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NUMERO 808 |
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Edition du 24 Juillet 2015
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Edito
C’est maintenant une évidence prouvée scientifiquement : bien manger pour bien vieillir
Au cours du dernier demi-siècle, l’espérance de vie à la naissance est passée en France de 71 à 83 ans et d’ici 2040, le nombre de personnes de plus de 75 ans devrait passer de 9 à 15 millions en France. Quant au nombre de centenaires, il double en moyenne tous les 10 ans : il y avait en 1960 un peu moins de 1000 centenaires en France, en 2014, ils étaient plus de 15 000 et ils pourraient dépasser les 200 000 en 2060, selon les projections de l’Insee…
Mais une vaste étude publiée par l’INED en avril 2012 nous apprend que, si l’espérance de vie totale à la naissance continue de progresser au même rythme (environ trois mois par an, voir INED), il n’en va pas de même pour ce que les spécialistes appellent « L’espérance de vie sans incapacité », qui correspond au temps de vie de réelle autonomie. Selon ces travaux, cette EVSI aurait diminué entre 2008 et 2012 : elle serait passée pour les hommes de 80,6 % à 79,1 % de leur espérance de vie totale et pour les femmes, de 76,1 à 74,4 % de leur existence. En valeur absolue, cette espérance de vie sans incapacité serait de 61,9 ans, pour les hommes, en 2010, et de 63,5 ans pour les femmes.
Les scientifiques restent prudents sur la nature de ce phénomène car ils ne disposent pas encore du recul suffisant qui leur permettrait de savoir si cette évolution est plutôt « accidentelle » ou si elle relève d’une tendance lourde, qui s’inscrit dans la durée. Mais tout le monde s’accorde sur le fait que, si ce différentiel entre l’espérance de vie totale et l’espérance de vie en bonne santé devait continuer durablement à se creuser, cela poserait à notre Pays un redoutable défi économique, social et médical, lié notamment à la prise en charge d’un nombre beaucoup plus important que prévu de personnes âgées dépendantes ou en perte d’autonomie.
Partout dans le monde, les laboratoires travaillent pour essayer de mieux comprendre les multiples mécanismes complexes à l’œuvre dans le processus du vieillissement et depuis une dizaine d’années, les découvertes fondamentales s’accumulent dans ce domaine, notamment grâce aux avancées en génétique, en génomique et en biologie moléculaire mais aussi grâce à l’arrivée en force de la bioinformatique et des « big data » qui permettent d’exploiter des masses considérables de données. Il est plus que probable que les prochaines années verront arriver les premiers traitements cellulaires, génétique ou biochimiques capables de retarder efficacement le vieillissement et son cortège de pathologies associées. Mais de récentes recherches nous montrent avec beaucoup de force, qu’en attendant ces percées scientifiques, l’alimentation pourrait bien constituer un facteur tout à fait décisif pour mieux vieillir et rester en bonne santé le plus longtemps possible.
Une vaste étude, publiée fin 2014, a montré, en analysant les habitudes alimentaires de 4676 infirmières pendant une période de 20 ans, que les femmes qui adhéraient le plus fidèlement au régime méditerranéen (légumes, poissons, huile d’olive, huile de soja, yaourt, fruits) avaient des télomères significativement plus longs que celles qui s’alimentaient à la mode occidentale (forte consommation de viandes rouges, de sucre, de graisses d'origine animale et de farines raffinés). Il est donc probable que l’augmentation notable de l’espérance de vie observée chez les personnes qui adhèrent au régime méditerranéen soit liée, au moins en partie, à un ralentissement du vieillissement prématuré des cellules.
Les télomères sont de petits « capuchons » situés à l’extrémité des chromosomes et qui servent à protéger l’intégrité de notre matériel génétique. La perte de ces télomères reflète biensouvent le vieillissement prématuré de la cellule et est associée à une hausse du risque de maladies chroniques et de mort prématurée.
Ces récents travaux confirment donc pleinement une étude américaine réalisée en 2013 dont les résultats avaient fait grand bruit dans la communauté scientifique (Voir The Lancet).
Cette étude pilotée par les Instituts nationaux américains de la santé et menée par le Professeur Dean Ornish, avait montré, chez des patients atteints d’un cancer de la prostate, que le simple fait de changer de mode de vie et de modifier ses habitudes alimentaires permettait un allongement sensibles des télomères (10 % en moyenne), alors que dans le groupe-témoin (qui n’avait pas changé son mode de vie), les télomères avaient au contraire raccourci de 3 %... Cette découverte est fondamentale quand on sait que le raccourcissement de ces télomères est fortement associé au vieillissement et aux pathologies qui en découlent : diabète, maladies cardiaques, maladies inflammatoires, cancer notamment.
Ces observations confirment à quel point de simples modifications de nos habitudes alimentaires peuvent avoir une influence considérable sur l’espérance de vie en bonne santé. En outre, un régime sain à base de fruits, légumes et poissons qui limite la consommation de viande rouge et d'alcool, semble non seulement très bénéfique pour prévenir les maladies cardiovasculaires et de nombreux cancers mais il préserverait également notre cerveau de certaines démences, type maladie d’Alzheimer et plus globalement du déclin cognitif selon une étude publiée en mai dernier dans la revue Neurology (Voir Neurology). Dans ce travail, des chercheurs de l'Université de McMaster à Ontario (Canada) ont suivi pendant 56 mois 27.860 hommes et femmes issus de 40 pays différents et âgés de plus de 55 ans. Au sein de cette vaste cohorte, tous présentaient un risque élevé de maladies cardio-vasculaires (hypertension artérielle entre autres). Ils étaient donc plus à risque de développer un déclin cognitif ultérieurement, précisent les chercheurs.
Leurs habitudes nutritionnelles ont été étudiées de près (fréquence de consommation de viande rouge, poisson, fruit et légume, protéine végétale, friture, alcool) et indexées sur une échelle permettant de mesurer leur régime alimentaire. Les volontaires ont également dû passer, au début de l'étude, 2 ans, puis 5 ans plus tard, plusieurs tests évaluant leurs capacités intellectuelles et leur mémoire.
Les conclusions révèlent que les participants mangeant le plus sainement avaient un risque réduit de 24 % de développer des troubles cognitifs ou de la mémoire. Après pondération des différents facteurs de risque impliqués (activité physique, hypertension artérielle, antécédents de cancers), ces résultats sont restés identiques "Adopter une bonne hygiène alimentaire débute probablement précocement dans la vie et une alimentation saine peut aussi aller de pair avec l'adoption d'autres comportements sains", souligne Andrew Smyth, co-auteur de cette étude. Cette édition spéciale de la revue Cell Stem Cell consacrée à la biologie du vieillissement souligne également que la nutrition et la restriction calorique peuvent avoir une influence majeure sur la longévité (Voir Cell Stem Cell).
