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Paris lance deux programmes militaires pour la "guerre du futur"
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Michèle Alliot-Marie a annoncé lundi le lancement de deux nouveaux programmes permettant à la France et à ses partenaires européens de se préparer à la "guerre du futur" où les drones, avions sans pilote et aux multiples missions, joueront un rôle central. Lors de l'inauguration du salon de l'armement Eurosatory, à Villepinte, près de Paris, la ministre de la Défense a ainsi annoncé le lancement d'un démonstrateur de drone "EuroMale" (Moyenne Altitude-Longue Endurance), un programme de 300 millions d'euros dont la maîtrise d'oeuvre sera confiée au groupe européen EADS et auquel les groupes Thales et Dassault Aviation seront associés. Ce programme, dont la moitié du financement sera à la charge des industriels, doit permettre de faire voler en 2008 un avion sans pilote pour des missions d'observation. Ce drone doit pouvoir franchir des distances de 4.500 km avec une endurance supérieure à 24 heures de vol, ceci à une altitude maximale de 45.000 pieds (14.600 mètres environ), qui lui permettra d'évoluer sans danger au-dessus des avions civils. "Dans le domaine des drones, j'ai décidé de lancer un projet de démonstrateur EuroMale, ouvert à une large coopération européenne", a déclaré la ministre de la Défense. La France prévoit de financer un quart du programme, soit environ 75 millions, le quart restant devant être pris en charge par d'autres pays partenaires en Europe. Du coté des industriels, Philippe Camus, co-président d'EADS, a déclaré que son groupe devrait investir environ 100 millions dans ce programme dont il est maître d'oeuvre. "Il s'agit d'une décision historique, qui va permettre une plus grande intégration dans les drones", a-t-il souligné lors d'une conférence de presse. EADS a délégué à Dassault Aviation la maîtrise d'oeuvre de la plate-forme (l'appareil) elle-même tandis que Thales sera responsable des installations au sol. Le groupe Thales devrait investir environ 25 millions d'euros dans ce projet. D'autres partenaires joueront un rôle important, comme le groupe d'électronique Sagem, concurrent de Thales sur de nombreux programmes. Ce groupe sera particulièrement chargé des capteurs et des communications entre l'appareil et le sol. Philippe Camus, qui a estimé à 3 milliards d'euros le marché pour ce type de drones (hors Etats-Unis, un marché jugé inaccessible pour les Européens), a déclaré avoir bon espoir d'élargir le partenariat à d'autres industriels européens. La société israélienne IAI, spécialiste mondial des drones, apportera son expertise technique au projet, mais elle ne sera pas associée à la conception de l'EuroMale, fabriqué en Europe. Il y a un an, lors du dernier salon aéronautique du Bourget, Michèle Alliot-Marie avait déjà lancé un programme de démonstrateur d'avions de combat sans pilote (UCAV), d'un montant également de 300 millions et dont la maîtrise d'oeuvre avait alors été confiée à Dassault Aviation. Dans un communiqué commun, Dassault et EADS ont annoncé la signature d'un accord global sur les systèmes de drones, qui aura pour principale conséquence d'associer EADS au programme de drones de combat (UCAV), désormais baptisé "Neuron", auquel le groupe industriel suédois Saab et le groupe grec HAI sont déjà associés. Les drones de combat ont été utilisés pour la première fois en Afghanistan, où l'armée américaine a déployé le Predator, armé du missile anti-chars Hellfire. Ils ont également été utilisés en Irak et certains experts estiment que ces appareils remplaceront à terme les avions de chasse traditionnels. Dans une société où les pertes humaines sont de plus en plus difficilement acceptées dans des combats, les UCAV permettent en en effet d'épargner la vie d'un pilote. "Il est intéressant de voir que la France prend l'initiative. Cela prouve qu'il s'agit d'une technologie prometteuse", observe Alexandra Ashbourne, associé au centre de Recherche sur la défense Ashbourne Beaver Associates. Michèle Alliot-Marie a également annoncé à Eurosatory le lancement d'un second démonstrateur permettant de préparer la guerre du futur, basée sur la mise en réseau des systèmes. Ce démonstrateur, développé dans le cadre du concept militaire dit de la "Bulle Opérationnelle Aéroterrestre" (BOA) permettra "d'acquérir des capacités technologiques essentielles pour les forces terrestre futures". D'un montant estimé à 135 millions d'euros, ce contrat dont la notification est prévue début 2005, associera des industriels de l'armement terrestre comme le groupe public Giat à des électroniciens comme Thales et Sagem. EADS et MBDA, sa filiale spécialisée dans les missiles, seront également associés. Ce démonstrateur doit préparer le futur système de combat, dont la réussite repose sur la mise en réseau en temps réel de toutes les informations collectées par les avions, drones, moyens humains, afin de pouvoir définir et mettre en oeuvre rapidement des stratégies opérationnelles.
Reuters : http://fr.news.yahoo.com/040614/85/3w1fw.html
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