RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 729
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 20 Décembre 2013
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Egalement dans ce numéro
TIC
Une puce pour contrôler la bonne hygiène des soignants à l'hôpital
Avenir
Les robots font leur entrée dans le domaine de la surveillance...
Matière
L'électricité terrestre pourrait-elle être produite…sur la Lune ?
Terre
Un nouveau gaz à effet de serre 7000 fois plus dangereux que le CO2 !
Vivant
Épilepsie : la majorité des patients traités par chirurgie sont satisfaits du résultat
L'exercice physique : une excellente prévention contre la démence
La schizophrénie : psychose ou maladie cognitive ?
Découverte d'un mécanisme génétique de prédisposition à l'alcoolisme
Les pépins de raisin contre le cancer de la prostate !
Le vieillissement cérébral est-il inéluctable ?
Le taux de sucre dans le sang déterminerait les performances de notre mémoire
La dyslexie est-elle liée à un déficit de connectivité dans le cerveau ?
Une nouvelle méthode pour prévoir les risques d'infarctus
Autisme : la piste thérapeutique de l'ocytocine se confirme
Edito
FONDAMENTAL : Nous comprenons mieux comment fonctionne notre système immunitaire !



Communiqué 

Chers lecteurs,

En raison des fêtes de fin d'année, il n'y aura pas, exceptionnellement, de Lettre le vendredi 27 décembre 2012.

Nous reprendrons notre publication, avec notre première Lettre de l'année nouvelle (lettre 730) le vendredi 4 janvier 2014.

Nous vous remercions à nouveau pourvotre fidélité et vous souhaitons un joyeux Noël et une très heureuse année 2014.

Bien cordialement

René TREGOUET et toute l’équipe de RT Flash

Début septembre un article publié dans la prestigieuse revue « Nature Immunology » a fait grand bruit au sein de la communauté scientifique internationale (Voir Nature). Fait remarquable, cet article retentissant, intitulé "La vitesse du changement : pour une théorie discontinue de l'immunité "a été écrit conjointement par un philosophe, Thomas Pradeu, un physicien, Sébastien Jaeger et un biologiste, Eric Vivier.

S’appuyant sur les progrès récents dans la connaissance fondamentale du système immunitaire, cet article propose rien moins qu’une nouvelle approche théorique et conceptuelle de l’immunité, reposant notamment sur une nouvelle définition plus riche, qui est plus subtile que celle prévalant actuellement et repose essentiellement sur la distinction du « soi » et du « non soi ».

Depuis 70 ans en effet, la théorie dominante en la matière, formulée par Burnet (Prix Nobel de physiologie et de médecine en 1960), veut que notre système immunitaire défende l’organisme contre les différents types d’agression externe en distinguant, au niveau moléculaire, les éléments biologiques qui relèvent du soi (les cellules et tissus de l’organisme) et ceux qui relèvent du non-soi, comme par exemple les virus et les bactéries.

Pendant plusieurs décennies, ce modèle a globalement bien fonctionné et a permis d’effectuer de remarquables avancées dans la compréhension des différents niveaux d’organisation et le fonctionnement de notre système immunitaire. Mais au cours de ces dernières années, cette belle mécanique théorique s’est sérieusement grippée car les biologistes ont découvert qu’il n’est pas rare que le système immunitaire attaque violemment, sans raison apparente, des composants biologiques qui relèvent pourtant du soi et constituent notre organisme.

C’est notamment ce qui se produit dans un certain nombre de maladies auto-immunes graves, comme le diabète de type 1 ou encore la sclérose en plaques, des pathologies dans lesquelles un type particulier de globules blancs, les lymphocytes, se retourne, sans qu’on sache pourquoi, sur des cellules de l’organisme.

A contrario, certains éléments biologiques relevant du « non soi » ne sont non seulement pas attaqués par le système immunitaire mais parfaitement tolérés par ce dernier. On observe ce phénomène chez de nombreuses bactéries qui vivent dans notre organisme, par exemple notre flore intestinale, ou encore certaines cellules échangées au cours de la grossesse, entre l’organisme maternel et le fœtus et qui ne sont pas reconnues par notre système immunitaire comme relevant du non-soi.

En outre, depuis 2007, on sait que des cellules du système immunitaire ont la capacité d’échanger temporairement des fragments de leurs membranes avec d’autres cellules, même si ces dernières sont étrangères à l’organisme. Ce phénomène fascinant, baptisé trogocytose, confirme donc que l’identité et les frontières immunologiques sont beaucoup plus floues et complexes que prévues.

