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RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 595
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 28 Avril 2011
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Egalement dans ce numéro
TIC
La technologie sans contact ouvre la voie aux achats interactifs
Utiliser les ondes cérébrales pour piloter l'informatique
Comment gagner de l'espace de stockage informatique
USA : Le livre électronique devant le livre de poche !
Matière
L'hydrogène dopé par un nouveau catalyseur
Un textile solaire à base de polymères
Vivant
Le rhinovirus C commence à révéler ses secrets
Vaccination contre les rotavirus : l'exemple brésilien
La classification de la flore intestinale en trois groupes : une découverte aussi importante que celles des groupes sanguins
Sclérose en plaques : résultats prometteurs pour un nouveau médicament
Un activateur de télomérases augmente la durée de vie !
L'ocytocine protègerait le bébé de la douleur à la naissance
Edito
Les vaccins restent une arme irremplaçable en matière de santé publique



A l'occasion de la Semaine européenne de la Vaccination, qui se déroule du 26 avril au 2 mai, l'Association nationale des Puéricultrices diplômées et des étudiantes (ANPDE) vient de rappeler avec raison que les vaccins sont indispensables pour faire reculer les maladies mortelles. Entre 2000 et 2008 en effet, le nombre de décès dus à la rougeole a diminué de 78 % dans notre pays. Mais depuis quelques années, la maladie revient en force. A tel point que les autorités parlent d'épidémie : 604 cas en 2008, plus de 5 000 en 2010 mais 3 800 sur les deux premiers mois de 2011 ! Au total, 5 enfants sont déjà morts d'une maladie qui devrait avoir disparu d'Europe...

Selon la Direction générale de la Santé, 41 % des enfants de deux ans et 44 % des enfants de six ans ont reçu les deux doses du vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole) nécessaires à une bonne immunisation. Or, l'objectif de couverture vaccinale nécessaire pour éliminer la rougeole est de 95 %. "Nous sommes bien en pleine épidémie de rougeole qui peut être une maladie grave chez les adolescents et les jeunes adultes", a déclaré le directeur général de la Santé, Didier Houssin. Aujourd'hui, on estime à 1,5 million le nombre de personnes qui auraient dû être vaccinées et qui ne le sont pas.

La secrétaire d'Etat à la Santé, Nora Berra, a pour sa part souligné un autre point préoccupant : la progression de l'épidémie d'hépatite B, avec 2.500 à 3.000 nouvelles contaminations par an. L'objectif de couverture vaccinale est là aussi de 95 %. La vaccination des enfants est passée de 30 % en 2007 à 70 % en 2009, mais la couverture est encore insuffisante. Or il existe un vaccin très efficace contre l'hépatite B depuis 1982.

L'intérêt de la vaccination du nourrisson est dû à l'excellente tolérance du vaccin, une efficacité supérieure à 95 %, et une durée de protection supérieure à 15 ans. L'expérience de Taiwan a montré qu'après 10 ans de vaccination des nourrissons, on constatait réduction de plus de 80 % du taux de portage du virus chez les enfants, et de 75 % du cancer du foie. Eliminer l'hépatite B nécessite un niveau élevé de vaccination des enfants. C'est pourquoi l'Organisation Mondiale de la Santé a recommandé en 1992 la vaccination universelle des nourrissons et des préadolescents.

Au niveau mondial, l'efficacité des vaccins n'est plus à démontrer. Une étude du Center for Disease Control and Prevention d’Atlanta, aux Etats-Unis vient de montrer l’intérêt de la vaccination des nourrissons contre les diarrhées à rotavirus qui tuent chaque année 500.000 enfants dans le monde. Au Brésil, cette vaccination a permis d'éviter 1 500 décès et 130 000 diarrhées nécessitant une hospitalisation entre 2007 et 2009. Mais une telle vaccination est également efficace en France : entre 2007 et 2009, la moitié des nourrissons de la Bretagne a été immunisée contre les rotavirus. Résultat, le nombre d’hospitalisations pour diarrhées a été divisé par deux dans l’ensemble de la population infantile !

Grâce à la vaccination, la variole a été totalement éradiquée et aucun cas n'a été enregistré depuis 1975. Autre exemple, la polio. Dans les années 70, 300.000 enfants se retrouvaient paralysés suite à cette maladie, contre 3000 aujourd’hui et cette maladie pourrait bien être la deuxième dans l'histoire de l'humanité à être totalement éradiquée grâce à une vaccination généralisée, financée en grande partie par la fondation de Bill Gates.

