|
|
|
|
|
NUMERO 629 |
|
|
|
|
|
|
|
Edition du 16 Décembre 2011
|
|
|
|
|
Edito
La mer : avenir de l'humanité !
Alors que le sommet de Durban sur le climat s'est terminé il y a quelques jours par des résultats en demi-teinte, même si l’échec annoncé a heureusement été évité, l'humanité va être confrontée au cours des prochaines décennies à trois grands défis, le défi alimentaire, le défi énergétique et le défi des maladies liées au vieillissement.
Les mers et les océans, qui constituent les trois quarts de la surface de notre planète recèlent d'immenses potentialités qui peuvent nous permettre de relever ces défis majeurs pour notre espèce.
En matière alimentaire, l'aquaculture, qui représentait moins d'un million de tonnes au début des années 50, a produit 70 millions de tonnes de poissons et plantes aquatiques en 2010, dont 30 millions de tonnes de poissons, ce qui représente, en moyenne, plus de quatre kilos de poissons par terrien ! Depuis 1970, la croissance moyenne de la production aquacole mondiale a été de 9 % par an, bien supérieure à celle de l'agriculture et de l'élevage.
L'aquaculture a une empreinte énergétique et écologique intrinsèquement bien inférieure à celles de l'agriculture et de l'élevage terrestre, même durable. Contrairement aux mammifères à sang chaud, les poissons utilisent en moyenne deux fois moins d'énergie pour entretenir leur métabolisme et nourrir leur croissance. On peut donc obtenir, grâce à l'aquaculture, deux fois plus de protéines d'excellente qualité avec la même mise énergétique de départ. En outre, l'élevage de poisson ne produit pas d'émissions de méthane et permet la capture du carbone.
L'aquaculture, déjà très performante, pourrait connaître une véritable révolution grâce à la généralisation de l'utilisation de larves d'insectes pour nourrir les poissons d'élevage. Ces larves étant elles-mêmes nourries par des déchets agricoles : des expérimentations actuellement menées en Asie montrent que 60 tonnes d'insectes nourris à l'aide de déchets de palmiers à huile permettent d'obtenir en bout de chaîne plus de 25 tonnes de poissons !
Un rapport publié en janvier 2011 et intitulé "Perspectives de développement d'une aquaculture durable pour 2050" montre que l'aquaculture est appelée à contribuer de manière décisive à l'approvisionnement alimentaire mondial à l'horizon 2050 (Voir rapport). Elle pourrait en effet permettre de produire de façon durable et respectueuse de l'environnement plus de 55 millions de tonnes d'ici 40 ans, soit plus de six kilos par an et par terrien (en tenant compte de l'augmentation de la population mondiale), en moyenne, contre quatre aujourd'hui.
Autre ressource alimentaire potentiellement exploitable à l'échelle planétaire et riche de promesses : les algues et notamment la famille des cyanobactéries ou « algues bleues ». Parmi ces algues, la spiruline, véritable concentré de protéines, minéraux et vitamines est à présent produite de manière industrielle dans plusieurs régions du monde. Ses propriétés nutritionnelles sont telles que 3 grammes de spiruline pendant un mois suffisent à guérir un enfant atteint de malnutrition sévère ! Cette algue extraordinaire est en outre bien plus productive que n'importe quelle production agricole terrestre : pour produire la même quantité de protéines, la Spiruline a besoin d'une surface trente fois moins grande que le soja ! Dernier atout, la consommation régulière de cette algue est très bénéfique pour la santé.
Mais dans le futur, la mer ne sera pas seulement capable de nourrir l'humanité, elle lui fournira également l'immense quantité d'énergie non carbonée dont elle aura besoin pour faire face à son développement tout en diminuant de manière drastique ses émissions de gaz à effet de serre.