S’appuyant sur ces découvertes, les auteurs de cet article formulent une nouvelle hypothèse très intéressante pour mieux rendre compte de la complexité d’organisation et de réaction du système immunitaire. Ils soulignent en effet avec force que l’activation comme l’inhibition du système immunitaire semble être déclenchée non seulement sous l’effet de certaines molécules étrangères, comme l’explique le cadre classique mais également sous l’action d’une rupture temporelle, marquée par la brusque apparition de certains antigènes différents de ceux que notre système immunitaire a l’habitude de traiter.

Notre système immunitaire fonctionnerait donc simultanément sur deux modes de réponse, parfois complémentaires mais parfois antagonistes : d’une part, une réponse « qualitative », provoquée par un agent biologique reconnu comme étranger et d’autre part une réponse « quantitative » et temporelle, liée à une fluctuation brutale du « paysage » constitué par la composition des antigènes.

Cette théorie de la discontinuité, même si elle présente encore des faiblesses, a le grand mérite de mieux expliquer certains phénomènes observés par les scientifiques, par exemple le fait que notre système immunitaire soit parfois incapable de reconnaître et de détruire des cellules cancéreuses qui devraient pourtant être considérées comme « étrangères » par notre organisme.

Si elle est vérifiée sur le plan expérimental, cette nouvelle approche théorique pourrait éclairer d’une lumière nouvelle et très féconde les mécanismes fondamentaux qui permettent aux cancers ou aux maladies auto-immunes d’apparaître et de se développer en « leurrant » et en épuisant les défenses immunitaires.

Cette nouvelle théorie générale de l’immunité est d’autant plus intéressante que plusieurs découvertes majeures sont venues confirmer au cours de ces derniers mois que le temps était effectivement venu de repenser le rôle et l’organisation globale de notre système immunitaire

Il y a deux ans, en août 2011, une nouvelle thérapie innovante mise au point par David Porter et mobilisant les lymphocytes T contre les cellules cancéreuses a permis des succès spectaculaires dans le traitement de certaines formes de leucémie (Voir Scientific American).

Dans ce nouveau type de traitement, les lymphocytes T repèrent les cellules leucémiques grâce à une protéine (CD19) qui se trouve à leur surface. Le problème est que cette protéine est également présente sur d’autres cellules et tissus qui ne sont pas touchés par la maladie et qui risquent d'être éliminés par cette approche thérapeutique.

Plusieurs équipes américaines tentent donc d'améliorer cette reprogrammation du système immunitaire pour la rendre encore plus sélective et efficace, de manière à pouvoir combattre certains cancers à mauvais pronostics, comme le cancer du pancréas, des ovaires ou encore les myélomes multiples.

En mai 2013, à l'occasion du grand Congrès mondial de cancérologie Asco, à Chicago, le laboratoire Bristol-Myers Squibb a présenté une étude très intéressante concernant un anti-PD1 (Voir ASCO University).

En présence d'un cancer, notre système immunitaire mobilise un type particulier de globules blanc, les lymphocytes T, qui participent également à la lutte contre les infections. Le problème, c'est que ces lymphocytes T finissent par exprimer à leur surface une molécule appelée PD-1. Or, cette molécule interagit avec une autre molécule, la PD-L1, située à la surface des cellules cancéreuses, ce qui a pour effet de « désarmer » ces soldats du système immunitaire.

Il est donc capital de parvenir à bloquer cette désactivation des lymphocytes T en empêchant par exemple la rencontre de ces deux molécules. Pour parvenir à cet objectif, les chercheurs ont eu l’idée d'utiliser des anticorps contre PD-1 ou PD-L1. Cette nouvelle voie en immunothérapie est considérée comme très prometteuse et un autre anti-PDL1, baptisé MPDL3280A, développé par Genentech, a été testé sur 140 patients atteints de cancers avec métastases et a permis récemment d’entraîner une régression importante et durable de la tumeur chez 29 de ces patients atteints de différents types de cancer.

Alors que se tenait ce congrès de cancérologie, une autre équipe américaine de l’Université américaine de science et de la santé de l’Etat d’Oregon a fait une découverte fondamentale qui a été publiée dans la prestigieuse revue « Science »

Ces chercheurs ont en effet montré que le comportement spécifique des différents groupes de lymphocytes T n’était pas déterminé une fois pour toutes et pourrait être modifié (Voir Science). Ce travail a en effet montré qu’en modifiant un vecteur issu du cytomégalovirus, il était possible, contre toute attente, de "contraindre" les lymphocytes T à combattre ce type de virus.

