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Edito
Quand les temps seront venus, la conquête de Mars mobilisera l’Humanité toute entière
Seule planète, en dehors de la Terre, potentiellement habitable (bien que très inhospitalière) du système solaire, Mars a depuis des siècles fasciné les hommes et enflammé l’imaginaire collectif. La Science-fiction a évidemment fait de Mars l’un de ses thèmes centraux, d’abord avec Wells, qui imagina à la fin du XIXème siècle une effrayante invasion de la Terre par des extraterrestres venus de Mars, puis viendra Arthur Clarke (l’inoubliable auteur de 2001 : odyssée de l’espace), avec « Les sables de Mars » et bien sûr Ray Bradbury, avec ses foisonnantes « Chroniques martiennes », écrites juste après la Seconde guerre mondiale. Dans cette grande saga, Bradbury dépeint la conquête et la colonisation de Mars, à partir de 2030, et imagine la confrontation des colons terriens et d’une brillante mais fragile civilisation martienne…
Mais si la littérature et le cinéma n’ont cessé, depuis plus d’un siècle, d’imaginer une invasion de la Terre par d’hypothétiques martiens et de prévoir une colonisation de Mars par les humains, les extraordinaires progrès réalisés dans le domaine des technologies spatiales depuis le premier pas de l’homme sur la lune il y a près d’un demi-siècle rendent aujourd’hui réalisable cette nouvelle odyssée de l’espace vers la planète rouge.
Fin septembre 2016, lors du 67e congrès international d'astronautique de Guadalajara, Elon Musk a présenté dans les grandes lignes son projet. Celui-ci repose sur l'ITS (Interplanetary Transport System), un système de transport comportant deux versions : la première composée d’un étage principal surmonté du véhicule habité et la seconde destinée au transport de fret.
Les trois idées maîtresses d'Elon Musk consistent à tout réutiliser, (fusées, navettes et citernes), à ravitailler ses navettes en orbite – de manière à pouvoir envoyer une centaine de personnes sur Mars par vol et enfin à assurer la production de combustible sur Mars, de façon à réduire drastiquement le poids des navettes et les coûts de chaque vol. En appliquant ces trois principes de base, Elon Musk pense pouvoir proposer aux premiers colons un ticket à 500 000 dollars, coût qui pourrait descendre à terme à 100 000 dollars, avec la multiplication des navettes martiennes.
Concrètement, Elon Musk envisage de constituer une flotte de vaisseaux (habités et cargo) autour de la Terre. Puis, lorsque la conjonction entre Mars et la Terre sera optimale, le convoi entamera sa croisière à 100.800 km/h. Les navettes, qui se seront posées verticalement, pourront retourner sur Terre pour un nouveau chargement. SpaceX table sur 12 à 15 trajets pour chacune d'entre elles et jusqu'à 100 pour les vaisseaux-citernes.
Il est important de comprendre que le projet défendu par Elon Musk ne relève pas de l’exploration scientifique, mais bien de la colonisation et de l’installation permanente de bases, puis de véritables villes sur Mars. Selon Elon Musk, les progrès des technologies spatiales permettront une industrialisation des vols vers Mars et rendent envisageable une colonie martienne d’environ un million de personnes à l’horizon du XXIIème siècle…
Aujourd’hui, SpaceX, sans remettre en cause son objectif de conquête de Mars, a revu à la baisse la taille de son lanceur et le niveau de ses performances. La nouvelle version de sa Big Falcon Rocket pèse 4 400 tonnes au décollage, fait 100 mètres de haut, comporte toujours un étage principal mais d'un diamètre de 9 mètres (contre 12 mètres initialement) et utilise non plus 42 moteurs Raptor (utilisant du méthane et de l’oxygène liquides) mais 31.
Le vaisseau lui-même mesurera environ 48 mètres et pèsera 1200 tonnes au total avec le plein. La partie supérieure sera réservée à la charge utile, l’équivalent du contenu d’un Airbus A380. L’habitacle est conçu pour accueillir 40 cabines et 100 membres d'équipage, ainsi qu'un abri anti-radiation solaire, un centre de divertissement et des parties communes.
S’appuyant sur le succès du premier vol historique de sa Falcon Heavy, le 6 février dernier, un lanceur de nouvelle génération propulsé par 27 moteurs et capable d’une poussée de 2.500 tonnes au décollage, Elon Musk a réaffirmé le 11 mars dernier que les premiers vols tests pourront être réalisés dès le premier semestre de 2019 et qu’il garde l’objectif ambitieux d’envoyer les premiers hommes sur Mars dès 2024, après deux missions inhabitées qui déposeraient sur la Planète rouge l'infrastructure de survie nécessaire aux premiers arrivants.
Disons-le tout net, même si le projet de conquête de Mars défendu par Elon Musk ne se heurte pas à des difficultés technologiques insurmontables, le calendrier présenté et défendu par le fondateur de Space X paraît totalement irréaliste, si l’on considère les nombreux défis techniques qui restent à relever, ainsi que le coût global de ce projet, qui sera sans doute beaucoup plus important que prévu.
Un autre projet, Mars One. Ce projet a été lancé en 2013 par Bas Lansdorp, un ingénieur néerlandais. Fin 2016, Mars One a réussi à lever 10 millions de dollars à la bourse de Francfort pour la sélection, en 2018, des 24 candidats destinés à devenir les premiers astronautes à fouler le sol martien. Dans sa nouvelle feuille de route, Mars One prévoit d’effectuer en 2022 sa première mission de démonstration sans pilote. Viendrait ensuite, entre 2026 et 2029, l’envoi vers Mars de deux satellites de communication et de Rovers chargés d’acheminer l’ensemble du matériel de survie indispensable aux premiers astronautes martiens. Le premier vol humain vers Mars, d’une durée de sept mois, aurait lieu en 2031, pour un atterrissage historique sur la planète rouge prévue en 2032.
Reste que, même si ce projet Mars One semble plus prudent et un peu plus réaliste que le projet ITS de Musk, la communauté scientifique doute fortement, dans son ensemble, que Mars one soit en mesure d’envoyer des hommes sur Mars dans moins de 15 ans.
La NASA travaille depuis des décennies sur l’élaboration d’une mission développement de quatre vaisseaux qui sont assemblés en orbite et sont lancés vers Mars en 3 vols distincts : en premier lieu, un vaisseau destiné au transfert Terre-Mars et retour de l'équipage ; ensuite, un vaisseau équipé d'un étage de descente pour atteindre le sol martien, qui sert d'habitat à l'équipage sur Mars ; en troisième lieu, un vaisseau et un lanceur, équipés d'un étage de descente pour atteindre le sol martien, qui permet de remonter l'équipage du sol martien jusqu'en orbite martienne ; enfin, dernière étape, un petit vaisseau qui permet à l'équipage arrivé à proximité de la Terre de revenir sur le sol terrestre.