Grâce aux biotechnologies, il est à présent envisageable de cultiver à l'échelle industrielle le phytoplancton présent en grande quantité dans les océans. Ces minuscules organismes qui comptent plusieurs dizaines de milliers d'espèces différentes, utilisent pour leur développement un mécanisme de photosynthèse proche de celui des plantes et jouent un rôle tout à fait essentiel dans le cycle global du carbone.
En France, un vaste projet de recherche associant l'Etat et plusieurs entreprises du privé vise la production industrielle de micro-algues dans les régions littorales humides du sud de la France. Avec les importantes quantités de biomasse ainsi obtenues, il est possible de nourrir poissons et crustacés mais on peut également obtenir d'excellents produits de substitution aux carburants actuels en transformant la biomasse en éthanol. Ces biocarburants marins devraient commencer à être disponibles en grande quantité dès 2015.
Outre leur rendement sans égal et leur neutralité carbone, ces biocarburants de “troisième génération” présentent un avantage décisif : ils n’entrent pas en compétition avec les cultures alimentaires et ne nécessitent pas la mobilisation de terres cultivables. En outre, la production de ces carburants de la mer peut s'effectuer en milieu ouvert mais également en milieu fermé, dans de grands bioréacteurs verticaux qui limitent considérablement l'emprise au sol de cette production. Pour l'instant, le coût de production du litre de biocarburant à base d'algues est de l'ordre de 6 euros et il doit descendre à moins de quatre euros pour commencer à être rentable mais, si l'on extrapole la hausse inéluctable du prix de pétrole qui pourrait atteindre, selon l'AIE, plus de 100 euros le baril en 2020, ces biocarburants marins pourraient devenir rentables d'ici une dizaine d'années.
Mais les océans sont également une immense machine thermodynamique qui ne cesse de convertir d'énormes quantités de chaleur en énergie et vice-versa. Si l'humanité parvenait à utiliser simplement une petite partie de cette énergie potentielle, elle aurait réglé une grande partie du défi énergétique auquel elle est confrontée.
C'est ainsi que depuis octobre 2011, la France expérimente une hydrolienne au large de l’île de Bréhat (Côtes d’Armor). Cette machine de 16 mètres de diamètre et d'un poids de 850 tonnes a été immergée à 35 mètres de profondeur. Elle utilise le mouvement des courants sous-marins et devrait produire assez d'électricité pour alimenter 600 à 800 foyers.
En Suède, il est prévu la construction d'ici 2015 d’un parc de récupération d’énergie des vagues à Sotenäs. Ce parc sera composé à terme de 420 bouées capables de récupérer l'énergie des vagues, encore appelée énergie houlomotrice et pourra approvisionner plusieurs milliers de foyers en électricité propre. Selon la communauté scientifique, 7 % de la demande annuelle mondiale en électricité pourrait être couverte en 2020 par la seule production houlomotrice, soit un gisement énergétique de l'ordre de 1.400 TWh/an.
Il faut bien entendu évoquer également l'immense potentiel énergétique de l'éolien marin. Les machines de prochaine génération de 10 MW pourront produire chacune, en moyenne, plus de 30 millions de kWh par an (l'équivalent de la consommation électrique de 12 000 foyers hors chauffage). 300 000 de ces "monstres des mers", regroupés en fermes éoliennes marines, suffiraient à produire le tiers de la consommation électrique mondiale prévue en 2050 (26 000 TWh par an).
Quant aux marées, selon l’IFREMER, elles dissiperaient une énergie de l’ordre de 22.000 TWh par an, suffisante en théorie pour couvrir l'ensemble de la production électrique mondiale qui est d'environ 20 000 TWH par an. Mais en réalité, les sites disponibles et utilisables sont rares, une dizaine dans le monde. La France, rappelons-le, est pionnière en la matière avec la célèbre usine marémotrice de La Rance, inaugurée en 1966 par le Général de Gaulle et toujours en exploitation.