Cette "rééducation" des lymphocytes pourrait ouvrir la voie à de nouveaux types de vaccins contre les rétrovirus et permet notamment d'envisager la mise au point de nouveaux vaccins qui seraient efficaces contre certains types de virus ayant déjoué jusqu’à présent toutes les formes de vaccins.

Autre découverte troublante : en juillet 2013, des chercheurs canadiens de l'Université McGill et de l'Université de Calgary, ont découvert le rôle ambigu du système immunitaire dans la lutte contre les cellules cancéreuses (Voir Canada).

Selon ces recherches, certains globules blancs, chargés de combattre les infections, pourraient également favoriser la propagation des cellules cancéreuses dans l'organisme et la formation de métastases. « Nous avons pu, pour la première fois, identifier un mécanisme nouveau de propagation du cancer et nous pensons que certains traitements existants, utilisés pour d'autres pathologies que le cancer, pourraient prévenir ce mécanisme de propagation du cancer ainsi que les métastases » précise le Professeur Lorenzo Ferri, qui dirige ces travaux.

En découvrant cette piste d'action complètement nouvelle qui permet la propagation des cellules cancéreuses, ces chercheurs ont ouvert une nouvelle voie thérapeutique particulièrement prometteuse dans la prévention et le traitement des métastases, l'un des défis majeurs de la cancérologie.

On sait en effet que le système immunitaire combat en temps normal avec une redoutable efficacité les cellules cancéreuses mais il arrive parfois, pour des raisons qui ne sont pas encore totalement comprises, que cet extraordinaire système de protection et de défense se laisse leurrer ou déborder par "l'ennemi" que représente le cancer, permettant à celui-ci de s'installer puis de se propager dans l'organisme.

Il y a quelques semaines, des recherches de l'Inserm, dirigées par Jérôme Galon, sont également venues éclaircir le rôle du système immunitaire dans la lutte contre le cancer. En recourant à de puissants moyens informatiques, les chercheurs ont étudié la cinétique spatio-temporelle de 28 types de cellules immunitaires présentes dans les tumeurs du côlon (Voir Cell).

Ces recherches très fondamentales montrent que certains types de lymphocytes, lorsqu'ils parviennent à s'organiser en réseaux suffisamment denses, acquièrent la capacité de bloquer la propagation du cancer. Comme le souligne Jérôme Galon, "Nous ne sommes pas loin de comprendre pourquoi la maladie évolue de manière très différente chez des patients présentant à l'origine exactement le même type de cancer. Si nous parvenons à remobiliser au bon moment et dans la bonne direction le système immunitaire de certains patients, nous pourrons bloquer leur cancer et empêcher son développement".

Enfin, il y a quelques jours, une équipe de recherche associant des scientifiques de l’Inserm et de l’Institut Pasteur a montré pour la première fois le rôle clé, en présence d’une infection de l’intestin, d’une molécule appelée ATP, comme signal déclencheur de la réaction inflammatoire dirigée contre l’agent pathogène (Voir Cell).

En utilisant le modèle de la bactérie Shigella flexneri, les scientifiques ont en outre montré comment cette dernière était capable de bloquer la libération d’ATP, pour échapper à la riposte du système immunitaire. La découverte de ce nouveau mécanisme de blocage pourrait également ouvrir un vaste champ thérapeutique contre de nombreuses maladies inflammatoires.

On voit donc à quel point, au cours de ces dernières années, le panorama de notre système immunitaire s’est considérablement enrichi et transformé. Les chercheurs ont notamment découvert le rôle fondamentalement ambigu des constituants clés de notre système immunitaire et également mis en lumière la capacité tout à fait surprenante de « reprogrammation » et de remobilisation de nos défenses immunitaires, y compris contre des ennemis redoutables, comme certains cancers graves.

L’accumulation de ces différentes découvertes et avancées est par ailleurs en train de profondément bouleverser la conception globale que nous avions de l’architecture du système immunitaire. Celui-ci ne peut plus être conçu seulement à partir du principe de distinction du soi et du non soi et semble posséder un degré d’auto organisation tout à fait étonnant, bien qu'encore mal connu, qui le conduit à mettre en œuvre « des stratégies » d’actions autonomes, en dehors de toute agression ou pathologie…

On voit enfin à quel point il est nécessaire de recourir à une approche transdisciplinaire, associant non seulement les médecins et biologistes mais également des mathématiciens et des philosophes pour saisir dans toute sa complexité multidimensionnelle cet objet de connaissance tout à fait fascinant que représente le système immunitaire.

