RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 568
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 30 Septembre 2010
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Egalement dans ce numéro
TIC
Fibre optique : Bruxelles tient à favoriser la concurrence en Europe
Avenir
Toulouse. Une première mondiale à Pasteur
PR2, le robot que le monde entier éduque
Matière
La théorie de la relativité une nouvelle fois démontrée
L'air chaud du métro, nouvelle source de chauffage
L'énergie solaire concentrée, la chance énergétique des pays du sud
L'INES teste l'alimentation du véhicule électrique en énergie photovoltaïque
Eolien : la Suède en bonne voie pour battre son record
400 GW d'éolien installé dans le monde en 2014
Terre
Les ressources en eau des Alpes diminuent
Vivant
Nouveaux vaccins anticipateurs à l'essai
Une avancée fondamentale dans la connaissance du contrôle de la régulation cellulaire
Le vaccin contre la grippe saisonnière bon pour le coeur !
Décryptage du génome de la Chlorelle, une micro-algue prometteuse pour la production de biocarburant
Un simple examen du côlon pour diagnostiquer Parkinson
Inauguration d'un outil de recherche exceptionnel : l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière
Autisme : un nouveau gène identifié
Traiter les maladies du cerveau par ultrasons
Edito
une nouvelle physique est-elle en train de naître au CERN ?



Après bientôt six mois d'exploitation, les expériences du LHC du CERN, à Genève, ont révélé des résultats inattendus à l'occasion de collisions proton-proton.

« Certaines particules semblent liées d'une manière qui n'avait encore jamais été observée dans les collisions de protons et ce nouveau phénomène est apparu dans nos analyses mi-juillet", a précisé le physicien Guido Tonelli lors d'une présentation à des scientifiques des premiers résultats produits par les collisions de protons à une puissance inégalée de 7 TeV. Les protons seraient ainsi dotés de propriétés quantiques qui peuvent être augmentées par ces collisions.

M. Tonelli a prévenu que ces résultats devaient être encore confirmés mais il a assuré que les chercheurs de l'équipe travaillant sur le détecteur n'avaient pas réussi a contrario à démontrer que le nouveau lien découvert n'existait pas. "Nous avons maintenant besoin de plus de données pour analyser complètement ce qui se passe et faire nos premiers pas dans la nouvelle physique, un nouveau monde que le LHC, nous l'espérons, va nous permettre de découvrir", a-t-il encore relevé.

Le Cern souligne toutefois qu'elles comportent "des similitudes avec des phénomènes observés dans les collisions de noyaux au RHIC du Laboratoire national de Brookhaven (États-Unis), qui ont été interprétés comme pouvant être dus à la création de matière dense et chaude dans les collisions".

Ces résultats sont à recouper avec ceux d'ALICE, autre expérience du CERN, dont le détecteur est optimisé pour étudier les collisions de noyaux. Comme les expériences au RHIC, ALICE a pour but d'étudier l'état dense et chaud de la matière qui aurait existé quelques fractions de secondes après le Big Bang. L'objectif est de comprendre comment on est passé de cet état à la matière nucléaire ordinaire qui constitue aujourd'hui notre Univers. L'observation de collisions proton-proton produisant un grand nombre de particules est de bon augure pour cette nouvelle phase de l'exploitation du LHC.

Après avoir présenté des résultats sur les domaines connus de la physique lors des conférences au début de l'été, les expériences du LHC commencent à explorer de nouveaux territoires. ATLAS a récemment repoussé les limites du champ de recherche du quark excité, et LHCb a mis en évidence des « atomes » formés de quarks et d'antiquarks beauté.

Les scientifiques du CERN vont à présent essayer de trouver le fameux « boson de Higgs », le graal de la physique moderne.

La théorie du modèle standard, qui décrit toutes les particules élémentaires, repose sur l'hypothèse que celles-ci soient de masses nulles. Or, les scientifiques ont pu établir expérimentalement les masses de toutes les particules avec de bonnes précisions. Et si photon et gluons sont bien de masse nulle, ce n'est pas le cas des bosons Z et W, ni des quarks et ni des électrons.