Mais le plus grand gisement d'énergie reste sans doute l'énergie thermique des mers, c'est-à-dire la chaleur stockée dans les océans : elle représenterait plus de 80 000 TWh, soit quatre fois la production mondiale d'électricité mais elle nécessite, pour être exploitée de manière rentable et à grande échelle, des avancées technologiques qui représentent au moins 10 ans de recherche. D'ici 2050, en exploitant simultanément ces différentes formes d'énergie des mers, le Monde pourrait sans doute satisfaire au moins un quart des ces besoins globaux en énergie, tout en réduisant massivement ses émissions de gaz à effet de serre et en luttant efficacement contre le réchauffement climatique.
Enfin, la mer constitue, on l'oublie souvent, le plus gigantesque réservoir de biodiversité et de médicaments potentiels dont nous disposons. Les scientifiques connaissent seulement 1 % des 500 000 espèces marines recensées à ce jour et il ne se passe pas un mois sans qu'apparaisse une nouvelle molécule ou une nouvelle classe de médicaments issus de la mer. La première molécule issue de la mer a été un champignon, la céphalosporine et a permis la mise au point d'un nouvel antibiotique très puissant. Depuis, de nombreuses molécules aux propriétés remarquables sont sorties des océans : il faut citer la cytarabine, molécule tirée d'une éponge de mer et utilisée contre certaines leucémies, ou encore l’AZT, une molécule issue du sperme de hareng et utilisée dans le traitement du sida.
De multiples médicaments contre le cancer, en cours d'expérimentation, viennent également des océans. C'est le cas de la squalamine, issue du requin, qui empêche la vascularisation des tumeurs. Autre exemple, la bryostatine, une substance produite par des bactéries vivant sur les larves de Bryozoaires, de minuscules animaux marins (un millimètre de long en moyenne) qui vivent en colonies dans l'ensemble des mers du Globe. La bryostatine-1 s'est avérée active contre les mélanomes et les cancers du rein et du pancréas.
Enfin, grâce au venin des cônes des mers tropicales, les scientifiques ont découvert une nouvelle famille d’antalgiques bien plus puissante que la morphine. Ce nouveau médicament est à présent indiqué pour traiter les douleurs chroniques, résistantes aux traitements conventionnels.
Il est paradoxal de constater que nous connaissons mieux, par bien des aspects, la Lune ou Mars, que le fond des océans qui regorgent pourtant de trésors biologiques aux immenses potentialités. Si nous voulons relever ces trois immenses défis, le défi alimentaire, le défi énergétique et le défi médical, nous devons passer à la vitesse supérieure dans l'exploration et l'exploitation des richesses et ressources marines. Dans cette perspective, il est urgent que l'Europe et la communauté internationale initient de grands projets à long terme visant à mieux connaître et à inventorier les richesses de nos océans, afin de les exploiter de manière durable pour le plus grand bénéfice de notre espèce.
René TRÉGOUËT
Sénateur Honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
|
|
|
|
|
|
|
|
Terre |
|
|
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Au terme d'une journée supplémentaire de négociation, les délégués des 195 Etats représentés dans la capitale sud-africaine sont parvenus le 10 décembre à s'entendre sur un texte dans lequel, pour la première fois, tous les pays sont d'accord pour mener une action conjointe contraignante destinée à limiter le réchauffement climatique mondial inéluctable. Le consensus obtenu peut sembler laborieux mais il mérite pourtant d'être salué : pour la première fois, tous les grands pays émetteurs de gaz à effet de serre ont accepté de s'inscrire dans un accord global de réduction de leurs émissions, qui devra être précisé au plus tard d'ici à 2015 et entrer en vigueur en 2020. Le protocole de Kyoto, seul traité international qui contraint une quarantaine d'Etats industrialisés à diminuer leurs rejets de CO2 et qui venait à échéance fin 2012, est sauvé.
