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Une nouvelle hypothèse sur les origines de l'homme

L'homme moderne serait le fruit de plusieurs croisements entre les différentes lignées qui se sont développées de par le monde, mais issues du berceau africain, et non de leur extinction, selon les travaux d'une équipe américaine publiés jeudi dans la revue britannique Nature. L'équipe du Pr Alan Templeton, du département de biologie de l'université de Washington (Saint-Louis, USA), à l'aide d'un logiciel statistique nommé GEODIS, a pu déterminer les relations génétiques à l'intérieur et entre les populations. Cette observation était basée sur l'étude de 10 séquences d'ADN héritées de l'un ou l'autre des parents, dont, entre autres, de l'ADN mitochondrial (la mitochondrie est nécessaire à la production d'énergie), une partie du chromosome Y et deux séquences du chromosome X. L'utilisation de ces séquences offre une plus grande justesse statistique que la simple utilisation de l'ADN mitochondrial comme référence. En effet, l'ADN mitochondrial, en tant qu'unique référence, a été le moteur d'une controverse d'importance sur les origines de l'homme moderne (homo sapiens sapiens). Certains voient dans l'homme moderne le descendant d'un ancêtre commun, dont le berceau était l'Afrique, qui aurait progressivement colonisé la planète, remplaçant petit à petit les autres types d'hominidés. D'autres voient en lui le descendant d'un métissage de communautés qui seraient apparues en même temps dans divers endroits du globe. Mais les résultats obtenus tendraient à prouver qu'il y a eu, dans l'histoire de l'humanité, deux grandes phases d'expansion de l'homme à la surface du globe, dont l'origine était l'Afrique. La première aurait eu lieu dans une fourchette estimée de temps allant de 420.000 à 840.000 ans avant notre ère et la seconde entre 80.000 et 150.000 ans avant notre ère. Cette seconde phase n'aurait donc pas donné lieu à une extinction des lignées d'hominidés existantes mais bien à des croisements entre celles-ci. Pour l'affirmer, le Pr Templeton s'appuie sur le fait que "si remplacement il y avait eu, les signatures génétiques correspondant à la plus ancienne des expansions auraient disparu". Et d'ajouter: "Les croisements ont permis de renforcer les liens génétiques existant entre les différentes populations humaines". Cette étude conforte celle publiée en 1998 par le même Pr Templeton, dans laquelle il expliquait que "les humains forment une race et non une espèce avec des subdivisions". Cette étude montrait alors que tous les individus partagent, à 85%, les mêmes gènes, les 15 % restant ne suffisant pas à les distinguer biologiquement.

Nature : http://www.nature.com/nsu/020304/020304-7.html

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