Plusieurs études ont déjà montré, en particulier chez la souris, qu’un apport calorique réduit, favorise des télomères longs, réduit l'incidence du cancer, et, globalement est « synonyme » de meilleure santé. Ainsi, une étude du Centre national espagnol de recherche sur le cancer constate, avec une réduction de 40 % de l’apport calorique, une baisse du taux de raccourcissement des télomères et des taux d'anomalies chromosomiques et donc un effet protecteur sur le matériel génétique.
Il y a quelques semaines, une autre étude, dirigée par Valter Longo de l'Université de Californie du Sud, a montré par ailleurs que l’observance de cinq jours de demi-jeûne par mois aurait plusieurs effets bénéfiques et régénérateurs pour le système immunitaire. Les conséquences seraient ainsi multiples, puisque baisser sa consommation de calories ralentirait le vieillissement et réduirait le risque de cancers et de maladies cardio-vasculaires. Le régime conçu par l’équipe, nommé « Fasting Mimicking Diet » ou FMD est faible en protéines, faible en glucides et riches en graisses saines (Voir Cell Metabolism).
Lorsque les chercheurs nourrissent des souris avec ce régime FMD à partir d’un âge moyen et à raison de 4 jours 2 fois par mois, le nombre de cellules souches augmente considérablement tout comme la régénération de nouvelles cellules osseuses, musculaires, hépatiques, nerveuses et immunitaires. Les animaux s’en trouvent en meilleure santé et ont une durée de vie prolongée, avec une incidence réduite de maladies inflammatoires et de cancers. Elles montrent également des améliorations de l'apprentissage et de la mémoire, une réduction de la perte osseuse, un maintien de la masse musculaire.
En matière de cancer, une maladie intimement liée au vieillissement cellulaire, dont il faut rappeler que deux sur trois surviennent après 65 ans, les effets de l’alimentation, longtemps considérés comme marginaux par rapport à la génétique, ne cessent également d’être réévalués et l’on considère à présent que probablement la moitié des cancers pourraient être évités ou retardés sensiblement en adoptant des habitudes alimentaires saines.
A cet égard, une récente étude américaine, publiée dans le réputé Journal de l’association Médicale Américaine (JAMA) en mars dernier est édifiante (Voir JAMA). Réalisée entre 2002 et 2007 sur une population de 77 659 personnes, membres de l’Eglise des Adventistes du 7eme jour, cette étude conduite par Michal J. Orlich, montre que les personnes ayant adopté un mode d’alimentation végétarien voient leur risque de cancer colorectal diminuer de 22 % et cette diminution grimpe à 44 % pour les sujets qui complètent leur régime végétarien par une consommation de poissons et crustacés (régime pesco-végétarien).
En juin dernier, une autre équipe de la Harvard Public School of Health (États-Unis) a découvert que, chez les malades atteints d’un cancer de la prostate non métastatique, un régime alimentaire dit « occidental » et riche en protéines animales, graisses et produits laitiers, le risque de décès, toutes causes réunies, augmenterait de 67 %. Au contraire, chez les malades ayant adopté un régime pauvre en protéines animales et riche en fruits et légumes, le risque de décès diminuerait de 36 %...
Une autre étude américaine très intéressante, publiée en mars 2015, mérite d’être évoquée. Baptisée MIND (Mediterranéen-Dash Intervention of Neurodegenerative Delay), cette étude a montré les effets très bénéfiques pour le cerveau d’un régime alimentaire combiné, mixant le régime méditerranéen et le régime DASH, recommandé pour les personnes souffrant d’hypertension artérielle. Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs du Rush University Medical Center ont questionné, pendant quatre ans, un groupe de 923 personnes âgées de 58 à 98 ans afin de déterminer si leur alimentation était plus ou moins proche d’un régime méditerranéen, d’un régime DASH ou d’un régime MIND.
Résultat : les participants qui adoptaient un régime mixte, mélangeant les régimes méditerranéen et DASH, voyaient leurs risques de développer un Alzheimer réduit de manière presque aussi importante - plus de 50 % - que ceux qui observaient uniquement le régime méditerranéen. Autre constatation remarquable révélée par ces recherches : ce régime mixte « MIND » conserve un effet protecteur important même s’il n’est pas suivi à la lettre. Ainsi, le risque est tout de même réduit de 35 % chez les personnes qui n’ont pas suivi la diète de manière stricte. Enfin, Martha Morris, qui a conduit ces travaux, précise que plus une personne suit le régime longtemps, moins elle risque de développer la maladie d’Alzheimer.
Cette étude est à rapprocher d’un autre travail présenté en avril dernier par des chercheurs de l’Université d’Oxford, à l’occasion d’une importante conférence internationale sur la maladie d’Alzheimer qui s’est tenue à Perth, en Australie (Voir Digital Journal).
Ces recherches ont montré que le simple fait de conserver un haut niveau de concentration dans le sang de différentes vitamines B (B6, B9 et B12) et d'oméga-3 peut retarder l’apparition d’un Alzheimer ou ralentir sensiblement la progression de cette maladie, lorsque celle-ci est malheureusement déjà diagnostiquée.
Pour parvenir à ces conclusions très encourageantes, l'équipe d’Oxford a étudié pendant deux ans une cohorte de 168 patients, présentant des signes précoces de cette maladie. Utilisant un protocole de recherche en double aveugle contre placebo, cette étude a montré que, chez les patients soumis à une supplémentation en vitamines B et oméga 3, la détérioration cérébrale et le déclin cognitif provoqués par la maladie d’Alzheimer étaient significativement diminués, ce qui n’était pas le cas dans l’autre groupe, soumis au placebo. « Compte tenu de l’absence de traitements médicamenteux véritablement efficaces contre cette pathologie redoutable, cette découverte offre un espoir sérieux de pouvoir mettre en place à peu de frais une prévention alimentaire efficace contre cette maladie qui touche au moins 35 millions de personnes dans le monde et en touchera le double en 2030 », souligne David Smith.
Il est intéressant de croiser ces différentes études scientifiques et les observations empiriques, recueillies pendant des décennies sur le terrain par Dan Buettner, explorateur au National Geographic. Celui-ci a pris le temps de rencontrer plusieurs centaines de centenaires vivant dans différentes régions du monde et il a en a tiré certains conclusions à méditer.
Dan Buettner souligne, en premier lieu, que les centenaires, en dépit de leurs différences de modes de vie et de culture, partagent plusieurs points communs : ils mangent modérément, essentiellement des aliments peu ou pas transformés et consomment principalement des fruits, des légumes, des céréales complètes et des protéines d’origine végétale. La viande, sans être exclue, est toujours consommée avec modération (en moyenne 5 portions par mois de moins de 100 grammes). Dans certaines régions, le vin rouge est également souvent associé à cette longévité exceptionnelle, mais toujours consommé en quantité très modérée.