Tous les pays, y compris la Chine et l'Inde, qui, après les Etats-Unis, ont fini par se rallier à la feuille de route défendue par l'Union européenne. Les trois principales « puissances émettrices » de gaz à effet de serre (près de la moitié du CO2 envoyé chaque année dans l'atmosphère) vont s'asseoir à la même table de négociation que les autres pays pour tenter de s'entendre en 2015 sur un accord global de réduction.
Nathalie Kosciusko-Morizet, qui participait à ces négociations, considère que des « avancées significatives » ont été enregistrées à Durban, tout en reconnaissant que l’accord était imparfait. Se félicitant du « rôle moteur » que l’Europe a joué dans ces négociations, Nathalie Kosciusko-Morizet considère que « ses propositions ont formé la base du compromis ». « C’est un tournant qui a été pris » souligne-t-elle. Au lieu de maintenir les conservatismes passés en matière de lutte contre le réchauffement, « nous avons au contraire franchi une étape dans ce processus."
Les 37 pays les plus industrialisés signataires du protocole de Kyoto de 1997 (hors les Etats-Unis qui ne l'avaient pas ratifié) ne seront donc plus les seuls à fournir des efforts et à en être comptables devant la communauté internationale. C'est ce que réclamait l'Union européenne, laquelle, dès lors, a accepté à Durban de prendre de nouveaux engagements, au-delà de ceux qui s'achèvent en 2012 (baisse de 8 % en moyenne des GES entre 2008 et 2012 par rapport à 1990).
L'Europe satisfait ainsi une revendication forte émise par les pays en développement au nom de la responsabilité « historique » des pays riches dans l'accumulation de CO2 dans l'atmosphère. Mais cette prolongation ne représente que 15 % du total des émissions produites annuellement dans le monde.
Autre décision importante, recherchée depuis longtemps et enfin adoptée à Durban. La CNUCC a engagé l’ouverture d’un dialogue sur l’agriculture, défendu par la France. Il met en place, pour la première fois, une discussion sur l’agriculture pour « développer les bonnes pratiques et les transferts de technologies » et répondre aux enjeux climatiques tant sur le plan de la réduction des émissions que de l’adaptation à ses effets en matière de sécurité alimentaire.
A l’origine de 30 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, l’agriculture représente un potentiel considérable de réduction des émissions. C’est aussi le premier secteur touché par le défi du réchauffement climatique et en ce sens, cette avancée est positive.
La conférence de Durban sauve à la fois le protocole de Kyoto et prépare en même temps sa succession. Le futur traité global de réduction doit en effet entrer en vigueur « à partir de 2020 ». Une formulation qui exclut toute date ferme et ne revêt pas une réalité très contraignante, contrairement à ce que voulaient les pays en voie de développement et les îles-Etats menacées de submersion.
L’Union Européenne ne représentant que 11 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre a dû accepter l'introduction dans son projet de feuille de route d'une terminologie édulcorée pour qualifier le futur traité global. Il s'agira d'ici à 2020 de parvenir à « un protocole, un autre instrument légal ou une solution légale ayant une force légale ».
A la différence de Copenhague, où l'Europe avait été largement exclue de l'accord entre les Etats-Unis et les pays émergents, elle a été ici à Durban au centre des négociations. C'est autour de sa proposition de feuille de route pour un régime climatique post-2020 juridiquement contraignant, en échange d'une deuxième période d'engagement du Protocole de Kyoto, que se sont construites les négociations.
L'accord intervenu ne s'accompagne pas d'une hausse du niveau d'ambition des pays pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Les engagements annoncés ne permettront pas de tenir le réchauffement de la planète sous le seuil de 2 degrés Celsius d'ici à 2100. Un niveau qui semble déjà largement sous-évalué. Les scénarios actuels projettent le réchauffement dans une fourchette de 3,5 à 6 degrés.
