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Une nouvelle protéine contre l'arythmie cardiaque

La fibrillation atriale ou auriculaire, qui se traduit par une accélération des battements du cœur, est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent à l'échelle mondiale. Touchant plus de 200.000 personnes en France, un chiffre en constante augmentation, elle est associée à un risque accru de morbidité et de mortalité. Alors que les traitements actuels restent insuffisants, des chercheurs issus de plusieurs universités aux Etats-Unis disent avoir identifié une nouvelle cible prometteuse pour développer une thérapie potentiellement efficace contre cette arythmie cardiaque. Jusqu'à récemment, les études suggéraient que l'inhibition de certains canaux potassiques activés par le calcium, appelés canaux SK, pourrait soit réduire, soit aggraver les arythmies selon les conditions.

« Des inhibiteurs de canaux SK sont actuellement en essais cliniques pour traiter la fibrillation auriculaire, sur ce qui rend d’autant plus opportune notre étude sur leurs mécanismes de régulation. Nous avons utilisé des approches novatrices pour décrypter comment le canal SK2 humain peut être co-régulé de manière dynamique », expliquent les chercheurs dans un communiqué.

L'étude s’est intéressée au rôle du PIP2 (phosphatidylinositol 4,5-bisphosphate) dans la régulation du canal SK2. PIP2 est un lipide crucial présent dans toutes les membranes cellulaires, qui agit comme messager pour de nombreuses voies de signalisation dans le corps. « Étant donné que le PIP2 joue un rôle essentiel dans de nombreux canaux ioniques, réguler les canaux ioniques cardiaques via le PIP2 représente un nouveau mécanisme de régulation lipidique de l'excitabilité et de la fonction cardiaque ».

Actuellement, les canaux SK sont les seuls canaux potassiques connus pour être régulés à la hausse en cas d'insuffisance cardiaque, et leur régulation joue un rôle clé dans le développement des troubles du rythme cardiaque. « Comme le PIP2 est connu pour être dérégulé dans l'insuffisance cardiaque, notre étude offre des perspectives majeures sur les mécanismes possibles des arythmies cardiaques dans ce contexte ». Les chercheurs ont ainsi généré « des modèles de canaux SK2 humains dans différents états (fermé, intermédiaire et ouvert) en utilisant des simulations de dynamique moléculaire », permettant d'explorer en détail la modulation de ces canaux par le PIP2. « Nos travaux seront utiles pour concevoir de nouveaux inhibiteurs des canaux SK2 qui traitent les arythmies cardiaques », concluent les chercheurs.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

PNAS

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