Pour sauver le modèle standard, Peter Higgs a imaginé, en 1963 une nouvelle particule, un boson, dit de Higgs. Selon cette idée, les particules acquièrent une masse en interagissant avec un champ omniprésent (le champ de Higgs) porté par ce fameux boson de Higgs. C'est lui qui confère des masses à toutes les autres particules, ainsi qu'a lui même.

La découverte de cette particule que l'on espère prochaine constituerait une étape décisive dans la validation du modèle standard. Mais si on ne trouve pas ce boson de Higgs, alors il faudra se résoudre à réexaminer sur le fond le cadre théorique qui fonde la physique actuelle.

Mais dans les deux cas, il semble bien que le LHC du CERN soit l'outil qu'attendaient les physiciens depuis longtemps pour franchir une nouvelle étape dans la connaissance de la nature la plus intime de notre univers.

René Trégouët

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


TIC
Information et Communication
Fibre optique : Bruxelles tient à favoriser la concurrence en Europe
Vendredi, 01/10/2010 - 00:00

Trois mesures complémentaires destinées à faciliter le déploiement et l'adoption de connexions à haut débit rapides et ultra-rapides dans l'Union européenne ont été adoptées par la Commission européenne.

Ce paquet comprend une recommandation de la Commission sur l'accès réglementé aux réseaux d'accès de nouvelle génération (NGA) qui assure une certitude réglementaire aux opérateurs de télécommunications en ménageant un équilibre satisfaisant entre la nécessité d'encourager les investissements et celle de préserver la concurrence, une proposition de décision visant à établir un programme en matière de politique du spectre radioélectrique de façon à garantir, notamment, la disponibilité de radiofréquences pour le haut débit sans fil, et une communication sur le haut débit décrivant la meilleure façon d'encourager les investissements publics et privés dans les réseaux rapides et ultra-rapides.

Ces mesures visent à aider l'UE à tenir ses engagements dans le cadre de la stratégie numérique, à savoir: permettre à chaque Européen d'accéder au haut débit d'ici à 2013 et au haut débit rapide et ultra-rapide d'ici à 2020.

«Le haut débit rapide est l'oxygène pour le secteur du numérique, il est indispensable à la prospérité et au bien-être de l'Europe» a déclaré Neelie Kroes, vice-présidente de la Commission européenne, chargée de la stratégie numérique. Ces mesures permettront aux Européens de disposer de l'internet de qualité qu'ils attendent et méritent pour accéder aux contenus et aux services qu'ils désirent.»

L'Europe est actuellement la région du monde où les niveaux moyens d'adoption des connexions à haut débit sont les plus élevés (25 %), mais les réseaux doivent être étoffés et améliorés. Par exemple, 1 % seulement des Européens ont une connexion internet à fibre optique ultra-rapide directement à leur domicile, contre 12 % des Japonais et 15 % des Sud-Coréens.

Les mesures adoptées par la Commission tendent à stimuler les investissements publics et privés dans les réseaux à haut débit rapides et ultra-rapides, qui devraient à leur tour doper la demande de services fournis via les réseaux à haut débit et enclencher ainsi un cercle vertueux de croissance économique dans l'UE.

La stratégie numérique fixe des objectifs ambitieux pour le haut débit, pour faire en sorte que tous les citoyens de l'UE disposent d'une couverture à haut débit de base d'ici à 2013 et d'une couverture à haut débit rapide de 30 Mégabits par seconde d'ici à 2020, avec un accès au haut débit de 100 Mégabits par seconde pour la moitié des ménages au moins.

UE

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Avenir
Nanotechnologies et Robotique
Toulouse. Une première mondiale à Pasteur
Vendredi, 01/10/2010 - 00:00

Le robot est-il l'avenir du chirurgien ? On peut le penser après l'opération qui a été effectuée hier matin à la clinique Pasteur, à Toulouse. Après la cryothérapie mise en place en mars 2010 et une cinquantaine de cas traités aujourd'hui, le service de rythmologie de la clinique toulousaine spécialisée notamment en cardiologie, utilise en effet un robot surnommé « Amigo ». La clinique a reçu mercredi 22 septembre de la société Catheter Robotics (USA), sous l'égide de Boston Scientific, un robot singulier au nom révélateur sur sa relation avec son utilisateur.

