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Un nouvel espoir dans la lutte contre la tuberculose
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Des équipes de chercheurs de l’Institut Pasteur et de l’Inserm, en collaboration avec une équipe de l’Université de Pise, viennent de déterminer le rôle essentiel de certaines protéines dans la virulence de la mycobactérie responsable de la tuberculose, Mycobacterium tuberculosis. Ils ont réussi à créer une souche atténuée de cette mycobactérie, qui offre une protection plus importante contre la tuberculose que le BCG chez la souris. Cette découverte représente une avancée majeure pour les recherches visant à développer un vaccin plus efficace contre cette maladie. Cette étude est publiée aujourd’hui dans la revue Cell Host & Microbe.
La tuberculose est l’une des maladies les plus répandues au monde. Elle est due à une infection par la mycobactérie Mycobacterium tuberculosis, touchant un tiers de la population mondiale. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en 2010, 8,8 millions de personnes ont développé la tuberculose et 1,4 million de personnes en sont mortes. Ainsi, M. tuberculosis reste à ce jour l’un des pathogènes les plus virulents et les plus dangereux pour l’homme. Malgré son efficacité chez l’enfant, le BCG ne protège pas suffisamment l’adulte contre la tuberculose pulmonaire. Cette forme de tuberculose est particulièrement contagieuse, d’où la nécessité de mettre au point un vaccin plus efficace pour combattre cette maladie.
Une étude réalisée par des équipes de l’Institut Pasteur et de l’Inserm, coordonnées par le Docteur Laleh Majlessi et le Professeur Claude Leclerc (Institut Pasteur/Inserm), en collaboration avec le Docteur Roland Brosch (Institut Pasteur) et le Docteur Daria Bottai (Université de Pise), révèle qu’une partie du génome de M. tuberculosis peut être modifiée afin d’obtenir une souche non virulente de cette bactérie chez la souris. La mycobactérie ainsi atténuée procure une protection significative contre le développement d’une tuberculose.
Les chercheurs ont réussi, dans la souche mutée, à bloquer la production et le transport de certaines protéines, appelées PE/PPE, associées à une région particulière du génome de la mycobactérie, l’appareil de sécrétion ESX-5 qui est présent dans toutes les souches virulentes de mycobactéries. Ils ont constaté que les souris infectées par cette souche atténuée ne développent pas la tuberculose. De ce fait, ils ont démontré que les protéines PE/PPE produites par l’appareil ESX-5 jouent un rôle essentiel dans la virulence de M. tuberculosis.
Par ailleurs, les chercheurs ont établi que les souris immunisées par la souche atténuée sont protégées très efficacement contre l’infection par M. tuberculosis. Cette protection est corrélée à la réponse immunitaire spécifique d’autres protéines PE/PPE encore présentes dans cette souche. Ainsi, les chercheurs ont prouvé que la souche mutée de M. tuberculosis est un candidat vaccin sérieux contre la tuberculose, qui provoque une réaction immunitaire plus forte que le BCG chez la souris.
Cette découverte majeure ouvre de nouvelles perspectives pour la mise au point d’un vaccin plus efficace contre les différentes pathologies provoquées par M. tuberculosis, notamment contre la tuberculose pulmonaire de l’adulte. De nombreuses études seront nécessaires avant qu’une application soit envisageable chez l’homme. La prochaine étape, pour les chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inserm et de l’Université de Pise, sera la création d’une souche dans laquelle une mutation supplémentaire pourrait être introduite afin de lui assurer une totale innocuité, en vue de pratiquer des essais chez l’homme.
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- Publié dans : Biologie & Biochimie
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