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Un nouveau gène impliqué dans une forme grave d'hypertension artérielle

Une équipe de recherche franco-allemande, associant notamment l'Inserm et l'Université Paris-Descartes, a découvert un nouveau gène impliqué dans une forme d'hypertension souvent grave (les patients ont plus de risques de développer infarctus du myocarde ou AVC) et résistante aux traitements habituels : l'hyperaldostéronisme primaire.

L'hyperaldostéronisme primaire concerne environ 10 % des cas d'hypertension artérielle et est dû au dysfonctionnement de la glande surrénale (située juste au-dessus du rein) qui produit en excès l'aldostérone, une hormone qui régule la pression artérielle. Afin de mieux comprendre les causes de cette maladie, Maria-Christina Zennaro et ses collègues ont analysé les exomes (la part du génome codant pour les protéines) de patients atteints d'hyperaldostéronisme primaire avant l'âge de 25 ans.

Cette approche a permis d'identifier une mutation dans un gène jusqu'à alors inconnu, CLCN2. Ce gène code pour un canal chlorure (impliqué dans l'entrée et la sortie d'ions chlorures Cl- dans la cellule), dont la présence et les effets dans la glande surrénale étaient alors inconnus. "Nous connaissions jusqu'à présent 7 gènes pour l'hyperaldostéronisme primaire (2 supplémentaires dans des formes particulières mais moins fréquentes de la maladie)", précise Maria-Christina Zennaro.

Les chercheurs ont étudié les mécanismes par lesquels cette mutation pouvait induire une production autonome d'aldostérone et déclencher une hypertension artérielle. Ils ont découvert que la mutation entraîne une ouverture permanente du canal chlorure dans la zone des surrénales produisant l'aldostérone.

Par des expériences d'électrophysiologie et de biologie cellulaire, ils ont découvert que l'influx de chlorure à travers le canal muté aboutit à une augmentation des flux de chlorure. Les cellules de la glande surrénale produisent alors plus d'aldostérone en présence du canal muté et expriment davantage les enzymes impliqués dans sa biosynthèse.

Non seulement cette découverte révèle un rôle jusqu'alors inconnu d'un canal chlorure dans la production d'aldostérone mais elle ouvre des perspectives tout à fait nouvelles dans la prise en charge de l'hypertension artérielle.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

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