Dan Buettner évoque également une communauté d’adventistes à la longévité exceptionnelle qui vit en Californie. Les membres de cette Eglise suivent un régime alimentaire frugal, à base de fruits, légumes et céréales. Les protéines sont consommées avec modération, sous forme de viande et de poisson. Enfin, ces adventistes ne boivent que de l’eau et évitent soigneusement tous les sodas qui font des ravages sur la santé des Américains.
En Amérique centrale, au Costa Rica, Dan Buettner a également identifié des communautés paysannes ayant une longévité exceptionnelle, en dépit d’un faible niveau de vie. Ces paysans consomment essentiellement des haricots, du maïs et de la courge et sont friands de bananes et de papayes.
Sur l’île d’Okinawa, au Japon, les nombreux et sémillants centenaires mangent de manière très sobre et consomment surtout du tofu, du poisson et du riz complet, accompagné de thé vert et de diverses infusions aux plantes médicinales.
On sait, grâce aux remarquables avancés d’une jeune discipline, l’épigénétique, que, si notre génome est stable, il n’est pas figé pour autant, ni imperméable aux nombreux effets de l’environnement. De récents travaux ont en effet montré que, contre toute attente, les modes d’expression de nos gènes pouvaient être profondément modifiés par un mécanisme subtil et remarquable, appelé méthylation. Dans ce processus, un groupe méthyle (CH3) s’attache à l’ADN, ce qui va moduler et modifier la façon dont cette ADN va interagir avec les protéines. Mais pour que ces groupes-méthyles puissent agir sur l’expression de nos gènes, il est nécessaire d’apporter à notre organisme certains substances, vitamines et nutriments (certaines vitamines, le zinc, le resvératrol, la quercitrine ou encore la méthionine) qui vont permettre l’enclenchement de ce processus,
Une étude a par exemple montré que la supplémentation en vitamine D chez certains sujets carencés, pouvait modifier par méthylation l'expression de 291 gènes et bloquer ainsi l’activation de certains gènes fortement impliqués dans des maladies graves, comme le cancer ou le diabète.
Malheureusement, l’alimentation des seniors et des personnes très âgées reste encore trop souvent considérée comme une simple variable d’ajustement dans notre Pays, un facteur qui ne jouerait que de manière marginale par rapport aux médicaments et traitements médicaux, alors qu’en réalité les comportements alimentaires des personnes âgés vont jouer un rôle absolument majeur dans la qualité de leur vieillissement, la prévention des pathologies et le maintien de l’autonomie.
A cet égard, il est également frappant de constater que la bonne connaissance des règles de diététique et de nutrition, s’appuyant sur les dernières avancées scientifiques et non sur des croyances irrationnelles ou des discours de nature idéologique, ne fait pas partie de la culture générale dans notre Pays et ne fait pas l’objet à l’école d’un enseignement digne de ce nom, dès l’enfance, ce qui permettrait pourtant à chacun d’entre nous de faire des choix éclairés en matière de modes de vie et d’alimentation…
Nous devons prendre conscience que, quels que soient les progrès impressionnants de la science et de la médecine pour comprendre le vieillissement et en retarder les effets et les conséquences pathologiques, nous sommes les premiers responsables de notre santé et nous pouvons, par nos choix de vie, notamment en matière alimentaire, vivre non seulement plus longtemps mais faire en sorte que ces années de vie gagnées puissent être vécues en bonne santé et en pleine autonomie, afin que la vieillesse ne soit plus assimilée à une maladie ou un déclin inévitable mais vécue comme une période d’épanouissement individuel et d’enrichissement collectif.
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Communiqué à nos lecteurs :
Chers lecteurs,
Comme chaque année, RTFlash suspend sa parution le 31 juillet et se met au vert pendant ce mois d'août. Nous vous souhaitons d'excellentes vacances, pleines de passionnantes lectures scientifiques.
Notre prochaine lettre de rentrée vous sera envoyée le vendredi 4 septembre.
Merci encore pour votre fidélité
Bien cordialement
René Trégouët
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Nanotechnologies et Robotique
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Un système de téléprésence, développé à l’Ecole Polytechique Fédérale de Lausanne (EPFL), a permis à 19 personnes dont 9 tétraplégiques de commander à distance par la pensée un robot situé dans un laboratoire de l’Ecole. Au sein de la Chaire Fondation Defitech en interface de cerveau-machine (CNBI), dirigée par José del R. Millán, une équipe de chercheurs a travaillé sur une approche cerveau-machine révolutionnaire pour restaurer le sentiment d’indépendance chez les personnes handicapées.
Ce projet consiste à permettre aux patients paralysés de télécommander par la pensée et depuis chez soi un robot situé à distance. La recherche a été conduite sur plusieurs sujets de différents pays, et montre d’excellents résultats tant sur le plan technique que sur le plan humain.
Au total, neuf personnes handicapées et dix personnes valides originaires d’Italie, d’Allemagne et de Suisse se sont prêtées au jeu du pilotage du robot par la pensée. Durant plusieurs semaines, chacun des sujets a revêtu un bonnet pourvu d’électrodes, capable d’analyser les signaux émis par leur cerveau. La volonté de mouvement était ensuite transmise depuis leur pays de résidence au robot via Internet, en temps réel.
Grâce à sa caméra, son écran et ses roues, le robot, installé dans un des laboratoires de l’EPFL, pouvait à la fois filmer ses déplacements et afficher le visage du pilote à distance, via Skype. La personne aux commandes pouvait ainsi interagir avec les personnes qu’elle croisait, comme si c’était elle qui se déplaçait à la place du robot. « Chacun des 9 sujets handicapés est parvenu à télécommander le robot avec aisance après moins de dix jours d’entraînement », raconte le professeur Millán.
L’interface cerveau-machine développée par les chercheurs va même plus loin. Afin de ne pas trop fatiguer le pilote, le robot est capable d’éviter par lui-même les obstacles qu’il rencontre sur son chemin. Si le sujet ne donne plus d’indications, il poursuit dans la direction indiquée, jusqu’à ce qu’il reçoive l’ordre de s’arrêter. Le contrôle du robot est donc partagé entre l’humain et l’ordinateur, permettant au pilote de se reposer pendant la navigation. Ces travaux ont également montré qu’il n’y avait pas de différence de pilotage entre les sujets valides et handicapés.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
EPFL
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Pour la première fois, les scientifiques australiens ont développé une cellule électronique qui imite le travail d'un cerveau humain lors du stockage de la mémoire à long terme. Cette découverte est une étape vers la création d'un cerveau bionique.
Des chercheurs de l'Institut royal de technologie de Melbourne (RMIT) ont créé la première cellule de mémoire électronique au monde, capable de traiter tous les états de la mémoire, imitant ainsi la capacité du cerveau à traiter et stocker simultanément plusieurs types d’informations.
