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Une nouvelle ère s'ouvre pour les forages océaniques

Après 35 ans de forages océaniques dont le plus profond atteint 2 km, un nouveau programme international, beaucoup plus ambitieux dans ses objectifs, se met en place, qui permettra notamment de forer des puits dans la croute océanique jusqu'à 5 ou 6 km ou dans des zones instables.Dès 2004, une première opération sera menée dans l'Arctique, une seconde devrait suivre en 2005, pour forer les coraux du Pacifique sud, ont annoncé à Paris les responsables de l'INSU-CNRS (Institut National des Sciences de l'Univers) qui ont signé cette semaine un accord avec 12 autres pays pour la participation de l'Europe à ce nouveau programme international, baptisé IODP (Integrated Ocean Drilling Programme). Le protocole d'accord ECORD (European Consortium for Ocean Research Drilling) donne à l'Europe une représentation unique au sein du programme IODP aux côtés des Etats-Unis et du Japon. "Après l'espace, on se rend compte que les océans sont la "nouvelle frontière", nous savons désormais que pour comprendre la Terre, il faut comprendre les océans" et grâce aux nouveaux moyens performants dont nous allons disposer, nous allons accéder à des endroits auparavant inaccessibles et travailler sur des données qui nous permettront de remonter à quelque 100 millions d'années", selon Catherine Mevel, responsable de ECORD. 70% de la surface de la Terre est couverte par des océans, et depuis une trentaine d'années, les scientifiques du monde entier se sont organisés pour avoir accès à un navire de forage océanique -le Glomar Challenger puis le Joides Resolution- capable de prélever, sur de grandes profondeurs, des carottes de croute océanique. Par l'étude des carottes et les mesures dans les puits de forage, il est possible de reconstituer les climats du passé et l'évolution du niveau de la mer, et de comprendre les grands mécanismes géologiques. Parmi les cibles prioritaires, les champs d'investigation du nouveau programme seront l'étude de la biosphère cachée dans les premiers kilomètres de la croute océanique: ce sont des bactéries résistantes aux fortes pressions dont on attend beaucoup dans le domaine des biotechnologies. Les scientifiques étudieront également des régions sismiques comme le Japon ou la Méditerranée, avec des forages prévus au coeur même des zones sujetes aux séismes, ainsi que la sédimentation des marges continentales qui renferment des réserves de pétrole, gaz, et d'hydrates de gaz. L'étude du changement climatique par l'examen des variations passées inscrites dans les sédiments est également prévue, ainsi que la mise en place d'observatoires au fond des océans, en particulier des sismomètres destinés à compléter les réseaux terrestres. Le coût d'IODP est évalué à 60 millions de dollars la première année et atteindra 150 millions de dollars quand toutes les plates-formes seront en opération.

IODP : http://www.iodp.org/

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