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Edito
De nombreuses pistes pour prévenir la maladie d'Alzheimer !
Selon l'OMS, il y aurait dans le monde plus de 35 millions de personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer (soit environ les deux-tiers de l'ensemble des démences) et le nombre de malades pourrait dépasser les 50 millions dès 2030, compte tenu du vieillissement général de la population mondiale, dont l'espérance de vie dépasse à présent les 70 ans.
En France, cette maladie représente 15 % de la population à 80 ans, soit environ 900 000 personnes (autant que l'ensemble des malades souffrant de Parkinson, d'épilepsie ou de sclérose en plaques), ce qui en fait, de loin, la première maladie neurodégénérative. On estime qu'Alzheimer touchera, en France, 1,7 million de personnes en 2030, compte tenu du vieillissement de notre population.
On constate cependant, et ce point est très important, que, si la prévalence (nombre total de cas) de cette terrible maladie augmente - en raison du vieillissement général de la population - l'incidence (c'est-à-dire la proportion de malades par classe d'âge) a sensiblement diminué dans les pays à haut niveau de revenus. En France, une étude réalisée en 2016 a montré que chez les femmes françaises par exemple, le risque de démence a baissé de 35 % entre 1990 et 2000. Cette diminution reste significative (-23 %), même après ajustement des facteurs de risques.
Cette évolution surprenante, mais confirmée par plusieurs études sérieuses, s'expliquerait par plusieurs facteurs : meilleure prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaire tels que le diabète, le cholestérol ou l’hypertension, augmentation de la "réserve cognitive" due à l'élévation du niveau moyen d'études, meilleure hygiène de vie...
Nous savons donc à présent qu'il est possible d'agir de manière puissante, en mobilisant différents leviers, pour prévenir cette maladie, contre laquelle il n'existe pas encore de traitements efficaces, et dont les causes ne sont toujours pas clairement identifiées.
En 2014, des chercheurs de l'Université Rush de Chicago (États-Unis), ont mis au point un régime alimentaire qui est capable de réduire considérablement les risques de démence et d'Alzheimer. Leur étude porte sur 923 personnes et a permis de concevoir un régime spécifique, appelé « MIND » (pour Mediterranean-DASH Intervention of Neurodegenerative Delay) ; il combine le régime méditerranéen et DASH, destiné aux personnes qui souffrent d’hypertension artérielle. Mais il serait surtout plus facile à suivre et efficace que ces deux derniers.
MIND se base ainsi sur deux groupes alimentaires. Le premier est constitué de dix aliments sains qui contribuent au bon fonctionnement cérébral (légumes verts et autres légumes, noix, baies, haricots, graines entières, poisson, volaille, huile d'olive, vin). Le second comprend cinq types d'aliments plus néfastes - viande rouge, matières grasses animales, sucreries, aliments frits et fast food.
Le principe du régime MIND consiste à consommer quotidiennement des produits sains, en proportions variables. Ainsi, légumes et noix se consomment tous les jours, mais la viande blanche et les fruits peuvent n'être mangés que deux fois par semaine seulement. Les baies, comme la myrtille et la fraise, sont particulièrement recommandées pour leurs effets protecteurs sur le cerveau.
En matière d’efficacité, le régime MIND montre des effets similaires à celui de la Méditerranée, avec une réduction du risque d’Alzheimer de l’ordre de 53 % (54 % pour le second). Mais les auteurs soulignent que, contrairement au régime méditerranéen qui doit être suivi strictement pour se révéler efficace, le régime MIND peut être suivi moins rigoureusement, tout en produisant des effets. Ainsi, chez les sujets l'ayant modérément appliqué, la réduction des risques s’élevait à 35 % (Voir Alzheimer's & Dementia).
Début 2018, deux équipes de recherches, l'une de l'EPFL, et l'autre de l'Université d'Arizona (ASU) ont confirmé l'intérêt de la piste des mitochondries, ces petites usines cellulaires productrices d'énergie, pour ralentir la progression de la maladie d'Alzheimer. Les deux équipes montrent qu'il est possible de protéger pharmacologiquement les mitochondries du stress oxydatif présent très tôt au cours de la maladie d'Alzheimer. Alors que l'équipe de Lausanne a testé la doxycycline et la vitamine nicotinamide riboside (une forme de vitamine B3) chez le ver C. elegans et un modèle de souris, l'équipe américaine a expérimenté un antioxydant, la coenzyme Q10 (CoQ10), sur des cellules humaines.
Les mitochondries sont vulnérables au stress oxydatif, un phénomène impliqué dans le vieillissement normal et les maladies liées à l'âge comme la maladie d'Alzheimer. Après avoir montré le rôle hautement toxique d'une forme de protéine bêta amyloïde, l'Abêta oligomérique (OAβ) sur les mitochondries, l'équipe américaine de l'ASU a montré, sur des cellules neuronales humaines, que le CoQ10 permet de protéger ces organites de la détérioration induite par l'OAβ.
Johan Auwerx (EPFL) se dit persuadé que piste mitochondriale ouvre une nouvelle voie préventive très intéressante contre Alzheimer, précisant que : « Nous avons montré que restaurer la santé mitochondriale réduit la formation de plaques – mais, surtout, cela améliore la fonction cérébrale, ce qui est l'objectif ultime pour tous les patients et les chercheurs dans l'Alzheimer. »
La piste des agents pathogènes pour prévenir Alzheimer avance également à pas de géants depuis quelques mois : en juin dernier, une équipe de recherche de l'Ecole de Médecine Mount Sinai de New York a montré de manière très convaincante que le virus de l'herpès aurait un rôle dans la pathogenèse de la maladie d'Alzheimer et apporte ainsi du crédit à l'hypothèse virale de la maladie. À partir d'analyses génomiques et protéomiques d'échantillons de cerveau de patients atteints ou non de la maladie d'Alzheimer, ces chercheurs ont pu cartographier les réseaux de gènes régulateurs au niveau des zones cérébrales affectées par la maladie afin de visualiser la façon dont gènes humains et viraux interagissent.
Cette étude montre que plusieurs virus semblent de plus agir sur les réseaux biologiques (ADN, ARN, protéines…) de la maladie d'Alzheimer. Les virus de l'herpès, en particulier ceux de type 6A et 7 (souvent présents à l'état latent) abondants dans les échantillons provenant de patients atteints de la maladie d'Alzheimer, auraient un rôle plus marqué. Les virus de l'herpès agissent notamment au niveau de la régulation du peptide amyloïde, dont le rôle dans la maladie est connu.
Cette étude conforte l’hypothèse qui relie l'activité d'espèces virales spécifiques aux aspects moléculaires, génétiques, cliniques et neuropathologiques de la maladie d'Alzheimer, mais les chercheurs précisent toutefois que « les résultats rapportés dans cette étude ne sont pas suffisants pour démontrer définitivement que l'activité virale contribue à l'apparition ou la progression de la maladie d'Alzheimer ».
Mais, à côté de certains virus, on suspecte également certaines bactéries d’être fortement impliquées dans le déclenchement de la maladie d’Alzheimer. En octobre dernier, une étude dirigée par Keiko Watanabe, de l’Université de l’Illinois, à Chicago, avait fait grand bruit en montrant un lien entre la présence chronique de bactéries parodontales, spécifiques des parodontites – inflammation de la gencive – et le risque d’Alzheimer - (Voir PLOS).
Ces chercheurs avaient en effet pu montrer que des souris exposées de façon répétée à la bactérie présentaient des quantités beaucoup plus élevées de bêta-amyloïde accumulée, une substance présente dans les tissus cérébraux des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Elles souffraient également plus d'inflammation cérébrale et avaient de nombreux neurones abimés (Voir Science Advances).
Le 23 janvier dernier, une nouvelle étude dirigée par Stephen S. Dominy, de l’Université de Californie, a confirmé que le fait d’avoir une mauvaise hygiène bucco-dentaire et de souffrir de saignements et d’inflammations à répétition des gencives constituait un facteur de risque important de développer la maladie d’Alzheimer. Dans ces travaux, les scientifiques ont infecté la bouche des souris en bonne santé avec la bactérie Porphyromonas gingivalis, tous les deux jours. Au bout de six semaines, la bactérie a été retrouvée dans leur cerveau et la mort de plusieurs neurones, provoquée par les neurotoxines produites par ces bactéries, a été constatée. Mais, poursuivant leurs recherches, ces scientifiques ont constaté que les effets de ces neurotoxines pouvaient être efficacement neutralisés grâce à un traitement combinant deux inhibiteurs de gingipaïne (COR286 et COR271).
Toujours en juin 2018, une autre étude INSERM en collaboration avec le Department of Epidemiology and Public Health of University College London a montré qu'une pression artérielle élevée à 50 ans est associée à un risque accru de démence, en raison d'une exposition plus longue à de petites lésions cérébrales, « Nous supposons depuis longtemps un lien entre hypertension artérielle (HTA) et démence, mais cette association n'était pas retrouvée chez les personnes âgées », indique au « Quotidien » Archana Singh-Manoux, directrice de recherche INSERM et une des auteurs de l'étude. De précédentes observations suggéraient que l'HTA à un âge moyen augmentait le risque de démence à un âge plus tardif, sans que les données n'aient permis de définir précisément cet âge moyen (Voir Oxford Academic).
Lancée en 1985, la cohorte Whitehall II a permis de suivre 8 369 personnes pendant 30 ans et de mesurer leur pression systolique diastolique entre 50 et 70 ans, pour étudier le lien avec la démence. Au total, 385 patients ont développé une démence. Ces travaux ont montré que les personnes de 50 ans ayant une pression artérielle systolique (PAS) de 130 mmHg minimum avaient 45 % de risque en plus de développer une démence, en comparaison à celles ayant une PAS normale. Ce risque accru de démence n'a pas été observé chez les patients de 60 ou 70 ans. Aucune association avec la pression diastolique n'a été démontrée. Ces résultats suggèrent que la durée d'exposition à une PAS élevée a un impact sur le risque de démence. La survenue de lésions cérébrales non détectables pourrait en être la cause.
En juillet dernier, des chercheurs de l'Université du Kansas ont montré que les 3 allèles de l'apolipoprotéine E, modifiant le risque de la maladie d’Alzheimer, modulent différemment le métabolisme énergétique du cerveau, selon l’étude d’un modèle murin dont les résultats sont publiés dans « Journal of Neuroscience ». Cette étude dirigée par le Docteur Liqin Zhao prouve clairement que les trois isoprotéines ApoE humaines ont une influence distincte sur le métabolisme cérébral du glucose, le principal combustible énergétique du cerveau.
Cette influence différente sur la fonction glycolytique du cerveau pourrait expliquer l’impact différent des génotypes ApoE sur le développement de la maladie d’Alzheimer. S’appuyant sur ces découvertes, les chercheurs envisagent une supplémentation en pyruvate pour restaurer le déficit en énergie chez les patients porteurs de l’ApoE4 au stade précoce de la maladie d’Alzheimer.
Selon le Docteur Zhao, en attendant de comprendre clairement la pathogenèse de la maladie, il est possible et souhaitable d’obtenir un effet neuroprotecteur en consommant régulièrement certains aliments, à présent bien identifiés. Des chercheurs de l’Institut de biodesign (Université d’Arizona) ont ainsi confirmé, il y a quelques jours que la choline, un nutriment présent dans le jaune d’œuf, la viande, le poisson, les légumineuses et les noix protégeait le cerveau des effets neurodégénératifs liés à certaines démences, dont Alzheimer.
Les scientifiques ont testé l’impact de la choline chez la souris atteinte par cette maladie neurodégénérative. Résultats, les souris soumises à un régime riche en choline ont donné la vie à des petits. Ces derniers présentaient des capacités de repérage dans l’espace nettement supérieures à celles de souriceaux dont la mère n’avait pas suivi de régime riche en choline. Cet effet dit neuroprotecteur de la choline a aussi été observé auprès de la troisième génération, même si le régime riche en choline n’a pas été donné à d’autres souris que la première lignée. Ce phénomène remarquable, appelé épigénétique, ouvre chez l’Homme un immense champ thérapeutique. Dans les essais réalisés sur la souris, les chercheurs ont constaté que la choline réduisait sensiblement les niveaux d’homocystéine, un acide aminé à l’effet potentiellement neurotoxique, puisque chez l’Homme, un haut niveau d’homocystéine double le risque de développer un Alzheimer.
Autre piste de prévention intéressante : un traitement par aspirine à faible dose, qui pourrait diminuer les risques de développer un Alzheimer. Une étude sur un modèle murin de cette maladie, dirigée par le Docteur Kalipada Pahan (Centre médical universitaire de Rush, à Chicago, États-Unis), montre que l’aspirine à faible dose augmente la biogenèse des lysosomes dans les cellules cérébrales, et majore ainsi l’élimination des plaques amyloïdes dans le cerveau.
Enfin, de récentes recherches confirment à quel point l’exercice physique régulier possède le pouvoir de retarder le déclin cérébral. D’après une étude internationale parue le 7 janvier dernier dans le journal Nature Medicine, la protéine et l’hormone relâchées quand on fait du sport pourrait retarder l’arrivée de maladies comme Alzheimer.
Pour en arriver à cette conclusion, ces chercheurs ont travaillé sur des souris. Ils ont remarqué que les rongeurs qui présentaient des niveaux d’irisine plus bas que la moyenne dans le cerveau avaient des problèmes de mémoire à court terme et moins de capacité à renforcer leurs synapses. L’irisine est une myokine, une protéine messagère libérée par les cellules musculaires en réponse aux contractions se produisant au cours de l'activité physique, expliquent les scientifiques dans leur article.
En augmentant le niveau d’irisine chez les souris, ces chercheurs ont observé une amélioration de la mémorisation et une production accrue de nouvelles synapses. « Nos découvertes montrent que l’irisine pourrait constituer une nouvelle thérapie pour prévenir la démence chez les patients à risque. Cela retarde également la progression de la maladie chez les patients à des stages plus avancés », écrivent les chercheurs.
Cette étude confirme d’autres recherches, et notamment une étude réalisée en 2016, dans laquelle des chercheurs américains avaient déjà découvert que les personnes physiquement actives avaient une matière grise plus développée que les sédentaires, ce qui réduit de moitié le risque de développer Alzheimer. Au cours de leur étude, les scientifiques avaient observé une réduction du risque de démence chez les seniors qui pratiquaient régulièrement des activités comme la marche, le vélo ou le jardinage. Observation encore plus étonnante, ces chercheurs ont remarqué que les personnes déjà atteintes de la maladie peuvent retarder le déclin cérébral en pratiquant régulièrement une activité physique soutenue.
Toutes ces études et découvertes récentes sont particulièrement intéressantes car elles changent les perspectives de prévention de cette maladie si redoutée, et cela, même si les causes intimes de cette pathologie ne sont toujours pas réellement identifiées.
Nous savons à présent que l’adoption, dès 50 ans, d’un mode de vie adapté, comportant un régime alimentaire spécifique, une activité physique suffisante, une prise en charge médicamenteuse de la tension artérielle, une prévention de certains pathogène, viraux ou bactériens, ainsi qu’une chimioprévention personnalisée à l’aide de certaines substances (aspirine, pyruvate, nicotinamide-riboside, Coenzyme Q10) peuvent permettre d’abaisser de manière considérable les risques d’Alzheimer, et même de retarder les effets de cette maladie lorsque celle-ci est déjà présente.
Une prévention personnalisée dès le milieu de la vie qui utiliserait conjointement ces différents leviers pourrait sans doute, non seulement, pour un coût tout à fait minime, accélérer la diminution de l’incidence de cette maladie – c’est-à-dire le nombre de nouveaux cas d'une maladie, pendant une période donnée et pour une population déterminée – mais également en diminuer la prévalence, c’est-à-dire le nombre total de personnes atteintes, et cela malgré le vieillissement continu de notre population.
Quand on connaît les ravages de cette maladie, et son coût énorme pour la collectivité, il y a là un enjeu médical, social, économique et humain immense qui mérite la mise en œuvre, dès à présent, en nous appuyant sur les récentes avancées scientifiques que j’ai évoquées, d’un programme national de prévention ambitieux, qui soit enfin à la hauteur de ce terrible fléau et parvienne à mettre un coup d’arrêt à sa progression.
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
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Matière |
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Matière et Energie
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Des chercheurs américains de l’Institut national des normes et de la technologie ont développé un nouveau type d' horloge atomique qui repousse les limites de précision et de stabilité. Sa précision est telle qu’elle pourrait même mesurer l’influence de la gravité terrestre sur le cours du temps !
Toutes les horloges atomiques fonctionnent selon un même principe. Des atomes, maintenus sous vide, sont exposés à certains types de radiations électromagnétiques, telles que des radiations micro-ondes. Ces ondes transmettront une partie de leur énergie aux électrons qui circulent autour des atomes, leur faisant gagner, puis perdre cette énergie à un rythme incroyablement régulier.
Cette oscillation stable d’électrons qui transitent par des niveaux d’énergie élevés et faibles permet de définir le temps, un peu comme les battements réguliers d’une horloge à pendule, mais à une échelle immensément plus précise.
Chaque atome oscillera selon un rythme qui lui est propre et le type d’atome utilisé est ce qui déterminera la précision d’une horloge. En 1967, le Système international d’unités a défini la durée d’une seconde par 9 milliards d’oscillations d’un atome de césium-133. Cette précision sert de standard à notre système GPS et à l’ensemble des télécommunications mondiales.
Malgré tout, cette horloge n’est pas parfaite et perdra l’équivalent d’une seconde tous les 200 millions d’années. Les chercheurs, en quête de mieux, ont depuis délaissé les atomes de césium pour un atome dont la fréquence d’oscillation est encore plus courte : l’ytterbium.
En maintenant environ 1000 de ces atomes en place grâce à des rayons laser, les chercheurs ont réussi à obtenir une mesure du temps presque 100 fois plus précise que celle des horloges au césium. Cette précision est telle que, selon les chercheurs, cette horloge ne perdrait qu’une seconde tous les 14 milliards d’années, une période qui dépasse l’âge actuel de l’Univers. Une horloge de cette précision est bien sûr au-delà des besoins humains. Ce n’est toutefois pas dans ce contexte qu’elle sera utile, mais pour mesurer l’influence de la gravité.
On sait, depuis la théorie de la relativité d' Einstein, que le temps est relatif et peut être influencé, d’un observateur à l’autre, par la vitesse et la gravité. Plus quelqu’un s’approche de la vitesse de la lumière, ou s’approche d’un objet massif comme un trou noir, plus le temps passera lentement, comparativement à quelqu’un qui serait resté sur Terre.
Or, même une planète comme la Terre peut exercer cet effet. Plus on se rapproche de son centre, plus le temps sera ralenti, alors qu’à l’inverse, plus on s’élève, plus il sera accéléré. Ces changements sont toutefois infimes et totalement imperceptibles pour un humain. Toutefois, pour l’horloge la plus précise du monde, cette différence sera mesurable. La précision des horloges atomiques utilisant l’ytterbium permettra de détecter l’infime influence de la gravité terrestre. Si l’on positionnait ces dernières partout autour de la Terre, il serait techniquement possible de mesurer les différences de la gravité terrestre au centimètre près.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Nature
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Carbios, une entreprise installée près de Clermont-Ferrand, vient de réaliser une première mondiale en annonçant la production des premières bouteilles fabriquées à partir d'un plastique 100 % recyclé depuis des déchets, à l'aide d'enzymes spécifiques. Ces petites protéines dégradent avec une efficacité redoutable le PET, le polytéréphtalate d'éthylène, principal composant des contenants en plastique des boissons. "Notre procédé biologique permet de déconstruire tous les types de plastiques PET usagés en leurs constituants de base, réutilisables pour la production de nouveaux plastiques vierges", explique Alain Marty, directeur scientifique de la société.
On le sait, la production mondiale de plastiques a doublé depuis 20ans, atteignant 350 millions de tonnes en 2018. Sur les neuf milliards et demi de tonnes de plastique produites depuis 1950, seulement 9 % ont été recyclées. On estime que 13 millions de tonnes de déchets plastiques finissent chaque année dans les océans et, à ce rythme, il y aura plus de plastiques (en quantité) que de poissons, dans les mers du globe à l'horizon 2050.
Les plastiques mettent en effet jusqu'à 400 ans pour se dégrader complètement dans la nature mais, auparavant, ils se fragmentent en microparticules qui ont des effets très néfastes sur les écosystèmes, l'environnement et la santé humaine. Pour relever le défi du recyclage et de l'élimination de ces plastiques, un pacte sur les emballages plastiques vient d'être signé entre l'Etat et les industriels. Les signataires s'engagent à atteindre un taux de 60 % de ces contenants effectivement recyclés d'ici 2022, contre à peine 24 % aujourd'hui.
Le procédé de Carbios permet justement d'envisager de nouvelles solutions plus efficaces pour recycler les plastiques sous la forme de flacons, de films, de barquettes ou de polyester textile. "En l'état pour les bouteilles", détaille Alain Marty, "la seule technique employée est de les broyer et de les faire fondre à 270°C, ce qui impose plusieurs limitations. Déjà, cela ne permet pas de recycler des contenants colorés, comme ceux des shampoings. Mais surtout, le matériau obtenu a des propriétés mécaniques plus faibles !" Résultat : impossible de le recycler à 100 %, les fabricants sont contraints de le mélanger à du PET vierge...
"Le PET est un polymère", poursuit le directeur scientifique de Carbios. "Il ressemble à un long collier composé seulement de deux perles : de l'acide téréphtalique et du monoéthylène glycol. Nos enzymes sont comme des ciseaux moléculaires : elles coupent les liaisons et libèrent ces deux perles, ensuite purifiées pour revenir aux molécules d'origine et se débarrasser des colorants.
Elles permettent enfin de re-synthétiser du PET à l'identique, sans perte de propriétés mécaniques." Et donc d'envisager la possibilité d'un recyclage à l'infini inédit - à condition que le système de collecte en amont soit toutefois efficace. La production annoncée, ce jour, provient par exemple de "vrais déchets industriels achetés au marché à la tonne", détaille Alain Marty.
Partout dans le monde, des laboratoires travaillent sur ces procédés enzymatiques prometteurs. En 2016, une bactérie mangeuse de plastique PET a été découverte au Japon (Ideonella sakaiensis). Mais les performances atteintes par Carbios sont bien supérieures, assurant 97 % de dégradation en l'espace de 16 heures. Un temps d'une réaction appelé hydrolyse, qui se déroule dans une cuve d'eau où sont ajoutés les déchets et les enzymes, le tout à 60°C et sans traitement chimique. Les capacités de coupure des enzymes ont été améliorées "des centaines de fois", grâce à une collaboration avec un laboratoire public LISBP de Toulouse, (CNRS/INSA/INRA).
"Ce procédé enzymatique, relativement efficace pour dégrader totalement les plastiques, a toutefois une limite : il est généralement assez coûteux", commente le chercheur Mikael Kedzierski, spécialiste des impacts sanitaires et environnementaux des composites. Mais Carbios affirme qu'il parviendra, à terme, à atteindre un coût de production pour son PET recyclé qui ne sera pas plus élevé que celui du PET vierge.
Carbios va à présent se doter d’un démonstrateur, c'est-à-dire une unité de production à plus grande échelle destinée à présenter le process à d’éventuels clients industriels et à accompagner le développement de nouvelles technologies. Cette unité qui sera opérationnelle en 2021 sera implantée à Saint-Fons, près de Lyon. Elle produira entre 150 et 200 tonnes de monomères par an, une quantité suffisante pour convaincre les futurs clients. Si tout va bien, les premiers clients pourront acheter dès 2022 l’enzyme nécessaire au recyclage du plastique ainsi que le procédé de fabrication des produits en PET recyclé.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Packaging Europe
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Terre |
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Sciences de la Terre, Environnement et Climat
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Une étude internationale dirigée par David H. Bromwich, du groupe de recherche polaire de l'Université de l'Ohio, a montré que les températures moyennes en Antarctique occidental ont augmenté de 2,4°C depuis 1958, soit deux fois plus que ce l'on croyait jusqu'à présent, et trois fois plus que la hausse moyenne des températures à la surface du globe sur la même période.
Plusieurs instituts de recherche américains ont décidé de revoir les données de la station Byrd, établie dans la région en 1957 pour étudier les variations de températures, mais dont les relevés étaient incomplets. Les scientifiques ont découvert qu'une erreur s'était glissée dans un des logiciels : les données étaient donc fausses. En les recalculant à partir de nouvelles sources, ils ont découvert que le réchauffement dans cette région était plus rapide qu'escompté.
La couverture de glace de cette région, épaisse de 4 kilomètres, risque donc de céder plus rapidement que ce que l'on croyait, et participer à la hausse globale du niveau des océans. Néanmoins, les scientifiques rappellent que la rupture de la couverture de glace de l'Antarctique occidental risque de prendre de un à plusieurs siècles. Mais lorsqu'elle arrivera, le niveau moyen des océans devrait grimper de trois mètres, menaçant de nombreuses régions côtières.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Nature
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Selon une vaste étude qui a mobilisé pendant 5 ans plus de 350 chercheurs et qui a été dirigée par l'International Centre for Integrated Moutain Development (ICIMOD), une organisation intergouvernementale établie à Katmandou (Népal), les deux tiers des glaciers de l'Himalaya et de l'Hindou Kouch pourraient fondre d'ici à la fin du siècle si la planète restait sur la même trajectoire d'émissions de gaz à effet de serre, risquant de déstabiliser les grands fleuves d'Asie.
S'étendant sur 3 500 kilomètres de l'Afghanistan à la Birmanie, la région montagneuse de l'Hindou-Kouch-Himalaya (HKH) est qualifiée de « troisième pôle » par les scientifiques pour ses gigantesques réserves de glace. Celles-ci alimentent dix cours d'eau majeurs d'Asie, du Gange au Mékong en passant par le fleuve Jaune, le long desquels sont implantés des bassins de populations. Or le réchauffement climatique menace les glaciers en altitude de cette ligne montagneuse qui compte les plus hauts sommets du monde comme l'Everest et le K2.
Même si les nations de la planète parvenaient à contenir le réchauffement climatique du globe à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle d'ici à 2100, la cible basse de l'accord de Paris sur le climat de 2015, l'Hindou-Kouch-Himalaya perdrait tout de même un tiers de ses glaciers. Une fonte qui ne sera pas sans conséquences pour les 250 millions d'habitants de ces montagnes et les 1,65 milliard d'autres qui vivent dans les bassins fluviaux en aval.
« Le réchauffement climatique est en passe de transformer les pics montagneux couverts de glaciers de l'HKH à travers huit pays en roches nues en moins d'un siècle. Les conséquences pour les peuples de la région, déjà l'une des régions de montagnes les plus fragiles et à risques du monde, iront d'une aggravation de la pollution de l'air à une augmentation des événements climatiques extrêmes », a mis en garde Philippus Wester.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
MCCSP
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Vivant |
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Santé, Médecine et Sciences du Vivant
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Selon une étude réalisée par l'organisme Bruitparif, le bruit serait devenu, en Ile-de-France, la seconde cause de morbidité derrière la pollution atmosphérique. Cet organisme chargé de mesurer les nuisances sonores a établi que 90 % de la quasi-totalité de la population d’Ile-de-France (10 millions d’habitants) est exposée à des niveaux sonores supérieurs aux valeurs recommandées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Cet environnement bruyant, dans lequel vivent de nombreux Franciliens, occasionne des troubles du sommeil, mais peut aussi favoriser des maladies cardiovasculaires. L’organisme a calculé qu’en cumulé, 107 766 années de vie en bonne santé sont perdues chaque année en Ile-de-France à cause des nuisances sonores des transports.
Les bruits aériens sont considérés comme les nuisances les plus dommageables pour la santé. Selon l’étude rapportée par le quotidien national, la ville la plus touchée serait celle de Compans. La petite commune de Seine-et-Marne est située non loin de l’aéroport Charles de Gaulle et est également traversée par un Transilien et la nationale 2. Une triple source de bruit qui ferait perdre à ses habitants 38,1 mois de vie en bonne santé par an.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Bruitparif
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Le sol est décidément un réservoir inépuisable de ressources biologiques. Des chercheurs américains y ont découvert une arme particulièrement efficace pour lutter contre le cancer du pancréas. Il s'agit de bactéries capables de produire un puissant anti-cancéreux : la streptozotocine. Ces scientifiques de l’Université Harvard, aux États-Unis, révèlent en effet avoir découvert les secrets qui permettent à des bactéries de synthétiser la molécule miracle ; ou plus précisément, le groupe fonctionnel qui la rend si efficace, une famille de composés baptisés "nitrosamines".
"Les nitrosamines possèdent un grand intérêt biologique, et ont fait l’objet de recherches approfondies. Avant nos travaux, nous pensions que ces composés étaient produits dans des processus chimiques non-enzymatiques", explique Emily Balskus, responsable des travaux et Professeur de chimie et de biologie chimique à l’Université Harvard. Mais après une enquête minutieuse, l’équipe dirigée par Emily Balskus a fini par découvrir une toute autre réalité.
"Nous avons découvert les enzymes de biosynthèse utilisées par la bactérie pour fabriquer de la streptozotocine", révèle la scientifique américaine, qui ajoute " La streptozotocine est produite dans le sol par une enzyme d’une manière très différente de toutes les autres voies connues pour produire des nitrosamines."
Il en va d’ailleurs de même d’un point de vue biologique ; la découverte étant la première de l’Histoire à montrer l’apparition d’une voie spécifique chez des organismes vivants dédiée à la synthèse de nitrosamines. De véritables laboratoires de chimie nichés au sein de bactéries microscopiques toutes plus variées les unes que les autres : pathogènes humains, ou encore microbes vivant en symbiose avec des plantes. "La découverte de l’existence d’une enzyme dédiée à la fabrication de ce type de groupes fonctionnels, et le fait qu’ils puissent être produits par tant de types de microbes, indiquent un rôle important pour leur biologie", souligne Emily Balskus.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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La Commission européenne a autorisé la commercialisation en Europe de Flucelvax Tetra, le premier vaccin antiviral quadrivalent produit sur culture cellulaire, destiné aux personnes de plus de 9 ans. La production de vaccin contre la grippe repose normalement sur la culture de virus sur œufs de poule. La production sur culture cellulaire consiste, elle, à injecter le virus dans des cultures de cellules-souches pour lui permettre de se multiplier avant de le filtrer et de l'inactiver.
Flucelvax Tetra est déjà commercialisé aux États-Unis. Selon les données présentées par le laboratoire Seqirus, lors de la conférence canadienne sur l'immunisation de décembre 2018, Flucelvax Tetra s'est montré 36,2 % plus efficace que les vaccins tétravalents classiques produits sur œufs de poule, au cours de la saison grippale 2017-2018.
Cette comparaison ne s'appuie toutefois que sur des données observationnelles issues des dossiers médicaux de 92 192 sujets qui avaient reçu le vaccin produit sur cellules et de près de 1,3 million de patients ayant reçu un vaccin produit sur œuf. Aucune étude prospective n'a encore confronté directement les 2 types de vaccin.
La saison grippale 2017-2018 s'est caractérisée par une forte prédominance du virus H3N2. Des données expérimentales ont montré que le virus H3N2 subit des mutations, lors de sa culture sur œuf, de nature à l'éloigner de la souche virale que l'on cherche à cibler avec le vaccin, réduisant ainsi l'efficacité de ce dernier. Cette dérive génétique des souches de virus cultivé n'a pas lieu lorsque le virus est cultivé au sein de cultures de cellules-souches.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
EMA
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Une étude américaine dirigée par le Docteur William O’Riordan, du Centre médical Chula vista, à San Diego (Californie), vient de faire état des résultats de deux essais de non infériorité concernant un nouvel antibiotique, l’omadacycline. De type aminométhylcycline, il peut être administré par voie veineuse ou per os, et il a montré son efficacité in vitro vis à vis des principales bactéries responsables des infections aiguës de la peau et des pneumopathies bactériennes communautaires.
Dans l’un des essais, plus de 600 patients présentant une infection aiguë de la peau et des tissus sous-cutanés (infection d’une plaie, cellulite ou érysipèle, abcès) ont été randomisés pour recevoir l’omadacycline ou le linézolide. Le critère principal de jugement était une réduction d’au moins 20 % de la taille des lésions, 48 - 72 heures après la première dose d’antibiotique. Dans l’autre essai, plus de 700 patients atteints d’une pneumopathie communautaire recevaient l’omadacycline ou la moxifloxacine. Le critère principal de jugement était l’amélioration dans les 3 à 6 jours d’au moins 2 symptômes de la pneumopathie (toux, expectorations, douleurs, dyspnée).
Les résultats montrent la non infériorité de l’omadacycline par rapport au linézolide pour les infections cutanées et par rapport à la moxifloxacine pour les pneumopathies communautaires. Si ces résultats sont encourageants, l'étude précise que l’éventuelle efficacité de l’omadacycline sur les bactéries Gram négatif n’est pas attestée, les patients ayant une infection cutanée mono-bactérienne à Gram négatif ayant été exclus de l’essai. Il concède en revanche que la forme orale de l’omadacycline peut être un avantage dans certaines circonstances et que, contrairement au linézolide, elle peut être prescrite à des patients sous IMAO ou antidépresseur anti-sérotoninergique.
En plus de son activité sur les pathogènes respiratoires typiques, l’omadacycline est efficace in vitro contre des bactéries atypiques Legionella pneumophila, Mycoplasma pneumoniae et Chlamydia pneumoniae, sur lesquelles les bêta-lactamines ne sont pas actives. Elle pourrait donc constituer une alternative, parentérale ou orale, aux traitements empiriques associant bêta-lactamine et macrolide ou par fluoroquinolone.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
NEJM
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Une équipe de chercheurs de l’Institut d’ornithologie Max Planck de Seewiesen et de l’Université d’Oxford a observé pour la première fois chez une espèce de corbeaux la capacité de fabriquer des objets complexes composés de plusieurs parties.
En dehors des humains, seules quelques espèces de grands primates montrent des capacités similaires d’innovation à partir d’instruments simples. Alors que ces primates étaient élevés en captivité et entraînés à l’assemblage de pièces pour former un outil complexe, les corbeaux étudiés sont parvenus à emboîter plusieurs branches courtes afin d’obtenir un outil assez long pour atteindre leur nourriture.
Le corbeau calédonien, qui utilise fréquemment des outils à l’état sauvage, avait déjà montré qu’il pouvait altérer un objet pour le rendre plus performant en déformant une tige afin de former un crochet.
La construction d’outils à partir de pièces inutilisables seules est souvent rapprochée chez l’homme de sa capacité de planification et d’anticipation des propriétés d’un objet avant sa création. Selon Auguste Von Bayer de l’Institut d’Ornithologie Max Planck, « Cette découverte est remarquable car les corbeaux n’ont reçu aucune aide ou entraînement pour réaliser ces combinaisons, ils les ont comprises seuls ». Les résultats de cette recherche ne s’expliquent donc pas par un apprentissage direct de la part des corbeaux mais viennent confirmer leur capacité de résolution spontanée de problèmes.
Mais le raisonnement cognitif des corbeaux calédoniens reste encore incertain. « Il est possible qu’ils aient recours à une forme de simulation virtuelle du problème, comme si les différentes actions possibles étaient jouées dans leur cerveau jusqu’à ce qu’ils trouvent une solution viable et la mettent en œuvre.
Des processus similaires, dérivés de l’intelligence artificielle sont implantés dans des robots afin de mieux comprendre les animaux et de découvrir des moyens de construire des machines capables de résoudre de manière autonome et créative de nouveaux problèmes », selon Alex Kecenick de l’Université d’Oxford.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
MPIO
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Une équipe de scientifiques britanniques et américains a réalisé une vaste méta analyse pour évaluer, en compilant les résultats de quelque 400 essais cliniques incluant au total près de 40 000 participants, les effets de l'exercice physique en matière d'hypertension. Et les résultats sont là : selon ce travail, le sport est au moins aussi efficace que la plupart des comprimés pour ramener la tension des patients hypertendus à un niveau normal, c'est-à-dire inférieure à 14/9 (cmHg).
L'étude révèle que toute activité physique semble avoir un effet positif. Des sports d'endurance (marche, jogging, vélo, natation) mais aussi des exercices plus intensifs, comme de la musculation avec haltères et poids, ou encore une combinaison des deux. « Ces résultats ne veulent pas dire que les patients doivent arrêter immédiatement de prendre des médicaments, mais ils indiquent que l'exercice physique sous toutes ses formes est sans doute la meilleure prévention, mais aussi le meilleur remède contre ce fléau » , indique l'auteur principal de l'étude, le Docteur Huseyin Naci, du département de santé publique de la London School of Economics.
Avec ces conclusions, les chercheurs espèrent surtout encourager les médecins eux-mêmes à envisager de prescrire à leurs patients de l'activité physique plutôt que des médicaments. Ce serait d'autant plus bénéfique que l'hypertension augmente avec l'âge.
La décision d'arrêter un médicament doit toutefois être prise au cas par cas. Certains patients, par ailleurs en mauvaise santé, peuvent en effet avoir du mal à reprendre une activité physique. Au médecin d'évaluer quelle pratique sportive sera la plus adaptée, à quel rythme - et surtout de s'assurer que le patient se montrera suffisamment motivé pour s'y astreindre sur la durée...
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
BMJ
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Les scientifiques de l'Institut de chimie d'Aix-Marseille (CNRS/AMU), en collaboration avec des chercheurs de l'Institut des sciences du mouvement (CNRS/AMU) et de l'Institut de neurobiologie de la Méditerranée (Inserm / AMU), ont développé un matériau biocompatible capable d'améliorer la récupération des séquelles d'un AVC. Cet "hydrogel" présente également l'immense avantage de pouvoir être injecté sans chirurgie.
Parmi 130 000 victimes annuelles d'un accident vasculaire cérébral, 90 000 survivent mais un tiers de ces personnes souffrent de lourdes séquelles. En effet, un AVC laisse une cavité dans le cerveau ce qui induit des déficits moteurs et cognitifs. Ces déficits sont aujourd'hui palliés par des séances de kinésithérapie mais la récupération ne peut être complète. Dans ce contexte, l'Institut de chimie radicalaire, en collaboration avec des chercheurs de Luminy (Institut des sciences du mouvement et de l'Institut de neurobiologie de la Méditerranée), a développé un matériau biocompatible capable de combler cette cavité lésionnelle cérébrale.
Contrairement à un implant conventionnel pour lequel une lourde chirurgie serait nécessaire, ce biomatériau liquide à température ambiante peut être directement injecté au niveau de la zone cérébrale touchée. Une fois injecté, le matériau change d'état pour devenir un gel sous l'effet de la température corporelle. Ce dernier va alors se dégrader au cours du temps pour libérer de manière contrôlée des agents thérapeutiques dans le but de promouvoir la récupération motrice et cognitive.
Cette nouvelle technique pourrait devenir un traitement de référence pour diverses pathologies cérébrales, en combinaison avec des séances de kinésithérapie. En effet, l'injection de cet hydrogel permet de contourner la barrière hémato-encéphalique, qui sépare le système sanguin du cerveau et qui est connue pour limiter l'acheminement des agents thérapeutiques au cerveau.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Bio Macromolecules
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Aux États-Unis, on estime qu'un tiers des adultes consomment tous les jours des aliments frits. Pour tenter d'évaluer les effets d'une telle alimentation sur la santé, une équipe de recherche américaine de l'Université de l'IOWA a exploité les données de la Women’s Health Initiative, étude observationnelle de cohorte menée dans 40 centres médicaux aux États-Unis.
Ces chercheurs ont travaillé sur les données de 106 966 participantes, âgées de 50 à 79 ans à l’entrée dans l’étude (entre 1993 et 1998) et suivies jusqu’en février 2017, auxquelles s’ajoutaient 18 085 personnes incluses dans un essai clinique. L’objectif de l’étude était d’examiner l’association entre la consommation d’aliments frits et la mortalité avec diverses causes, celle de cause cardiovasculaire et celle par cancer.
Pendant le suivi, 31 558 personnes sont décédées et les données confirment une augmentation de 8 % de la mortalité cardiovasculaire, en lien avec la consommation quotidienne d’au moins un plat frit par jour par rapport à l’absence de consommation. Le poulet frit est particulièrement concerné, les personnes en consommant chaque jour ayant une augmentation du risque de mortalité toutes causes de 13 % et de mortalité cardiovasculaire de 12 %. Pour les poissons frits, la mortalité toutes causes augmente de 7 % et celle de cause cardiovasculaire de 13 % pour une consommation quotidienne.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
BMJ
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Au lieu de s’attaquer frontalement aux tumeurs, une équipe internationale de chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE) et du Amsterdam UMC, a choisi d’en réguler la vascularisation en intervenant sur un récepteur cellulaire surexprimé dans les cellules cancéreuses. En agissant sur le développement des vaisseaux sanguins au sein même de la tumeur, les scientifiques espèrent pouvoir délivrer les traitements de façon extrêmement précise, et même au besoin « couper les vivres » à la tumeur, un peu comme on fermerait un robinet.
Les chercheurs genevois et hollandais ont étudié le mécanisme qui permet la croissance des nouveaux vaisseaux sanguins à l’intérieur des tumeurs. Ils ont ainsi constaté qu’un récepteur de l’insuline était surexprimé dans la vascularisation de la tumeur, ouvrant la voie au développement d’un traitement très ciblé du cancer. « Sur la base d’une étude génomique, nous avons découvert le rôle joué par le récepteur de l’insuline INSR-A dans le processus de formation des vaisseaux sanguins. Une molécule ciblant précisément ce récepteur nous permet donc de moduler la croissance tumorale, voire de la bloquer complètement », s’enthousiasme Patrycja Nowak-Sliwinska, professeure assistante à la section des sciences pharmaceutiques de la Faculté des sciences de l’UNIGE et première auteure de l’étude.
Au terme de plusieurs années de recherche, les chercheurs ont pu confirmer cette découverte par des expériences menées tant in vitro qu’in vivo. Ils espèrent désormais développer une molécule spécifique avec l’aide d’un partenaire industriel.
L’un des points forts de cette recherche est donc bien sa capacité à cibler précisément l’endothélium des tumeurs, soit la couche la plus interne des vaisseaux sanguins en contact avec le sang, tout en épargnant les cellules saines. Pour s’en assurer, les chercheurs ont en effet comparé des coupes de tissus sains et malades pour onze différents types de tumeurs localisées dans des zones du corps ou des organes distincts, tels que reins, côlon ou seins.
En recourant à des techniques de colorisation, ils ont pu confirmer in vitro que le groupe de gènes considéré intervient dans le développement des vaisseaux à l’intérieur des tumeurs, mais pas dans les tissus sains. En ciblant le récepteur INSR-A qui en permet l’expression, ils se dotent donc d’un outil qui leur permet de réguler avec précision la vascularisation des tumeurs, sans déclencher les mêmes mécanismes dans les cellules saines.
L’importance des récepteur d’insuline INSR-A comme cible pour le traitement du cancer soulignée par cette recherche réside aussi dans l’approche indirecte de la maladie qu’elle permet. « Lorsqu’on s’attaque directement aux cellules cancéreuses, l’échec est fréquemment au rendez-vous, car chaque intervention peut entraîner un changement de comportement de la tumeur ; ces dernières sont génétiquement instables, elles peuvent muter et devenir résistantes aux traitements » ,explique Arjan W. Griffioen, directeur du laboratoire d’angiogenèse du Amsterdam UMC, location VUmc.
En intervenant sur les cellules endothéliales et en ciblant la vascularisation dont elles sont responsables, les chercheurs évitent d’attaquer frontalement la tumeur. « On n’agit pas directement sur le cancer, mais on a trouvé le robinet qui régule la vascularisation des cellules cancéreuses », concluent les chercheurs.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
UNIGE
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Des chercheurs du National Institute of Mental Health ont montré, lors d'une étude sur des rongeurs, que le cervelet était impliqué dans le système de récompense et le comportement social. Cette volumineuse structure du cerveau, située derrière le tronc cérébral, est d'abord connue pour jouer un grand rôle dans les fonctions motrices. Mais les travaux de l'équipe du neurologue Kamran Khodakhah montrent que cette zone est également impliquée dans des fonctions non-motrices en cause dans de multiples désordres psychiatriques.
De précédentes études avaient déjà montré que des anomalies au niveau du cervelet étaient récurrentes dans l'autisme et la schizophrénie et qu'à l'inverse, les lésions ou résections du cervelet conduisaient à diverses formes de déficience cognitive et à des anomalies du comportement social. Un lien était également supposé entre cervelet et addiction aux drogues.
Ces indices ont conduit l’équipe de Kamran Khodakhah à étudier les connexions entre le cervelet et l’aire tegmentale ventrale (ATV), pièce maîtresse du système de récompense (impliqué dans la dépendance et la schizophrénie) et régulatrice de nombreux processus cognitifs dans le cerveau.
Les chercheurs ont utilisé l’optogénétique, une technique qui permet de stimuler artificiellement certains réseaux précis de neurones. Les premiers tests ont révélé que la stimulation du cervelet entraînait une activité importante dans l’ATV chez les souris et augmentait les niveaux de dopamine dans le cerveau. Il existe donc une connexion intime entre ces deux structures, via des projections neuronales reliant directement cervelet et ATV. Les résultats de ces travaux suggèrent un rôle important, peut-être majeur, du cervelet dans le circuit de la récompense et la gestion des interactions sociales.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Science News
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Une vaste étude, d'une ampleur sans précédent, vient à nouveau de confirmer qu'il n’existe aucun lien entre vaccins et autisme, y compris chez les enfants qui courent un risque plus élevé de développer ce trouble. Cette méta-analyse a été réalisée auprès de 657 461 enfants nés au Danemark entre 1999 et 2000, suivis jusqu'en août 2013.
Les épidémiologistes et statisticiens du Statens Serum Institut de Copenhague ont utilisé les registres de population pour établir un lien entre l'information sur l'état vaccinal et les diagnostics de troubles du spectre autistique, en étudiant les antécédents d'autisme. Les scientifiques ont également pris d'autres facteurs de risque en considération, notamment l'âge des parents, le diagnostic d'autisme chez un frère ou une sœur, les naissances prématurées et le faible poids à la naissance.
Les auteurs soulignent que leurs travaux renforcent notamment une étude de 2002 portant sur 537.000 enfants danois. Ils citent aussi dix études menées sur les vaccins sur les enfants, dont six spécifiquement sur le vaccin MMR, qui n'ont trouvé aucun lien. Les résultats montrent que le vaccin n'augmente pas le risque d'autisme, ce qui donne une nouvelle certitude statistique à ce qui constituait déjà un consensus médical. Les chercheurs et chercheuses soulignent qu'aucun risque accru d'autisme après la vaccination ROR (rougeole, oreillons, rubéole) n'a été observé chez les groupes d'enfants étudiés.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
AIM
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