Le dispositif, 10 000 fois plus petit qu'un cheveu humain, constitue "Une grande avancée vers la création d'un système fonctionnant comme un cerveau muni de mémoire, traitant et stockant des informations de manière analogue et capable de récupérer rapidement cette information stockée", souligne le chef de projet, le Docteur Sharath Sriram.
Le principal auteur de l'étude, le Docteur Hussein Nili, déclare, pour sa part, que ce dispositif constitue une étape majeure pour recréer le cerveau humain. Il précise que les dispositifs actuels ne sont capables de stocker les données qu'uniquement en séquence binaire. En revanche, cette nouvelle nano-cellule peut stocker des informations sous différentes formes, grâce à son analogie avec les cellules biologiques. "Car au-delà de la capacité de ces nouveaux appareils à stocker beaucoup plus d'informations que des mémoires numériques classiques (qui stockent seulement 0 et de 1), c’est bien leur capacité à se rappeler et à retenir des informations précédentes qui fait la différence", précise-t-il.
La création d'un cerveau bionique pourrait avoir de nombreuses applications scientifiques et médicales. Elle pourrait par exemple permettre aux scientifiques de développer de nouveaux traitements contre différentes maladies neurologiques. Cette nouvelle cellule électronique pourrait également aider à créer une intelligence artificielle.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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Matière et Energie
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Le professeur Seokheun Choi, chercheur à l'Université Binghamton de l'Etat de New-York, est parvenu à appliquer la technique japonaise de l'origami à la conception d'une batterie microbienne en papier bon marché.
Les batteries délivrent de l'énergie à partir de la respiration microbienne dans le but d'alimenter un biocapteur. Fabriqué avec du papier, ce biocapteur n'a besoin que d'une seule goutte de liquide contenant des bactéries pour fonctionner. "L'eau sale possède énormément de matières organiques" a ajouté le Professeur Choi. "Tout type de matériau organique peut être une source pour le métabolisme bactérien."
La méthode devrait être particulièrement utile pour tous ceux qui travaillent dans des régions éloignées avec des ressources limitées. En effet, parce que le papier reste peu coûteux et facilement disponible, de nombreux experts travaillant sur la prévention et le contrôle des maladies se sont emparés de ce matériau clé dans le développement d'outils de diagnostic pour les pays en voie de développement.
"Le papier n'est pas cher et il est biodégradable," a ajouté le Professeur Choi. "Et nous n'avons pas besoin de pompes ou de seringues externes parce que le papier est en mesure d'aspirer une solution utilisant la force capillaire."
Les biocapteurs à base de papier ont montré des résultats prometteurs dans ce domaine. La technologie existante est couplée avec des appareils portatifs afin de réaliser les analyses. Le Professeur Choi précise qu'il envisage maintenant de créer un système auto-alimenté dans lequel une batterie toujours à base de papier générerait suffisamment d'énergie - quelques microwatts - pour faire fonctionner un biocapteur.
La batterie qui se replie en un carré de la taille d'une boîte d'allumettes exploite une cathode peu coûteuse réalisée avec du nickel pulvérisé sur un des côtés. L'anode, quant à elle, est sérigraphiée avec de la peinture carbonée, créant une zone hydrophile, avec de la cire comme limite.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Science Direct
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La lithographie par impression, qui fait l’objet de recherches depuis 20 ans dans le monde, entre dans sa dernière phase de développement. Avec le programme Inspire (Inprint Nanopatterning Solution Platform for IndustRial assEmet), le CEA-Leti travaille sur le sujet depuis 2003.
"Avec Inspire, nous voulons achever le travail d’industrialisation, aider les industriels à passer au stade de fabrication, et accélérer le transfert de cette technologie vers l’industrie", commente Stephan Landis, responsable du groupe de recherche sur la lithographie par nanoimpression au CEA-Leti, à Grenoble. Le projet associe notamment l’équipementier autrichien de production des semi-conducteurs EV Group.
Les travaux menés jusqu’ici ont confirmé le potentiel de cette technologie à obtenir des motifs aussi petits qu’avec les procédés traditionnels de lithographie optiques et électroniques. "En 2012, nous avons démontré la possibilité d’imprimer des circuits avec des motifs 3D en escalier de 10 nanomètres sur des plaquettes de silicium de 200 mm de diamètre et de 100 nanomètres sur des plaquettes de 300 mm", résume Stephan Landis.
Au travers d’une ligne pilote, le projet Inspire se penche sur l’intégration de la lithographie par nano-impression dans un flot de fabrication automatisé. L’objectif est d’en vérifier les performances réelles en régime réel de production, notamment en matière d’alignement et de maîtrise des défauts, et d’en évaluer le coût total de possession.
Dans un premier temps, le CEA-Leti a choisi de commencer par les composants relevant du "More than Moore", c’est-à-dire des circuits à faible densité d’intégration comme les LED, les capteurs, les Mems, les puces ADN, les cellules solaires ou les composants photoniques. Ils progresseront ensuite vers des composants de plus en plus complexes, relevant de la loi de Moore, comme les mémoires Flash, les mémoires Dram ou les microprocesseurs. "Dans 5 ans, cette technologie a des chances de devenir un standard dans la fabrication de la première famille de puces", prévoit Stephan Landis.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
L'Usine Digitale
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Vivant |
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Santé, Médecine et Sciences du Vivant
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Selon une étude française publiée le 20 juillet, une jeune fille de 18 ans infectée par le virus du sida (VIH) pendant la grossesse de sa mère est en rémission. La patiente avait été sous traitement antirétroviral jusqu'à l'âge de 6 ans.
Ce premier cas mondial montre « qu'une rémission prolongée après un traitement précoce peut être obtenue chez un enfant infecté par le VIH depuis la naissance », selon ces travaux présentés par le Docteur Asier Sáez-Cirión de l'Institut Pasteur, à la 8e conférence sur le VIH qui vient de se tenir à Vancouver.
Cette observation a été réalisée sur une enfant née en 1996 « infectée en fin de grossesse ou à l'accouchement alors que sa mère avait une charge virale (quantité de virus présents dans le sang) non contrôlée ». L'enfant a été immédiatement traitée par l'antirétroviral zidovudine pendant six semaines et diagnostiquée porteuse du VIH « un mois après sa naissance », selon les travaux menés par l'Institut Pasteur, l'Inserm et l'Assistance publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP).
"Deux mois plus tard, et suite à l'arrêt programmé du traitement prophylactique, elle présentait une charge virale très élevée, conduisant à la mise en route d'un traitement associant quatre antirétroviraux pendant les six premières années de sa vie", a mentionné le Docteur Sáez-Cirión. L'enfant a ensuite été perdue de vue par le corps médical et sa famille a décidé d'interrompre la prise des antirétroviraux.