Enfin, dernier exemple, la paludisme qui tue plus de 900.000 personnes chaque année, dont une majorité d’enfants en Afrique subsaharienne. Depuis 10 ans, le laboratoire GlaxoSmithKline a mené des essais de vaccins sur 12.000 enfants dans sept pays : Tanzanie, Burkina Faso, Gabon, Malawi, Ghana, Kenya et Mozambique. La phase 3 des essais cliniques permet d’obtenir 50 % de réussite dans la protection contre la maladie pendant une période d’un an. Si ces résultats sont confirmés, une autorisation de mise sur le marché pourrait intervenir vers 2012 et des campagnes massives de vaccination pourraient être envisageables à l’horizon 2015.

Bien entendu, les vaccins, comme tout traitement médical, peuvent présenter chez certains sujets sensibles des effets secondaires, le plus souvent bénins mais dans de rares cas plus graves. Mais, sans entretenir des polémiques stériles, il faut dénoncer sereinement mais fermement certaines rumeurs et discours irrationnels qui, depuis quelques années, dénigrent systématiquement le principe même de la vaccination et revenir à la réalité des faits : dans tous les pays où, pour différentes raisons, la couverture vaccinale a baissé, on a pu constater mécaniquement un retour en force de certaines maladies que l'on croyait disparues et une hausse des décès liés à ces affections. Si l'on considère le rapport bénéfices-risques de la vaccination depuis deux siècles, on ne peut que constater que les vaccins ont permis, et permettent encore, d'immenses avancées dans la prévention et le traitement d'un grand nombre de maladies graves.

Demain, grâce à une recherche médicale en pleine effervescence, de nouveaux vaccins, encore plus sûrs, permettront de prévenir ou de combattre d'autres fléaux redoutables, comme certains cancers, le SIDA ou la maladie d'Alzheimer. Pour relever ces défis scientifiques et médicaux qui nous attendent, nous devons nous mobiliser pour que la France reste en pointe au niveau mondial mais aussi pour que chacun puisse bénéficier de ces avancées médicales majeures.

René Trégouët

Sénateur Honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


TIC
Information et Communication
La technologie sans contact ouvre la voie aux achats interactifs
Mercredi, 27/04/2011 - 16:14

Vous achetez un produit en magasin, mais vous devez faire attention à vos allergies ou à certaines contre-indications. Ou alors, vous êtes affecté d'une déficience visuelle et ne pouvez pas lire les informations sur la boîte. Pour pallier ce genre de problème, la start-up française Think&Go a eu l'idée de développer des solutions en NFC à destination de la grande distribution. « La technologie NFC donne la possibilité à un client de communiquer avec son environnement en magasin et de trouver un produit correspondant, par exemple, à un régime particulier », expliqueChristian Bardon, développeur chez Think&Go, interrogé par L'Atelier lors de l'édition 2011 du salon WIMA à Monaco. « Nous avons notamment travaillé avec Leclerc courant 2010 pour créer une application qui se connecte à tous les produits du magasin ».

Comment cela fonctionne-t-il ? Le client télécharge d'abord une application mobile où il renseigne son profil et indique son régime alimentaire. Il peut également activer la synthèse vocale, disponible dans les paramètres. De leur côté, les produits en rayons sont dotés de pastilles qui communiquent en NFC avec un stick placé sur le téléphone.

Lorsque le client approche son appareil du produit, la communication NFC s'établit et une deuxième communication s'opère, en Bluetooth cette fois, entre le stick du téléphone et le téléphone lui-même. Si le produit concerné contient des ingrédients contre-indiqués signalés par le consommateur dans son profil, une bannière d'avertissement s'affiche à l'écran. Pour une personne atteinte d'un handicap visuel, la synthèse vocale lit ces mêmes informations.

La solution ne s'arrête pas là. Elle peut également servir à proposer des réductions (sous forme de coupons sur mobile à montrer en caisse, par exemple) ciblées sur les produits qui conviennent le mieux au client, de manière à le fidéliser. « Cette technique permet donc à la fois de savoir ce que le client consomme et à établir un profil des visiteurs du magasin » ajoute Christian Bardon. Les marketeurs collectent des informations quantitatives et qualitatives essentielles pour affiner leurs stratégies en adaptant les offres en fonction non plus seulement des goûts et des habitudes des clients, mais aussi de leurs problèmes de santé, de leurs régimes, de leurs handicaps.