Le premier défi à relever pour aller sur Mars est la distance. La planète rouge se trouve en moyenne à 220 millions de km de notre Terre et même en utilisant les conjonctions astronomiques qui rapprochent Mars et la Terre tous les 26 mois, il faut, avec les technologies de propulsion actuelles, entre 180 et 260 jours, soit six à huit mois et demi pour rallier Mars. Dans ce scenario de conjonction, considéré comme le plus probable par tous les spécialistes, une mission martienne se composerait donc d’un voyage aller d’au moins six mois, d’un séjour sur Mars d’au moins dix-huit mois et d’un retour vers la Terre de six mois, soit une durée totale de deux ans et demi.
Il faut bien comprendre que, dans le cadre actuel permis par les technologies disponibles, il faudra plus d’un an pour les premiers astronautes qui iront sur Mars pour accomplir ce premier vol spatial aller-retour. Or, un vol d’une telle durée aura des conséquences physiologiques et psychologiques considérables, même sur des astronautes triés sur le volet et particulièrement entraînés.
Il y aura tout d’abord des conséquences importantes en matière de fragilisation osseuse, de perte de masse musculaire et des perturbations cardio-vasculaires. Certes, des exercices intensifs et une discipline de vie rigoureuse au cours du vol pourront en partie pallier ces effets néfastes mais les organismes de ces astronautes n’en seront pas moins soumis à très rude épreuve… S’ajoutent à cela des effets psychologiques liés à l’enfermement et au confinement dans un espace restreint pendant une très longue durée. Il faudra évidemment à ces astronautes des nerfs d’acier et un équilibre personnel parfait pour supporter aussi longtemps ces conditions particulièrement stressantes.
Mais le principal danger qui pèserait sur ces astronautes, à l’exception évidemment d’une défaillance technique majeure qui entraînerait la destruction du vaisseau, a été longtemps sous-estimé : il s’agit de l’exposition prolongée à un niveau élevé de radiations. En effet, selon plusieurs études, les astronautes seraient exposés, sur les trois ans et demi d’une mission complète (voyages compris), à au moins 662 millisieverts (mSv) au total, soit environ 190 millisieverts par an, soit presque dix fois la dose maximale annuelle autorisée aux Etats-Unis dans l'industrie nucléaire… La Nasa estime pour sa part qu'un astronaute ne peut pas être exposé à plus de 1 000 mSv durant toute sa carrière, sous peine d’augmenter dangereusement ses risques de cancer.
Rappelons également qu’en 2013, des chercheurs de la Nasa ont analysé le niveau de radiation régnant à bord du Mars Science Laboratory (MSL), qui transportait le robot martien américain Curiosity lors du vol de la Terre à Mars entre novembre 2011 et août 2012. Cette étude a montré que cette exposition aux radiations correspondrait à celle d’un scanner complet du corps tous les cinq jours et dépasserait, sans avancées technologiques significatives dans la protection, les limites admissibles pour un être humain.
En octobre 2016, une autre étude a confirmé le niveau très élevé de radiations de différentes natures, provenant notamment des rayons cosmiques auxquels seraient exposés les astronautes effectuant des missions sur Mars (voir Nature). Selon ces recherches, le rayonnement cosmique intense finirait par altérer le fonctionnement des neurones du cortex préfrontal et pourrait nuire aux capacités cognitives des astronautes.
En décembre 2015, une autre étude a comparé les scans IRM des cerveaux de 27 astronautes avant et après leur mission. Parmi ces astronautes, treize avaient mené une mission spatiale d’environ deux semaines et les quatorze autres avaient vécu six mois au bord de la station spatiale internationale. Les chercheurs ont observé une diminution significative du volume de matière grise dans le cerveau de ces astronautes. Ils ont également constaté que cette diminution était proportionnelle à la durée du séjour de ces astronautes dans l’espace (Voir Nature).
Le problème est qu’il n’y a que deux façons de ramener le niveau de radiations auquel seront exposés les astronautes martiens à un niveau supportable. La première consiste à prévoir dans la partie habitée du vaisseau spatial une zone de protection revêtue d’un blindage spécial atténuant l’intensité de ces radiations. Cette disposition est évidemment prévue dans les différents projets de conquête spatiale de Mars mais elle se heurte à un obstacle redoutable : pour être vraiment efficace, un blindage anti radiation doit être épais, c’est-à-dire lourd. Dans l’état actuel de la technique, une protection suffisante n’est malheureusement pas possible car elle aurait un poids excessif qui entraînerait un coût insupportable en matière de besoins énergétiques pour le lancement et la propulsion du vaisseau spatial.
L’autre façon de réduire significativement l’exposition des astronautes martiens aux radiations pendant le vol consiste à réduire le temps nécessaire pour aller de la Terre à Mars, ce qui suppose l’abandon du mode de propulsion chimique - qui ne serait plus utilisé que dans la phase de lancement de la fusée - et un saut technologique de grande ampleur. Heureusement, en octobre dernier, lors d'une série de tests réalisés au Glenn Research Center de la Nasa, les chercheurs ont pu atteindre une puissance de sortie record pour un propulseur ionique Hall de type X3. Ils sont parvenus à atteindre 5,4 Newtons de poussée contre 3,3 Newtons précédemment, ce qui ouvre de nouvelles perspectives pour que cette propulsion ionique puisse, à l’exception de la phase de lancement, être utilisée dans les voyages interplanétaires.
Ce nouveau type de propulseur ionique d’une très grande efficacité utilise l’effet Hall et un champ magnétique pour piéger les électrons qui servent à ioniser un gaz comme, par exemple, le xénon. Les ions qui sont alors accélérés, produisent une très forte poussée, bien supérieure à celle autorisée par la propulsion chimique.
En mars dernier, L’Agence Spatiale Européenne a pour sa part construit et testé un moteur ionique unique en son genre. Amorcé par du Xenon, puis par un mélange d’oxygène-azote, ce moteur peut ensuite être alimenté directement par différentes molécules présentes dans l’atmosphère. Les scientifiques affirment que ce type de moteur pourrait également fonctionner avec l’atmosphère d’autres planètes. Selon l’ESA, il serait parfaitement possible de récupérer le dioxyde de carbone de Mars, par exemple (Voir ESA).
En matière de propulsion spatiale ultrarapide, une autre voie prometteuse est également développée par Franklin Chang-Diaz, chercheur au MIT. Celui-ci a mis au point un moteur à propulsion magnéto-plasmique à impulsion spécifique variable (le VASIMR). Le principe du moteur VASIRM est d'abord de chauffer du gaz argon à très haute température, ce qui permet d’obtenir un plasma très énergétique qui va être ensuite fortement accéléré, puis éjecté de manière contrôlée, permettant ainsi la propulsion extrêmement rapide du vaisseau spatial.
