus élevé autour de Paris, dans le centre de la France et sur la côte méditerranéenne ». Dans leurs conclusions, les chercheurs soulignent que « l'association avec l'exposition aux pesticides devrait être confirmée et les mécanismes sous-jacents compris à l'aide d'études au niveau individuel ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Pubmed

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