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Paludisme : vers des tests de dépistage sans prélèvement sanguin
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Près de la moitié de la population mondiale est exposée au risque du paludisme (ou malaria), une maladie potentiellement mortelle transmise par les moustiques. Touchant en particulier les enfants et les femmes enceintes, elle provoque chaque année plus de 600.000 décès. Actuellement, son dépistage repose sur des prélèvements sanguins non seulement invasifs, mais également souvent peu accessibles dans les régions les plus touchées, faute de moyens.
Une nouvelle méthode, dévoilée par une équipe de chercheurs de la Yale School of Public Health (Etats-Unis) ainsi que du Cameroun, pourrait révolutionner le diagnostic de cette maladie infectieuse : un test non invasif, utilisant un appareil nommé Cytophone, capable de détecter le paludisme sans nécessiter une goutte de sang. Les résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications.
De la taille d'une petite imprimante, le prototype peut déterminer si l'infection est présente en quelques minutes grâce à une petite sonde placée sur le dos de la main d'une personne, au-dessus d'une veine ciblée. Ce Cytophone, conçu à l’origine pour identifier les cellules cancéreuses, utilise un laser et des ultrasons pour détecter les globules rouges infectés par le parasite du paludisme, Plasmodium falciparum, l'espèce la plus commune et la plus meurtrière, ainsi que d’autres espèces moins courantes. Les cellules infectées produisent un sous-produit appelé hémozoïne, qui se comporte différemment lorsqu’il est exposé à un faisceau laser : il chauffe et absorbe la lumière plus intensément que l’hémoglobine normale. Ces propriétés bien spécifiques permettent au Cytophone de détecter la présence de parasites dans le sang, sans nécessiter de piqûre.
Au cours d’un essai réalisé au Cameroun sur 20 patients, le Cytophone a pu détecter le paludisme avec une sensibilité de 90 % et une spécificité de 69 %, des résultats comparables voire supérieurs à ceux des tests standards actuels. En plus de détecter l’infection, le dispositif a également pu suivre la diminution des parasites après traitement, prouvant qu’il peut mesurer les niveaux de parasitisme dans le sang et, potentiellement, ajuster le suivi thérapeutique. L’appareil, qui pourrait garantir un diagnostic rapide et sécurisé, sans formation médicale complexe, présente des atouts majeurs pour les pays en développement où les infrastructures de santé sont limitées. Comme le soulignent les chercheurs dans un communiqué, cette innovation pourrait combler des besoins criants dans des pays où la prévalence du paludisme est élevée et où les tests sanguins classiques sont contraignants. Pour rappel, l’Organisation mondiale de la santé s’est fixé pour objectif une réduction de 90 % des cas de paludisme dans 35 pays d’ici 2030.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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