Avec cette technologie radicalement nouvelle, il suffirait en théorie de seulement 320 kg de d'argon par an, contre 7 tonnes de combustible chimique, pour propulser un vaisseau spatial habité jusqu’à la planète Mars. Grâce à ces nouveaux moteurs révolutionnaires, ionique ou à plasma, la durée d’une mission vers Mars pourrait être ramenée de six mois à un mois et demi, ce qui diminuerait considérablement pour les astronautes les différents risques et effets néfastes inhérents à un vol spatial de très longue durée, à commencer par ceux liés à une exposition à un niveau élevé de radiations.
Mais en attendant que ces technologies de propulsion radicalement nouvelles soient complètement maîtrisées, les chercheurs de la Nasa envisagent également de placer les astronautes dans un état de profond sommeil, appelé « hypothermie thérapeutique ». Déjà utilisée en milieu hospitalier, cette technique consiste à abaisser à 10° seulement la température du corps, ce qui plongerait les astronautes dans un état proche de l’hibernation. Ceux-ci seraient alors nourris par voie intraveineuse et leur réveil pourrait être programmé et assuré par l’ordinateur de bord, un scénario qui n’est pas sans rappeler celui imaginé il y a 50 ans par Stanley Kubrick dans son chef-d’œuvre « 2001 : odyssée de l’espace »…
Enfin, si tous ces obstacles liés au lancement et au vol spatial sont surmontés, il faudra également que les astronautes, une fois arrivés sur Mars, soient capables de produire la quasi-totalité de leurs ressources énergétiques, mais également à terme de leurs ressources alimentaires (Comme le fait le héros du film « Seul sur Mars »), de manière à limiter autant que possible la quantité de matériaux et d’énergie à acheminer sur la planète rouge.
Sur ce point, la NASA envisage un scénario dans lequel les astronautes utiliseraient différentes réactions chimiques pour fabriquer, à partir d’hydrogène embarqué et du dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère de Mars, plus d’une centaine de tonnes d’un mélange de méthane et d'oxygène, qui seraient utilisés comme carburant par le vaisseau spatial pour le voyage de retour vers la Terre.
Notons également que Mars étant dépourvu de champ magnétique, le niveau de radiations y est beaucoup plus élevé que sur notre Terre, ce qui suppose la construction de bases martiennes enterrées à une profondeur suffisante pour atténuer l’effet de ces rayonnements néfastes. Un défi technologique supplémentaire à relever qui nécessitera sans doute une coopération étroite entre les premiers colons martiens et une multitude de robots polyvalents à haut niveau d’autonomie. Ceux-ci seront d’autant plus indispensables qu’il faudra en moyenne 30 minutes pour qu’un message expédié de Mars vers la Terre reçoive une réponse…
Reste enfin le coût réel d’un vol habité vers Mars et de la réalisation d’une base martienne permanente. Sur ce point crucial, les estimations n’ont cessé d’augmenter au fil des décennies. La NASA a longtemps soutenu qu'une mission habitée vers Mars reviendrait à une centaine de milliards de dollars. Mais en 1989, cette agence spatiale américaine a publié une étude très complète sur l’exploration de la Lune et de Mars (voir NASA) dans laquelle elle évalue à environ 450 milliards de dollars de l’époque, plus de 1000 milliards de dollars actuels, le coût global d’une mission habitée vers Mars. Mais pour certains spécialistes, ce coût serait encore sous-estimé, tant les défis technologiques qui restent à surmonter pour assurer une présence permanente de l’homme sur Mars sont immenses.
Il faut donc regarder la réalité en face : la conquête puis l’éventuelle colonisation de Mars seront des entreprises bien plus périlleuses et coûteuses que les acteurs et industriels concernés veulent bien le dire. Loin des calendriers fantaisistes, relevant essentiellement de la communication, qui sont annoncés à grand renfort d’annonces spectaculaires dans les médias, le premier vol habité vers Mars n’aura probablement pas lieu avant un bon quart de siècle, en raison des obstacles technologiques, économiques et politiques considérables d’une telle entreprise. D’ici là, il faudra recourir à des missions d’exploration de plus en plus poussées de la planète rouge qui reposeront sur une nouvelle génération de robots dotés d’une réelle capacité d’adaptation et d’initiatives, grâce aux progrès de l’intelligence artificielle.
Quant aux coûts faramineux des premiers vols habités vers Mars et de la réalisation d’une base permanente sur cette planète lointaine, ils devront nécessairement être répartis entre l’ensemble des grandes puissances économiques du monde, à commencer bien entendu par celles qui maîtrisent le mieux les technologies spatiales : les États-Unis, l’Europe, la Russie, la Chine et demain sans doute l’Inde et le Japon.
Je reste cependant persuadé que cette conquête de Mars, quelles qu’en soient les difficultés, se fera, même si elle s’étalera sur tout notre siècle et sans doute au-delà. Le destin de l’homme, comme l’ont magistralement illustré de grands visionnaires comme Arthur Clarke, Stanley Kubrick, Isaac Asimov ou le regretté Stephan Hawking, et comme le proclame aujourd’hui à sa manière Elon Musk, est, je le crois fermement, de quitter son berceau originaire pour aller explorer d’autres mondes et y essaimer. Avec la conquête de Mars, c’est donc bien un nouveau chapitre de l’histoire de l’Humanité qui va s’ouvrir et gageons que celui-ci conduira l’homme à se dépasser en regardant toujours plus loin et toujours plus haut vers les étoiles…
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
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TIC |
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Information et Communication
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Les outils de biométrie exploitant les empreintes digitales ne cessent de se banaliser, mais ils ne sont pas infaillibles. Et les fraudeurs rivalisent d'imagination pour leurrer les outils d'identification biométrique. L’impression 3D facilite notamment la reproduction d’empreinte sur des leurres en silicone par exemple. Afin de lutter contre l’usurpation d’identité, une équipe de recherche de Télécom SudParis développe depuis cinq ans un lecteur biométrique d’un genre particulier.
A la différence des capteurs de contacts vendus dans le commerce, qui ne photographient que la surface externe de la peau, leur prototype, baptisé Biodigital, permet également de collecter des informations biologiques en profondeur. Soit la matrice de notre empreinte externe, située de 300 à 500 microns sous la surface de la peau, celle qui permet d’en régénérer le motif si nous nous abimons les doigts. « Les structures de ces deux empreintes, interne et externe, sont très similaires. Une fois qu’on les a relevées, il suffit de les comparer pour s’assurer qu’elles appartiennent bien à la même personne et que nous ne sommes pas face à un leurre », indique Yaneck Gottesman.
