RTFlash

Obésité : la piste génétique se confirme

Bonne pêche. Des chercheurs de l'université de Lille explorent patiemment, depuis huit ans, l'ADN de familles françaises comptant au moins un enfant obèse (1). Et ils viennent de ramener dans leurs filets un nouveau gène impliqué dans cette maladie. Baptisé ENPP 1, il prédispose à la fois au surpoids et au diabète. Les personnes dont ce gène a muté ont un risque accru de devenir très gros - jusqu'à deux fois plus élevé que la moyenne. Selon les travaux publiés par le Pr Philippe Froguel dans la revue Nature Genetics, environ 15 % des obèses sont concernés en Europe.

Voilà dix ans maintenant que le tout premier gène de l'obésité a été découvert. Dans l'intervalle, le regard des médecins sur leurs patients les plus gravement atteints a radicalement changé. Non, tous les gros ne sont pas des êtres mous qui manquent de volonté. Quelques-uns sont les victimes d'une maladie héréditaire aussi implacable que la myopathie ou la mucoviscidose. D'autres, plus nombreux, ont hérité d'une simple prédisposition. Car il est acquis, désormais, que la tendance au surpoids peut se transmettre de génération en génération, comme les yeux bleus ou la fossette au menton.

Ce changement des mentalités met du baume au coeur aux généticiens. Leurs travaux avaient d'abord provoqué les sarcasmes des médecins qui voyaient exclusivement, dans l'obésité, un problème de diététique, voire de comportement. Aujourd'hui, les experts de l'ADN sont assez crédibles pour proposer de nouvelles pistes de traitement. Ils comptent par exemple mettre au point des tests pour repérer les personnes à risque dès leur plus jeune âge. Le dépistage a d'ailleurs déjà commencé, à petite échelle, pour le gène du récepteur de la mélanocortine. Celui-ci n'est présent que chez 5 % des obèses, mais ses effets sont dévastateurs. Les enfants concernés, qui ont faim en permanence, sont affectés à coup sûr par la maladie. A ce jour, près de 1 000 gamins en surpoids se sont prêtés à ce test, à Lille, à Paris et à Toulouse. Par ailleurs, les généticiens cherchent quel effet chaque gène identifié produit dans l'organisme. Dans l'espoir de pouvoir gripper un jour le mécanisme à l'aide d'un médicament.

Express

Noter cet article :

 

Vous serez certainement intéressé par ces articles :

  • L'arthrose, un fléau sanitaire mondial méconnu...

    Edito : L'arthrose, un fléau sanitaire mondial méconnu...

    Selon l'OMS, plus de 600 millions de personnes souffrent d'arthrose dans le monde (toutes localisations confondues), soit 8 % de la population mondiale, et le nombre de malades aurait triplé depuis ...

  • DMLA : la luminothérapie ouvre un nouvel espoir thérapeutique

    DMLA : la luminothérapie ouvre un nouvel espoir thérapeutique

    Première cause de handicap visuel chez les plus de 50 ans, la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) est une maladie chronique de la zone centrale de la rétine, appelée macula. Sa forme la ...

  • La luminothérapie contre la dépression

    La luminothérapie contre la dépression

    Le taux de réponse au traitement reste relativement bas (50 %) chez les patients dépressifs et incite à réfléchir à d’autres approches. En revanche, l’efficacité de la luminothérapie en traitement ...

Recommander cet article :

back-to-top