Durban se solde enfin par la mise en place du mécanisme de fonctionnement du Fonds vert. Annoncé l'an dernier à la conférence de Cancun, cet instrument doit aider financièrement les pays en développement à faire face au changement climatique. Il doit être alimenté de 100 milliards de dollars par an à partir de 2020.
ONU
|
|
^ Haut |
|
|
|
|
|
|
|
Vivant |
|
|
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L'équipe de Patrick Mehlen, du Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon (CRCL, Inserm/CNRS/Centre Léon Bérard/Université Claude Bernard Lyon 1) vient de démontrer qu'un gène (nommé "DCC" pour Deleted Colorectal Cancer) protège contre le développement de tumeurs colorectales, en induisant la mort des cellules cancéreuses. Les chercheurs lyonnais ont mis au point un modèle animal porteur d'une mutation sur le gène DCC. Les souris porteuses de la mutation développent des tumeurs car ce gène ne peut plus induire la mort des cellules cancéreuses. Cette découverte pourrait aboutir plus largement à la mise au point d'un nouveau traitement anti-cancéreux ciblé visant à réactiver la mort des cellules cancéreuses. Les résultats de cette étude sont publiés dans une Lettre de la revue Nature datée du 11 décembre 2011.
L'équipe de Patrick Mehlen, directeur du Laboratoire d'Excellence DEVweCAN au Centre de Recherche en Cancérologie de Lyon (CNRS/Inserm/Centre Léon Bérard/Université Claude Bernard 1) étudie le processus de mort cellulaire –apoptose- et plus particulièrement le mécanisme qui permet aux cellules de comprendre qu'elles doivent s'engager dans un processus d'autodestruction lorsqu'elles deviennent anormales. L'équipe de Patrick Mehlen a proposé que ce mécanisme passe par des sentinelles localisées à la surface des cellules et qui scrutent leur environnement. Les chercheurs ont nommé ces sentinelles des "récepteurs à dépendance".
Les chercheurs se sont penchés sur le concept de ces "récepteurs à dépendance". Dans le cas où un récepteur cellulaire est associé à son ligand, le message classique indique que "tout va bien" et conduit à la survie de la cellule. Par contre, lorsque le récepteur est privé de son ligand, il peut envoyer un message qui conduit à la mort de la cellule, un mécanisme également appelé "apoptose". Appliqué à la recherche contre le cancer, l'absence de ligand pourrait induire la mort de cellules cancéreuses qui prolifèrent de manière anarchique.
Dans cette étude, l'équipe de Patrick Mehlen montre que le gène DCC (pour Deleted Cancer Colorectal), qui code pour un "récepteur à dépendance", protège l'organisme de l'apparition de cancer en provoquant la mort des cellules qui deviennent cancéreuses. Les chercheurs ont utilisé un modèle de souris où le gène DCC est génétiquement modifié. La mutation de ce "récepteur à dépendance" empêche l'induction de l'apoptose. Lorsque que le gène DCC est éteint par mutation, la souris, développe spontanément des cancers du côlon. " L'organisme est naturellement protégé du développement de cancers grâce à la présence de ce gène suppresseur de tumeur. Malheureusement, certaines cellules cancéreuses échappent à ce contrôle en bloquant ce mécanisme de "récepteurs à dépendance". On sait ainsi que le gène DCC est éteint dans la majorité des cancers chez l'homme", explique Patrick Mehlen.
Le travail des chercheurs pourrait déboucher dans un futur proche sur un nouveau traitement ciblé visant à réactiver la mort des cellules cancéreuses pour détruire les cancers, tels que le cancer du sein, du poumon…"Notre groupe a d'ailleurs développé plusieurs candidats médicaments qui réactivent la mort cellulaire induite par le récepteur DCC dans des modèles animaux et nous espérons être capable de tester ces candidats médicaments en essai clinique chez l'homme d'ici 3 ans", conclut Patrick Mehlen.