Pour capter cette empreinte en profondeur, les chercheurs s’appuient sur la tomographie par cohérence optique. Basée sur un principe similaire à celui utilisé en imagerie ultrason, cette technologie projette, via un laser, des ondes lumineuses sur la pulpe du doigt.
C’est la façon dont se diffusent, couche par couche, les photons qui permet de faire ressortir des signaux bruts qui serviront ensuite à reconstruire une image 3D haute résolution de l’empreinte interne. « Aujourd’hui, nous pénétrons à 2 millimètres sous la peau. Mais le défi, c’est d’obtenir une image de bonne qualité. Car plus on va en profondeur, plus celle-ci se détériore. Or, le leurre, en rajoutant une couche supplémentaire, peut diminuer les performances du capteur… », souligne Yaneck Gottesman.
La technologie est-elle fiable ? « Nous n’avons pas encore assez de recul, mais reproduire de façon synthétique un leurre sur une épaisseur aussi minime et avec de tels détails, cela paraît infaisable aujourd’hui, même avec des technologies de pointe. On hausse donc déjà significativement le niveau de difficulté pour un faussaire de reproduire nos empreintes », note le chercheur.
Afin de renforcer encore la sûreté du procédé, le lecteur Biodigital permet également d’enregistrer, en plus des empreintes interne et externe, la position des canaux de sudation, situés entre elles. « Le but est vraiment, avec le lecteur, de repérer des structures biologiques difficiles à reproduire humainement. Or, reconstituer ces canaux, qui présentent une structure particulière, aux positions attendues, relèverait d’un véritable tour de force », expose Yaneck Gottesman. Le dispositif, aujourd’hui développé avec la société Idemia, fait actuellement l’objet d’un brevet.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Industrie & Technologies
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Avenir |
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Nanotechnologies et Robotique
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Dès cet été, les pompiers de Paris seront équipés de trois nouveaux robots Sentinel, conçus par la société Rochelaise Tecdron, pour les assister dans les situations les plus dangereuses. L’appareil électrique de 450 kg, équipé d’un moteur d’une puissance de 12.000 watts, peut fournir un support pour l’extinction d’incendies au moyen d’une lance mais aussi porter du matériel pesant jusqu’à 800 kg ou un brancard, par exemple.
L’appel d’offres a été lancé en mars 2018 par les pompiers de Paris en prévision de missions de sécurisation des travaux souterrains du « Grand Paris ». Pour des interventions dans des milieux confinés comme les parkings, tunnels, souterrains, mais aussi sur des sites industriels où des émanations toxiques peuvent être à craindre, le robot peut s’avérer un renfort particulièrement précieux. « L’idée est par exemple de permettre aux équipes qui se trouvent dans une impossibilité opérationnelle de se servir du robot comme d’un éclaireur », explique Jean-Charles Mammana, directeur général de Tecdron.
L’engin est robuste et peut faire face à des températures élevées grâce à son revêtement en acier et aluminium. Le robot est très polyvalent et peut être accessoirisé en fonction de la demande du client, et peut donc être muni d’une lance à incendie, d’une caméra thermique, d’un dispositif pour porter un brancard ou des bouteilles d’oxygène etc.
« Le robot est équipé d’un canon et il se sert de cette eau pour réaliser son auto protection, sur le modèle de certains véhicules de pompiers », précise Jean-Charles Mammana. Issu de la toute dernière génération des robots conçus par Tecdron, il a aussi la particularité de vérifier l’état de ses pièces en permanence, grâce à un système de monitoring.
Et Tecdron propose une assistance à distance, en cas d’anomalie. Les pompiers reçoivent une formation de la part de Tecdron pour l’utiliser et l’entretenir. "Il est très rapide à mettre en œuvre, moins de cinq secondes", assure le directeur général de Tecdron. "On le fait fonctionner grâce à une télécommande comparable à celle d’une voiture télécommandée, mais en plus fiable et plus robuste".
D’autres services départementaux d’incendie et de secours (SDIS) en France et à l’étranger seraient intéressés par ce robot Sentinel mais également des entreprises d’autres secteurs d’activité, comme celui du BTP, pour des missions d’inspection et de déplacement de charges. Tecdron, créé en 2014, produit des plates-formes robotiques mobiles pour des clients du secteur de l’industrie de la logistique, de la sécurité civile et de la défense. « Et même des robots inclassables qui vont nettoyer les fonds des lacs », complète Jean-Charles Mammana.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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L’impression 3D va-t-elle révolutionner l'utilisation du béton dans la construction ? On peut le penser, à la lumière des récentes avancées dans ce domaine. Le groupe suisse Sika a ainsi présenté sa nouvelle technologie au Intermat de Paris-Nord Villepinte.
Le procédé inclut un robot sur lequel une tête d’impression extrudeuse a été fixée. Celle-ci est "le point central du processus" selon Sika. Il s’agit d’un outil breveté et développé par Sika, qui mélange le mortier en ajoutant différents adjuvants. Le matériau durcit en quelques secondes et adhère à la couche précédente. Avec une vitesse d'impression de 1 mètre par seconde, des objets peuvent être produits jusqu'à une hauteur de 10 mètres.
Autres acteurs dans le domaine de l’impression 3D pour la construction : l’Université de Nantes et sa technologie brevetée Batiprint. La technologie Batiprint permet, en plus de couches de béton, d'imprimer également des couches de mousse de polyuréthane, un matériau isolant. L’Université de Nantes et plusieurs partenaires, centres de recherche, collectivités, agences d’architecture et industriels comme Bouygues, se sont fait remarquer en septembre avec la construction de l’habitat social Ynhova à Nantes. Une maison de 95 mètres carrés, 5 pièces, dont le gros œuvre a été imprimé avec la technologie Batiprint. Le tout en 33 heures, contre plusieurs semaines en construction classique.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
L'Usine Nouvelle
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Matière et Energie
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Un prototype d'éolienne flottante marine a été inauguré à Saint-Anne-du-Portzic (Finistère), près de Brest. Conçu par la société Eolink en partenariat avec l'Ifremer, le prototype mesure 1/10ème du projet final, avec des pales à 22m au-dessus du niveau de la mer.
L'éolienne à taille réelle, dotée d'une hauteur de nacelle de 120 m au-dessus du niveau de la mer, sera fabriquée progressivement après plusieurs phases de tests. Sa capacité de production sera de 12 MW, deux fois plus que les éoliennes "posées" en mer du Nord, selon ses concepteurs. Très en retard sur le Royaume-Uni, l'Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark, locomotives européennes de l'éolien offshore, la France compte sur le flottant pour exploiter ses gisements de vent les plus importants, en Bretagne et en Méditerranée.
