Nobel de médecine à trois pionniers du cerveau
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Deux neurologues américains et un pharmacologue suédois, dont les travaux ont permis de mieux comprendre la maladie de Parkinson et les mécanismes de la mémoire, ont obtenu conjointement lundi le prix Nobel de médecine 2000. Les Américains Paul Greengard et Eric Kandel, et le Suédois Arvid Carlsson ont été distingués par l'Institut Karolinska qui attribue le prix, pour des "découvertes majeures" sur "la transmission du signal dans le système nerveux" qui, si elle est perturbée, crée des pathologies comme la dépression et la schizophrénie. "Ces découvertes ont été déterminantes pour la compréhension des fonctions normales du cerveau et des conditions dans lesquelles des perturbations dans la transmission du signal peuvent induire des maladies neurologiques ou psychiques", a souligné l'institut dans ses attendus. Arvid Carlsson, 77 ans, pharmacologue de l'Université de Goeteborg (Suède), a été récompensé pour avoir montré comment un déficit du neuro-transmetteur "dopamine" dans le cerveau était à l'origine de la maladie de Parkinson, dont souffrent notamment le pape Jean-Paul II et le boxeur américain Mohamed Ali. Ses recherches ont aussi permis de mettre au point la L-dopa, un médicament compensateur qui reste à ce jour le traitement de base de cette maladie, et de développer une nouvelle génération d'anti-dépresseurs. Paul Greengard, 74 ans, du laboratoire de neurologie moléculaire et cellulaire de l'Université Rockefeller de New York (Etats-Unis), s'est plus précisément attaqué aux modes d'action de diverses molécules chimiques, comme la "dopamine", dans le système nerveux. Le chercheur américain a établi que le dialogue entre cellules nerveuses passait par une modification de leurs protéines résultant d'un changement de leur charge électrique, décrivant de la sorte "un processus universel", selon le Pr Michel Hamon, spécialiste français de neuro-psycho-pharmacologie. Eric Kandel, 70 ans, Américain né à Vienne et qui travaille au centre de neurobiologie et comportemental de l'Université Columbia de New York, a éclairci les mécanismes élémentaires d'acquisition et de maintien de la mémoire. Il a notamment montré combien le fonctionnement des synapses --points de contact entre les cent milliards de cellules nerveuses du cerveau-- était essentiel pour l'apprentissage de la mémoire. Il s'agit des 80ème et 81ème Américains, et du huitième Suédois à recevoir la distinction qui a été décernée pour la 90ème fois dans la capitale suédoise. "Ce Nobel est la reconnaissance d'un travail de pionniers", a commenté le Dr Jean-Pol Tassin, neuro-biologiste au Collège de France.
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