L'Atelier

Utiliser les ondes cérébrales pour piloter l'informatique
Mercredi, 27/04/2011 - 16:05

Contrôler son ordinateur par la force de la pensée, un rêve de science-fiction ? Plus vraiment. Pour faciliter l'usage des outils informatiques par des personnes atteintes de handicaps moteurs, une équipe de recherche de l’université Ben Gourion du Néguev, en Israël, a développé la solution MindDesktop. Ce dispositif consiste en un casque sans fil équipé de sept paires d'électrodes. Il analyse les ondes alpha émises par le cerveau pour comprendre les actions que l’usager souhaite effectuer sur son ordinateur avant de les accomplir.

En effet, les chercheurs ont compris que l’énergie électrique émise par le cerveau en pleine concentration est équivalente à 10 Watts, soit 13 à 40 vagues d’ondes alpha par seconde. Or, ces vagues d’énergie peuvent correspondre à un état d’esprit, à une volonté. Après les avoir captées et analysées, le casque communique avec un logiciel qui traduit ces données en commandes transmises à l’ordinateur.

Comment cela fonctionne ? Coiffé du casque, l’usager commence par ne penser à rien afin d’enregistrer une activité cérébrale « neutre ». Puis, il pense « droite » ou « gauche » par exemple, et ce pendant huit secondes. C'est le laps de temps nécessaire pour que l’appareil comprenne ce que veut l’utilisateur. Le casque enregistre donc l’activité du cerveau qui correspond à l’idée « droite » ou « gauche ». Idem pour « cliquer », par exemple. Lorsque le casque captera la même énergie lors d'une prochaine session, le logiciel saura à quelle instruction elle correspond.

Ce logiciel, justement, permet de faire apparaître à l'écran un clavier virtuel. L'utilisateur sélectionne les touches en pensant, donc, "droite", gauche", "haut", "bas" pour déplacer un curseur. Pour taper un caractère, il pense "cliquer". Tout l'enjeu consiste à se servir d’un ordinateur (écrire, expédier des mails) en se passant au maximum du clavier et de la souris. Le jeu vidéo avait déjà fait un pas dans cette direction avec l'Epoc, de la société Emotiv, qui analyse le flux sanguin et l’énergie électrique du cerveau pour affecter le comportement de personnages. La solution MindDesktop va plus loin en affinant les informations suggérées par le cerveau. Un brevet a été déposé par les chercheurs. L'une des applications les plus évidentes serait de proposer le dispositif à des entreprises et des organisations afin de faciliter le travail sur ordinateur pour des personnes handicapées.

GAN

Comment gagner de l'espace de stockage informatique
Mercredi, 27/04/2011 - 15:56

Depuis l'arrivée du premier disque dur en 1956, l'augmentation de la capacité de stockage n'a cessé d'être une préoccupation, étant donné les besoins sans cesse croissants. L'idéal étant de pouvoir stocker plus sans agrandir le volume du disque. C'est exactement cette recherche qu'a menée Jérôme Moritz, magnéticien et chercheur au CNRS, à Grenoble. Les espaces de stockage des disques durs sont constitués d'une multitude de grains magnétiques composés de bits de données. Dans les années 90, les chercheurs ont découvert que la réduction de la taille de ces grains pouvait aider à augmenter l'espace de stockage. Plus petits, ces grains pouvaient aussi être plus nombreux sur un même espace. Problème : leur taille très réduite les rend instables, donc difficilement utilisables pour stocker des informations.

L'équipe de Jérôme Moritz a entrepris de découper les couches de grains magnétiques en cubes, offrant une structure stabilisatrice. Actuellement, les grains de stockage informatique sont assemblées de couches continues, c'est-à-dire les unes au-dessus des autres. Mais le signal des couches inférieures perd en intensité. Jérôme Moritz a réussi à optimiser la densité et l'intensité du signal magnétique des grains au moyen de la superposition de couches, soit une couche perpendiculaire et l'autre longitudinale. La densité des bits des grains magnétiques est doublée et le signal garde une intensité constante puisque aucune couche ne se trouve en dessous d'une autre. Le procédé a fait l'objet d'un dépôt de brevet.