Au-delà des progrès dans la connaissance des mécanismes fondamentaux du vivant, ces avancées expérimentales et théoriques sont également porteuses d’immenses espoirs thérapeutiques dans l’ensemble du champ médical et il est capital que notre Pays maintienne et développe son effort de recherche dans ce domaine porteur de révolutions scientifiques et thérapeutiques majeures.

René TRÉGOUËT

Sénateur Honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


TIC
Information et Communication
Une puce pour contrôler la bonne hygiène des soignants à l'hôpital
Samedi, 14/12/2013 - 11:36

Les autorités de santé américaine estiment que près de deux millions de patients contractent chaque année une infection nosocomiale aux Etats-Unis et que 90 000 d'entre eux décèdent des suites de ces infections qui sont souvent transmises par le personnel soignant lui-même.

Pour lutter contre ce fléau, la solution la plus efficace reste un lavage des mains fréquent et minutieux mais les établissements hospitaliers ont du mal à faire respecter cette consigne parfois contraignante. Pour atteindre cet objectif, la société IBM a mis au point un nouveau type de puce RFID spécifiquement prévue pour contrôler le comportement du personnel soignant.

Pour évaluer l'efficacité du produit, IBM a équipé un hôpital de l'Ohio avec un réseau de 100 capteurs qui équipent différents équipements, poignées, portes ou couloirs. L'ensemble du personnel de cet établissement a ensuite été équipé de cette puce RFID qui permet la traçabilité et le suivi complet de son déplacement.

Grâce à ce système, si un membre du personnel ou un médecin entre dans la chambre d'un patient, sans au préalable se laver les mains, le système en est immédiatement informé et fait remonter l'information auprès du service compétent

Cette expérimentation en grandeur nature a permis de constater qu'en moyenne, moins de la moitié du personnel se conformait aux exigences d'hygiène et de lavage des mains.

Cette innovation pourrait également s'imposer dans les établissements français où, rappelons-le quelques 4000 patients décèdent chaque année des suites des maladies nosocomiales.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

ET

^ Haut
Avenir
Nanotechnologies et Robotique
Les robots font leur entrée dans le domaine de la surveillance...
Samedi, 14/12/2013 - 11:45

Une startup de la Silicon Valley a mis au point un robot de surveillance et de sécurité conçu pour assister les veilleurs de nuit et pour effectuer des rondes dans différents types de bâtiments à sécuriser : usines, magasins, entrepôts..

Baptisé K5 et conçu par la firme Knightscope, ce robot d'un nouveau genre mesure 1,50 m et pèse 136 kg. Il est possible de le programmer de manière à ce qu'il effectue une succession de rondes sur des itinéraires prédéfinis.

Muni de nombreux capteurs, censeurs, micros et caméras, cet androïde, qui précisons-le n'est pas armé, lorsqu'il est confronté à un événement inhabituel, peut en évaluer le risque et transmettre immédiatement l'alerte aux services compétents.

Mais comme le souligne William Santana Li, président de Knightscope " notre robot n'a rien d'un  RoboCop ou d’un Terminator; il n'est pas question qu'il intervienne directement en cas de problème.  Il est juste là pour assister les gardiens humains et les rendre plus efficaces et plus réactifs".

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

DM

^ Haut
Matière
Matière et Energie
L'électricité terrestre pourrait-elle être produite…sur la Lune ?
Mercredi, 18/12/2013 - 19:28

Produire sur la Lune une partie de l'énergie dont la Terre a besoin est une idée assez ancienne même si elle relève encore aujourd'hui de la science-fiction. Notre satellite recèle notamment une réserve de plusieurs centaines de milliers de tonnes d'hélium-3, un isotope non radioactif de l'hélium qui pourrait, dans un futur assez lointain, être utilisé pour produire de l'électricité en grande quantité par fusion thermonucléaire contrôlée.

Mais à plus court terme, il existe d'autres projets énergétiques dans les cartons et notamment celui, très sérieux, imaginé par par la firme japonaise de construction Shimizu Corporation. Baptisée "Luna Ring" (anneau lunaire), ce projet vise rien moins que la construction, sur tout le pourtour de l’équateur lunaire (qui mesure 11.000 km de long), d'une bande de 400 kilomètres de large composée d’une multitude de canaux solaires photovoltaïques. L’électricité ainsi produite serait ensuite redirigée vers la Terre sous la forme de micro-ondes puis reconvertie en électricité par un réseau de stations terrestres.