Les éoliennes flottantes ont en effet l'avantage de pouvoir être installées en eaux profondes, contrairement aux éoliennes "posées". Les tests sur le prototype d'Eolink dureront plusieurs mois avant la production des premiers prototypes en taille réelle en 2021 et une fabrication en série en 2025, selon le communiqué. La France avait inauguré en octobre la première éolienne flottante en mer, portée par la société Ideol, sur le port de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).
"Il y a d'autres projets mais pas d'autres réalisations à ce jour", a indiqué Marc Guyot, président d'Eolink. "A terme, la solution Eolink permettra de réduire le coût de production électrique de 20 à 25 %, par rapport aux références actuelles de 6 MW", souligne-t-il. Le prototype inauguré a déjà été testé auparavant dans le bassin d'essai de l'Ifremer, à Plouzané (Finistère), près de Brest.
Parmi les innovations, le mât conventionnel est remplacé par quatre bras "qui améliorent la résistance de la structure" reposant sur un flotteur. L'architecture permet, selon ses concepteurs, "de réduire sa masse et son coût et d'installer un rotor plus grand pour davantage d'électricité, sur un plus petit flotteur". Le potentiel de l'éolien flottant en France est estimé à 400 TWh/ an selon France Energie Eolienne, qui rassemble les professionnels de la filière.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Le Figaro
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Terre |
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Sciences de la Terre, Environnement et Climat
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Selon une étude allemande dirigée par Bernd Kärcher, physicien au Centre allemand pour l'aéronautique et l'astronautique (DLR), les traînées blanchâtres de condensation qui s'étirent derrière les avions à réaction accentuent le réchauffement climatique de façon importante, probablement davantage que le carburant brûlé pour faire voler les appareils.
A l'heure actuelle, l'aviation est responsable de 4 % du « forçage radiatif anthropogénique », cest-à-dire du déséquilibre d'origine humaine entre l'énergie entrante et sortante dans l'atmosphère terrestre. Ce pourcentage se partage entre les nuages générés par les avions et le CO2 issu des réacteurs.
« Cest environ moitié-moitié, ou peut-être même un peu plus pour les nuages, indique Bernd Kärcher. Il est important de remarquer que le CO2 persiste beaucoup plus longtemps dans l'atmosphère que les nuages produits par les avions. Empêcher la formation de ces nuages pourrait donc constituer une solution rapide pour ralentir le changement climatique, et nous donner un peu de temps pour arriver à réduire les émissions de CO2 ».
Comme tous les nuages, les traînées de condensation ou cirrus homogenitus, le nom que leur a donné en 2017 l'Organisation météorologique mondiale, naissent quand de la vapeur deau se condense sur de fines particules en suspension dans l'air. Les réacteurs d'avion facilitent le phénomène en rejetant des poussières de suie dans un environnement autrement dépourvu de particules. De la vapeur deau provenant du réacteur s'agglutine sur les poussières pour former des gouttelettes.
Plus loin dans le sillage de l'appareil, où le souffle du moteur sest refroidi, les gouttelettes gèlent et forment de microscopiques cristaux de glace. Dans les minutes et les heures qui suivent, l'humidité naturellement présente dans lair fait croître les cristaux et en décuple la taille.
Sous certaines conditions, les traînées de condensation peuvent subsister dans l'atmosphère pendant des heures. Certaines perdront leur forme longiligne et deviendront alors des cirrus, ces nuages rappelant les cheveux d'ange qu'on voit très haut dans le ciel. Presque transparents, les cirrus absorbent tout de même une partie de la radiation provenant de la Terre et la réémettent vers le sol. Les rayons du Soleil, eux, traversent les cirrus sans trop de mal. L'effet net est donc un réchauffement de la température de surface, contrairement aux nuages plus bas, opaques et blancs, qui la diminuent.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Nature
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Vivant |
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Santé, Médecine et Sciences du Vivant
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Des chercheurs de l’Institut de Génétique Moléculaire de Montpellier ont mis en évidence le rôle inattendu mais majeur des polynucléaires neutrophiles (PNN) dans l’efficacité thérapeutique de la réponse immune antivirale.
Les anticorps (Ac) sont des molécules produites par le système immunitaire pour se défendre contre les agents infectieux et les cellules cancéreuses. Certains d'entre eux, les anticorps monoclonaux (AcM), peuvent être produits en masse pour traiter diverses pathologies : cancers, pathologies inflammatoires, maladies infectieuses… Ils constituent la plus grande classe actuelle de médicaments biothérapeutiques.
Ces dernières années, ils ont été considérés avec de plus en plus d'intérêt pour traiter des infections virales chroniques graves comme celle par le VIH (Virus de l’immunodéficience humaine) mais aussi par d’autres virus contre lesquels les traitements actuels sont encore insuffisants.
La plupart des AcM anti-viraux ont été sélectionnés via leur effet direct sur la propagation virale sans considérer leur capacité potentielle à exercer des effets immunomodulateurs. En utilisant un modèle préclinique d’infection virale persistante chez la souris (l’infection par le rétrovirus FrCasE), les chercheurs ont montré qu'une immunothérapie courte par un AcM neutralisant, outre l’effet antiviral direct, exerce aussi un effet de type "vaccinal" (immunité antivirale protectrice à long-terme).
Si cette observation est applicable à l'homme, ce que suggèrent des expériences publiées récemment chez des patients infectés par VIH et traités par des AcM fortement neutralisants, ceci se traduirait par un bénéfice thérapeutique direct pour les patients mais aussi pour la société en réduisant les coûts des thérapies par AcM. Il est donc important d’identifier les mécanismes moléculaires et cellulaires impliqués dans l’induction de tels effets vaccinaux par les AcM.
Après avoir montré le rôle crucial des complexes "immuns" (formés entre le virus et l’AcM) dans l’activation de différentes cellules du système immunitaire aboutissant à l'induction d'une immunité antivirale protectrice, les chercheurs se sont particulièrement intéressés aux polynucléaires neutrophiles, qui représentent 50 à 70 % des leucocytes du sang circulant chez l’Homme.
Les PNN ont un rôle essentiel dans l’élimination de pathogènes et, outre leur pouvoir microbicide, sont apparus récemment comme des cellules clés dans l’orchestration des réponses immunes. Grâce à l’utilisation du modèle d’infection FrCasE, les scientifiques ont établi que les PNN ont un rôle central dans la protection antivirale de souris infectées traitées avec un AcM neutralisant alors que, de manière intéressante, ils n’ont pas de rôle dans la limitation de la propagation virale.