"En tant que scientifique, mon objectif est de faire avancer la recherche. Mais aujourd'hui, même les solutions dites 'pattern media', c'est-à-dire la solution de regroupement de grains magnétiques par cubes, n'ont pas été adoptées par l'industrie. Cela coûterait en effet trop cher à produire" explique Jérôme Moritz à l'Atelier. Le scientifique tempère en expliquant que des techniques actuelles de nano-impression par lithographie permettent tout de même de dupliquer vite et bien les réseaux de plots magnétiques des disques durs. Mais pour le moment, la solution de Jérôme Moritz et son équipe reste trop coûteuse pour convaincre entreprises et industries.

L'Atelier

USA : Le livre électronique devant le livre de poche !
Mercredi, 27/04/2011 - 14:56

En février, les Américains ont acheté plus de 90 millions de livres électroniques, soit trois fois plus qu'il y a un an. Le marché du "livrel" ou livre électronique poursuit son essor. Pour la première fois, cette catégorie devance le livre de poche traditionnel en nombre de ventes, selon l'association des éditeurs américains (AAP). En février, les Américains en ont acheté 90,3 millions, contre 81,2 millions de livres de poche. En un an, les ventes numériques ont augmenté de 202 %. L'ensemble du marché de l'édition imprimée s'élevait à 215 millions d'exemplaires en février.

Pour expliquer cette croissance particulièrement forte, l'association d'éditeurs met en avant le rôle des cadeaux de fin d'année. Beaucoup d'Américains ont reçu une liseuse et ont décidé de s'en servir en achetant des livres électroniques. Les ventes électroniques combinées de janvier et février 2011 ont ainsi progressé de 169 % sur un an, à 164 millions de dollars, alors que celles de livres imprimés ont baissé de 25 %, à 442 millions.

JDNet

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Matière
Matière et Energie
L'hydrogène dopé par un nouveau catalyseur
Mercredi, 27/04/2011 - 15:05

Une équipe de l'EPFL (Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne) menée par le professeur Xile Hu a découvert qu'un catalyseur efficace basé sur de la molybdénite permettait de  produire de l'hydrogène à température ambiante, durablement et à moindre coût. Présente en grande quantité sur terre, l'eau est composée d'hydrogène et d'oxygène. Sous l'effet d'un courant électrique, il est possible de la décomposer, c'est le processus d'électrolyse.

Pour améliorer cette réaction particulièrement énergivore, le platine est généralement utilisé comme dopant. Particulièrement cher, ce matériau a vu son prix tripler durant la dernière décennie. Les scientifiques de l'EPFL ont montré que le sulfure de molybdène amorphe est un catalyseur très efficace et abondant, donc bien moins cher.

Le nouveau catalyseur présente de nombreux avantages. Il est stable et compatible avec un milieu aqueux acide, neutre ou basique. Le taux de production d'hydrogène est également meilleur que pour les catalyseurs de même prix. Cette découverte ouvre des perspectives d'applications industrielles, par exemple dans le domaine du stockage de l'énergie solaire.

EPFL

Un textile solaire à base de polymères
Mercredi, 27/04/2011 - 14:24

L'Empa (Le laboratoire fédéral Suisse d'essai des matériaux et de recherche) a obtenu récemment des résultats prometteurs avec une électrode polymère textile qu'il a développée et qui devrait permettre de remplacer les électrodes en oxyde d'indium-étain.

La précarité des ressources de matières premières et une consommation accrue des métaux rares augmentent le coût des composants et des appareils électroniques. Ces métaux rares sont par exemple utilisés pour les électrodes transparentes des écrans tactiles, des téléphones mobiles, des écrans à cristaux liquides ou encore des diodes luminescentes organiques et des cellules solaires à couche mince. Le matériau de choix pour celles-ci est l'oxyde d'indium-étain (ou ITO, de l'anglais indium tin oxide), un oxyde mixte largement transparent. Toutefois l'ITO es relativement cher et non rentable pour les applications de grande surface telles que les cellules solaires.

La recherche travaille intensément à des solutions de remplacement, par exemple sur les polymères électroconducteurs, les nanotubes de carbone ou le graphène. Les électrodes à base de carbone présentent toutefois le plus souvent une résistance superficielle trop élevée et sont ainsi de mauvais conducteurs. D'autre part, si on introduit une grille métallique dans la couche organique, sa résistance diminue de même que sa stabilité mécanique. Si l'on plie la cellule solaire, ses couches se rompent et ne sont plus conductrices. Le défi consiste ainsi à produire des substrats conducteurs à la fois flexibles et stables, idéalement à l'aide d'un processus industriel peu coûteux par application en rouleaux.