Selon Shimizu Corporation, cet anneau lunaire serait en mesure d'acheminer sur Terre environ 13.000 Térawatts par heure, c'est-à-dire plus de trois fois la consommation américaine d'électricité ou encore 60 % de la production électrique mondiale.

Les matériaux de construction nécessaires à ce projet seraient directement extraits sur la Lune et transformés sur place, grâce à des unités de production robotisées. Shimizu Corporation précise que la réalisation de son projet pourrait commencer vers 2035 mais ne s'avance pas sur le coût d'un tel programme !

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Shimizu

^ Haut
Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Un nouveau gaz à effet de serre 7000 fois plus dangereux que le CO2 !
Jeudi, 19/12/2013 - 07:44

Des chercheurs canadiens de l'Université de Toronto viennent d'identifier un nouveau gaz à effet de serre très dangereux dans l'atmosphère. Il s'agit du perfluorotributylamine (PFTBA), une molécule employée dans la fabrication d'équipements électriques et électroniques.

Ces scientifiques ont montré que le PFTBA a l'effet radiatif le plus puissant de tous les gaz présents dans l'atmosphère. Pourtant le PFTBA n’était pas classé jusqu'à maintenant dans la famille des gaz à effet de serre persistants.

Cette étude a permis de montrer qu'une seule molécule de PFTBA dans l'atmosphère a le même effet que 7 100 molécules de CO2. En outre, ce gaz a une très longue durée de vie dans la basse atmosphère avant de se dissiper dans les couches les plus élevées et on ne sait pas comment l'éliminer.

Le PFTBA constituerait donc une nouvelle catégorie de gaz à effet de serre persistant dont les effets doivent être étudiés d'urgence et dont l'impact sur le climat doit être intégré par les scientifiques.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Wiley

^ Haut
Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Épilepsie : la majorité des patients traités par chirurgie sont satisfaits du résultat
Jeudi, 19/12/2013 - 07:56

Selon une étude réalisée par des chercheurs américains de l'hôpital Henry Ford, la majorité des patients atteints d'épilepsie ayant subi une chirurgie du cerveau pour traiter leurs troubles sont satisfaits des résultats et constatent une diminution sensible de l'intensité de la fréquence des crises liées à leur maladie et une amélioration importante de leur qualité de vie.

Dans cette étude, chacun des patients du groupe d'étude a bénéficié d'une prise en charge chirurgicale qui consiste à détruire très sélectivement une petite aire cérébrale impliquée dans les épilepsies réfractaires. Cette forme sévère d'épilepsie affecte environ un tiers des personnes touchées par la maladie et elle résiste malheureusement à tous les traitements disponibles pour l'instant.

Cette étude dirigée par S. Vibhangini Wasade, neurologue à l'Hôpital Henry Ford, a pu montrer que 92 % des patients épileptiques opérés sont satisfaits des résultats de cette intervention et témoignent d'une réelle amélioration de leur état de santé et de leur vie sociale. L'étude montre notamment que beaucoup de ces patients parviennent à reprendre une activité professionnelle normale.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Eurekalert

L'exercice physique : une excellente prévention contre la démence
Jeudi, 19/12/2013 - 07:50

D'ici 2050, le nombre de personnes souffrant de différents types de démence devrait tripler au niveau mondial passant de 44 millions à 135 millions. Bien que de multiples voies thérapeutiques soient en cours d'exploration pour combattre ces pathologies neurodégénératives, dont la maladie d'Alzheimer représente les deux tiers des cas, on sait aujourd'hui que plusieurs facteurs liés à l'alimentation et au mode de vie jouent également un rôle important dans la prévention et la lutte contre ces dégénérescences pathologiques du cerveau.

En travaillant sur une population de 2 235 personnes âgées de 25 à 49 ans, suivies depuis 1979, des chercheurs de l'Université de Cardiff viennent de montrer l'impact du mode de vie sur le vieillissement du cerveau. Ils ont identifié cinq facteurs réduisant les risques de démence comme la maladie d'Alzheimer : l'exercice physique, ne pas fumer, ne pas être en surpoids, manger équilibré et ne pas consommer d'alcool en excès.

