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La péniche à hydrogène va-t-elle remplacer les camions ?
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Trois cents tonnes de marchandises soit « l’équivalent d’une douzaine de camions », glissant en silence sur les eaux vertes du Canal des deux mers plutôt que d’encombrer les routes. C’est la promesse de l’HyBarge, un bateau d’eau douce propulsé à l’hydrogène. Elle occupe depuis plusieurs années les pensées de Jean-Marc Samuel, marinier, et patron de l’entreprise de fret fluvial L’Equipage, basée à Ramonville, près de Toulouse. Y compris quand il est à la barre de La Tourmente, sa péniche de transport, qui carbure malheureusement pour l’heure au dispendieux diesel.
Entouré de deux cabinets d’études spécialisés, le fervent défenseur du transport par voie d’eau a modélisé une barge de grand gabarit équipée « d’une nouvelle chaîne de propulsion » : de moteurs électriques alimentés par une pile à combustible, elle-même mise en action par de l’hydrogène « compressé dans des bouteilles ».
Il s’agit d’un « automoteur au gabarit Freycinet », ces écluses de 40 mètres de large. « Capable donc de naviguer sur 60 % du Réseau fluvial français », insiste Jean-Marc Samuel. Même si elle ne pourra le faire sur le célèbre Canal du Midi que jusqu’à l’écluse du Sanglier, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Toulouse. Mais le marinier vise plutôt le Nord, le Canal de Garonne entre Toulouse et Montech, un axe logistique très emprunté par les camions.
Et il ne rêve pas tout seul dans son coin. Voies navigables de France (VNF), l’opérateur des canaux français et l’Ademe (l’agence de la transition écologique) ont alloué des fonds aux études sur l’HyBarge. Jean-François Portarrieu, député apparenté Horizons du Nord Toulousain, s’est aussi laissé embarquer. Au mois d’août, à travers une question écrite, qui n’a pas encore reçu de réponse, il a souhaité attirer l’attention du gouvernement sur « ces futures péniches propulsées à l’hydrogène ». Il propose même une expérimentation très terre à terre : « Ces nouvelles barges à hydrogène vert pourraient, » écrit-il, « être utilisées pour le transport de certains matériaux depuis les nombreuses gravières du Nord toulousain (…). Une utilisation qui pourrait s’élargir à l’enlèvement des gravats du chantier du métro, offrant une solution alternative au transport routier ».
Tisséo cherche effectivement des solutions "innovantes" pour évacuer, et valoriser, les 2,8 millions de mètres cubes de terre qui doivent être excavés pour construire la 3e ligne de métro ; mais sur l’option fluviale, Jean-Michel Lattes, le président de Tisséo, se montre sceptique. « Il faut que ce soit efficace et rapide. Or la vitesse sur le Canal est limitée. Il serait intéressant de comparer les coûts avec les camions en matière de pollution et d’encombrement des routes », avance de son côté Jean-Marc Samuel. Il boucle les "études de risque" et s’apprête à rechercher un chantier naval pour construire le premier prototype et présenter une HyBarge opérationnelle "en 2024".
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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