Un tissu polymère transparent flexible, développé par l'Empa avec la firme allemande Sefar AG dans un projet soutenu financièrement par la Commission pour la technologie et l'innovation CTI, offre des possibilités prometteuses. Sefar, une entreprise spécialisée dans la production de tissus de précision est en mesure de produire ce tissu à bon marché et en grandes quantités par un procédé «roll-to-roll», un peu comme sur une rotative d'imprimerie. Des fils métalliques incorporés lors du tissage assurent la conductibilité électrique. Dans une deuxième étape du processus, le tissu est enrobé d'une couche de matière plastique inerte qui ne recouvre pas totalement les fils métalliques et conserve sa conductibilité électrique au tissu.

L'électrode ainsi obtenue est transparente, stable et cependant flexible. Sur ces électrodes, les chercheurs de l'Empa ont appliqué des piles solaires organiques dont l'efficience est comparable à celle des cellules conventionnelles utilisant l'ITO pour leur électrode avant ; de plus cette électrode textile est nettement plus stable à la déformation que celles actuellement commercialisées, obtenues par déposition d'une mince couche conductrice d'ITO sur une feuille plastique.

Enerzine

^ Haut
Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Le rhinovirus C commence à révéler ses secrets
Mercredi, 27/04/2011 - 15:46

Ils sont trois responsables, parmi d’autres, des rhinopharyngites de l’enfant, ce sont les rhinovirus A, B et C. Ce dernier, de découverte récente (5 ans), cause 50 % des infections à rhinovirus. Il posait jusqu’à présent un problème majeur aux chercheurs : l’impossibilité de le cultiver.

C’est maintenant chose faite grâce à une équipe américaine du Wisconsin, celle de James Gern. L’idée des chercheurs a été de tenter une culture virale sur son milieu naturel d’infection, l’épithélium sinusien, recueilli lors d’interventions. L’équipe a pu ainsi identifier deux souches de rhinovirus C, qu’elle a séquencées et a copiées dans un vecteur plasmidique. La réplication du virus a lieu uniquement dans certaines cellules de l’épithélium nasal. Il ne se lie pas aux mêmes récepteurs que les rhinovirus A et B et le sien reste à découvrir. Cette étape de la recherche pourrait ouvrir la porte à de nouvelles thérapeutiques. En effet, les traitements actuels des types A et B ne se montrent guère efficaces sur le rhinovirus C, responsable de 50 à 80 % des crises d’asthme de l’enfant et d’infections compliquant la mucoviscidose ou la BPCO.

Bioscholar

Vaccination contre les rotavirus : l'exemple brésilien
Mercredi, 27/04/2011 - 15:37

Menée au Brésil pendant trois ans, une étude démontre clairement l'intérêt de la vaccination des nourrissons contre les diarrhées à rotavirus. Dans tout le pays en effet, un programme d'immunisation a été mis en place dès 2006. Les 27 états de la fédération brésilienne ont été concernés, et cette campagne aurait permis d'éviter 1 500 décès sur la seule période 2007/2009.

Des équipes des Centers for Disease Control and Prevention d'Atlanta, aux Etats-Unis ont recueilli les données brésiliennes sur l'incidence des diarrhées infantiles durant la période en question. Au terme de la première année d'étude, le taux de couverture vaccinale s'établissait à 80 %. Il a ensuite continué de progresser, atteignant 84 % à la fin 2009. En comparant avec les années précédentes, les CDC ont constaté que 130 000 diarrhées nécessitant une hospitalisation avaient pu être évitées entre 2007 et 2009. Par ailleurs, 1 500 décès ont pu être prévenus. Un beau résultat !

Un travail mené en France confirme l'efficacité d'une telle politique vaccinale. Entre 2007 et 2009 là aussi, la moitié des nourrissons de la région Bretagne a été immunisée contre les rotavirus. Résultat, le nombre d'hospitalisations pour diarrhées a été divisé par deux dans l'ensemble de la population infantile ! L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) rappelle que dans le monde, les rotavirus tuent chaque année plus de 500 000 enfants de moins de 5 ans par diarrhées. Et ils entraînent 2 millions d'hospitalisations. Elle recommande à tous les pays d'inclure la vaccination contre ces virus dans leurs programmes nationaux d'immunisation.

