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Une nouvelle voie thérapeutique contre le cancer du pancréas
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Une équipe internationale de recherche regroupant des chercheurs des universités de Heidelberg, Tübingen, Liverpool et Vérone, et des chercheurs de l'université McGill et du DKFZ, ont réalisé une analyse à grande échelle des activités géniques observables dans 195 cas de cancer du pancréas. Pour parvenir à cet objectif, les chercheurs ont utilisé de nouvelles approches de bioinformatique et de biologie quantitative mises au point afin de trouver les gènes qui pourraient jouer un rôle central dans plusieurs voies de signalisation liées au cancer du pancréas.
"Ces travaux ont permis de découvrir que le gène codant pour le récepteur DRD2 de la dopamine était significativement plus actif dans les cellules cancéreuses que dans les cellules pancréatiques saines et que le taux de protéine DRD2 était quatre fois plus élevé dans les cellules cancéreuses que dans les cellules saines. "a expliqué le Professeur Riazalhosseini, qui est aussi chef de la génomique des cancers au Centre d'innovation Génome Québec - Université McGill.
Le récepteur de la dopamine assure la médiation des effets de la dopamine, substance chimique du cerveau qui accroît la motivation et l'énergie. Comment une protéine réceptrice, connue essentiellement des cliniciens pour son implication dans la schizophrénie et les troubles psychotiques, peut-elle influer sur les caractéristiques malignes des cellules cancéreuses ?
Les chercheurs se sont employés à répondre à cette question au moyen de lignées de cellules pancréatiques cancéreuses dans lesquelles ils avaient inactivé le gène DRD2 . Ils ont observé que ces cellules croissaient, en effet, plus lentement et qu'elles formaient des tumeurs plus petites après leur transfert à des souris.
DRD2, molécule importante dans la schizophrénie, est la cible de nombreux agents psychopharmaceutiques. Des médicaments qui la bloquent (appelés antagonistes de la dopamine) sont présents sur le marché depuis les années 1950. Parmi eux, on trouve le pimozide et l'halopéridol, deux antipsychotiques souvent prescrits pour traiter la schizophrénie. Au moyen de ces agents, les chercheurs sont parvenus à ralentir la croissance et à diminuer la mobilité de lignées de cellules pancréatiques cancéreuses, et ce, de manière considérable.
Les chercheurs ont transféré les cellules pancréatiques cancéreuses humaines à des souris et ont attendu qu'elles forment des tumeurs. Après avoir traité les animaux au moyen d'halopéridol, ils ont observé que les tumeurs étaient plus petites et, surtout, que les métastases étaient moins nombreuses chez les animaux traités que chez les animaux non traités.
Cette étude est le fruit d'un effort international et multidisciplinaire appuyé par des experts en oncologie, en génomique, en bioinformatique ainsi qu'en biologie cellulaire, moléculaire et animale. " Le fait que nous ayons obtenu des résultats prometteurs pour le traitement du cancer pancréatique avec des médicaments inhibant DRD2 déjà établis se traduira par un passage plus rapide de la recherche à la clinique grâce à une stratégie de repositionnement de ces médicaments ", a indiqué le Professeur Riazalhosseini. " La première étape de cette stratégie consiste à examiner l'efficacité de différentes doses d'inhibiteurs de DRD2 dans différents modèles animaux, après quoi nous pourrons passer aux patients. "
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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