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Un nouveau traitement permet d’éliminer complètement le cancer du sein précoce chez la souris
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Des chercheurs de l’Université Johns-Hopkins aux États-Unis ont réussi à éliminer toutes les lésions précancéreuses chez la souris. Comment ? Grâce à l’injection d’une immunotoxine ciblée directement dans les canaux mammaires. Le carcinome canalaire in situ est une forme de cancer du sein précoce. Il représente en France entre 15 % et 20 % de toutes les formes de cancer du sein.
Le sein est un organe complexe constitué de la glande mammaire, de graisse, de fibres de soutien, de nerfs, de vaisseaux sanguins et de vaisseaux lymphatiques. La glande mammaire dont la fonction est de produire le lait maternel est divisée en plusieurs lobes. Ces derniers sont constitués eux-mêmes de lobules. Le lait produit est conduit jusqu’au mamelon par des structures anatomiques particulières, les canaux galactophores.
Un cancer du sein peut se développer à différents endroits du sein. Le carcinome canalaire qui se développe à partir des cellules glandulaires des canaux mammaires est un des cancers du sein les plus fréquents. On parle de carcinome canalaire in situ ou de carcinome canalaire non infiltrant lorsque les cellules cancéreuses sont limitées au revêtement du canal mammaire. Il s’agit d’un stade précoce dans lequel les cellules cancéreuses ne se sont pas encore propagées en dehors des canaux galactophores ou à d’autres organes.
Ce type de cancer du sein est difficilement détectable par une palpation. Il est le plus souvent détecté lors d’une mammographie de dépistage, conseillée pour toutes les femmes à partir d’un certain âge. Le carcinome canalaire in situ est un cancer du sein qui laisse entrevoir un excellent pronostic. Plus de 95 % des femmes chez qui ce cancer est détecté peuvent être guéries. Parmi les traitements proposés, la radiothérapie et la chirurgie constituent les traitements de base. Dans 30 % des cas, une mastectomie est nécessaire avec dans certains cas de grosses difficultés psychologiques pour les patientes.
Les chercheurs américains proposent une approche thérapeutique moins invasive pour traiter ce type de cancer. Dans une étude préclinique sur des souris, ils ont testé un traitement alternatif dans lequel ils injectent un médicament directement dans les canaux galactophores.
Le médicament en question est une immunotoxine dénommée HB21(Fv)-PE40. Il s’agit d’une molécule constituée d’un anticorps monoclonal (HB21) pouvant cibler le récepteur de la transferrine humaine. Une protéine présente dans les cancers du sein. Cet anticorps est fusionné avec un fragment de toxine bactérienne appelé PE40. Celle-ci possède la faculté de bloquer la production de protéine cellulaire et d’entraîner une mort cellulaire. Cette molécule a détruit de nombreuses lignées de cellules cancéreuses en ne laissant aucun résidu toxique dans le sang des souris testées.
Dans cette étude clinique, les scientifiques ont injecté le traitement dans les canaux mammaires de deux types de souris. Au cours de l’étude préclinique sur les souris, les chercheurs ont administré l’immunotoxine suivant un protocole précis. Les souris MCF7 ont reçu le médicament HB21(Fv)-PE40 une fois par semaines pendant trois semaines. Certaines ont reçu une injection directement dans les canaux mammaires. Et d’autres à un autre endroit du corps. Pour effectuer une comparaison, l’anticorps monoclonal (HB21) seul a été administré à d’autres souris. Les souris ayant reçu le médicament complet en dehors des canaux mammaires ont connu une croissance tumorale ralentie. Mais avec une réactivation tumorale lors de l’arrêt du traitement au 26e jour.
Par contre, pour les souris ayant reçu le médicament directement dans les canaux mammaires, les résultats sont spectaculaires ! Les tumeurs ont disparu complètement dans les deux semaines après la dernière injection et aucune récidive ne s’est manifestée. Chez les souris SUM225, le traitement avec le médicament a donné des résultats identiques avec une disparition des tumeurs dès deux semaines de traitement. Pour les deux lignées de souris, des examens pathologiques ont démontré que l’anticorps HB21 seul avait un effet très limité. Par contre, son association avec l’immunotoxine bactérienne PE40 est redoutable. Le traitement a été très bien toléré par les souris sans effets secondaires.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Biologie & Biochimie
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