DS

La classification de la flore intestinale en trois groupes : une découverte aussi importante que celles des groupes sanguins
Mercredi, 27/04/2011 - 15:28

Une équipe de recherche appartenant au consortium MetaHIT (Metagenomics of Human Intestinal Tract) qui a déjà réalisé le séquençage de l'ensemble des gènes (ou métagénome) de la flore intestinale, a révélé que la flore intestinale humaine se répartit en trois catégories, ou «entéro­types» : bacteroides, prevotella et ruminococcus. Ce qui différencie ces trois groupes ? Les bactéries qui colonisent nos intestins. Les trois entéro­types portent d’ailleurs le nom de la famille de microbes la plus représentée au sein de chacune d'elles. Et, l’étude ayant été réalisée à partir d'échantillons intestinaux prélevés sur 39 individus vivant en Europe, en Amérique et au Japon, elle a montré que la répartition entre les trois groupes s'avère indépendante de l'âge, de l'état de santé (surpoids, maladies inflammatoires) et de l'origine géographique des personnes.

Cette découverte pourrait faciliter le diagnostic de nombreuses maladies dont l'obésité, le diabète, ou encore les allergies alimentaires. En effet, connaître la composition précise de la flore intestinale et savoir quel est le lien entre un déséquilibre de cette population bactérienne et l'apparition de certaines maladies pourrait permettre de repérer les personnes à risque avant que ces maladies ne se déclarent.

L'existence de ces trois entérotypes, dont l'origine n'est pas encore bien comprise, pourrait également «expliquer pourquoi les effets de certains médicaments ou aliments varient d'une personne à l'autre», explique Jeroen Raes, chercheur à l'université de Bruxelles (VIB) et l'un des principaux auteurs de l'étude.

Pour bien comprendre l'enjeu de ces travaux, il faut garder à l'esprit que «le génome de notre flore intestinale compte 3,3 millions de gènes, soit 150 fois plus que dans l'ADN de nos propres cellules», souligne Stanislav-Dusko Ehrlich, chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) et coordonnateur du consortium MetaHIT (Metagenomics of Human Intestinal Tract) auquel participent des scientifiques du CEA, du CNRS, de l'université d'Évry-val d'Essonne, de l'Institut Mérieux et du groupe Danone. Selon lui, «il s'agit d'une nouvelle terra incognita dont on ne connaissait quasiment rien il y a trois ans» , lorsque le projet a été lancé.

Cette découverte pourrait aussi «expliquer pourquoi les effets de certains médicaments ou aliments varient d'une personne à l'autre». La prochaine étape vise à affiner la classification du microbiome humain en travaillant sur un échantillon plus large d'au moins 1000 individus. Objectif : essayer de trouver de nouveaux groupes, ou même des sous-groupes, pour affiner les entéro­types déjà définis, comme les facteurs rhésus pour le sang.

les recherches menées dans le cadre de MetaHIT laissent entrevoir la possibilité d'aller «vers une médecine personnalisée» capable d'améliorer le pronostic des maladies chroniques (diabète, allergies, maladie de Crohn) contre lesquelles il est très difficile de lutter une fois qu'elles se déclarent, en repérant les personnes à risque. La possibilité d'intervenir directement sur la flore en cas de perturbation de l'écosystème intestinal, en stimulant les «bonnes» bactéries et en annihilant les «mauvaises», est également envisagée.

Nature

Sclérose en plaques : résultats prometteurs pour un nouveau médicament
Mercredi, 27/04/2011 - 14:48

Biogen a annoncé des résultats très positifs pour l'essai DEFINE, le premier de deux essais cliniques clés de phase 3, conçus pour évaluer le composé oral de recherche BG-12 (fumarate de diméthyle) dans le cadre d'une monothérapie chez des personnes atteintes de sclérose en plaques récurrente-rémittente (SEP-R). Les résultats ont montré qu'une dose de 240 mg de BG-12, administrée deux ou trois fois par jour, satisfaisait au critère d'évaluation principal de l'étude, démontrant une réduction statistiquement très significative (p<0,0001) de la proportion de patients atteints de SEP-R ayant rechuté après deux ans par rapport au placebo.

