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Un nouveau traitement à base d'ARN contre le cancer de la prostate
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Des chercheurs américains de l'Université Washington à St-Louis(Missouri) ont développé un nouveau traitement à base d'ARN contre certains cancers de la prostate, résistants aux traitements conventionnels. Avec 48 000 nouveaux cas par an en France, le cancer de la prostate est assez rare avant cinquante ans et sa fréquence culmine entre 70 et 80 ans. En général, celui-ci prend naissance dans la partie périphérique de la glande, à distance de l’urètre. Souvent, il ne donne pas de symptômes, parfois il gêne l’évacuation de l’urine. Le traitement varie selon le stade de la tumeur et l’âge du patient : chirurgie, radiothérapie externe, curiethérapie, hormonothérapie, surveillance active.
Le cancer de la prostate est hormonodépendant, c’est-à-dire que sa croissance est favorisée par les hormones mâles, dont la testostérone produite par certaines cellules des testicules. Ainsi, des médicaments visent à réduire cette production mais leur efficacité ne dure pas longtemps car la plupart des patients finissent par développer une résistance à ces thérapies. « Les médicaments que nous avons pour traiter le cancer de la prostate sont efficaces au départ, mais la plupart des patients commencent à développer une résistance et les médicaments cessent généralement de fonctionner après un an ou deux. Nous essayons donc de développer de nouvelles thérapies pour les patients qui ont développé une résistance, et nous pensons que la molécule d'ARN que nous avons identifiée peut être une bonne approche » souligne Nupam P. Mahajan, auteur principal de l’étude.
La molécule en question est un ARN long non codant, que les scientifiques ont surnommé NXTAR. Il existe une protéine clé qui stimule la croissance des tumeurs du cancer de la prostate : le récepteur des androgènes. Il se lie à la testostérone et stimule la croissance de la maladie. Mais les scientifiques viennent de découvrir que NXTAR jouerait justement un rôle clé dans la régulation du récepteur aux androgènes. « Dans tous les échantillons de cancer de la prostate que nous étudions, il n’y a pas de NXTAR ou très rarement car il est supprimé par le récepteur aux androgènes », détaille Nupam P. Mahajan. « Nous avons utilisé un médicament développé par mon laboratoire qui supprime le récepteur des androgènes et, ainsi, NXTAR est réapparu. Nous avons donc observé que la suppression du récepteur aux androgènes provoquait la réapparition de NXTAR ».
Pour parvenir à leurs conclusions, les scientifiques ont mené leurs travaux sur des souris. Ils leur ont introduit des échantillons de tumeurs de la prostate humaine et ont ainsi montré que la restauration de l'expression de NXTAR provoquait le rétrécissement des tumeurs. D’autre part, ils ont aussi prouvé qu'ils n'avaient pas besoin de tout l'ARN non codant long pour obtenir cet effet. Seule une petite section clé de la molécule NXTAR serait suffisante pour arrêter le récepteur des androgènes.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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