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Parkinson : une maladie aux multiples facettes
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La maladie de Parkinson est trop souvent réduite à cette image d'une personne prise de tremblements incontrôlables. Or, cette pathologie, due à une dégénérescence des neurones dopaminergiques, est bien plus complexe et ne se limite pas à des troubles moteurs, comme l'a constaté le chercheur Léon Tremblay (Cnrs), qui se consacre à l'étude de la physiologie de cette maladie depuis vingt ans. Arrivé à l'Institut des sciences cognitives de Bron il y a deux ans, ce neurophysiologiste, d'origine canadienne, vient d'être récompensé par l'Académie de médecine pour ses travaux qui ont permis de mieux comprendre les dysfonctionnements liés à la maladie de Parkinson.
En étudiant des primates, modèle le plus proche de l'homme, le Dr Tremblay a découvert que les désordres du mouvement - qui se manifestent chez les patients bien plus souvent par une raideur et une incapacité à bouger un membre que par les fameux tremblements - étaient dus à «une confusion dans les structures cérébrales qui ne sont plus capables de faire deux choses à la fois » en raison d'un « trop plein d'information ».
Tout se passe comme si les patients perdaient peu à peu la connaissance d'apprentissages fondamentaux comme la marche. Ce constat ouvre la porte à la possibilité d'établir un diagnostic plus précoce de la maladie (mais il n'existe pas encore de traitement permettant de retarder son apparition).
Car les troubles moteurs ne se manifestent que lorsque 70 % des neurones dopaminergiques ont déjà disparu... Or, les travaux du Dr Tremblay ont aussi montré que la motivation était affectée à des niveaux différents chez les malades de Parkinson. Ainsi, comme l'ont aussi constaté les cliniciens, avec lesquels Léon Tremblay travaille en étroite collaboration, 30 % des malades connaissent un épisode dépressif avant de développer la maladie. Longtemps considérée comme un trouble secondaire à la maladie, cette dépression serait donc en fait un signe précurseur.
Elle persiste aussi parfois chez certains patients pour lesquels un traitement par stimulation cérébrale a pourtant permis d'atténuer les troubles moteurs. Mieux comprendre les structures cérébrales permet aussi de mieux adapter les traitements aux patients car on sait aujourd'hui qu'il n'y a pas « une maladie de Parkinson, mais des maladies avec des formes différentes », explique Léon Tremblay.
Ses travaux ont aussi permis de mieux comprendre d'autres maladies comme le syndrome de Gilles de la Tourette, les troubles obsessionnels compulsifs ou l'hyperactivité, apportant une nouvelle approche de ces maladies que l'on croyait relever uniquement de la psychiatrie il y a vingt ans.
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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