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Un nouveau médicament contre la forme la plus agressive de cancer du sein

Une étude américaine dirigée par Aditya Bardia (Massachusetts General Hospital (MGH) Cancer Center) a montré qu'un nouveau "médicament intelligent" s'est révélé prometteur pour les femmes atteintes d'un cancer du sein métastatique triple négatif.

"Ce médicament a le potentiel de changer les pratiques, parce que les données semblent vraiment convaincantes, même si le nombre de patientes participant à l'essai est relativement petit", affirme Kevin Kalinsky, oncologue à l'IrvingMedical Center, qui a codirigé cet essai. "Avec ce nouveau traitement, nous avons constaté un rétrécissement significatif des tumeurs de patientes atteintes d'un cancer du sein métastatique triple négatif", ajoute-t-il.

On peut distinguer plusieurs types de cancers du sein. Pour les plus fréquents, les cancers du sein hormono-dépendants et les cancers "HER+", il existe aujourd’hui des thérapies ciblées très efficaces. Mais 15 % des patientes, souvent jeunes, ont un cancer du sein dit "triple négatif", c’est-à-dire sans aucun marqueur connu à la surface des cellules cancéreuses susceptible de répondre à une thérapie ciblée connue.

Le cancer triple négatif est "un concept biologique" : ce sont des cellules cancéreuses sur lesquelles on ne trouve pas de récepteur aux hormones. Ce qui veut dire qu’elles ne sont pas très dépendantes des hormones fabriquées par la femme donc on ne peut pas les traiter par hormonothérapie.

Le médicament mis ici à l’épreuve, nommé "sacituzumab govitecan", fait partie d'une classe émergente de "médicaments intelligents", conçus pour délivrer une charge toxique directement aux cellules tumorales. Concrètement, l’injection directe permet de délivrer des doses beaucoup plus fortes qu’avec d’autres types de traitement.

Le sacituzumab govitecan a été testé chez 108 femmes atteintes d'un cancer du sein métastatique triple négatif qui avaient déjà suivi au moins deux traitements antérieurs. Dans l'ensemble, 33 % des malades ont répondu au médicament au bout de 7,7 mois en moyenne. La survie globale médiane de la cohorte a été de 13 mois, soit des résultats bien meilleurs que la normale (lorsqu'une patiente commence son troisième ou quatrième traitement, la probabilité d'une réponse est très faible).

"Il a fallu plus de temps pour que le cancer progresse", poursuit Kevin Kalinsky. Il ajoute : "vivre avec des tumeurs plus petites peut incroyablement améliorer la qualité de vie d'une patiente", au niveau de la douleur par exemple. Le sacituzumab govitecan est également testé sur le cancer de la vessie et le cancer de la prostate.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

MGH

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