Les deux doses de BG-12 ont également satisfait à l'ensemble des critères d'évaluation secondaires de l'étude, procurant une réduction statistiquement significative du taux de rechute annualisé, du nombre de lésions hyperintenses T2 nouvelles ou nouvellement élargies, du nombre de nouvelles lésions rehaussées par le gadolinium (lésions Gd+) et du taux de progression de l'incapacité telle que mesurée sur l'échelle étendue du degré d'invalidité (EDSS) au bout de deux ans.

DEFINE est une étude mondiale, randomisée, en double aveugle, contrôlée par placebo, à comparaison de dose visant à déterminer l'efficacité et l'innocuité du BG-12 chez les patients atteints de SEP-R. En plus de satisfaire au critère d'évaluation principal et à l'ensemble des critères d'évaluation secondaires, les données initiales de l'essai ont montré que le BG-12 a fait preuve d'un profil d'innocuité et de tolérabilité favorable. L'incidence globale des effets indésirables et des effets indésirables graves a été similaire dans le groupe placebo et dans les deux groupes de traitement avec le BG-12. Le profil de sécurité est cohérent avec ce qui a été constaté dans l'étude de phase 2 du BG-12 qui a été publiée. Des analyses supplémentaires de l'étude DEFINE sont en cours et la société prévoit de présenter des résultats détaillés à l'occasion d'une future rencontre médicale.

« Les réponses cliniques significatives observées dans l'étude DEFINE représentent un important pas en avant dans le développement du BG-12 pour le traitement de la sclérose en plaques (SEP) », a déclaré Douglas Williams, Ph.D., vice-président exécutif de la recherche et du développement chez Biogen Idec. « Nous sommes vraiment enthousiasmés par ces résultats et pensons que le BG-12 a le potentiel d'offrir aux patients souffrant de SEP une option de traitement oral très efficace avec un solide profil de sécurité ».

Des données issues d'études scientifiques indiquent que le BG-12 a le potentiel de se distinguer en réduisant l'entrée des cellules inflammatoires dans le système nerveux central (SNC) et leur action sur celui-ci, ainsi que le potentiel de protéger les cellules du SNC du stress oxydatif et de la mort par activation de la voie Nrf-2. Le BG-12 a reçu la désignation « Fast Track » (procédure d'enregistrement accélérée) de la FDA américaine en 2008. En plus de DEFINE, un autre essai de phase 3 pour la SEP-R, CONFIRM, est actuellement en cours.

Caducée

Un activateur de télomérases augmente la durée de vie !
Mercredi, 27/04/2011 - 14:38

Une recherche révolutionnaire vantant les bénéfices de l'activation de la télomérase a été publiée dans la revue Aging Cell, la publication de référence en gériatrie et gérontologie. L'étude, intitulée « L'activateur de télomérase TA-65 (http://www.tasciences.com) rallonge les télomères trop courts et augmente la durée de vie des souris adultes/âgées sans accroître l'incidence de cancer » décrit le mécanisme d'action du TA-65 et la réponse de l'organisme.

Plusieurs articles ont été publiés l'année dernière, qui démontraient que l'activation de la télomérase avait une véritable incidence sur la durée de vie sans que l'on dénote la moindre augmentation de la tumorigénèse ou d'autres effets secondaire négatifs. Publié dans le numéro de septembre 2010 de la revue Rejuvenation Research, un article évalué par les pairs intitulé « A Natural Product Telomerase Activator as Part of a Health Maintenance Program » (Un produit naturel activateur de télomérase comme élément d'un programme de santé) démontrait que le TA-65 activait transitoirement la télomérase, rallongeait les télomères trop courts, et réparait et restaurait le système immunitaire vieillissant chez l'humain.

En novembre 2010, la publication par la Harvard Medical School d'un article exceptionnel expliquant que l'on était parvenu à inverser la sénescence de mammifères pour la toute première fois avait fait sensation. Il y était démontré que l'activation de la télomérase (TA) entraînait le rajeunissement de cellules du cerveau, de la rate et des organes de reproduction. L'âge biologique de souris âgées de 80 ans à échelle humaine avait ainsi été ramené à celui de jeunes adultes. Dans une étude plus récente, les chercheurs d'Harvard avaient annoncé qu'ils pensaient que le raccourcissement des télomères était à l'origine du vieillissement. Ils y décrivaient la façon dont des télomères raccourcis entraînaient l'activation de la protéine P53 conduisant à une dégradation des mitochondries, signe d'un vieillissement des cellules.

