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Une nouvelle clé génétique pour les tumeurs du côlon
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Est-ce la fin d'un dogme en matière de cancer du côlon, l'un des plus fréquents dans notre pays avec 35 000 nouveaux cas et 16 000 décès par an ? Des chercheurs du CNRS et de l'Inserm, Sylvie Robine et Klaus-Peter Janssen, sous la direction du professeur Daniel Louvard à l'Institut Curie, viennent de découvrir une nouvelle explication génétique aux premières phases de développement de ces tumeurs du gros intestin. Ils viennent de publier leurs travaux dans la revue Gastroenterology d'août 2002, soulignant l'importance d'une mutation sur le gène Ras dans l'initiation du processus tumoral, contrairement à la théorie qui faisait des mutations sur un autre gène, APC, les grandes initiatrices de la cancérisation. Une découverte qui, dans le maquis complexe des mécanismes à l'origine de la cancérogénèse, devrait servir de base à la recherche de nouvelles cibles thérapeutiques. On admet que le cancer du colon débute, dans la majorité des cas, par un polype qui va se cancériser progressivement. Jusqu'ici, il était admis depuis les travaux du professeur Bert Vogelstein (Johns Hopkins University à Baltimore) en 1990 qu'une altération du gène APC (pour polypose adénomateuse du colon) était la grande initiatrice de la transformation cancéreuse. Une fois muté, ce gène déclenchait une prolifération excessive de cellules. Les chercheurs de l'Institut Curie ont mis au point un modèle très raffiné de souris transgénique, porteuse du gène « ras » (1) muté. Mais contrairement aux modèles mis au point jusqu'ici par d'autres équipes, ce gène muté était non seulement exprimé dans les cellules de la muqueuse intestinale qui se renouvellent tous les trois jours, mais dans l'ensemble des cellules de la muqueuse intestinale, des cellules souches aux cellules les plus spécialisées. Au bout de quelques mois, ils ont eu la surprise de voir que 80 % de ces souris développaient des cancers intestinaux et ceci, sans aucune mutation du gène APC. « Nous sommes très excités par cette découverte en totale contradiction avec le dogme qui prévalait jusque-là », pointe Klaus-Peter Janssen. Contrairement à l'idée généralement admise, la mutation du gène k-ras peut donc être l'un des événements initiateurs du processus tumoral dans le côlon. Dans l'immédiat, les chercheurs de Curie ont mis au point, avec ceux d'Orsay, une visualisation par imagerie par résonance magnétique (IRM) de ce qui se passe dans le tube digestif des souris transgéniques porteuses du gène K-ras muté, afin de suivre la croissance de la tumeur. Observant ainsi sa progression dès les premiersstades, lorsqu'elle est encore de petite taille, ils vont pouvoir ensuite tester l'éventuelle efficacité de molécules ou de traitements en cours d'expérimentation. En attendant, rappelons qu'en matière de cancer colo-rectal, la prévention est indispensable. Elle passe par une alimentation riche en légumes et en fruits et pauvre en graisse, assortie d'une activité physique régulière.
Figaro : http://www.lefigaro.fr/sciences/20020910.FIG0179.html
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