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Un nouveau médicament pour traiter l'insuffisance cardiaque et l'apnée du sommeil

Un nouveau traitement contre l’insuffisance cardiaque ? Des chercheurs de l’Université d’Auckland en Nouvelle-Zélande viennent de tester un nouveau médicament. Ce dernier semble prometteur pour soulager cette maladie chronique du cœur. Appelée AF-130, cette molécule cible l’activité nerveuse à l’origine de ce trouble. En outre, elle permettrait aussi de soulager l’apnée du sommeil.

L’insuffisance cardiaque est un véritable enjeu de santé publique. Rien qu’en France, ce sont plus de 1,5 million de personnes qui sont atteintes par cette pathologie cardiaque. Cette affection est à l’origine de plus de 200 000 hospitalisations annuelles dans l’hexagone. Elle entraîne une dégradation de la qualité de vie des malades et de leur entourage. Avec le vieillissement de la population, l’insuffisance cardiaque devrait augmenter tous les quatre ans de 25 %.

Mais qu’est-ce que l’insuffisance cardiaque ? Il s’agit d’une incapacité du cœur à pomper du sang en quantité suffisante pour répondre aux besoins du corps humain. Pour tenter de contrer cette incapacité cardiaque, le cerveau « active » le système nerveux sympathique. L’organisme utilise ce dernier dans les situations d’urgence, lorsqu’il a besoin de plus de force, de concentration ou d’une perception accrue. Dans le cas du cœur, le système nerveux sympathique augmente la fréquence et la force des contractions cardiaques.

Il s’agit d’une maladie grave qui entraîne un essoufflement et une fatigue importante. Bien souvent, l’insuffisance cardiaque se déclare chez des personnes qui présentent des comorbidités comme une autre maladie du cœur, de l’hypertension et des troubles respiratoires. Si on ne la traite pas, une insuffisance cardiaque entraîne rapidement des complications très graves. Il peut s’agir d’arythmie, ou de la formation de caillots sanguins avec des risques d’embolies pulmonaires par exemple.

La zone du cerveau qui envoie les impulsions au cœur pour augmenter sa fréquence en cas d’insuffisance cardiaque continue de fonctionner à ce rythme, même quand ce n’est plus nécessaire. Ceci augmente fortement le risque d’apnée du sommeil et réduit l’espérance de vie.

L’apnée du sommeil est un trouble qui se caractérise par des arrêts involontaires de la respiration lorsque la personne qui en souffre dort. Ces pauses respiratoires durent au moins 10 secondes et se produisent plusieurs fois par nuit à des fréquences très variables. Lors du réveil, les personnes sont fatiguées et peuvent être somnolentes toute la journée. Les causes de cette apnée du sommeil pourraient être une hypersensibilité de certains chimiorécepteurs comme le P2X3. Il se trouve dans l’artère carotide et son rôle serait de « contrôler » les variations de l’oxygène sanguin déclenchant des réflexes pour ramener les niveaux à la normale.

Un groupe de scientifiques de l’Université d’Auckland vient de tester une nouvelle molécule. Elle s’appelle AF-130 et cible l’activité nerveuse à l’origine de l’insuffisance cardiaque et de l’apnée du sommeil. Ce nouveau médicament « deux en un » a tout d’abord été testé sur des rats de laboratoire souffrant d’insuffisance cardiaque chronique et d’apnée du sommeil.

Les résultats ont dépassé les attentes des scientifiques. Ils se sont rendu compte que cette molécule agit comme un antagoniste des récepteurs P2X3. Elle normalise la réponse respiratoire du corps à un manque d’oxygène et améliore de manière importante la quantité de sang pompé par le cœur. Ceci élimine ainsi les arrêts respiratoires caractéristiques de l’apnée du sommeil.

Aujourd’hui, il n’existe pas de médicaments pour traiter l’apnée du sommeil. La seule aide disponible pour les personnes souffrant d’apnée du sommeil grave est un appareil respiratoire appelé CPAP. Il génère un flux d’air constant dans un masque nasal que le patient doit porter toute la nuit. Ceci permet de maintenir les voies respiratoires ouvertes pour respirer librement.

Toujours en testant ce médicament AF-130 sur les rats, les scientifiques se sont rendu compte qu’il réduisait considérablement le risque d’insuffisance cardiaque. En effet, il parvient à modérer l’activité du cerveau vers le cœur à l’origine de cette maladie. Les scientifiques ont directement constaté cet effet par une diminution des conséquences de l’insuffisance cardiaque comme l’hypertrophie cardiaque. Il s’agit de l’augmentation du volume du cœur et l’apparition d’œdèmes pulmonaires, c’est-à-dire l’accumulation de liquide dans les poumons.

Ce médicament AF-130 possède donc une activité thérapeutique double fonction. Il réduit considérablement l’action du système sympathique utilisé dans les situations d’urgences et stimule la respiration, qui mettent ainsi fin à l’apnée du sommeil. Il est le premier médicament du genre à agir de cette manière en « inversant » les caractéristiques de l’insuffisance cardiaque.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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