Revue un an plus tard par l'équipe médicale, la petite fille avait une charge virale indétectable (moins de 50 copies d'ARN-VIH par ml de sang) et il a été alors décidé de ne pas reprendre le traitement. Maintenant âgée d'un peu plus de 18 ans, cette jeune femme présente toujours une charge virale indétectable, sans avoir jamais repris d'antirétroviraux.
« Son nombre de lymphocytes (cellules responsables de la mémoire immunitaire contre les maladies, NDLR) CD4 est resté stable tout au long de ces années », ont relevé les scientifiques et la jeune femme « ne présente aucun des facteurs génétiques connus pour être associés à un contrôle naturel de l'infection », a relevé le Docteur Asier Sáez-Cirión en assurant que « c'est le fait d'avoir reçu très tôt après sa contamination une combinaison d'antirétroviraux qui lui permet d'être en rémission virologique depuis aussi longtemps ».
Les scientifiques soulignent toutefois que cette rémission ne doit toutefois pas être assimilée à une guérison et que cette jeune femme reste infectée par le VIH, sans qu'il soit possible de prédire l'évolution de son état de santé. Toutefois, ce cas permet de plaider en faveur d'une mise sous traitement antirétroviral de tous les enfants nés de mères séropositives le plus tôt possible après la naissance.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
The Washington Post
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Des scientifiques du Centre National de Recherches Oncologiques (CNIO) (Espagne) ont découvert une nouvelle stratégie pour combattre le cancer. Ces recherches montrent en effet, pour la première fois, que les télomères, séquences d'ADN sans significations protégeant les extrémités des chromosomes d'une perte d'information lors de la réplication des cellules, peuvent constituer une cible efficace pour bloquer certains cancers.
On sait que les télomères jouent un rôle central dans la réplication cellulaire. Chaque fois qu'une cellule se divise, son matériel génétique contenu dans les chromosomes, l'ADN, doit se dupliquer. Cependant, la manière dont fonctionne le mécanisme de réplication rend impossible la copie de l'extrémité de chaque chromosome, ayant pour conséquence un raccourcissement des télomères à chaque division. Les télomères trop courts sont toxiques pour la cellule, qui arrête alors de se répliquer et est éliminée par le système de nettoyage cellulaire.
Ce phénomène est connu depuis des décennies mais il n'existe pas pour les cellules tumorales. Les cellules cancéreuses prolifèrent sans contrôle et se divisent sans que les télomères ne se raccourcissent (à cause de l'enzyme télomèrase, qui reste active dans les cellules malignes, alors qu'elle est normalement inactive dans la majorité des cellules saines). La réparation constante des télomères via la télomèrase est précisément un des mécanismes permettant aux cellules tumorales de se diviser sans fin.
Jusqu'à présent, les différentes stratégies expérimentées pour essayer de combattre le cancer visaient à inhiber la télomèrase des cellules tumorales. Mais les résultats ont été décevants : les télomères se raccourcissent à nouveau mais n'entraînent la mort des cellules tumorales qu'une fois le télomère totalement érodé, ce qui ne permet pas de freiner le développement de la maladie.
Les chercheurs du CNIO, dirigés par Maria Blasco, ont réussi à montrer que le blocage d'un gène, le TRF1, qui assure la survie des télomères et donc l'immortalité des cellules cancéreuses possédant ce gène, permet des améliorations drastiques sur des rats atteints du cancer du poumon.
Les télomères sont formés d'une séquence d'ADN se répétant des centaines de fois, se réduisant à chaque division cellulaire, sur laquelle viennent se greffer six protéines appelées shelterines (de l'anglais shelter ou protection), formant une sorte de capuchon protecteur. La stratégie de l'équipe du CNIO a été de bloquer une des shelterines, la TRF1, de sorte que se détruise le bouclier protecteur.
Ces travaux ont également permis de vérifier que ce blocage de la TRF1 génère uniquement des toxicités mineures tolérées par les souris, et permet "d'empêcher le développement de carcinomes de poumon déjà à un stade avancé", selon les auteurs.
TRF1 est la première thérapie ayant le potentiel d'inhiber ces tumeurs à l'expansion très agressive, notamment parce qu'elle permet d'attaquer également les cellules mères du cancer, responsables de la capacité de résistance et de réparation des tumeurs, après le traitement.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
CNIO
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Les scientifiques savent depuis des décennies qu'en matière de cancer de la prostate, le principal facteur de risque est l'âge. Plus on vieillit, plus le risque augmente, en particulier après 40 ans. Deux autres facteurs de risques sont également bien établis, rappelle l'Institut du cancer (Inca), les antécédents familiaux de cancer de la prostate (père, frère, grand-père, oncle) que l'on retrouve dans environ un quart des cas, et l'origine ethnique et géographique, avec un risque accru pour les hommes d'origine afro-antillaise et dans les pays d'Europe du Nord et d'Amérique du Nord.
Mais jusqu'à présent, le tabac n'était pas considéré comme un facteur de risque significatif dans ce type de cancer. Pourtant, une vaste méta-analyse a montré en 2014 que le tabagisme avait une influence « modeste mais statistiquement significative » sur le risque de mourir d'un cancer de la prostate.
Une nouvelle étude publiée dans la revue European Urology vient compléter cette analyse en montrant qu'il y a également un risque accru de récidive après opération lorsque l'on est fumeur ou ancien fumeur. Pour parvenir à cette conclusion, le Professeur Shariat a analysé les données médicales provenant de 6538 patients ayant eu une prostatectomie radicale (la prostate est retirée chirurgicalement) sans nécessité de traitement hormonal.
Au final, avec un suivi médian de 28 mois, les résultats montrent un risque de récidive biologique accru de 80 % pour les fumeurs et de 63 % pour les anciens fumeurs. Il fallait avoir arrêté de fumer depuis au moins dix ans pour revenir au même risque de base que les non-fumeurs…
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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En administrant de l’isradipine à des rats, des chercheurs ont réussi à bloquer les mécanismes sources de la consommation de drogues. Dans les années 1970, les scientifiques pensaient que la toxicomanie n’était seulement qu’un besoin physique surmontable par la seule force de la volonté. Aujourd’hui, grâce aux avancées de la recherche, on sait que les mécanismes qui entrent en jeu dans cette pathologie sont beaucoup plus complexes. Les scientifiques ont mis en évidence que le processus physiologique impliqué utilise le circuit de la récompense (d’où la sensation de plaisir) et de l’apprentissage.
C'est justement à ce niveau qu'intervient l’isradipine, un médicament utilisé dans le traitement de l’hypertension artérielle. Des chercheurs de l’Université du Texas à Austin ont testé ce médicament sur des rats rendus dépendants à l’alcool et à la cocaïne. Après plusieurs jours de traitement, ils ont réussi à éliminer tout phénomène de dépendance. "Un des pilotes de la toxicomanie est le souvenir durable de déclencheurs comme les gens, les lieux, les images et les sons", souligne Hitoshi Morikawa, professeur agrégé de neuroscience et chef d’équipe de cette étude.
