Matière
Une nouvelle théorie de la structure électronique de l'eau
- Tweeter
-
-
1 avis :
Malgré son omniprésence, l’eau liquide présente des complexités électroniques qui ont longtemps rendu perplexes les scientifiques des domaines de la chimie, de la physique et de la technologie. Par exemple, l’affinité électronique, c’est-à-dire la stabilisation énergétique subie par un électron libre lorsqu’il est capturé par l’eau, est encore mal caractérisée d’un point de vue expérimental.
Même la théorie de la structure électronique la plus précise actuellement n’a pas permis d’améliorer les connaissances à ce sujet, ce qui signifie que des quantités physiques importantes comme l’énergie, à laquelle des électrons provenant de sources externes peuvent être injectés dans l’eau liquide, restent insaisissables. Ces propriétés sont indispensables pour comprendre le comportement des électrons dans l’eau et pourraient jouer un rôle dans les systèmes biologiques, les cycles environnementaux et les applications technologiques telles que la conversion de l’énergie solaire.
Dans une récente étude, Alexey Tal, Thomas Bischoff et Alfredo Pasquarello, chercheurs à l’EPFL, ont réalisé des progrès majeurs. Publiée dans la revue PNAS, leur étude porte sur la structure électronique de l’eau en utilisant des méthodes de calcul qui vont au-delà des approches actuelles les plus avancées.
Ces chercheurs ont étudié l’eau à l’aide d’une méthode basée sur la « théorie des perturbations à plusieurs corps ». Il s’agit d’un cadre mathématique complexe utilisé pour étudier les interactions de plusieurs particules au sein d’un système, comme les électrons dans un solide ou une molécule, en explorant la façon dont ces particules influencent le comportement des unes et des autres, non pas de manière isolée, mais en tant que partie d’un groupe plus important en interaction. En termes simples, la théorie des perturbations à plusieurs corps permet de calculer et de prédire les propriétés d’un système à plusieurs particules en tenant compte de toutes les interactions complexes entre ses composants.
Mais les physiciens ont peaufiné la théorie avec des "corrections de vertex" : des modifications de la théorie des perturbations à plusieurs corps qui tiennent compte des interactions complexes entre les particules au-delà des approximations les plus simples. Les corrections de vertex affinent la théorie en tenant compte de la façon dont ces interactions influencent les niveaux d’énergie des particules, par exemple leur réponse à des champs externes ou leur énergie propre. En résumé, les corrections de vertex permettent de prédire avec une plus grande précision les propriétés physiques d’un système à plusieurs particules.
La modélisation de l’eau liquide est particulièrement difficile. Une molécule d’eau contient un atome d’oxygène et deux atomes d’hydrogène. Leur mouvement thermique et la nature quantique de leurs noyaux jouent un rôle clé. En tenant compte de ces aspects, les chercheurs ont déterminé avec précision les propriétés électroniques de l’eau, notamment son potentiel d’ionisation, son affinité électronique et sa largeur de bande interdite. Ces résultats sont essentiels pour comprendre l’interaction de l’eau avec la lumière et d’autres substances au niveau électronique.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Les matériaux multiferroïques ouvrent la voie vers des mémoires informatiques ultra-sobres en énergie
Les multiferroïques forment une classe unique de matériaux qui peuvent être à la fois magnétisés et polarisés, ce qui signifie qu’ils sont sensibles à la fois aux champs magnétiques et aux champs ...
Edito : Le stockage massif de l’énergie devient enfin un enjeu de société
En 2023, selon le rapport ember-climat (Voir EMBER), la part des énergies renouvelables dans la production mondiale d’électricité a atteint 39 %. Cette part devrait atteindre 60 % en 2040 et au ...
La batterie organique du MIT pourrait révolutionner les véhicules électriques
De nombreux véhicules électriques sont alimentés par des batteries contenant du cobalt, un métal qui entraîne des coûts financiers, environnementaux et sociaux élevés. Les chercheurs du MIT ont ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 0
- Publié dans : Matière Matière et Energie
- Partager :