Dans cette étude, Maria Blasco, directrice du centre espagnol de recherche sur le cancer, a démontré avec ses collègues que le TA-65, une molécule naturelle dérivée de l'astragale, activait l'enzyme de télomérase, rallongeait les télomères trop courts, réparait les cellules de différents systèmes d'organes et accroissait la durée de vie. Aucune de ces manifestations n'a été signalée dans le groupe de contrôle. Il est affirmé dans l'étude de Blasco qu'« un apport de TA-65 dans l'alimentation d'une souris femelle entraîne une amélioration de certains indicateurs de durée de vie, notamment une meilleure tolérance au glucose, à l'ostéoporose et un rajeunissement de la peau sans accroître l'incidence globale de cancer de façon significative ».

Selon Noel Thomas Patton, fondateur de TA Sciences, « Cette étude prouve l'efficacité et la légitimité du TA-65. Pour la première fois dans l'histoire de la médecine, nous détenons quelque chose qui a le potentiel de réduire efficacement, voire d'éliminer les effets invalidants du vieillissement et la dégradation causée par une télomérase insuffisante et des télomères trop courts ».

Caducée

L'ocytocine protègerait le bébé de la douleur à la naissance
Mercredi, 27/04/2011 - 14:08

L'enfant souffre-t-il à la naissance ? Juste après sa venue au monde, le nouveau-né serait moins sensible à la douleur s'il est né par voie basse que s'il est né par césarienne, avait montré une équipe suédoise en 2008. Un groupe de neurobiologistes français, finlandais, russes et italiens piloté par l'équipe de R. Khazipov et Y. Ben-Ari, de l'Institut de neurobiologie de la Méditerranée (Inserm/Université de la Méditerranée), à Marseille, vient de mettre en évidence le mécanisme qui préserve l'enfant de la douleur à la naissance et durant quelques heures après.

La naissance est source de stress pour l'enfant, voire de douleur lorsque le fœtus est comprimé ou manque d'oxygène, ou lors de l'utilisation de forceps. En 2008, l'équipe suédoise avait observé que les enfants qui venaient de naître par voie naturelle réagissaient moins à des stimulus douloureux que ceux nés par césarienne, ce qui suggérait qu'un mécanisme antidouleur s'était activé pendant l'accouchement et était resté efficace durant quelques heures.

Lors de l'accouchement, la production d'ocytocine augmente notablement chez la mère : cette hormone favorise la contraction de l'utérus, l'allaitement et l'attachement au nouveau-né, et, chez l'adulte, elle a notamment un effet antalgique. Dans un travail précédent, l'équipe marseillaise avait montré que l'ocytocine inhibe des neurones du cortex de fœtus de rat en modifiant la concentration des ions chlorures qu'ils contiennent. L'hormone réduirait-elle la douleur du nouveau-né par le même mécanisme ? Oui, montre à présent le groupe international chez des rats : l'ocytocine maternelle a un effet antalgique chez les nouveau-nés et cet effet est dû à une inhibition des neurones, liée aux ions chlorures.

Pour déterminer si l'ocytocine agit par l'intermédiaire du chlore, ils ont comparé son effet à celui d'un diurétique qui réduit la quantité d'ions chlorures dans les neurones : le diurétique non seulement reproduit l'effet analgésique de l'ocytocine sur les rats nouveau-nés, mais entraîne aussi la même réponse chimique que l'ocytocine lorsqu'il est utilisé directement sur les neurones de la douleur (les neurones qui détectent le signal douloureux et le transmettent au cerveau). En d'autres termes, il est vraisemblable que l'hormone agisse comme un agent antalgique chez le nouveau-né en réduisant la concentration des ions chlorures dans les neurones de la douleur, à l'instar du diurétique.

À la naissance, les douleurs trop fortes ou persistantes chez le fœtus conduisent parfois à des séquelles neurologiques. En augmentant la résistance de l'enfant à la douleur pendant ces épisodes, l'ocytocine diminuerait le risque de telles séquelles et agirait comme un mécanisme protecteur naturel. Une donnée à prendre en compte lorsqu'un inhibiteur de l'action de l'ocytocine est administré pour ralentir l'accouchement, ou lors des césariennes programmées.

Pour la Science

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