Ces travaux ont notamment montré, sur des rats divisés en deux groupes, dont l'un constitué d'animaux dépendant à la cocaïne et l’alcool, que les rats qui bénéficiaient d'un traitement à l'isradipine semblaient rompre avec leur addiction aux drogues, "Comme s' ils avaient oublié le plaisir éprouvé en consommant de l'alcool ou de la cocaïne" précise le Professeur Morikawa.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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Des chercheurs américains de la célèbre Faculté de médecine Johns Hopkins travaillent sur une nouvelle technique de diagnostic, combinant l'analyse du sang et de la salive, qui devrait permettre de dépister très tôt certains cancers.
"Nous avons démontré la possibilité de détecter et de mesurer l'ADN de ces cancers dans le sang et la salive", affirme le Docteur Nishant Agrawal, un cancérologue et professeur de chirurgie de la tête et du cou à la Faculté de médecine Johns Hopkins (Maryland), principal auteur de ces travaux.
"Nos tests indiquent que l'analyse génétique de la salive est le meilleur moyen de détecter des cancers dans la cavité buccale (langue, gencives, lèvres) tandis que l'ADN tumoral dans le sang paraît être plus efficace pour dépister des tumeurs situées dans la gorge comme le larynx, l'hypopharynx et l'oropharynx", précise-t-il. "Combiner les analyses génétiques du sang et de la salive pourrait être de ce fait la meilleure approche pour détecter tous les cancers de la tête et du cou", conclut le Docteur Agrawal.
Pour cette étude, 93 patients récemment diagnostiqués d'un de ces cancers ont donné des échantillons de salive, et 47 ont également fourni du sang. Dans les cas de cancers résultant d'une infection par des virus du papillome humain (VPH), en augmentation aux Etats-Unis, le Docteur Agrawal et son équipe ont recherché dans le sang et la salive de ces patients de l'ADN de ces agents pathogènes souvent transmis par des contacts sexuels.
Pour les tumeurs ne résultant pas de ces virus qui représentent la majorité des cas dans le monde, les scientifiques ont recherché des signatures de mutations génétiques. La totalité des 46 tumeurs de la cavité buccale ont été correctement identifiées par des analyses génétiques de la salive. Des études de cette technique de détection de l'ADN tumoral doivent être effectuées sur des groupes plus étendus de malades et de sujets sains avant que son efficacité puisse être établie, estiment les auteurs.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Science News
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D'importants travaux internationaux montrent qu’il pourrait être possible d’éduquer et d’entraîner le système immunitaire à fabriquer des "anticorps neutralisants à large spectre" capables de reconnaître et de neutraliser de nombreuses souches différentes du VIH, le virus responsable du Sida.
Ces recherches -qui sont arrivées aux mêmes conclusions par des voies différentes- ouvrent donc une nouvelle perspective pour l'élaboration éventuelle d'un vaccin préventif contre la maladie qui, rappelons-le, concerne environ 35 millions d'individus dans le monde et est responsable de 2,1 millions de nouvelles infections chaque année. Elles pourraient permettre de commencer à développer des préparations vaccinales expérimentales destinées à rapidement induire des anticorps neutralisants qui mettent habituellement plusieurs années à apparaître chez environ 20 % des individus infectés par le VIH.
L’objectif est d’aiguiller le système immunitaire lors de premières injections, lui permettant ainsi de générer des anticorps "précurseurs". Stimulées par des injections de rappel, les lymphocytes B (catégorie de globules blancs impliqués dans la défense de l'organisme) produiraient ensuite des anticorps neutralisants à large spectre, capables de s’opposer de façon efficace à une large gamme de VIH différents.
Des chercheurs de l’Université Cornell (New York), du Scripps Research Institute (La Jolla, Californie), associés à une équipe de l’Université d’Amsterdam (Pays-Bas), sont parvenus à fabriquer artificiellement une molécule stable et soluble ayant une particularité : elle parvient à rassembler certaines régions de la protéine d’enveloppe du VIH tout en mimant leur configuration naturelle à la surface du virus.
Une autre stratégie a été développée par une autre équipe du Scripps Research Institute (La Jolla, Californie). Elle repose cette fois sur l’emploi d’une nanoparticule renfermant un fragment de la protéine d’enveloppe du VIH-1. Cette construction, synthétique également, s’est montrée capable, chez des souris, de produire des anticorps "précurseurs", capables de reconnaitre et bloquer efficacement le VIH. Cette immunisation semble donc "sensibiliser" le système immunitaire dans la bonne direction en induisant dans un premier temps une production d’anticorps. Il s’agit d’une première étape lors de la mise en route progressive par le système immunitaire d’une réponse vaccinale véritablement efficace pour neutraliser le virus.
Enfin, la troisième étude confirme l’importance de ces différentes étapes de maturation des anticorps neutralisants chez la souris. Conduite par des chercheurs américains (Universités Rockefeller et Cornell de New York, Scripps Research Institute, La Jolla, Californie) et néerlandais (Université d’Amsterdam), elle montre que l’injection de différents types d’antigènes (synthétiques et directement issus du virus) s’avère nécessaire pour que des lymphocytes B produisent les indispensables anticorps protecteurs.
Ces trois études convergent pour montrer qu'il est nécessaire, pour bloquer et détruire le virus HIV, d’induire la production d’anticorps neutralisants en ayant recours à de multiples immunisations consistant en l’administration successive d’antigènes de nature différente (artificielle et naturelle) afin d'orienter les lymphocytes B vers la production d’anticorps "précurseurs", puis d'anticorps pleinement protecteurs.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Science
Cell
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l’Institut national du cancer (INCa) a lancé, il y a quelques jours, une campagne de prévention primaire des cancers avec la mise en ligne d’un test permettant à chacun d'évaluer ses facteurs de risque évitables.
Selon le baromètre cancer 2010, plus de 1 personne sur 2 pense que le « cancer, c’est souvent héréditaire » et « qu’on ne peut rien faire contre ». En réalité la part des cancers liés à des facteurs intrinsèques héréditaires est estimée à environ 10 %. A contrario, neuf facteurs de risque liés aux comportements et aux modes de vie, – tabac, alcool, alimentation déséquilibrée, expositions professionnelles, infections, manque d’activité physique, surpoids, exposition aux UV, pollution de l’air –, sont responsables de 40 % des cancers et de 35 % de la mortalité par cancer.
Pour établir la hiérarchisation, l’INCa s’est appuyé principalement sur une publication du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de 2007. Le tabac, impliqué dans 17 localisations différentes est à lui seul responsable de 30 % des cancers. Il est le premier facteur de risque loin devant tous les autres. La fraction attribuable à la pollution de l’air intérieur et extérieur (amiante résidentielle, tabagisme passif, particules fines) est au plus de 1 à 5 %.