CNRS
|
|
|
|
|
|
|
|
Alors que l’on se rapproche des fêtes de fin d’année, le groupe Expressions, spécialisé dans les contenus scientifiques et médicaux vient de publier un article sur les relations entre le chocolat noir et les pathologies coronariennes… Conclusion : « bitter is better ». Comprendre, plus le chocolat est amer, meilleur il serait…
Les effets bénéfiques des flavonols contenus en grande quantité dans le cacao ne sont plus à démontrer. Cependant, est-ce que ces vertus ont des effets significatifs en ce qui concerne la pathologie vasculaire ? Les effets bénéfiques des flavonols, de la famille des flavonoïdes ont été amplement démontrés expérimentalement : ils ont des propriétés antioxydantes, antiagrégantes plaquettaires, vasodilatatrices, antiathéroscléreuses et agissent sur la régénération de l'endothélium vasculaire. Sur le plan de la pathologie vasculaire, de nombreuses études ont montré que la consommation de chocolat était associée à une diminution modérée de la pression artérielle systolique.
Par ailleurs, la consommation de quantités significatives de chocolat apparaît bénéfique pour l'ensemble de la pathologie cardiométabolique. D'après les données d'une autre méta-analyse récente, la consommation de chocolat serait à l'origine d'une réduction de 33 % de l'ensemble des maladies cardiométaboliques avec une diminution de 31 % de l'incidence du diabète de type 2 et de 29 % de celle des accidents vasculaires cérébraux.
Enfin, l'infarctus du myocarde semble d'autant plus fréquent que la consommation de chocolat est faible. C'est du moins ce que suggèrent quelques études de populations emblématiques telles que la Zutphen Study (qui a contribué à asseoir le rôle protecteur du poisson) ou l'étude des Femmes Ménopausée Américaines de l'Iowa.
Une nouvelle étude effectuée auprès des participants de la NHLBI Family Study s'est focalisée sur l'impact de la consommation de chocolat sur les affections coronariennes. Il s'agit d'une étude transversale portant sur 4.970 sujets âgés en moyenne de 52 ans et dont la prévalence des maladies coronariennes était de 10,9 %.
Une enquête de fréquence de consommation alimentaire comportait des questions sur les produits issus du chocolat. Lors de l'exploitation statistique, des ajustements ont été faits sur l'âge, le genre, les antécédents familiaux et d'autres facteurs de risque coronarien, ainsi que sur la consommation d'alcool, de fruits et légumes, de graisses saturées et sur la prise de vitamines antioxydantes.
Les résultats indiquent clairement l'existence d'une relation inverse entre la fréquence de consommation de chocolat et la prévalence de la pathologie coronarienne, relation qui persiste après divers ajustements. Comparés aux participants qui ne consomment jamais de produits chocolatés, ceux qui en consomment 1 à 3 fois par mois ont un risque comparable alors que ceux qui en consomment 1 à 4 fois par semaine, ou plus de 4 fois par semaine, voient leur risque coronarien diminuer respectivement de 26 % et de 57 %, la différence étant hautement significative.
La relation entre la consommation de chocolat et la diminution du risque coronarien observée dans cette étude paraît solide au vu des différents ajustements effectués même si l'on ne peut affirmer avec certitude un lien de causalité entre ces deux paramètres. A titre anecdotique, il est intéressant de relever que la consommation de friandises non chocolatées a tendance à augmenter le risque coronarien.
Au total, une consommation fréquente et modérée de chocolat, principalement noir, est associée à une réduction nette de la prévalence des maladies coronariennes chez l'homme et chez la femme, indépendamment des autres facteurs de risque coronarien.
Reste à savoir si cet effet favorable est lié à une action directe des composants du chocolat ou s'il est la conséquence de la baisse de la pression artérielle. Il ne s'agit certes que d'une étude transversale sans suivi de cohorte et assez imprécise sur la teneur en polyphénols des chocolats consommés qui ne permet pas de préciser la quantité de chocolat à ingérer pour profiter au mieux de cette probable protection coronarienne. A priori, la consommation régulière mais modérée de chocolat noir, le plus riche en polyphénols possible, peut être considérée comme un véritable auxiliaire de prévention cardiovasculaire. On peut donc d'ores et déjà affirmer que… « bitter is better ».