Parmi ces facteurs, l'exercice physique semble de loin le plus efficace puisqu'il permettrait, à lui seul, de réduire le risque de démence et de déclin cognitif de 60 %. En outre, selon ces travaux, la pratique d'un exercice physique régulier pendant une demi-heure par jour suffit pour maintenir son cerveau en bon état de marche…

Mais ce n'est pas tout. Cette étude montre également que l'observance de ces règles de vie simples permet également de diminuer de 70 % les risques de diabète, de maladies cardio-vasculaires ou d'AVC !

Comme le souligne le Professeur Peter Elwood qui a dirigé ces recherches, "nous savions que le mode de vie avait un impact important sur le vieillissement mais nous avons tout simplement été stupéfaits par les résultats de nos travaux et ces observations confirment qu'il est vraiment possible pour nos sociétés de prévenir de manière puissante, simple et peu coûteuse les principales pathologies liées au grand âge".

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

BBC

La schizophrénie : psychose ou maladie cognitive ?
Mercredi, 18/12/2013 - 19:16

Il est admis par la majorité de la communauté scientifique que la schizophrénie appartient à la catégorie des psychoses. Mais un article de Jama Psychiatry s'interroge toutefois sur la pertinence de cette classification épidémiologique et se demande si ce trouble mental ne se caractérise pas principalement par sa dimension cognitive…

L'article rappelle que plusieurs études ont montré que ce déclin cognitif peut précéder de près d’une dizaine d’années l’émergence clinique de la schizophrénie et que cette dimension cognitive a été progressivement sous-estimée au fil du temps par la recherche. Les auteurs de cette étude soulignent par ailleurs que Kraepelin avait initialement baptisé cette pathologie du nom de "démence précoce".

L'étude ne remet pas en cause l’intérêt des neuroleptiques comme outil thérapeutique permettant de réduire l’intensité des symptômes psychotiques de la schizophrénie mais souligne qu'il est temps de prendre également davantage en considération la dimension intrinsèquement cognitive de ce trouble mental afin d'y apporter une meilleure prise en charge médico-sociale. 

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

JAMA Psychiatry

Découverte d'un mécanisme génétique de prédisposition à l'alcoolisme
Mardi, 17/12/2013 - 11:30

L’alcoolisme est une forme d'addiction grave qui entraîne des ravages en matière de santé publique et a un coût économique et social considérable. Mais en dépit de nombreuses recherches, les mécanismes qui mènent de la consommation d'alcool à la dépendance restent mal connus.

Des chercheurs de l'Université de Newcastle, dirigés par le professeur Anstee ont fabriqué des souris porteuses de mutations génétiques perturbant les récepteurs GABA, des canaux ioniques localisés dans les membranes des neurones.

Chez les mammifères, ces canaux ioniques sont actionnés par l’acide gamma-aminobutyrique (GABA) et plusieurs études ont déjà montré que les récepteurs GABA étaient impliqués dans le contrôle de la consommation d’alcool.

Les chercheurs ont pu observer que leurs souris génétiquement modifiées, contrairement à leurs congénères normales, choisissaient systématiquement de consommer de l'alcool jusqu'à être complètement ivres, lorsqu'elles avaient le choix entre boire de l'eau et consommer une boisson alcoolisée.

Ces travaux ont pu montrer qu'une seule mutation génétique affectant le gène Gabrb1 agit de manière puissante sur le noyau accubens, une région du cerveau qui contrôle le plaisir. C'est pour cette raison que ces souris consomment de manière irrépressible de l'alcool lorsqu'elles en ont la possibilité.

Les chercheurs vont à présent étudier le rôle du gène Gabrb1 chez l’Homme et essayer de montrer si la même mutation sur ce gène provoque une dépendance accrue du sujet à l'alcool. Si tel était le cas, il serait alors envisageable de mettre au point un test permettant de détecter le risque de dépendance à l'alcool chez un individu et de mettre en place précocement une prise en charge médicale personnalisée.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Université de Newcastle

Les pépins de raisin contre le cancer de la prostate !
Mardi, 17/12/2013 - 11:23

Des chercheurs de l'Université de Colorado, dirigés par le professeur Alpna Tyagi, ont montré qu'un constituant de l'extrait de pépins de raisin, « B2G2 » induit la mort cellulaire ou apoptose des cellules cancéreuses de la prostate tout en laissant les cellules saines indemnes.

L’action anti-cancéreuse de l'extrait de pépins de raisin avait déjà été montrée mais les chercheurs n'étaient pas parvenus jusqu'à présent à comprendre le mécanisme de cette action, faute de pouvoir disposer d'une quantité suffisante de cette substance.

