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Un patch pour prévenir les crises graves d'épilepsie
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Le principal écueil à la détection des crises d'épilepsie est leur extrême diversité. Elles sont en effet très différentes selon l'âge et le contexte de leur survenue. Mais dans ses formes graves, elle peut se manifester par l'exécution de gestes répétitifs saccadés ou par une brutale et impressionnante perte de conscience accompagnée de cris et de convulsions généralisées de l'ensemble du corps.
Ceux-ci, amples et désordonnés lors des crises, sont le reflet de l'activité interne du cerveau. Ils sont ensuite couplés à l'imagerie par résonance magnétique (IRM), ce qui permet aux médecins, dans environ la moitié des cas d'épilepsies rebelles aux médicaments, d'identifier une zone dite épileptogène, celle d'où part le signal électrique se propageant de neurone en neurone. « Si cette zone est accessible à la chirurgie, sans risque de lésion d'autres régions essentielles comme celle du langage ou de la vision, un geste chirurgical, efficace dans 60 % des cas, pourra être programmé », précise le Docteur Patrick Latour, responsable de l'unité de recherche clinique à la Teppe.
Des chercheurs suisses (universités de Genève et Berne) et américains (universités de San Francisco et Providence) sont parvenus, en utilisant des électrodes implantées en permanence dans le cerveau ainsi que des modélisations mathématiques des crises, à prévoir des "fronts de probabilités" de leur survenue plusieurs jours à l'avance, un peu comme les météorologistes prévoient les orages.
Le neurologue Patrick Latour a lancé il y a quelques mois le projet Detec Teppe fondé sur l'intelligence artificielle (IA), en association avec des ingénieurs et data-scientifiques de l'association Aura et de psychologues de l'Université de Grenoble-Alpes. « Il s'agit d'un patch connecté fondé sur la surveillance en temps réel de la fréquence cardiaque », explique le neurologue. Qui poursuit : « L'analyse de la littérature a montré que dans environ 70 % des cas, ce paramètre présente de très nombreuses variations dans les heures qui précèdent la crise. Chez certains patients, le cœur peut même s'emballer très vite et multiplier sa fréquence par deux en passant de 60 battements par minute à 120 en une dizaine de secondes ». Les scientifiques commencent aussi à s'apercevoir que les modifications de rythme cardiaque n'apparaissent pas seulement juste avant la crise mais aussi entre les crises. Depuis quelques mois, la dizaine de participants au projet inscrit dans une démarche dite d'Open Science - c'est-à-dire de partage des données entre chercheurs et médecins - espère développer un dispositif le plus précis possible à un prix abordable.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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