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Nouvel espoir pour les patients atteints de dystrophie musculaire de Duchenne

Une équipe de recherche dirigée par le professeur Nicolas Dumont, du CHU Sainte-Justine et de l’Université de Montréal, a découvert une nouvelle molécule thérapeutique, la Resolvin-D2, qui a le potentiel d’améliorer grandement la qualité de vie des patients atteints de la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD) en stimulant l’activité des cellules souches musculaires.

La DMD est une maladie génétique rare caractérisée par une dégénérescence musculaire progressive et qui touche 1 garçon sur 4000. Les premiers symptômes apparaissent vers l’âge de trois à cinq ans et, au fur et à mesure que l’enfant grandit, on observe une perte irréversible de sa fonction musculaire. Actuellement, l’administration de glucocorticoïdes dès l’enfance représente le traitement standard. La DMD se caractérise par une fragilité des muscles qui entraîne la déchirure des fibres musculaires à la moindre contraction. S'enclenche dès lors un cycle vicieux de blessures et de guérisons. Au fil du temps, on voit l’apparition d’une inflammation chronique qui attaque les tissus sains et contribue à détruire davantage les muscles.

« Les glucocorticoïdes ont de puissants effets anti-inflammatoires qui sont largement utilisés en pratique clinique. Ils constituent pour l’instant le seul traitement qui peut ralentir efficacement la progression de la maladie », explique Nicolas Dumont, chercheur au CHU Sainte-Justine et professeur agrégé à l’École de réadaptation de l’Université de Montréal. Cependant, lorsque cette molécule est prise en continu, sa toxicité relative peut causer des effets secondaires importants tels que l’ostéoporose, un retard de croissance chez l’enfant ou une anxiété aigüe.

De plus, les glucocorticoïdes peuvent attaquer directement les muscles et diminuer leur capacité de guérison. Ainsi, l’action bénéfique sur la fonction musculaire des patients est hypothéquée par les effets secondaires néfastes.

« Notre objectif de départ était de cibler une molécule plus efficace que le traitement actuel et moins toxique », indique Junio Dort, premier auteur de l’étude et postdoctorant au CHU Sainte-Justine. Nous avons fait la revue des molécules aux propriétés anti-inflammatoires semblables à celles des glucocorticoïdes et en avons sélectionné une dizaine. En testant ces molécules sur des modèles précliniques en laboratoire, la Resolvin-D2 s’est révélée la meilleure candidate ».

La molécule Resolvin-D2 est non seulement un anti-inflammatoire très efficace, mais, contrairement aux glucocorticoïdes, elle stimule également l’activité des cellules souches musculaires, qui sont responsables de la guérison des muscles. « Cette propriété est extrêmement prometteuse, car la fonction des cellules souches musculaires est diminuée dans la DMD. En restaurant leur capacité de guérison, il serait donc possible de prolonger l’espérance de vie des patients, qui se situe actuellement entre 20 et 30 ans », souligne Nicolas Dumont.

« Nous poursuivons nos recherches pour créer une molécule Resolvin-D2 plus stable, qui se dégrade moins rapidement et qui peut s’administrer par voie orale. Néanmoins, cette molécule possède un fort potentiel thérapeutique, ce qui pourrait se traduire par une amélioration de la qualité de vie des patients et une diminution du fardeau économique pour la société », conclut le professeur Dumont.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Université de Montréal

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