Cette limitation est assurée par d’autres cellules effectrices du système immunitaire (comme les cellules tueuses naturelles, “natural Killer”; NK). En revanche, les PNN ont un rôle crucial dans l’induction des effets vaccinaux car, lors de l’immunothérapie par AcM, ils acquièrent des propriétés immunomodulatrices et induisent une forte réponse humorale antivirale protectrice à très long-terme.
Ces travaux ouvrent de nouvelles voies pour améliorer les immunothérapies antivirales. Ils suggèrent que la préservation des fonctions et de la quantité de neutrophiles circulants pourrait être nécessaire pour obtenir l'immunité protectrice induite par les AcM antiviraux.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
CNRS
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Il y longtemps que les laboratoires cherchent, pour des raisons à la fois éthiques et économiques, à utiliser des vers pour remplacer les souris dans une vaste palette de tests pharmaceutiques ou toxicologiques. Mais la fastidieuse culture de ces minuscules nématodes rend cette alternative peu compatible avec une utilisation systématique à l’échelle industrielle.
Fort de ce constat, la spin-off Nagi Bioscience a mis au point une machine qui automatise l'élevage et l'alimentation de ces invertébrés. Le prototype a convaincu les entreprises pharmaceutiques du parc scientifique de l’EPFL qui l’ont testé ainsi que de nombreux spécialistes du domaine des start-up puisque la jeune entreprise fait notamment partie des cinq nominés au prix PERL (Prix Entreprendre Région Lausanne) dont le lauréat sera connu prochainement.
Afin de pouvoir être observés, les vers, qui ne mesurent guère plus d’un millimètre à l’âge adulte, sont placés sur une petite cartouche comportant 128 minuscules alvéoles. Chacun de ces compartiments, comportant un seul invertébré, est alimenté par des canaux microfluidiques qui laissent passer une concentration préprogrammée de nutriments ou de molécules à tester.
Un logiciel permet au chercheur de planifier son expérience. « Cette automatisation fait passer le temps nécessaire à l’élevage des vers de plusieurs heures par jour durant toute la durée de l’expérience à une trentaine de minutes le premier jour », souligne Laurent Mouchiroud, cofondateur de la start-up et chercheur en sciences de la vie.
Le nématode C. elegans est utilisé depuis plus de 60 ans pour de nombreux tests nécessitant des organismes complets, afin notamment de pouvoir observer les interactions entre les différents organes. Mais l’automatisation de la culture et de nombreux tests que permet le dispositif de Nagi Bioscience pourraient donner un nouvel élan à l’utilisation des vers. « Ce boîtier permet de passer au crible très rapidement un nombre plus important de molécules potentiellement utilisables pour un traitement, et ce directement dans un organisme entier », confirme Pénélope Andreux, scientifique principale senior chez Amazentis.
En plus de l’aspect éthique, Les chercheurs voient dans cette nouvelle méthode également un avantage financier puisque de toutes petites quantités de substance suffisent pour effectuer les tests sur un ver. « Or au stade de la recherche de nouvelles molécules, il n’y a souvent que quelques milligrammes de substance disponibles », souligne Robert Mader.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
EPFL
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Une vaste étude américaine dirigée par Amy Peacock montre que l’alcool et le tabac sont de loin la plus grande menace évitable pour la santé humaine. Cette étude a analysé les données, issues principalement de bases de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), décrivant le fardeau lié à la consommation d’alcool, de tabac et de drogues illicites.
Ce travail montre qu'en 2015, la consommation d'alcool et de tabac a coûté plus de 250 millions d'années de vie avec incapacité. Ainsi le fardeau lié à la consommation de substances psychotropes au sens large est majoritairement attribuable au tabagisme et à l’alcool : près d'un adulte sur 7 (15,2 %) fume et un adulte sur 5 déclare avoir consommé de l'alcool au moins une fois au cours du mois précédent.
Par rapport au reste du monde, l'Europe enregistre une consommation d'alcool par habitant toujours plus élevée (soit 11 litres environ) et un taux toujours plus élevé de forte consommation, soit de 40 à 50 % de gros buveurs selon la région d’Europe. Les mêmes régions européennes enregistrent également la prévalence la plus élevée du tabagisme (de 20 à 25 % selon la région d’Europe).
L'usage de drogues illicites est beaucoup moins courant : moins d'une personne sur 20 a consommé du cannabis au cours de l’année précédente, et des estimations beaucoup plus faibles ont été observées pour les amphétamines, les opioïdes et la cocaïne.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Addiction
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Fondée par Dov Moran, linventeur de la clé USB, la société GlucoMe a développé un système digital complet d'assistance aux diabétiques. Le patient relève lui-même son taux d'insuline grâce à un appareil connecté à une application mobile et à une plate-forme cloud. Des milliers de patients en Inde utilisent déjà ce dispositif, bientôt commercialisé en Europe.
Ces derniers mois, le principal prestataire de soins indien, Apollo Sugar, a intégré la solution GlucoMe dans son nouveau programme national de gestion du diabète. Une solution ergonomique, peu coûteuse qui a séduit le géant dAsie. Dans les pays émergents, la situation est dramatique, estime Angelica Khachaturova. La vice-présidente en charge du marketing pour GlucoMe pointe un manque d'infrastructures, des budgets de soins de santé insuffisants et des couvertures d'assurance maladie inadéquates. Toutefois, pour ces raisons, les marchés émergents sont beaucoup plus flexibles et s'adaptent plus rapidement aux nouvelles technologies.
Aujourd'hui, tout patient reçoit un kit où se trouve un appareil pour relever son taux d'insuline. Un appareil intelligent et connecté à une application mobile iOS ou Android qui relève les différentes données du patient (horaire du soin, taux d'insuline, fréquence). Toutes ces informations sont alors transmises à une clinique virtuelle. GlucoMe travaille aussi sur un stylo à insuline intelligent, qui sera connecté et pourra administrer le dosage exact d'insuline.
Cette plate-forme cloud est dotée d'algorithmes d'intelligence artificielle capables d'analyser mais aussi d'alerter les professionnels de la santé sur des patients nécessitant une intervention clinique immédiate. Au quotidien, il peut s'agir simplement d'ajuster les traitements ou d'envoyer des recommandations directes aux patients. Grâce à ce système, des économies d'échelle sont réalisées. Les soignants peuvent ainsi suivre jusqu'à dix fois plus de malades.