L'alcool représente la seconde cause de mortalité évitable par cancer (15.000 décès par an), après le tabac (47.000 morts par an). "20 % des cancers colorectaux et 17 % des cancers du sein sont attribuables à l'alcool", ajoute le Docteur Viguier. Le but est de permettre à chacun d’identifier ses risques et de trouver des conseils personnalisés pour agir.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Test
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Google a conçu, dans son laboatoire de recherche "Google X", un bracelet de suivi de la santé qui va pouvoir être utilisé lors d’essais cliniques ou de tests de médicaments. Il permettra d'envoyer aux chercheurs des informations en temps réel sur l’évolution des patients.
Ce bracelet expérimental, développé au sein du labo Google X, est capable de mesurer le pouls, le rythme cardiaque et la température à la surface de la peau du porteur. Il peut aussi enregistrer des données extérieures comme l’exposition au bruit ou à la lumière.
Ce dispositif ne sera pas vendu au grand public, a précisé Andy Conrad, responsable du département des sciences humaines chez Google, à Bloomberg.
Il existe, certes, des bracelets et des fonctions de surveillance santé, notamment dans les smartwatches sous Android Wear. Mais tous ces outils ne sont pas assez précis pour des études médicales et c’est là qu’est intervenu le labo Google X. « Notre objectif est d’en faire un outil médical qui sera prescrit aux patients ou utilisé lors d’essais cliniques », a-t-il ajouté. Google va collaborer avec des chercheurs universitaires et des fabricants de médicaments pour tester la précision des mesures de ce bracelet et obtenir son autorisation auprès des autorités de santé américaines et européennes, a poursuivi Andy Conrad. Les premiers essais démarreront dans le courant de l’été.
A plus long terme, Andy Conrad espère bien que ce type d’appareil sera utilisé par des gens bien portants pour les alerter des premiers signes de maladies. « Dans 20 ou 30 ans, les médecins en fourniront un à tous leurs patients », prévoit Andy Conrad.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Bloomberg
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Des chercheurs de l'Université de Manchester ont montré que des lamelles d'oxyde de graphène pouvaient bloquer la croissance de cellules souches cancéreuses et forcer ces dernières à se différencier en cellules souches saines. Ils émettent l'hypothèse qu'utilisées en combinaison à des traitements conventionnels de radio ou chimiothérapie, ces lamelles pourraient améliorer les taux de survie des patients atteints de différents types de cancers.
Le projet de recherche démarré par deux équipes, dirigées par le professeur Michael Lisanti (directeur du Manchester Centre for Cellular Metabolism) et le docteur Aravind Vijayaraghavan (enseignant-chercheur en nanomatériaux), a consisté à utiliser des lamelles d'oxyde de graphène en tant qu'agent anti-cancéreux.
Ces scientifiques ont ciblé des cellules souches cancéreuses (CSC), souvent responsables de la propagation des cancers, et donc des métastases (responsables de 90 % des décès), et jouant un rôle central dans les phénomènes de récurrence de la maladie après traitement. Les CSC se distinguent de cellules normales car elles prennent la forme d'une sphère en se différenciant.
Au cours de leur étude, les scientifiques ont donc préparé un éventail de formulation de ces lamelles à tester auprès de six types de cancers distincts touchant les tissus suivants : sein, pancréas, poumon, cerveau, ovaire et prostate. La sphère de CSC a été inhibée dans tous les cas de figures et les scientifiques ont découvert que les CSC étaient forcées, au contact des lamelles, à se différencier en cellules souches saines, via un mécanisme prenant place à la surface des cellules souches.
Ces recherches laissent entrevoir la possibilité que les lamelles d'oxyde de graphène puissent être utilisées en parallèle aux traitements conventionnels de radio et chimiothérapies.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
The University of Manchester
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Le mythe du fumeur en bonne santé vient de s'effondrer : une équipe de recherche américaine vient en effet de montrer que plus de la moitié des fumeurs et ex-fumeurs considérés sains après avoir passé avec succès un test de capacité respiratoire souffrent de maladies pulmonaires chroniques.
"Les effets du tabagisme chronique sur les poumons et la santé en général sont nettement sous-estimés", explique le Docteur James Crapo, professeur de médecine au National Jewish Health (NJH) de Denver (Colorado). "Les maladies des poumons sont fréquentes chez les fumeurs dont les tests de capacité pulmonaire sont dans la norme", souligne ce chercheur reconnu.
L'étude a porté sur 8.872 sujets âgés de 45 à 80 ans qui ont fumé au moins un paquet de cigarettes par jour pendant dix ans. La plupart d'entre eux avaient fumé pendant 35 ans voire 50 ans. Ce travail original a montré que 55 % des participants de l'étude déclarés sains souffraient de certaines formes de maladies pulmonaires chroniques. Parmi les participants dont les poumons ont été déclarés sains avec le test de capacité respiratoire, le scanner a déterminé que 42 % avaient de l'emphysème ou un épaississement de leurs voies respiratoires.
23 % des participants souffraient d'un essoufflement marqué à l'effort comparativement à 3,7 % chez des personnes n'ayant jamais fumé. Plus généralement, les fumeurs et ex-fumeurs avaient une qualité de vie nettement moins bonne que ceux n'ayant jamais fumé.
De récentes recherches ont montré que soumettre à scanner des personnes qui ont fumé un paquet de cigarettes pendant au moins 30 ans peut clairement permettre une détection plus précoce d'un cancer du poumon et réduire la mortalité de 20 %. Un dépistage plus tôt des maladies pulmonaires chroniques peut aussi permettre d'améliorer les symptômes et la qualité de vie, soulignent ces chercheurs.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
JAMA
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On savait déjà que les polluants de l'air avaient des effets néfastes sur la santé cardiovasculaire. Mais une étude publiée par l'Association Neurologique Américaine montre que les microparticules semblent contribuer à l’augmentation du risque d’apparition de divers troubles neurologiques et d'accélération du déclin cognitif et du vieillissement cérébral.
Pour parvenir à ces conclusions, les auteurs ont utilisé les données de la grande étude randomisée américaine WHIMS (Women’s Health Initiative Memory Study) pour examiner les modifications cérébrales induites par la pollution microparticulaire. Leur étude a porté sur 1 403 femmes âgées de 65 à 80 ans, suivies de 1996 à 2006 et indemnes de démence au début de l'étude.
Les données environnementales sur la pollution de l’air dans les divers lieux de résidence occupés successivement par les participantes au cours du suivi ont été exploitées pour estimer l’exposition cumulative aux microparticules de l’air (PM2,5) entre 1999 et 2006.