Ces travaux devraient permettre aux chercheurs de réaliser prochainement les premiers essais cliniques sur l'homme et d'évaluer plus précisément le potentiel anticancéreux de cette molécule.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

TFO

Le vieillissement cérébral est-il inéluctable ?
Mardi, 17/12/2013 - 11:05

Chez les personnes âgées, il est normal d'observer une diminution progressive des capacités cognitives qui se traduit notamment au niveau du cortex préfrontal, une ère cérébrale impliquée dans la mémoire de travail et dans la concentration. Jusqu'à présent, la majorité des scientifiques pensaient que le déclin cognitif était lié à une perte de neurones mais de récents travaux sont venus remettre en cause cette hypothèse.

Une équipe américaine du Scripps Research Institute (La Jolla-Californie), dirigée par Yuko Hara, a en effet montré, en observant le cerveau de 29 singes rhésus, que le vieillissement de ces primates n’entraînait pas une disparition des neurones du cortex préfrontal mais que ceux-ci fonctionnaient simplement de manière moins efficace.

Selon ces recherches, il semblerait que les mitochondries voient leur structure modifiée au cours du vieillissement, ce qui diminuerait sensiblement leur efficacité énergétique et provoquerait une diminution de la densité de connexions interneuronales.

Mais ces travaux ont également montré que cette évolution est réversible et que les mitochondries peuvent retrouver leur structure fonctionnelle sous l'effet d'une stimulation hormonale à base d'œstrogènes. Ces travaux ouvrent donc une nouvelle voie thérapeutique très intéressante pour prévenir et combattre le déclin cognitif non pathologique lié au vieillissement.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

PNAS

Technology

Le taux de sucre dans le sang déterminerait les performances de notre mémoire
Lundi, 16/12/2013 - 17:53

Selon une étude réalisée par l'hôpital de la charité de Berlin et portant sur 141 adultes en bonne santé et âgés en moyenne de 63 ans, les sujets présentant un taux de sucre sanguin élevé auraient un risque accru de connaître des problèmes de mémoire.

Ces chercheurs dirigés par la neurologue Agnès Flöel ont analysé les performances de ces adultes en bonne santé et ont évalué, à l'aide de toute une série de tests, leur capacité de mémorisation. Ces scientifiques chercheurs ont ensuite pu montrer qu'il existait une nette corrélation entre les performances cognitives de ces sujets et leur niveau de glucose dans le sang.

Les participants qui présentaient le taux de sucre le plus élevé dans le sang avaient une capacité de mémorisation deux fois inférieure, en moyenne, à ceux des participants présentant le taux de sucre le plus bas. Les analyses par imagerie ont par ailleurs montré que l'hippocampe des sujets présentant le taux de sucre le plus élevé était sensiblement plus petit que la moyenne.

"Ces résultats sont très intéressants et représentent un espoir sérieux, y compris pour les personnes ayant une glycémie normale. Nous avons en effet montré qu'il est envisageable d'améliorer les performances de notre mémoire en modifiant intrinsèquement le taux de sucre dans le sang" souligne Agnès Flöel.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Neurology

La dyslexie est-elle liée à un déficit de connectivité dans le cerveau ?
Lundi, 16/12/2013 - 17:46

La dyslexie est un trouble neurologique très répandu qui se caractérise par des difficultés chroniques pour lire et pour saisir le langage. On estime que cette pathologie concerne  entre 5% et 10 % de la population mondiale. En France la dyslexie toucherait environ 600 000 élèves et entre 2,5 et 3 millions d'adultes.

Depuis plusieurs décennies, la majorité de la communauté scientifique considère que ce dysfonctionnement cérébral provient d'une représentation mentale défectueuse des mots, notamment des phonèmes, les éléments sonores distinctifs du langage.

Pour vérifier cette hypothèse, une équipe de recherche de l'université catholique de Louvain, dirigée par Bart Boets, ont travaillé sur 45 étudiants dont 23 étaient dyslexiques.  Les chercheurs ont notamment observé par IRM, l'évolution de l'activité spécifique du cerveau des participants lorsqu'ils entendaient certains sons et certaines syllabes.

Ces recherches ont permis de montrer que les réponses des étudiants dyslexiques et leurs réactions neuronales étaient équivalentes à celles de leurs camarades non touchés par cette pathologie. En revanche les chercheurs ont observé que les étudiants dyslexiques étaient en moyenne plus lents à répondre.