GlucoMe est le seul glucomètre à proposer une connectivité audio, testée et brevetée. Avec ce système fiable et peu onéreux, les appareils GlucoMe peuvent fonctionner avec n'importe quel modèle de smartphone sans dépendre de la disponibilité de l'Internet filaire, du Wi-Fi, du Bluetooth ou de tout autre protocole de communication. Cet outil permet de capturer automatiquement les données par le microphone et de les transférer au cloud pour être analysées.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
L'Usine Digitale
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Selon une étude canadienne, la molécule Elk-1 serait directement impliquée dans le développement des troubles dépressifs. Menée simultanément chez l'homme et la souris, la recherche de Bruno Giros, professeur du département de psychiatrie de McGill, et d'Eléni Tzavara, directeur de recherche à l'INSERM, a étudié les mécanismes biologiques et moléculaires qui se mettent en place au sein des neurones lors d’un traitement contre une dépression via des antidépresseurs classiques.
Les antidépresseurs traditionnels agissent sur deux neurotransmetteurs connus pour influencer l'humeur : la sérotonine et la norépinéphrine. Lorsque ces deux neurotransmetteurs entrent en contact avec des récepteurs situés à la surface des neurones, ils déclenchent toute une série de signaux à l'intérieur de la cellule.
Comme dans un relais, diverses molécules se transmettent les unes après les autres des instructions à livrer au noyau de la cellule, lui disant d'activer ou d'inactiver l'expression des gènes impliqués dans diverses fonctions biologiques. Ces deux neurotransmetteurs étant multifonctionnels, l’action des antidépresseurs sur leur activité habituelle s'accompagne logiquement d'un certain nombre d'effets indésirables.
Forts de ces mécanismes, les chercheurs ont isolé chez la souris une seule molécule, baptisée Elk-1, directement impliquée selon eux dans les troubles dépressifs. En utilisant par ailleurs la banque de cerveau Douglas-Bell Canada (BCDBC), l’équipe a constaté que la molécule Elk1 était sur-exprimée dans l’hippocampe (zone du cerveau impliquée dans les émotions, NDLR) de trente personnes en dépression qui s’étaient suicidées, alors que ça n’était pas le cas dans celui de vingt-deux cerveaux témoins.
"Ce qui est intéressant et plutôt nouveau, c'est que nous avons démontré l'avantage de cibler les modules de signalisation plutôt que l'ensemble du parcours", résume Bruno Giros. "Cette approche chirurgicale devrait nous permettre d'éviter les effets indésirables des antidépresseurs classiques".
Basé sur cette étude, un nouveau médicament, protégé par un brevet, a été développé par Melkin Pharmaceuticals, une société biotechnologique. "Le médicament que nous avons testé pourrait contribuer à réduire le taux d’échec des traitements contre la dépression", explique Bruno Giros. "Les antidépresseurs classiques prennent jusqu'à trois semaines pour avoir un effet, alors que cette nouvelle approche pourrait permettre d’agir plus rapidement".
Pour environ un tiers des patients souffrant d'un trouble dépressif majeur, le cheminement vers la guérison est long, les médecins devant au préalable trouver le médicament et la posologie appropriés pour les traiter, ce qui peut nécessiter plusieurs essais et/ou engendrer des erreurs. Environ 33 % des patients souffrant de dépression n’ont pas de traitements assez efficaces pour les guérir.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Nature
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Une équipe de scientifiques polonais dirigée par Jacek Jemielity, Joanna Kowalska et Edward Darzynkiewicz, travaille sur de nouvelles thérapies contre le cancer qui reposent sur la localisation des parties spécifiques de l'ADN qui en sont la cause.
Leur procédé permet de corriger le système d'information génétique sans risque d'altérer l'ADN du patient. Une technique jusqu'alors onéreuse, difficile mais également risquée. L'ADN compte environ vingt mille gènes qui fournissent les instructions pour la production des protéines, des enzymes et d'autres molécules. Cette information est transmise aux ribosomes de la cellule.
Ce sont des molécules spécifiques appelées ARNm (acide ribonucléique messager) qui transportent les consignes de l'ADN jusqu'à ces « usines à protéines ». Mais les ARNm étant des molécules très instables, elles sont souvent détruites par les enzymes et les protéines avant d'avoir transmis la moindre information aux ribosomes.
La thérapie proposée par l'équipe de chercheurs polonais repose sur la création d'une coiffe articielle de l'ARN messager. Pour stabiliser l'ARNm et lui permettre de jouer son rôle de messager, Jacek Jemielity et son équipe se sont concentrés sur les extrémités très fragiles de cette molécule, en les protégeant à l'aide de coiffes artificielles appelées coiffes 5'.
Pour cela, Ils ont enlevé un atome d'oxygène pour le remplacer par un atome de soufre, créant au passage cette fameuse coiffe synthétique. Un seul atome prélevé dans l'ARNm, qui en contient environ 80.000, ce qui a permis de le stabiliser. Il est ainsi devenu cinq fois plus efficace, tandis que sa durée de vie à l'intérieur de la cellule est trois fois plus longue. La clé pour développer des thérapies basées sur les ARN messagers.
Après avoir déposé son brevet en Europe en 2008, l'équipe forme un partenariat avec BioNTech, une entreprise spécialisée dans la thérapie génique, issue de l'Université de Mayence en Allemagne. Dès 2013, BioNTech commercialise la technologie basée sur l'ARNm stabilisé via des licences accordées à de grands acteurs de l'industrie pharmaceutique, comme le français Sanofi ou le californien Genentech. Depuis juillet 2017, BioNTech a lancé les premiers essais cliniques d'un vaccin anticancéreux personnalisé et basé sur l'ARNm.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Les Echos
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Des chercheurs allemands de l'Institut de recherche environnemental de Düsseldorf ont pu montrer par quel mécanisme moléculaire la caféine semble exercer, à partir de 4 tasses de café par jour en moyenne, des effets bénéfiques pour la santé.
La même équipe avait déjà montré que la caféine améliorait le fonctionnement des cellules endothéliales qui tapissent l'intérieur des vaisseaux sanguins, en agissant de manière puissante sur les mitochondries, qui sont les "centrales énergétiques" des cellules.
Cette fois, ces chercheurs se sont focalisés sur l'action de la protéine p27, une molécule présente dans le noyau des cellules et connue pour inhiber le cycle cellulaire. Des souris qui possèdent une mutation de p27 ont une mortalité plus élevée après un infarctus du myocarde, ce qui suggère un lien entre cette protéine de contrôle et la santé cardiaque.
Cette protéine P27, aussi appelée CDKN1B (cyclin-dependent kinase inhibitor 1B), peut aller dans le cytoplasme de la cellule. Mais cette nouvelle recherche montre que, dans les cellules cardiaques, la caféine favorise le déplacement de p27 vers les mitochondries, ce qui déclenche une cascade d'événements : le fonctionnement des mitochondries est stimulé et les cellules cardiovasculaires protégées de dommages.