L’analyse des données d’imagerie montre qu’il existe une association significative entre cette exposition aux microparticules PM2,5 et une réduction du volume de la substance blanche des lobes frontaux et temporaux, et du corps calleux, mais pas de la substance grise. Ces anomalies de la structure cérébrale sont indépendantes de la zone géographique, des caractéristiques démographiques et socio-économiques des femmes, de leur style de vie et de leur état clinique y compris cardiovasculaire.
Les auteurs font remarquer que leur étude vient renforcer l’hypothèse émergente d’un effet délétère de l’exposition à la pollution microparticulaire en terme de vieillissement cérébral. Reste maintenant à élucider les mécanismes de la neurotoxicité cérébrale des microparticules de l’air.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
NCBI
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Des chercheurs de l’Inserm (Unité Inserm 930 "Imagerie et cerveau") associés à l’Université François-Rabelais et au CHRU de Tours ont combiné trois approches clinique, neurophysiologique et génétique pour mieux comprendre des mécanismes cérébraux à l’origine de l’autisme.
Testée sur deux familles, cette stratégie a permis aux chercheurs d’identifier des combinaisons de gènes spécifiques aux patients autistes les distinguant de patients souffrant de déficience intellectuelle. Cette étude ouvre de nouvelles perspectives pour le diagnostic et la compréhension des mécanismes physiopathologiques de l’autisme.
L’autisme est une pathologie qui se manifeste par une grande hétérogénéité à la fois sur le plan de ses manifestations cliniques et sur le plan génétique. On estime aujourd’hui que près de 400 gènes pourraient participer à ce trouble. Le diagnostic de cette maladie est d’autant plus complexe qu’elle est fréquemment associée à d’autres troubles développementaux mettant en jeu les mêmes gènes.
Deux familles incluant des sujets atteints d’autisme et de déficience intellectuelle ont bénéficié de cette approche intégrée. Au sein de ces deux familles, toutes les personnes touchées par la maladie étaient porteuses d’une mutation dans le gène NLGN4X se traduisant au niveau du cerveau par des problèmes de transmission de l’information dans les neurones. Grâce à cette nouvelle approche, une deuxième mutation rare a été caractérisée et associée à l’activité cérébrale atypique mesurée en EEG chez les patients autistes.
Pour Frédéric Laumonnier et Frédérique Bonnet-Brilhault, principaux auteurs de ce travail, « cette étude permet de comprendre qu’il n’existe pas de "gène de l’autisme" mais des combinaisons de gènes impliqués dans le neurodéveloppement qui vont atteindre le développement des réseaux neuronaux cibles de cette pathologie ».
L’identification de ces combinaisons est une étape clé dans la compréhension de la physiopathologie et à terme dans le développement de molécules thérapeutiques ciblées.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Nature
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Une étude coréenne a confirmé que des protéines de lait soumises à la réaction de Maillard -qui intervient lors de la cuisson de nombreux aliments- sont d’excellents antithrombotiques. La réaction de Maillard, lorsqu'elle associe des protéines et des sucres, produit des protéines de lactosérum, capables de nous protéger contre les maladies cardiovasculaires.
Ces travaux suggèrent que ces produits de protéines du lait pourraient être recommandés comme antioxydants naturels et cardioprotecteurs.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Journal of Dairy Science
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Une équipe de recherche de l’Université de Dundee (Grande-Bretagne), conduite par Ian Gilbert, a identifié une molécule, sélectionnée au sein d’un panel de 4.731 composés chimiques, qui s’est révélée plus active que toutes les autres sur une souche du parasite responsable du paludisme (Plasmodium falciparum).
La nouvelle molécule, baptisée DDD107498, se révèle avoir un fort potentiel pour lutter contre plusieurs stades de l’infection paludéenne. Elle possède de surcroît des propriétés pharmacologiques intéressantes qui pourraient sans doute permettre de l’utiliser comme traitement simple-dose, évitant ainsi des prises étalées sur plusieurs jours.
Par ailleurs, son faible coût, environ 1 dollar par traitement, pourrait être un atout majeur pour son utilisation dans des régions où sévit une grande pauvreté. Selon ces travaux, le DD107498 est actif vis-à-vis de la forme hépatique de plusieurs souches de Plasmodium.
Par ailleurs, ce composé s’est montré capable d’éliminer Plasmodium au stade sanguin, jusqu’à trois semaines, bien après la disparition des symptômes cliniques. Au final, les chercheurs ont observé une réduction de 90 % des parasites sanguins après administration d’une dose unique à ces rongeurs.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Nature
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Des chercheurs de l'Université de Manchester, dirigés par le Docteur Chris Griffiths, ont montré, en travaillant sur une cohorte de 2500 patients atteints de psoriasis, qu'un traitement expérimental nommé "ixekizumab" permet d'obtenir de très bons résultats dans le traitement du psoriasis.
Cette molécule permet des améliorations chez 90 % des patients et réduit, chez certains patients, de 75 % la surface du corps couverte par des plaques. Cet anticorps agit en neutralisant les effets de démangeaisons créés par des protéines présentes dans la peau, les interleukines.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
The University of Manchester
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90 % des cancers colorectaux sont déclenchés par des mutations inactivant le gène tumeur-suppresseur APC (adenomatous polyposis coli), avec pour résultat une augmentation anormale du signal Wnt (favorisant l’auto-renouvellement des tissus).
Outre les mutations APC, des mutations de KRAS et de TP53 sont aussi trouvées dans la moitié des cancers colorectaux et contribuent à la progression tumorale. Il restait toutefois à savoir si l’anomalie APC était requise pour le maintien et la progression du cancer colorectal.
À cette fin, le Docteur Lukas Dow (Memorial Sloan Kettering Cancer Center et Weill-Cornell Medical College à New York) et son équipe ont créé un nouveau modèle murin du cancer colorectal (souris transgénique shRNA), dans lequel le gène APC peut être inactivé dans les intestins de façon réversible. Lorsque l’APC est inactivé, ces souris développent des adénomes à la fois dans l’intestin grêle et le colôn (comme chez les patients) et ces tumeurs, en présence des mutations Kras et p53, peuvent progresser vers un cancer invasif.
Lorsque l’APC est réactivé chez les souris porteuses de tumeurs colorectales, les chercheurs ont découvert que le signal Wnt se normalise, les cellules tumorales cessent de proliférer, et celles-ci redeviennent normales en 4 jours. De façon remarquable, les tumeurs disparaissent en deux semaines et aucune rechute n’est observée pendant un suivi de 6 mois. Il faut noter en outre que cette approche (réactivant l’APC) est efficace alors que les mutations Kras et p53 sont présentes.
« Si nous parvenons à définir quels types de mutations et changements constituent les événements clés qui gouvernent la croissance de la tumeur, nous pourrons concevoir des traitements les plus appropriés pour chaque cancer individuel », souligne le Docteur Dow.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Eurekalert
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