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La perte du sens de l'orientation : signe avant-coureur de la maladie d'Alzheimer
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Selon une étude de la Washington University de St. Louis, réalisée en mesurant les capacités d'orientation et de navigation spatiale chez 71 participants âgés, les problèmes d’orientation semblent précéder les troubles de la mémoire, le symptôme caractéristique qui conforte le diagnostic de la maladie d'Alzheimer.
De précédentes études ont déjà souligné l’apparition très précoce de problèmes de navigation chez les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer. Ces déficits peuvent être associés à l'accumulation de plaques amyloïdes, aux agrégats de protéine tau et à d'autres processus de détérioration et de retrait dans le cortex préfrontal du cerveau, l'hippocampe et le noyau caudé.
On sait en particulier que l'hippocampe, associé à la mémoire à long terme, à la reconnaissance de nouveaux environnements et à la création de cartes cognitives, est l’une des premières cibles des dommages liés à la maladie d'Alzheimer. Des dommages similaires sont également constatés dans le noyau caudé, une zone impliquée dans l'apprentissage et le mouvement volontaire. Enfin, cette étude est la première à documenter ces troubles de la navigation spatiale chez les patients atteints à stade précoce ou préclinique de la maladie.
L’expérience a impliqué 71 participants dont 42 personnes exemptes de signes cliniques ou de marqueurs du liquide céphalorachidien pour la maladie d'Alzheimer, 13 participants exempts de signes cliniques mais avec biomarqueurs positifs (stade préclinique de la maladie), et 16 participants présentant des symptômes comportementaux documentés de stade précoce de la maladie. Ces participants ont été invités à passer environ 2 heures à naviguer, à l’aide d’un joystick, dans un labyrinthe virtuel et trouver des repères.
Le labyrinthe virtuel était composé d'une série de couloirs interconnectés avec quatre motifs de papier peint et 20 points de repère. Les participants ont été testés sur 2 compétences de navigation : l’apprentissage et la mémorisation d’un itinéraire préétabli, et leur capacité cognitive à développer une carte mentale de l'environnement. Les participants ont été testés sur leur capacité à recréer l'itinéraire ou à retrouver leur chemin à l’aide des repères spécifiques.
L’étude montre que les participants présentant des marqueurs céphalo-rachidiens de la maladie d'Alzheimer ont des difficultés importantes à former une carte cognitive de l'environnement, un processus d’apprentissage associé principalement à la fonction hippocampique.
Ces résultats suggèrent que des tests de navigation conçus pour évaluer cette capacité de cartographie cognitive pourraient représenter un nouvel outil puissant pour détecter les tout premiers changements cognitifs liés à la maladie d'Alzheimer.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Journal of Alzheimer's disease
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J.T.
10/06/2016Il paraît assez évident, comme pour notre cœur à solliciter par la respiration et de courts efforts physiques assez intenses, que pour l'orientation, plus assez sollicitée, la réduction de cette capacité soit réelle. Les fonctions cérébrales doivent s'affaiblir, se scléroser même !
A l'inverse de ce qui se passe en forêt vierge pour un autochtone dont tous les sens doivent rester en éveil.
As-t-on mesuré le nombre de vieux chasseurs séniles en peuplades d'Amazonie ?
Les vieux pécheurs, qui ont 80 ans pour certains comme plongeurs en apnée y arrivent encore assez bien malgré l'âge...
Tout s'entraîne et se fortifie, se rétablit, à condition de le solliciter dans le bon sens..., ce "dernier" pratiquement perdu en ville !