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Les parlementaires veulent soigner la France par la médecine virtuelle

Une angine ? L'ordonnance vous attend dans votre boîte aux lettres électronique. De drôles de boutons sur le bras ? Une webcam permettra d'en parler avec votre dermatologue. Loin de tout grand hôpital ? La station de télémédecine la plus proche répondra à la plupart de vos questions. Aujourd'hui, aucun de ces scénarios n'a sa place en France. Mais ils pourraient se réaliser d'ici peu. Plusieurs parlementaires proposent aujourd'hui de légaliser la télémédecine dans l'Hexagone.Cette proposition fait suite à un rapport sur « les télécommunications à haut débit au service du système de santé » , rendu public dans le cadre de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques par le député Jean Dionis du Séjour (UDF) et le sénateur Jean-Claude Etienne (UMP). Un document qui a suscité plusieurs amendements déjà déposés et à venir. Certains toucheront la loi sur l'assurance-maladie actuellement en discussion à l'Assemblée Nationale, d'autres celle sur les systèmes de santé publique. « Ce qui se fait actuellement en France a lieu sous couvert de consultation pluridisciplinaire entre hôpitaux : c'est je t'envoie la radio de mon malade et tu me dis ce que tu en penses, résume Jean-Claude Etienne. « Ces actes ne peuvent pas être financés, et ne dépendent d'aucun régime de responsabilité », renchérit Jean Dionis du Séjour. Un médecin de Bordeaux aura beau envoyer une IRM à un neurologue de Toulouse puis suivre fidèlement le diagnostic de son confrère spécialiste, c'est lui et lui seul qui sera jugé responsable en cas de difficulté. Côté applications, Jean-Claude Etienne pense d'abord géographie : « Notre pays compte aujourd'hui de véritables zones de désertification médicale. Nous nous sommes rendu compte que, aux États-Unis, la télémédecine a pu répondre aux problèmes de territoires très mal desservis. Le Texas a ainsi installé des stations de télémédecine. Elles ne coûtent que 20 000 euros pièce et ont permis de mener à bout les consultations dans 65 % des cas. » Le sénateur aimerait ainsi coupler la télémédecine avec les petits hôpitaux de province. En y installant des stations, ils permettraient à un patient, d'éviter de rouler des heures pour rencontrer un spécialiste. Selon les besoins, ces stations pourraient s'accompagner de postes de visioconférence et d'équipements médicaux (glucomètre, ophtalmoscope, caméra dermatologique...). Les deux rapporteurs insistent sur la responsabilité des médecins s'engageant dans la télémédecine et sur la traçabilité des actes. Mais l'adoption de ces amendements devrait surtout lancer de multiples chantiers. Par exemple, celui des ordonnances reçues par e-mail : il est proposé que leur validité soit reconnue, une fois authentifiées.

O1Net

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