Rappelons qu’à chaque fois qu’une étude paraît sur les effets bénéfiques du cacao sur la santé, certains scientifiques ou médecins soulignent que la consommation de chocolat n’a pas que des effets bénéfiques pour la santé. En effet, alors que les principaux pays occidentaux sont de plus en plus touchés par l'obésité –même parmi les seniors-, il convient de faire attention. Certains spécialistes estiment ainsi qu'il est dangereux de communiquer sur les aspects « santé » du chocolat.
Senior Actu
|
|
|
|
|
|
|
|
Des chercheurs britanniques auraient mis au point un traitement de thérapie génique, capable en une seule injection de réduire les symptômes de l’hémophilie et d’améliorer la qualité de vie des personnes touchées par cette maladie rare. C’est ce que révèle une étude parue dans le New England Journal of Medicine et présentée lors de la 53e réunion annuelle de l'American Society of Hematology à San Diego.
Maladie génétique rare qui touche presque exclusivement les hommes (le gène déficient se trouvant sur le chromosome X), L'hémophilie est une anomalie de la coagulation sanguine liée à un déficit d’un des facteurs de coagulation. Ainsi, la personne touchée par cette pathologie souffre d’hémorragies qui peuvent atteindre les organes, les muscles ou les articulations. Ainsi, toute coupure pouvant entraîner des conséquences dramatiques, le patient doit faire attention constamment à ses gestes…
Afin d’aider ceux qui sont atteints par ce syndrome, les scientifiques du monde entier sont, depuis plusieurs années, à la recherche d’une thérapie capable d’estomper les risques de saignements graves, mais jusqu’à présent les tentatives permettant d’introduire dans l’organisme une copie fonctionnelle du gène déficient ont été des échecs. C’est dans ce contexte qu’Amit Nathwani de l’University College London et ses collègues du St. Jude Children's Research Hospital ont mené un nouvel essai clinique de thérapie génique sur 6 patients atteints d’un hémophilie de type B, au Royal Free Hospital de Londres, sous la direction de Edward GD Tuddenham. Afin d‘introduire la copie fonctionnelle du gène du facteur de coagulation IX chez ces 6 participants, les chercheurs ont utilisé un adénovirus comme vecteur.
Ce dernier fait partie d’une famille de micro-organismes qui cible les cellules du foie mais n’est à l’origine d’aucune maladie chez l’homme. Le protocole, mis en place par les médecins londoniens, a consisté à administrer, durant une heure, par perfusion dans une veine du bras, les vecteurs. Deux des patients ont reçu des doses croissantes de ces derniers. Après traitement, les scientifiques ont constaté une amélioration significative du taux de facteurs de coagulation IX dans le sang des participants, et tout particulièrement chez ceux qui ont reçu des doses plus importantes de vecteurs. Selon les données fournies par les chercheurs, le traitement serait même efficace sur le long terme. Certes, il n’a pas été permis aux patients d’avoir une coagulation normale, mais les modestes améliorations apportées par cette thérapie génique leur ont changé la vie, leur permettant notamment de pratiquer des activités sportives qui leur étaient jusqu’alors interdites…
Information Hospitalière
|
|
^ Haut |
|
|
|
|
|
VOTRE INSCRIPTION |
|
Vous recevez cette lettre car vous êtes inscrits à la newsletter RTFLash. Les articles que vous recevez correspondent aux centres d'intérêts spécifiés dans votre compte.
Désinscription Cliquez sur ce lien pour vous désinscrire.
Mon compte pour créer ou accéder à votre compte et modifier vos centres d'intérêts.
|
|
|
|
|
|