Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
Oublier ses peurs par une greffe de neurones ?
- Tweeter
-
-
1 avis :
La peur est une émotion ressentie lorsque l’on anticipe ou que l’on est confronté à une situation dangereuse ou menaçante. Elle peut être innée, comme la peur du vide, ou acquise, suite à un événement ou une expérience traumatisante. Dans le mécanisme de la peur acquise, l’amygdale cérébrale joue un rôle essentiel. Elle est située dans le lobe temporal du cerveau, zone importante pour les fonctions cognitives.
L’équipe de YU Yongchun, de l’Institut des Sciences du Cerveau (Institutes of Brain Science, IOBS) de l’Université Fudan de Shanghai, a réalisé une greffe de neurones embryonnaires responsables de l’émission du neurotransmetteur GABA (neurones « GABAergiques »), sur les amygdales de souris adultes. Ces souris ont été conditionnées à une peur, en leur faisant associer un son à une faible décharge électrique aux pieds. Après un certain temps, les souris s’immobilisent en entendant le son, par anticipation de la décharge électrique associée.
Deux semaines après la greffe de neurones, les chercheurs leur ont fait suivre un entraînement destiné à leur faire oublier cette peur : ils ont émis le son mais pas de décharge électrique. Les souris greffées ont alors montré une meilleure capacité à oublier la peur que les souris non greffées.
Les neurotransmetteurs sont des substances chimiques produites par les neurones. Ils peuvent être excitateurs, comme le glutamate, ou inhibiteurs, comme le GABA. La greffe des neurones embryonnaires GABAergiques a permis d’inhiber la surexcitation de l’amygdale, en réponse au stimulus auditif. Autre effet observé : la greffe de ces cellules immatures semble avoir rajeuni l’amygdale.
Les cellules greffées ont provoqué un rajeunissement des neurones voisins, restaurant ainsi la plasticité synaptique. La plasticité est la capacité du cerveau à créer, défaire et réorganiser les réseaux de neurones ainsi que leurs connexions. Notre cerveau reste plastique tout au long de notre vie mais cette plasticité décroît avec l’âge, ce qui explique que les enfants apprennent et mémorisent plus facilement que les adultes. Les résultats de ces expériences sont prometteurs, notamment pour le traitement des troubles de stress post-traumatiques.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Les fumeurs génétiquement inégaux face au cancer du poumon
De nouveaux travaux scientifiques révèlent que le patrimoine génétique confère une protection plus ou moins importante face au cancer du poumon induit par la fumée de cigarette. En cause : ...
Une technique inspirée des papillons pour détecter le cancer
Des scientifiques de l'Université de l'Illinois Urbana-Champaign ont développé une technologie de détection du cancer en s'inspirant du système visuel avancé des papillons. Cette nouvelle ...
Cancer du sein : Lyon se dote d'un robot à la pointe du progrès
Lorsque le risque de cancer du sein est élevé, une chirurgie peut être proposée, l’ablation préventive des seins avec une reconstruction mammaire dans le même temps opératoire. Aux Hospices Civils ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 184
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :