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NUMERO 973 |
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Edition du 02 Novembre 2018
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Edito
Notre Mode de vie influence fortement notre Destin
Selon un récent sondage réalisé par l’Ifop, plus de 70 % de la population place la santé en tête des clés du bonheur, devant l’amour (50 %) et un revenu suffisant 21 %). Mais quelles sont les véritables conditions d’une bonne santé ? A cette question, il est frappant de constater que, pour beaucoup de nos concitoyens, le fait de rester en bonne santé serait essentiellement lié à des facteurs génétiques (bonne hérédité) ou à des causes exogènes, contre lesquelles nous avons peu de prise (pollution, alimentation industrielle, etc…)
Pourtant, si l’on prend le temps d’analyser sérieusement la littérature scientifique et les grandes études épidémiologiques sur le sujet, on constate que la réalité est bien différente et que nos comportements et modes de vie jouent bien un rôle essentiel dans la préservation de notre santé et notre durée de vie.
L'ONU, qui souhaite, d'ici 2030 , réduire de 30 % les décès prématurés dus à des maladies chroniques (cancers, maladies cardiovasculaires, diabète...), vient ainsi de publier une étude qui révèle que ces maladies non transmissibles ont provoqué en 2016 40,5 millions de décès dans le monde (sur un total de 57 millions), soit sept décès sur dix. Ces maladies, dites « de société » sont donc devenues à présent la principale cause de mortalité au niveau mondial, loin devant les autres causes, comme les maladies infectieuses, telles que les maladies diarrhéiques, la tuberculose, le sida, la rougeole ou le paludisme, qui sont responsables d’environ 14 millions de morts par an.
Une récente étude australienne a mis en évidence une corrélation entre réduction de la consommation de tabac et d'alcool et mortalité par cancer, en Australie. Cette étude montre clairement qu'une diminution de la consommation d'alcool et de tabac au niveau de la population peut réduire la mortalité globale par cancer, en particulier chez les hommes et les femmes âgés (Voir Eurekalert).
Ils ont ainsi analysé et comparé les données de consommation d'alcool et de tabac et la mortalité par cancer entre 1935 et 2015 d'Australiens âgés de plus de 15 ans. En prenant en compte les effets retardés de la réduction de la consommation de tabac et d'alcool, les auteurs ont estimé qu'une réduction annuelle de 1 litre de la consommation d'alcool par habitant diminue de 3,9 % la mortalité globale par cancer sur une période de 20 ans. De même, une réduction de 1 kg de tabac annuelle par habitant est associée à une diminution de la mortalité de 16 %. Rappelons que l’OMS vient, pour sa part, de publier un rapport dans lequel elle souligne que l’alcool tue au moins trois millions de personnes par an chaque année dans le monde, soit un décès sur vingt à l’échelle mondiale…
Cette étude confirme pleinement les conclusions du rapport très complet publié en 2016 par l'Institut des mesures et évaluations de la santé (IHME) (Voir The Lancet). Ce rapport rappelle que, contrairement à l’opinion la plus répandue, ce ne sont pas les maladies transmissibles qui provoquent le plus de décès dans le monde, mais des affections liées au mode de vie, telles que les pathologies cardiovasculaires, le diabète, ou encore la maladie d'Alzheimer.
Selon cette étude rassemblant les causes de décès de 195 pays et territoires, l'espérance de vie dans le monde a augmenté de plus de 10 ans entre 1980 et 2015, pour atteindre 69 ans en moyenne chez les hommes et 78,4 ans chez les femmes, principalement à cause de la forte réduction de la mortalité pour de nombreuses maladies transmissibles, comme le Sida ou le paludisme. Résultat, sur les 56 millions de décès constatés en 2015, 70 % ont été causés par des maladies non transmissibles, souvent liées au mode de vie (alimentation, activité physique, tabac, alcool, etc.).
Il est vrai que depuis une trentaine d’années, le surpoids et l’insuffisance d’activité physique, accélérés par l’avènement de la société numérique et l’invasion des écrans portables sont devenus de véritables fléaux sociaux et sanitaires, puisque les maladies coronariennes et les accidents vasculaires cérébraux sont à présent les premières causes de mort prématurée. Une récente étude souligne qu’au niveau mondial, près de 31 % des adultes âgés de 15 ans et plus manquaient d’activité physique en 2008 (hommes 28 % et femmes 34 %).
Une autre étude publiée en 2016 dans le « Lancet » et intitulée « L’activité physique peut-elle compenser la mortalité liée à la sédentarité » (Voir The Lancet) estime pour sa part que la sédentarité est associée à plus de cinq millions de décès dans le monde chaque année. Cette recherche montre toutefois qu’il est possible d’annuler le risque accru de décès lié à une position assise huit heures par jour, en faisant au moins une heure d'exercice quotidien.
Il faut également évoquer une vaste étude très complète, publiée le 4 septembre dernier et qui confirme les ravages de la sédentarité au niveau mondial, en révélant qu’1,4 milliard d’individus ont un risque accru de maladies non-transmissibles (comme le cancer, les maladies cardiovasculaires ou encore le diabète de type 2 et la démence), du fait de leur manque d’exercice physique. Cette étude souligne également que le manque d’activité a progressé de 5 % dans les pays riches entre 2001 et 2016 (Voir The Lancet).
Ainsi, selon ces données recueillies dans 168 pays auprès de 1,9 million de participants adultes, en 2016, 1 femme sur 3 et 1 homme sur 4 ne respectaient pas les recommandations en matière d’activité physique santé. L’OMS conseille en effet de pratiquer régulièrement une activité d’intensité modérée à raison de 150 minutes par semaine, ou d’intensité plus élevée pendant 75 minutes hebdomadaire.
La situation est tout aussi préoccupante en France : selon une récente communication de la Fédération Française de Cardiologie, nos enfants ont perdu en 40 ans un quart de leurs capacités cardio-respiratoires. Là où un collégien moyen mettait 3 minutes pour courir six cents mètres, il lui faut une minute de plus aujourd'hui ! L’étude rappelle également qu’il y a plus de 16 millions de malades chroniques en France et trois Français sur dix en surpoids (31 %).
Selon l'OMS, l'inactivité physique serait déjà responsable de 9 % des décès en France. L'excès de poids accroît en effet le risque de contracter une maladie chronique et de décéder prématurément. Cette sédentarité excessive a aussi un coût social croissant : celui-ci serait de l’ordre de 20 milliards d’euros par an selon une étude réalisée par le Trésor public…
Rappelons qu’en 2015, une étude réalisée par la Direction générale de la santé et l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT), sous la direction de l’économiste Pierre Kopp, avait pour la première fois, tenté d’évaluer le coût global du tabac et de l’alcool pour la collectivité nationale.
Selon lui, le tabac coûterait chaque année 120 milliards d’euros à la société française, l’alcool 120 milliards d’euros également, les drogues illicites 8,7 milliards d’euros, soit, au total, un coût faramineux de 250 milliards d’euros pour la collectivité, soit environ 10 % de la richesse nationale créée chaque année ! Pour en arriver à ce chiffre terrible, cet économiste réputé a d’abord pris en compte le nombre de vies perdues chaque année en raison des drogues légales et illégales, soit 49 051 décès liés à l’alcool, 78 966 liés au tabac et 1 605 aux drogues illicites.
Pierre Kopp a également intégré le nombre de malades liés à ces consommations (672 000 pour le tabac, 1,2 million pour l’alcool). Il a recensé les dépenses engagées par l’Etat pour les soins, la prévention et la lutte contre l’alcoolisme et le tabagisme, soit environ 30 milliards d’euros par an. Enfin, ce chercheur a pris en compte les économies de retraites non versées et les recettes apportées par les taxes (13,3 milliards d’euros). Ce travail lui permet de contester formellement l’idée tenace selon laquelle ces deux drogues licites rapporteraient au final à l’Etat plus qu’elles ne coûtent. Comme le souligne Pierre Kopp « En réalité, la taxation sur les alcools ne représente que 37 % du coût des soins des maladies engendrées par l’alcool ».
Au niveau mondial, la situation n’est guère plus réjouissante : Selon le dernier rapport sur l'usage des drogues licites et illicites paru dans la revue Addiction (voir Addiction), l’alcool et le tabac restent de loin les drogues les plus consommées dans le monde et celles qui font le plus de dégâts sur la santé humaine. En analysant les données 2015 de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), une équipe internationale regroupant plusieurs universités notamment celles de Nouvelle-Galles-du-Sud (Australie), de Bristol, et l'University College de Londres (Grande-Bretagne) a confirmé que l’alcool et le tabac sont, de loin, les deux substances qui font le plus de ravages sur la santé humaine.
La prévalence (nombre de cas d'une maladie dans une population donnée) estimée parmi la population adulte est, en effet, la plus élevée pour la consommation excessive d'alcool, avec 18,3 % (un adulte sur cinq) suivi de près par le tabagisme quotidien (15,2 %) soit un adulte sur sept. Vient ensuite le cannabis, avec 3,8 %, suivi des amphétamines (0,77 %), des opioïdes (0,37 %) et de la cocaïne (0,35 %). L’étude précise qu’en 2015, l'alcool et le tabac ont coûté à la population humaine mondiale plus d'un quart de milliard d'années de vie en bonne santé. Enfin, le taux de mortalité attribuable à ces substances est également le plus élevé pour le tabac (110,7 décès pour 100 000 personnes), suivi de l'alcool et des drogues illicites (33,0 et 6,9 décès pour 100 000 personnes, respectivement).
S’agissant des conséquences sur notre santé d’une alimentation trop riche et déséquilibrée, le célèbre gérontologue italo-américain et professeur de biologie, Valter Longo, a récemment publié un essai remarqué qui fait le point sur ses trente ans de recherches (Voir Science Translational Medicine). Selon cet éminent scientifique, il est primordial de réduire sa consommation de protéines animales, afin de favoriser l'ingestion de bonnes graisses : 0,7g de viande par kilo et par jour serait ainsi suffisant. A titre d'exemple, une femme de 60 kg devrait manger 42g de viande par jour et un homme de 80kg devrait se contenter de 56g. Valter Longo recommande de privilégier le poisson, les fruits de mer, les légumes, les céréales, les fruits secs et l’huile d’olive, en espaçant les trois repas quotidiens (petit-déjeuner, déjeuner et dîner) sur une amplitude minimale de 12 h.
Citons également une récente étude réalisée par le Département de santé publique de l’Ecole Médicale de Londres. Ce travail portait sur 1 264 hommes britanniques âgés de 66 ans en moyenne, sans perte d’autonomie au départ de l’étude. Il s’agissait de savoir si leur alimentation avait un impact sur leur mobilité 15 ans plus tard (Voir European Journal of Nutrition).
L’alimentation a été analysée en tenant compte de deux critères. D’abord, le critère alimentaire qui mesure la proximité des habitudes avec le régime méditerranéen (fruits, légumes, légumineuses, pain sous forme complète, autres céréales, huile d’olive, produits laitiers maigres, poisson, et prise modérée de viande, pour le « Elderly Dietary Index » (EDI). L’autre critère pris en compte est nutritionnel et concerne la limitation en graisses saturées, sucres et cholestérol, la consommation en protéines, glucides, fibres et graisses polyinsaturées et la consommation de fruits. La limitation de la mobilité a été évaluée à partir de la capacité à monter ou descendre les escaliers, ou à parcourir 400 m environ.
Le moins que l’on puisse dire c’est que les conclusions de l’étude sont édifiantes, puisqu’elle montre qu’un score favorable sur les deux critères retenus est associé à une réduction de moitié du risque global de perte de mobilité après 80 ans, y compris en tenant compte des différents facteurs personnels (pratique ou non d’un sport, consommation d’alcool ou de tabac) Mieux, l’étude montre même que, pour les sujets qui ont l’alimentation la moins équilibrée (beaucoup de graisses saturées, peu de fruits et légumes, peu de fibres, beaucoup de viande rouge et d’aliments transformés), ce risque de perte d’autonomie est multiplié par 3,28...
Ce poids de l’alimentation dans les risques de décès prématuré et de pathologies graves vient encore d’être confirmé par une autre étude de l’Inserm (Voir PLOS). Dans ce travail, les chercheurs ont utilisé les données provenant de 471 495 Européens provenant de dix pays différents.
Les participants, qui ont été suivis en moyenne pendant 15 ans, entre 1992 et 2014, faisaient partie de l'étude Epic (European prospective investigation into cancer and nutrition) et avaient répondu à des questionnaires alimentaires. Les chercheurs ont relevé 49.794 nouveaux cas de cancers, parmi lesquels les plus fréquents étaient : 12.063 cancers du sein, 6.745 cancers de la prostate et 5.806 cancers colorectaux. Le régime de chaque participant a été noté à l'aide de l'outil FSAm-NPS qui attribue un score d'autant plus élevé que l'alimentation du participant est mauvaise. Les chercheurs ont enfin recoupé ces scores nutritionnels et les cas de cancers constatés et ont pu montrer qu'il existait un lien de causalité directe entre risque de cancer et mauvaise alimentation.
Citons également l’étude publiée il y a peu et réalisée par des chercheurs de l’Institut Karolinska de Stockholm qui a montré sur 68 000 Suédois âgés de 45 à 83 ans, suivis pendant 16 ans, que les participants qui adoptaient un régime basé sur une forte consommation de fruits, de légumes, de fromage pauvre en graisses, de noix, et qui buvaient régulièrement du thé, du café, du chocolat et du vin rouge en petite quantité, réduisaient leur risque de décès, toutes causes confondues de 18 %. Quant à leur risque de mortalité cardiovasculaire, il était réduit de 20 % et celui de mortalité par cancer, de 13 % (Voir Wiley).
Mais l’étude sans doute la plus édifiante est celle, globale, réalisée en 2016 par des chercheurs canadiens et portant sur les conséquences conjointes du tabagisme, de l’alcoolisme, de la sédentarité et d’une mauvaise alimentation, en matière de mortalité et d’espérance de vie (Voir PLOS). Dans ce travail portant sur plus de 90 000 personnes, ces chercheurs ont pu montrer, en croisant les causes de mortalité et les comportements des personnes incluses dans l’étude, que l’espérance de vie des Canadiens était réduite en moyenne de 6 ans, en raison de la consommation d’alcool, de tabac, de la sédentarité et d’une mauvaise alimentation. Mais cette étude révèle, de manière encore plus éclairante, un écart de presque 18 ans d’espérance de vie entre les personnes qui ont l’hygiène de vie la plus saine (88,2 ans) et celles qui cumulent les différents facteurs de risque (70,3 ans)….
Quant aux bienfaits nombreux de l’exercice physique pour la santé, ils ont été démontrés par de multiples études et des recherches suédoises qui viennent d’être publiées montrent que, contrairement aux idées reçues, il n’est pas nécessaire de pratiquer du sport de manière intensive pour en ressentir les bénéfices. Cette étude portant sur un millier de Suédois, âgés en moyenne de 73 ans et ayant souffert d’un AVC montre en en effet que le simple fait de pratiquer un exercice léger – 35 minutes par jour – suffit à diminuer de moitié les risques d’AVC !
Les derniers chiffres, publiés il y a quelques semaines par le Centre d’Observation de la Santé nous indiquent que l’espérance de vie a augmenté de 14 ans en France au cours des soixante dernières années pour atteindre à présent 82,6 ans. Néanmoins, pour la première fois depuis plus de deux siècles, l’espérance de vie en bonne santé stagne depuis une dizaine d’années, ce qui conforte l’hypothèse du poids des maladies non transmissibles dans la dégradation globale de notre santé et de notre qualité de vie.
Pourtant, toutes les études scientifiques récentes montrent qu’il serait possible de gagner au moins dix ans d’espérance de vie en bonne santé en adoptant, dès l’enfance, quelques règles de vie simples et peu contraignantes. Mais pour qu’une telle révolution sanitaire et sociale puisse avoir lieu, il est nécessaire que nous prenions d’abord conscience que notre santé dépend d’abord de nous. Cela suppose un profond changement de mentalité qui ne pourra avoir lieu que dans le cadre d’une grande politique publique de santé mettant en avant l’information et la prévention active, à tous les âges de la vie. Cette nouvelle politique de santé ne devra pas seulement augmenter sensiblement les moyens financiers dédiés à la prévention (seulement 7,5 % des dépenses totales de santé en 2017), elle devra également mettre en place, en s’appuyant sur les nouveaux outils numériques et l’intelligence artificielle, une prévention ciblée et personnalisée qui intègre à la fois le profil génétique des patients et leur parcours de vie. Ayons bien à l’esprit qu’en investissant aujourd’hui un euro dans cette prévention individualisée, c’est au moins dix euros que la société n’aura pas à dépenser dans vingt ans pour prendre en charge les pathologies lourdes de plus en plus nombreuses liées au vieillissement de notre population.
La médecine sait, grâce à des progrès extraordinaires, de mieux en mieux guérir, ce qui nous permet aujourd’hui de vivre deux fois plus longtemps que nos ancêtres, il y a deux siècles. Mais elle doit à présent relever un nouveau et passionnant défi : apprendre à prévenir la maladie avant même qu’elle ne survienne et nous apprendre à rester le plus longtemps possible en bonne santé physique et mentale.
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
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Matière |
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Matière et Energie
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Il est difficile de localiser des personnes ou des objets non coopératifs, c’est-à-dire qui n’émettent pas de signaux, dans un bâtiment. L’idée intuitive est de diffuser des ondes électromagnétiques pour les détecter, comme avec un radar, mais dans un bâtiment, les ondes sont réfléchies de multiples fois par les murs, si bien qu’il est quasiment impossible de localiser un objet dans le bruit des réverbérations.
Philipp del Hougne, du laboratoire Ondes et acoustique de l’institut Langevin, et ses collègues viennent pourtant de montrer qu’il est tout à fait possible de mettre à profit la réverbération des ondes diffusées par l’objet pour établir sa position. Les chercheurs parviennent même à démêler les empreintes de plusieurs objets et à les localiser en même temps. Cette découverte pourrait avoir des applications importantes dans le soin ou la sécurité.
Lorsqu’un objet coopératif est situé dans un milieu ouvert, il est très facile de capter son signal en trois points distincts et d’en déduire sa position par triangulation. Mais si cet objet est dans une pièce fermée, le signal rebondit sur les parois et devient plus complexe. Grâce à un récepteur placé dans la pièce, il est tout de même possible d’enregistrer ce signal et de définir ainsi une « signature », spécifique à une certaine position. On peut ainsi dresser un catalogue des signatures correspondant aux différentes positions possibles d’un objet. Il suffit alors par la suite de comparer le signal capté aux empreintes listées dans le catalogue pour déduire la position de l’objet.
Mais ce qui intéresse ici les chercheurs, c’est le cas où l’objet placé dans une pièce fermée n’émet pas de signal. L’idée est alors d’émettre des micro-ondes dans la pièce, de les détecter après leur réflexion sur l’objet et d’en déduire la position de celui-ci. « L’objet diffuse les micro-ondes. Ainsi dans le signal mesuré, il y aura une empreinte de l’objet. En comparant le signal mesuré avec ou sans objet, on peut déduire la signature de l’objet, et ce pour chaque position possible », explique Philipp del Hougne. Comme précédemment, on établit ainsi un catalogue de signatures. Pour détecter un objet par la suite, il suffit alors d’émettre des micro-ondes dans la pièce, d’observer le signal reçu, de le comparer au catalogue des signatures et d’en déduire la position de l’objet.
Avec cette méthode, les chercheurs transforment un inconvénient, la complexité de la réverbération des ondes dans la pièce, en atout. « C’est la complexité des rebonds du signal dans une pièce qui fait que les signatures de deux positions distinctes sont totalement différentes et ne peuvent être confondues », précise le doctorant.
L’étape suivante a été de prouver qu’il était possible de localiser non pas un mais plusieurs objets. Pour ce faire, l’équipe a supposé que la signature de deux objets présents dans la pièce s’additionne. Ainsi, à partir du catalogue des signatures correspondant aux différentes positions d’un seul objet établi expérimentalement, un programme peut facilement établir un catalogue plus fourni comprenant les signatures de plusieurs objets situés à tel ou tel endroit.
Les chercheurs se sont alors demandé s’il était possible d’obtenir des signatures d’une manière différente. Ils ont tout d’abord eu l’idée de placer des récepteurs à différents endroits de la pièce et d’émettre un signal monofréquentiel. La signature de l’objet aurait alors été constituée des différents signaux reçus par les différents récepteurs, l’information spatiale remplaçant alors l’information spectrale. Mais placer une centaine de récepteurs dans une pièce est irréalisable en pratique. Les chercheurs ont donc imaginé tirer parti des parois de la pièce et de la manière dont elles réfléchissent les micro-ondes.
Plus précisément, Philipp del Hougne et ses collègues se sont tournés vers les métamatériaux. Ces matériaux artificiels sont structurés de façon à avoir des propriétés électromagnétiques spécifiques et contrôlables. Toujours en utilisant un signal monofréquentiel, les chercheurs ont établi la signature d’un objet avec un mur de la pièce recouvert d’un métamatériau. Pour une configuration donnée, les ondes s’y réfléchissent d’une certaine façon. « On étudie le signal diffusé par l’objet pour différentes conditions de la métasurface, jusqu’à obtenir une signature. Lorsque l’on veut ensuite localiser un objet, il suffit alors d’appliquer au métamatériau cette même série de conditions et de comparer le signal capté avec le catalogue de signatures établi », explique Philipp del Hougne. Cette technique présente l’avantage d’utiliser une seule fréquence et un seul récepteur.
Pouvoir détecter des objets ou des personnes dans un environnement complexe et fermé comme une maison pourrait être très utile en matière de sécurité. Cette détection peut en effet se faire en temps réel. Il serait donc possible de surveiller les déplacements d’une personne âgée qui vit seule sans avoir à lui imposer des caméras, limitées par la luminosité et par l’angle de vue, et surtout beaucoup plus intrusives.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Pour La Science
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Avec sa haute énergie par unité de masse, le dihydrogène est un vecteur idéal pour la production d’énergie. Il s’obtient par électrolyse de l’eau, une réaction qui réclame le passage d’un courant électrique entre deux électrodes : une anode et une cathode. Les anodes en silicium présentent de nombreux avantages mais ont besoin de lumière et s’usent particulièrement vite. Des chercheurs de l’Institut des sciences chimiques de Rennes (CNRS/INSA Rennes/ENSC Rennes/Université Rennes 1) et du synchrotron SOLEIL ont développé une nouvelle technique pour les rendre plus efficaces, plus résistantes et moins chères. Ces travaux sont publiés dans la revue Energy & Environmental Science.
Grâce à sa forte densité d’énergie et à son stockage facile, le dihydrogène est très prometteur pour transporter de l’énergie à grande échelle. Il peut s’obtenir lors de l’électrolyse de l’eau par deux électrodes, avec un courant si possible issu d’énergies renouvelables telles que le solaire.
Si les électrodes en silicium sont très prometteuses grâce à leurs propriétés semi-conductrices, les anodes en silicium se corrodent et se désactivent très rapidement. Le silicium réagit en effet dans les solutions aqueuses pour produire une couche de silice, un matériau isolant qui finit par empêcher l’électrolyse. Alors que de nombreuses équipes tentent d’élaborer des couches fines de matériaux protecteurs laissant passer le courant, des chercheurs de l’Institut des sciences chimiques de Rennes (CNRS/INSA Rennes/ENSC Rennes/Université Rennes 1) et du synchrotron SOLEIL proposent une solution plus simple et moins coûteuse.
L’ajout de nanoparticules de nickel à la surface du silicium protège en effet l’anode, tout en maintenant 80 % du semi-conducteur en contact avec la solution aqueuse. Cette méthode ouvre une nouvelle voie pour démocratiser l’utilisation du silicium, abondant et peu coûteux, comme matériau de base des feuilles artificielles : l’apport initial en énergie peut provenir des cellules photoélectrochimiques qui convertissent les photons en charges électriques.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
CNRS
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Vivant |
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Santé, Médecine et Sciences du Vivant
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Une équipe de recherche de l’Université de Bristol dirigée par Alexander Greehough a identifié une voie et un processus génétique permettant d’empêcher les cellules cancéreuses d'activer un récepteur spécifique associé à l’hypoxie. Ce nouveau mécanisme de signalisation pourrait être ciblé sur le plan thérapeutique pour éliminer les cellules cancéreuses sans toucher aux cellules normales environnantes.
« L'hypoxie est considérée comme une excellente cible pour le traitement du cancer, car elle se situe généralement dans les cancers plutôt que dans les tissus sains », commente l’auteur principal, le Docteur Greenhough. C’est donc avancée majeure vers un nouveau traitement ciblé du cancer qui exploite l’hypoxie ou la réduction des taux d’oxygène qui favorise la progression et la propagation des cellules cancéreuses.
L'hypoxie survient parce que les tumeurs se développent souvent plus vite que leur apport sanguin, provoquant une privation d'oxygène, ce qui force les cellules cancéreuses à s'adapter – ce qui rend leur comportement plus agressif et entraîne leur propagation dans l'organisme.
En utilisant des cellules cancéreuses humaines cultivées en laboratoire et une technique appelée protéomique, l'équipe a examiné toutes les protéines « activées » par les cellules cancéreuses en hypoxie. Cibler ce mécanisme de signalisation permettra d’éliminer les cellules cancéreuses sans nuire aux cellules normales.
L'identification des protéines les plus importantes pour la survie des cellules cancéreuses dans l'hypoxie restait jusque-là un défi. En identifiant un récepteur indispensable à ce mécanisme -de type RCPG : récepteur couplé aux protéines qui est considéré comme l'une des meilleures cibles médicamenteuses pour de nombreuses maladies-, cette équipe identifie non seulement une nouvelle cible thérapeutique prometteuse mais aussi un biomarqueur précieux pour repérer précocement les cancers plus agressifs.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
EMBO
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Une équipe de recherche d'Harvard dirigée par Daniele Foresti vient de mettre au point un nouveau procédé d'impression 3D qui leur permet de s'affranchir des contraintes liées à la viscosité.
Dans une imprimante à jet d'encre, le liquide est éjecté par des buses qui le déposent en petites gouttelettes sur la feuille de papier. Mais pour que l'encre puisse se détacher correctement et au moment voulu, il est nécessaire que sa viscosité soit optimale. Ce qui est valable pour votre imprimante domestique l'est également pour tous les autres types de machines, y compris les imprimantes 3D. Sur ces dernières, la capacité à façonner un matériau en trois dimensions est tout aussi étroitement liée à sa viscosité. Ce qui peut rendre très compliqué l'utilisation des imprimantes 3D dans certains domaines.
C'est le cas par exemple de l'industrie pharmaceutique, dans lequel les solutions de biopolymères (couramment utilisées pour relâcher des principes actifs ou cibler des cellules spécifiques) pourraient potentiellement être imprimées en petites capsules aux multiples applications. Par exemple libérer des médicaments dans le corps de manière très localisée ou former des agrégats permettant le dépistage de drogues. Or, ces biopolymères sont souvent 100 fois plus visqueux que l'eau. Certaines solutions peuvent même être aussi visqueuses que du miel, soit environ 25.000 fois plus que l'eau. Impossible à l'heure actuelle d'en fabriquer des microparticules avec une imprimante classique.
Pour surmonter cet obstacle redoutable de la viscosité, ces chercheurs américains ont réussi à former des petites gouttes, jusqu'alors réfractaires à un écoulement fluide grâce à l'utilisation d'ondes sonores. D'ordinaire, la goutte tombe de l'aiguille grâce à la simple action de la gravité. Pour cette imprimante, les ondes sonores créent une force supplémentaire qui s'additionne à la gravité pour faire tomber la goutte de l'embout d'impression.
Les chercheurs ont pu constater que plus l'amplitude des ondes sonores était élevée, plus la force exercée sur la buse l'était également. La goutte se détache alors plus vite et elle est plus petite. "Les diamètres de nos gouttelettes vont de 100 à 1000 micromètres. Par la suite, nous voulons développer l'embout de la buse pour augmenter la résolution, et obtenir des gouttes encore plus petites" poursuit Daniele Foresti.
Tous les secteurs d'activités , qu'il s'agisse de la cosmétique, de l'optique, ou encore de l'alimentaire devraient pouvoir tirer profit de ce nouveau procédé d'impression. Mais le secteur qui devrait le plus en profiter reste l'industrie pharmaceutique. En effet ce nouveau procédé acoustique pourrait faciliter l'impression de tissus vivants, composés de cellules humaines.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Science Advances
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On savait déjà que le vieillissement des cellules, appelé sénescence cellulaire, est déjà lié au processus général du vieillissement et au développement de maladies comme le cancer. Mais les travaux réalisés sur des souris par le Docteur Darren Baker et ses collègues de la clinique Mayo de Rochester, aux États-Unis, sont les premiers à montrer que la sénescence cellulaire est directement liée à la neurodégénérescence associée à la démence.
Ces chercheurs ont aussi montré que le fait de retirer ces cellules prévient les dommages au cerveau associés à la maladie d'Alzheimer et aux autres formes de démences. Ils estiment que ces nouvelles connaissances représentent, en théorie du moins, une nouvelle façon de s’attaquer à ces maladies neurodégénératives.
L’équipe du Docteur Baker a utilisé un modèle qui imite, chez la souris, certains aspects de la maladie d'Alzheimer. Ainsi, lorsque les cellules sénescentes ont été enlevées, les chercheurs ont constaté que les rongeurs malades conservaient leur capacité de former des souvenirs, que les signes d'inflammation disparaissaient et que les bêtes ne développaient pas d'enchevêtrements.
Les auteurs de ces travaux rapportent également qu'une intervention pharmacologique qui élimine les cellules sénescentes module aussi l'agglutination des protéines tau. L’équipe a aussi observé au microscope que deux types de cellules (les microglies et les astrocytes) devenaient sénescentes dans le cerveau vieillissant.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Nature
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Des chercheurs suédois ont mis au point un test sanguin qui semble être en mesure de détecter précocement le redoutable cancer du pancréas. Les scientifiques ont analysé des échantillons sanguins de plus 300 malades souffrant de cancer du pancréas à différents stades. Ils les ont ensuite comparés à ceux de 800 personnes en bonne santé. "Notre test permet de détecter un cancer du pancréas de stade I ou II avec une efficacité de 96 %, quand il n’est pas encore trop tard pour réaliser une intervention".
Doté d’une très bonne sensibilité, ce nouveau test permet donc de dépister rapidement les biomarqueurs du cancer du pancréas dans une simple goutte de sang. "Nous envisageons qu'à l'avenir, les médecins pourraient effectuer ce type de test pour dépister les patients qui ne savent pas encore qu'ils sont atteints de la maladie", se félicitait en mai dernier le scientifique Jean Lewis, auteur d’une autre étude sur la question.
Les tests sanguins pour la détection précoce du cancer constituent un enjeu majeur dans le monde de la recherche. L’équipe de Jean Lewis a mis au point un procédé électronique qui permet d’extraire les exosomes (véhicule de transport et d'expulsion de composants cellulaires) directement du sang, sans que celui-ci ne soit traité, comme c’est le cas actuellement. "L’intérêt est de pouvoir analyser les exosomes sur place et voir s'ils sont porteurs des biomarqueurs du cancer que le professionnel de santé recherche", explique le scientifique.
Le test sanguin est par ailleurs portatif, peu coûteux et prend moins d’une heure. "Ce test pourrait être utilisé comme stratégie de dépistage primaire pour identifier les patients qui devraient par la suite subir des méthodes diagnostiques plus coûteuses et plus invasives comme la tomodensitométrie, l'IRM ou l'endoscopie", conclut le Docteur Rebekah White, oncologue au Moores Cancer Center.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Journal of Clinical Oncology
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On connaît les effets néfastes pour la santé de la pollution de l’air extérieur, et l’association entre l’exposition élevée aux particules fines et à certaines substances toxiques et l’augmentation du risque de certains cancers.
Dans le même esprit, cette étude de l’Institut de Barcelone pour la santé mondiale (ISGlobal) confirme que vivre à proximité d’espaces verts est associé à un risque réduit de cancer du sein. La corrélation est même linéaire entre la distance des espaces verts et le risque de cancer du sein. Des données présentées dans l’International Journal of Hygiene and Environmental Health confirment les nombreuses études concluant aux bénéfices pour la santé physique et mentale du contact avec les espaces verts urbains.
Dans les groupes de population plus âgés, le contact avec les espaces verts a été associé à un déclin cognitif plus lent ; chez les enfants, l'exposition à la « verdure » à une amélioration de la capacité d'attention, du comportement, du développement émotionnel et même à des changements structurels bénéfiques dans le cerveau.
Cependant, à ce jour, peu d'études ont porté sur la relation entre l'exposition aux espaces verts naturels et le risque de cancer, plus particulièrement de cancer du sein, le cancer qui cause le plus de décès chez les femmes. L’équipe de Barcelone regarde ainsi ici pour la première fois la relation entre l'exposition aux espaces verts et le cancer du sein, via l’analyse des données de plus de 3.600 femmes en Espagne, et conclut que le risque de cancer du sein est réduit chez les femmes qui vivent à proximité d'espaces verts urbains, tels que les parcs ou les jardins.
Les chercheurs ont collecté et analysé des données de 1.738 patientes atteintes de cancer du sein et de 1.900 témoins en bonne santé. Les données comprenaient les précédents domiciles, le niveau socio-économique, les facteurs de mode de vie et les niveaux d'activité physique. Les informations sur la proximité d’espaces verts urbains ou de zones agricoles, sur les niveaux de pollution atmosphérique et la densité de population, ont été obtenues par géolocalisation puis consultation de bases de données spécialisées.
Les conclusions de cette étude montrent une réduction sensible du risque de cancer du sein chez les femmes vivant à proximité d’espaces verts, ainsi qu'une corrélation linéaire entre la distance des espaces verts et le risque de cancer du sein.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Science Direct
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Des chercheurs de l'Université de Yale, dirigés par le Professeur Ming-Kai Chen, ont présenté un nouvelle méthode d'imagerie qui permet d'évaluer in vivo la densité synaptique chez des patients atteints de la maladie d'Alzheimer. La perte synaptique, qui survient dans la maladie d'Alzheimer, est un indicateur connu du déclin cognitif.
Jusqu'à maintenant, l'évaluation de ce phénomène était surtout réalisée sur les tissus cérébraux post mortem. Pour quantifier la perte synaptique, les chercheurs ont utilisé ici la tomographie par émission de positons (TEP) haute résolution associée au radioligand 11C-UCB-J. Ce traceur se lie à la Synaptic Vesicle glycoprotein 2A (SV2A), une protéine qui se trouve au niveau des synapses.
« La présente étude a démontré, pour la première fois, que l'imagerie TEP non invasive avec 11C-UCB-J est capable de mesurer les réductions de la densité synaptique in vivo dans l'hippocampe des individus atteints de trouble cognitif léger amnésique et de maladie d'Alzheimer modérée », résument les auteurs.
Entre novembre 2015 et juin 2017, 21 participants ont été inclus : 10 atteints de la maladie d'Alzheimer (5 avec trouble cognitif léger amnésique et 5 avec démence légère ; âge moyen 72,7 ans) et 11 personnes n'ayant pas de troubles cognitifs (âge moyen 72,9 ans). Chacun a reçu une injection de C-UCB-J. La TEP a permis de visualiser la densité synaptique en mettant en évidence la protéine SV2A.
Ces travaux ont permis d'observer une réduction sensible de 41 % de la liaison C-UCB-J-SV2A dans l'hippocampe des patients atteints de maladie d'Alzheimer en comparaison aux sujets sans troubles cognitifs. Ces résultats suggèrent une réduction de la densité synaptique dans cette région cérébrale associée à la mémoire.
Une réduction de la liaison 11-C-UCB-J-SV2A a également été observée dans le cortex entorhinal des patients Alzheimer, mais elle peut être due à l'atrophie de cette région liée à la maladie, contrairement à l'hippocampe, pour lequel la perte synaptique reste significative après correction pour l'atrophie.
Les auteurs estiment que « la TEP-11C-UCB-J peut fournir une mesure directe de la densité synaptique dans la maladie d'Alzheimer in vivo et donne des résultats compatibles avec les recherches neuropathologiques antérieures ». Cette possibilité de mesurer la densité synaptique in vivo pourrait accélérer le développement de traitements pour la maladie d'Alzheimer, en particulier ceux ciblant la préservation et la restauration des synapses.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Yale
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On savait déjà que des inflammations répétées des gencives augmentaient sensiblement les risques cardiovasculaires. Mais une étude de l’Université d'État de New York à Buffalo et de la Texas School of Dentistry, a montré l'existence d' un risque accru de plusieurs cancers chez des personnes atteintes de maladie parodontale, fumeuses et non-fumeuses. Ces conclusions suggèrent que des pathogènes oraux pourraient via la salive et la plaque dentaire, ou par des tissus parodontaux malades, passer dans la circulation sanguine pour atteindre d'autres sites et déclencher ou favoriser la carcinogenèse.
Cette étude menée auprès de 65.869 femmes âgées de 54 à 86 ans, participant à la Women's Health Initiative et souffrant de maladie parodontale et suivies en moyenne durant plus de 8ans, a recensé au total 7.149 cas de cancer. Ces recherches montrent que l'association la plus forte est trouvée avec le cancer de l'œsophage, avec un risque multiplié par 3 chez les femmes atteintes de maladie parodontale. L’incidence du cancer du poumon, de la vésicule biliaire, le mélanome et le cancer du sein s’avère également plus élevée avec la parodontite.
Certains cancers, comme le cancer du sein, le cancer du poumon et le cancer de la vésicule biliaire, sont associés à un risque encore plus élevé chez les femmes qui avaient fumé et avaient ou avaient eu une maladie parodontale. L'étude souligne que "L'œsophage est à proximité immédiate de la cavité buccale, et les pathogènes parodontaux peuvent plus facilement accéder à la muqueuse œsophagienne et l'infecter et favoriser le risque de cancer sur ce site, en particulier".
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Eurekalert
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En cherchant à développer un modèle de souris obèses non diabétiques par modification génétique, des scientifiques ont découvert un mécanisme d’absorption intestinale des lipides resté jusqu’alors inconnu. Leurs travaux montrent en outre que ce mécanisme pourrait être modulé transitoirement, afin de réduire la quantité de graisses absorbées par l’organisme. Cette piste constitue un espoir pour la prise en charge des hyperlipidémies, cause majeure d’événements cardiovasculaires, ou celle de l’obésité. Elle pourrait aboutir d’autant plus rapidement que les mécanismes moléculaires impliqués sont déjà ciblés par un médicament prescrit en ophtalmologie.
VEGFR-1 (Vascular Endothelial Growth Factor Receptor-1, ou FLT1) et NRP1 (Neuropilin-1) sont deux gènes qui codent pour des récepteurs aux facteurs de croissance vasculaire et qui sont impliqués dans le développement du diabète de type 2. En supprimant ces gènes chez des souris, l’équipe dirigée par Anne Eichmann voulait développer des animaux modèles pouvant devenir obèses sans pour autant devenir diabétiques.
Pourtant, après quelques semaines d’une alimentation riche en graisses, le poids de ces souris avait peu augmenté, alors que celui de souris témoins soumises au même régime avait doublé. Surprise par cette observation, l’équipe s’est attelée à en comprendre les déterminants.
Le dosage des lipides dans le sang des souris mutées ayant révélé un défaut d’absorption, l’équipe s’est plus particulièrement intéressée aux mécanismes régulant cette dernière au niveau intestinal, impliquant les lactifères.
"Les lactifères constituent les terminaisons du réseau lymphatique intestinal. Ils permettent l’absorption des graisses par des pores ménagés entre les cellules endothéliales qui tapissent la face interne des vaisseaux sanguins qui bordent ces vaisseaux", explique Anne Eichmann. "On pensait jusqu’à présent que ce mécanisme se faisait de manière passive. Mais nos travaux ont permis d’observer que l’absorption via ces pores est un mécanisme actif, placé sous le contrôle des récepteurs FLT1 et NRP1". Lorsque ces récepteurs sont absents, les pores se ferment et l’absorption intestinale des graisses -empaquetées sous forme de chylomicrons- est impossible. Ainsi, la prise de poids attendue lors d’un régime riche en graisse ne survient pas.
Dès lors, les perspectives thérapeutiques semblent évidentes : "S’il est possible de moduler les pores de façon transitoire, il doit être possible de développer de nouvelles stratégies de traitement dans la prise en charge de l’obésité ou des hyperlipidémies. Dans cet objectif, il est nécessaire de comprendre les mécanismes fins de modulation de la perméabilité des pores des lactifères".
Des expériences supplémentaires ont permis aux chercheurs d’observer que la fermeture des jonctions cellulaires au sein des lactifères, gênant l’absorption des chylomicrons, dépend du VEGF-A, un facteur de croissance qui favorise ou inhibe la multiplication des cellules, favorisant la perméabilité vasculaire et celle du récepteur VEGFR2 exprimé par les lactifères. En inhibant la fonction du VEGFR2 chez les souris mutantes, les jonctions sont à nouveau fonctionnelles et le transport des chylomicrons est restauré.
De façon intéressante, une molécule efficace dans le traitement du glaucome pourrait moduler ce mécanisme d’absorption : le Y27632, un inhibiteur de Kinase, enzyme capable de transférer un groupement phosphate d'une molécule à une autre pour réguler son activité. (ROCK) est connu pour inhiber la perméabilité induite par le VEGF de manière dose-dépendante. Les tests réalisés chez la souris traitée par Y27632 ont été probants et montrent qu’il est possible de fermer la jonction des lactifères et de réduire la présence de chylomicrons dans leur lumière.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Inserm
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Une vaste étude épidémiologique montre qu'une consommation quotidienne et modérée de lait pourrait jouer un rôle protecteur pour le cœur. Pour cette étude épidémiologique, environ 140.000 participants âgés de 35 à 70 ans, recrutés dans 21 pays, ont répondu à un questionnaire sur leur consommation de lait, yaourts, fromage et beurre. Ils ont été suivis pendant neuf ans.
Les chercheurs ont observé, chez les personnes habituées à ingurgiter trois portions par jour, un taux de mortalité, de maladies cardiovasculaires et d’accident vasculaire cérébral inférieur à celui des non consommateurs. Le constat était aussi vrai en cas de prise exclusive de produits laitiers entiers.
Ces résultats ne surprennent pas le Docteur François Paillard, cardiologue au CHU de Rennes et membre de la Fédération française de cardiologie. « Le calcium présent dans le lait est associé à une baisse de la pression artérielle - et donc à une réduction du risque d’accident vasculaire cérébral », explique le spécialiste.
Il ajoute que toutes les graisses saturées présentes dans le lait entier ne sont pas associées à une hausse du taux de cholestérol. Les auteurs de l’étude soulignent pour leur part que les produits laitiers contiennent aussi de la vitamine K1 et K2, du magnésium et du potassium ainsi que certains acides aminés potentiellement bénéfiques pour la santé cardiovasculaire.
Rappelons également que, contrairement à certaines affirmations mensongères et dénuées de tout fondement scientifique, le lait et les produits laitiers n'augmentent pas les risques de cancer (à l'exception du cancer de la prostate pour les gros consommateurs de fromages), comme le souligne l’Institut national du cancer.
En 2015, cet organisme, dont la compétence scientifique et l'indépendance sont reconnues, a passé au crible tous les rapports et méta-analyses sur les relations entre nutrition et cancer. Résultat : aucune corrélation entre la plupart des cancers (rein, ovaire, endomètre, pancréas, œsophage, bouche, pharynx, larynx, poumon, estomac, testicule, lymphome et peau) et la consommation de lait ou produits laitiers.
Au contraire, cette analyse de la littérature scientifique montre qu'une consommation raisonnable de lait (à l'exception de certains produits laitiers) diminue sensiblement le risque de cancer colorectal, de cancer de la vessie et de cancer du sein. Selon cette analyse, seuls les hommes gros consommateurs de fromages verraient leurs risques de cancer de la prostate légèrement augmenter.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
The Lancet
Annals of Oncology
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Un nouveau rapport de l'Unicef révèle qu'au cours des 25 dernières années, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans a baissé de 62%, passant de 12,7 millions de décès en 1990 à 5,6 millions en 2016, Ces progrès sont d'autant plus impressionnants qu'au cours de la même période, la population mondiale a augmenté de deux milliards de personnes.
En 2017, 5,4 millions d'enfants sont décédés durant les cinq premières années de leur vie. La moitié de ces décès concernait des nouveau-nés, pointe le rapport "Niveaux et tendances de la mortalité infantile", publié conjointement par l'Unicef, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la Division de la population des Nations Unies et le Groupe de la Banque mondiale.
L'Asie du Sud-Est paie un lourd tribut puisque 30 % des enfants qui n'atteignent pas les cinq ans y sont nés. Par ailleurs, 50 % des décès d'enfants de moins de cinq ans dans le monde ont été enregistrés en Afrique subsaharienne, où 1 enfant sur 13 au sein de cette tranche d'âge ne survit pas. "Dans les pays à revenu élevé, ce chiffre chute à un enfant sur 185", précise le rapport.
Le premier mois de vie constitue, de manière générale, la période la plus dangereuse pour les jeunes enfants. L'année dernière, 2,5 millions de bébés sont décédés dans les 30 premiers jours. Le risque de mourir au cours du mois suivant la naissance est néanmoins multiplié par neuf pour un nouveau-né d'Afrique subsaharienne ou d'Asie du Sud-Est.
Les complications à la naissance, une pneumonie, la diarrhée, une septicémie néonatale et le paludisme, représentent les principales causes de décès parmi les moins de cinq ans. Des motifs "que l'on peut éviter ou traiter", selon le Fonds des Nations unies pour l'enfance.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
UNICEF
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Une équipe américaine de la Northwestern University, à Chicago, a mis au point un test appelé « TimeSignature » pour déterminer l'horloge biologique de chaque individu. Cette approche novatrice s'appuie sur un algorithme puissant, qui lui permet de nécessiter seulement deux prélèvements sanguins.
Pour le Professeur Francis Lévi, précurseur dans la chronomédecine en cancérologie, aujourd'hui coordonnateur du laboratoire européen associé Inserm/Warwick sur la personnalisation de la chronothérapie, : « Aujourd'hui, on sait faire de la chronothérapie de groupe ; par exemple, on sait qu'il est préférable de donner les glucocorticoïdes le matin, les AINS l'après-midi ou le soir, le fluoro-uracile en début de nuit, l'oxaliplatine en début d'après-midi ou encore l'irinotécan très tôt le matin. Mais qu'en est-il chez les sujets ayant des rythmes altérés, découplés, désynchronisés, voire inexistants ? C'est à cette question que les tests de ce type doivent répondre ».
Il existe déjà de nombreux indicateurs de l'horloge biologique chez l'homme, par exemple la mélatonine la nuit ou le pic de cortisol le matin. Mais comme l'explique Étienne Challet, responsable de l'équipe « Horloges circadiennes et métabolisme » à l'Institut des neurosciences cellulaires et intégratives (CNRS/Université de Strasbourg), : « Pour avoir la phase d'un individu, les méthodes sont incommodes, avec des prélèvements répétés ».
L'horloge biologique est un système multi-oscillant, avec une horloge centrale qui orchestre le timing d'horloges périphériques. Les chercheurs de Chicago se sont servis de cellules mononucléées dites PBMC (pour peripheral blood mononuclear cells). Ces cellules ont en effet la caractéristique d'avoir une horloge périphérique en phase avec l'horloge principale. L'équipe de Rosemary Braun a ensuite réussi à mettre au point un algorithme qui permet de déterminer l'heure interne d'un individu à partir du niveau d'expression de l'ARN messager de ces cellules.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
PNAS
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Homme |
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Anthropologie et Sciences de l'Homme
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Les archéologues ont été longtemps convaincus que les premiers symboles étaient apparus lorsqu'Homo sapiens colonisa les territoires européens, il y a environ 40 000 ans. De récentes découvertes archéologiques en Afrique, en Europe et en Asie, montreraient cependant une émergence beaucoup plus précoce de la production et de l'utilisation de symboles, comme par exemple la plus ancienne gravure connue, un zig-zig incisé sur une moule d'eau douce retrouvée à Trinil (Java) dans des couches archéologiques datant de 540 000 ans, ou la découverte d'objets de parure dans plusieurs sites archéologiques africains datés entre 120 000 et 70 000 ans avant notre ère.
Dans ce nouvel article, les chercheurs décrivent le plus ancien exemple connu de dessin abstrait réalisé avec un crayon d'ocre. Ce dessin a été identifié sur la surface d'un petit morceau de roche siliceuse, appelée silcrète, lors de l'analyse d'outils en pierre recueillis lors de la fouille de la grotte de Blombos (Afrique du Sud). L'objet en question provient d'une couche archéologique datant d'il y a 73 000 ans et il porte sur l'une de ses faces un motif composé de neuf fines lignes entrecroisées.
Pour s'assurer que ces lignes ont été volontairement tracées par des humains, l'équipe française, spécialiste de la question et de l'analyse chimique des pigments, a d'abord reproduit expérimentalement les traits avec plusieurs techniques : avec des morceaux d'ocre pourvus d'une pointe ou présentant un tranchant, mais aussi avec des pinceaux marquant la surface avec un mélange d'eau et de poudre d'ocre, technique testée à plusieurs dilutions différentes.
Ces chercheurs ont ensuite comparé leurs productions au dessin original grâce à des techniques d'analyse microscopique, chimique et tribologique. Leurs résultats indiquent que les lignes ont été délibérément tracées avec un crayon d'ocre pointu, sur une surface préalablement lissée par frottement, ce qui fait de ce motif le dessin le plus ancien découvert, précédant d'au moins 30 000 ans les plus vieux exemples connus jusqu'alors.
Ces découvertes démontrent que les premiers Homo sapiens de cette région d'Afrique ont utilisé différentes techniques pour produire des signes similaires sur différents supports, un constat qui renforce l'hypothèse d'une utilisation symbolique de ces signes.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
CNRS
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