De plus, la p27 mitochondriale stimule la conversion de fibroblastes cardiaques en cellules contenant des fibres contractiles. Ce processus de différenciation permet une réparation du muscle cardiaque après un infarctus. Ceci expliquerait que la caféine réduise la taille de la zone lésée après un infarctus chez des souris. De manière générale, la caféine est protectrice contre les dommages cardiaques chez des souris âgées, obèses et prédiabétiques.
Judith Haendeler, professeur à l'Université de Düsseldorf (Allemagne), l'une des auteurs de cette recherche, a expliqué dans un communiqué : « Ces résultats devraient conduire à de meilleures stratégies pour protéger le muscle cardiaque contre les dommages, y compris la prise en compte de la consommation de café ou de la caféine comme facteur diététique supplémentaire dans la population âgée ».
Ces travaux ouvrent aussi de nouvelles pistes thérapeutiques : l'amélioration du fonctionnement de la protéine p27 mitochondriale pourrait apporter des bénéfices aux patients souffrant de maladies cardiovasculaires.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Plos
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L’étude FIELD a montré des effets bénéfiques du fénofibrate sur l’acide urique et la goutte chez les patients diabétiques de type 2. Cette étude rassemble 9 795 malades, randomisés entre fénofibrate pour 4 895 d’entre eux et placebo pour les 4 900 autres. Le fénofibrate est un médicament de la classe des fibrates, indiqué dans le traitement de l'excès de cholestérol et des triglycérides chez les personnes ayant un risque de maladie cardiaque.
Chez ceux qui prenaient un placebo, 151 premiers cas de goutte (3 %) sont apparus au cours des 5 ans de suivi, contre 81 (2 %) chez ceux qui prenaient du fénofibrate. En tenant compte de tous les cas de goutte, le traitement par fénofibrate diminue de moitié le risque de crise de goutte par rapport au placebo.
En effet le fénofibrate abaisse de 20 % les concentations d’acide urique et réduit presque de moitié les premières crises de goutte durant les 5 ans de suivi de l’étude. Par conséquent, ce médicament pourrait être un complément utile dans la prévention de la goutte chez les diabétiques.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
The Lancet
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A l’occasion de la publication de la nouvelle classification internationale des maladies (CIM-11), l’OMS a officiellement reconnu, signe des temps, l’existence d’un ” trouble du jeu vidéo”.
L’Inserm avait déjà mentionné ce type d’addiction chez les adolescents lors d’une expertise collective de 2014 intitulée “conduites addictives chez les adolescents”. Dans le contexte de l’élaboration du Plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives de 2013-2017, la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt) avait sollicité l’Inserm pour établir un bilan des connaissances scientifiques sur les vulnérabilités des adolescents (âgés de 10 à 18 ans) à l’usage de substances psychoactives dont la consommation est notable chez les jeunes mais aussi aux pratiques identifiées comme pouvant devenir problématiques, notamment les jeux vidéo.
En 2011, parmi les 80 % des 17 ans déclarant avoir utilisé Internet durant les sept derniers jours, environ 1/4 l’utilise entre 2 et 5 heures par jour ; moins d’1/5 entre 5 et 10 heures et 1/10 plus de 10 heures par jour. Selon les outils de mesure utilisés et les pays, la prévalence d’utilisation problématique d’Internet par les adolescents varierait de 2 à 12 %. En France, en 2011, des premières estimations révèlent que 3 à 5 % des adolescents de 17 ans seraient concernés. Par ailleurs, 5 % des adolescents de 17 ans joueraient aux jeux vidéo entre 5 et 10 heures par jour. Si les garçons totalisent des durées moyennes de pratique des jeux plus élevées que les filles, le temps passé devant l’écran est identique, les filles utilisant davantage les réseaux sociaux.
Alors que les jeux vidéo peuvent présenter des aspects positifs, notamment sur le développement des fonctions cognitives et spatiales, ils peuvent entraîner une perte de contrôle et un comportement problématique. Parmi les différents types de jeux, les MMORPG (Massive Multiplayer Online Role Playing Games) auxquels les garçons jouent le plus souvent, sont décrits comme potentiellement très addictogènes.
Parmi les joueurs (tous types de jeux vidéo) de 17 ans, 26 % disent avoir rencontré au cours de l’année écoulée, à cause de leur pratique de jeu, des problèmes à l’école ou au travail et environ 4 % des problèmes d’argent. Au-delà du temps passé qui s’avère parfois très long, des problèmes d’ordres psychique et somatique peuvent survenir en cas d’usage excessif : troubles du sommeil, irritabilité, tristesse, anxiété, isolement, baisse des performances scolaires, difficultés rencontrées avec les parents… Une pratique problématique des jeux vidéo peut favoriser l’usage de substances (tabac, cannabis, alcool, boissons énergisantes…) et augmenter le risque de sédentarité et de surpoids.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Inserm
OMS
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Recherche |
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Recherche & Innovation, Technologies, Transports
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UD Trucks, filiale d'AB Volvo depuis 2007, a dévoilé sa feuille de route pour une logistique intelligente. Celle-ci passe par la commercialisation de camions autonomes et électriques en 2030. Entre 2014 et 2030, la livraison de colis devrait augmenter de 50 %, constate l'entreprise de transport. Pour faire face à cette demande croissante et au développement du commerce en ligne, l'industrie de la logistique doit se réinventer. Et cela passe par le déploiement de camions de livraison autonomes et électriques.
UD Trucks rejoint Daimler, Uber, TuSimple ou encore Starsky Robotics, qui sont aussi sur les rangs pour déployer en premier un camion autonome. Quelle société va réussir à commercialiser en premier un camion pleinement autonome ? La filiale de Volvo explique vouloir mener des démonstrations avec un prototype dès cette année dans le but de faire des tests en conditions réelles et des essais avec des clients avant le salon de l'automobile de Tokyo de 2019. UD Trucks ajoute vouloir avoir des véhicules opérant quotidiennement en 2020 afin de commercialiser des camions complètement électriques et autonomes en 2030.
Pour l'instant, le constructeur précise être concentré sur le déploiement d'une solution de camion autonome circulant à vitesse réduite dans des zones prédéfinies comme des sites industriels ou des ports. Mais UD Trucks explore aussi des solutions comme les convois de camions avec des fonctions de conduites autonomes avancées (ou platooning) qui seront déployés dans un avenir proche et des véhicules plus automatisés sur la route à plus long terme. En parallèle, la filiale d'AB Volvo ajoute avoir environ 45 000 camions connectés circulant au Japon. Le groupe récupère des données et les analyse afin de comprendre les comportements des conducteurs, ce qui l'aide dans le développement d'un véhicule autonome sûr.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
L'Usine Digitale
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