Selon ces scientifiques, ces observations s'expliquent par le fait que les sujets dyslexiques possèdent un moins bon niveau de coordination entre treize régions du cerveau qui traitent les sons élémentaires et l'aire de Broca, une région cérébrale particulièrement impliquée dans le traitement du langage. Pour ces chercheurs la cause de la dyslexie ne serait donc pas à chercher dans une représentation altérée des phonèmes mais plutôt dans un dysfonctionnement au niveau de la coordination de différentes aires cérébrales chargées du traitement des sons.

Pour Bart Boets, il est néanmoins envisageable de rétablir une connectivité normale entre les  régions du cerveau impliquées dans cette pathologie. Ce chercheur pense notamment qu'il serait possible de restaurer la communication entre ces régions cérébrales en utilisant judicieusement une stimulation électrique non invasive.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

HLN

Une nouvelle méthode pour prévoir les risques d'infarctus
Lundi, 16/12/2013 - 17:40

L'athérosclérose est une maladie inflammatoire chronique qui se caractérise par des dépôts de lipides (graisses) sur la paroi des artères. Cette pathologie affecte notamment les artères coronaires directement reliées au cœur et les carotides qui irriguent le cerveau. Cette maladie est un véritable fléau puisqu'elle constitue la première cause de mortalité au niveau mondial avec environ 30 % des décès selon l'OMS. Elle est la deuxième cause de décès en France avec environ 145 000 morts par an.

Face à ce défi de santé publique, les chercheurs essayent de mettre au point de nouveaux outils permettant de détecter facilement parmi toutes les plaques de graisses, celles qui sont les plus fragiles et sont susceptibles de se rompre et de provoquer un caillot potentiellement mortel.

Une équipe de l'université d'Édimbourg vient de mettre au point une nouvelle méthode dans ce sens qui combine deux techniques d'imagerie classique : le scanner pour donner une image de la forme des artères et l'imagerie médicale par émissions de positons, une méthode qui consiste à injecter un produit radioactif dans le sang, puis à repérer les zones où il est allé se fixer.

Selon ces chercheurs cette association technologique permet de repérer la présence de calcium à la surface des plaques, ce qui constitue un bon indicateur sur leur fragilité et leurs risques de rupture. Pour repérer ce calcium, les chercheurs ont utilisé un marqueur radioactif,  le 18F fluorure de sodium, largement utilisé en médecine.

Pour évaluer l'efficacité et la précision de leur nouvel outil, ces scientifiques l’ont testé sur 80 malades atteints d'athérosclérose au niveau des artères coronaires. La moitié de ces patients avait eu un infarctus récent et l'autre moitié était dans un état stable.

Ces recherches ont permis de montrer que le marqueur radioactif utilisé allait bien se fixer directement et sélectivement sur les plaques provoquant les infarctus et cela dans 93 % des cas. Cette nouvelle méthode, très fiable et assez simple à mettre en œuvre pourrait donc permettre d'effectuer des progrès importants dans la prévention active de cette pathologie dévastatrice.

Article rédigé par Elisa Tabord pour RT Flash

Scotman

Autisme : la piste thérapeutique de l'ocytocine se confirme
Samedi, 14/12/2013 - 11:22

On se souvient qu'en 2010, une étude publiée par la chercheuse lyonnaise Angela Sirigu (Centre des neurosciences cognitives de Lyon) avait fait grand bruit en montrant qu'une seule administration d'ocytocine par voie nasale pouvait sensiblement améliorer les capacités relationnelles et sociales d'enfants autistes (Voir PNAS).

Cette fois c'est une équipe américaine de l’Université Yale aux États-Unis qui a exploré cette nouvelle voie thérapeutique prometteuse. Les chercheurs américains ont recruté 17 enfants et adolescents autistes âgés de 8 à 16 ans et demi. Ils leur ont injecté une solution d’ocytocine ou de placebo par spray nasal. Ils ont ensuite effectué toute une batterie de tests pour analyser leurs comportements sociaux et ont également observé l'évolution de leur activité cérébrale grâce à l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf).

Comme en 2010 dans la précédente étude, ces nouvelles recherches montrent que l'administration d'ocytocine entraîne bien une activation de certaines aires cérébrales spécifiques impliquées dans le développement des émotions et dans le circuit de la récompense. Selon les chercheurs, l'administration de cette hormone augmenterait la sensation de plaisir ressentie lors d’une interaction sociale et diminuerait l'hyperactivité caractéristique de certaines régions du cerveau chez les autistes.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

PNAS

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