« Amigo » est un robot novateur en rythmologie car il reproduit précisément le geste du cardiologue lors du maniement du cathéter d'ablation sur des procédures par radiofréquence. Le praticien manipule à distance la télécommande du robot comme il pratiquerait son intervention en temps normal, sauf qu'il est aidé d'un bras mécanique.

L'initiation s'est faite lors de deux interventions simples. Satisfait de son utilisation, le service a réitéré l'opération sur une intervention un peu plus compliquée, en l'occurence un cas de traitement de fibrillation auriculaire : une première mondiale. Aucun cas similaire n'a été pratiqué au monde avec ce robot.

Cette intervention a été assistée par le système de navigation en 3D Velocity® (St Jude Médical). L'installation du robot (commercialisé depuis avril après trois ans et demi de développement) n'a nécessité aucun dispositif particulier, à part un habillage stérile et une implication des équipes médicales et paramédicales.

LDT

APR2, le robot que le monde entier éduque
Vendredi, 01/10/2010 - 00:00

PR2 (Personal Robot version 2) n'est pas très svelte : 200 kg pour à peine 1,50 m de haut. En plus, il n'a pas grand-chose dans la tête : juste des caméras, des capteurs et un laser, pour savoir où il est et où il va.

C'est dans son pied, un socle de 67 cm de côté, que sont logés ses organes essentiels : le moteur électrique, la batterie et surtout l'ordinateur en réseau qui lui donne vie et le connecte au monde extérieur. En dessous, huit roulettes lui permettent de se déplacer en tous sens. Dès qu'il s'anime, PR2 déploie ses deux énormes bras articulés, terminés par des pinces rotatives, qui lui donnent une allure puissante et vaguement inquiétante. Chaque bras possède ses propres caméras et capteurs cachés dans les articulations.

Grâce à ses connexions sans fil, PR2 peut être déclenché à distance de façon simple et intuitive à l'aide d'une manette de jeu vidéo ou d'un ordinateur classique, via une simple page Web. Ensuite, il fonctionne de façon autonome. Il se déplace sans encombres dans les locaux qui l'ont vu naître, II sait contourner les obstacles imprévus et ouvrir les portes - en tournant la poignée, tout simplement. Il a été conçu pour vivre parmi les hommes, dans des bureaux, des ateliers, des magasins, des maisons...

Quand il commence à manquer d'énergie, il trouve tout seul une prise électrique, se gare juste en face, empoigne le câble d'alimentation rangé sur son socle et le branche dans le mur. Puis il s'endort, le temps de recharger ses batteries.

A part ça, il ne sait rien faire. Et c'est précisément ce qui fait sa force et son originalité. Contrairement aux robots industriels programmés une fois pour toutes, PR2 est comme un enfant, ignorant de tout, mais doté d'une immense capacité d'apprentissage. Il suffit pour l'éduquer d'écrire pour chaque activité une application spécifique, et de la charger à distance, via Wi-Fi, dans son ordinateur de bord.

Les premiers tests ont été concluants. En une semaine de travail intensif, une équipe de Willow Garage a réussi à programmer un PR2 pour qu'il accomplisse une succession de tâches domestiques. Comme servir une bière fraîche : il trouve le réfrigérateur, l'ouvre, reconnaît les bouteilles à leur étiquette, en saisit une délicatement, la décapsule et la porte à son invité. On peut bien sûr le reprogrammer pour qu'il identifie aussi les bouteilles de vin. Une autre équipe lui a appris à ramasser les verres et les bouteilles vides, à les placer sur un plateau roulant et à emporter le tout à la cuisine.

LM

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Matière
Matière et Energie
La théorie de la relativité une nouvelle fois démontrée
Vendredi, 01/10/2010 - 00:00

La théorie de la relativité (restreinte et générale) d'Einstein prévoit des effets qui, d'habitude, ne sont perceptibles que pour des vitesses relatives importantes comparées à la vitesse de la lumière ou pour des champs de gravitation intenses.

Parmi ces effets figure la « dilatation du temps » : une horloge A en mouvement par rapport à une autre B retarde par rapport à celle-ci, et il en est de même d'une horloge A située dans un champ de pesanteur plus intense qu'une horloge B (la différence est d'environ trois secondes sur un million d'années pour deux horloges terrestres dont la différence d'altitude est de un kilomètre). Or une équipe de quatre physiciens du NIST (l'Institut américain des étalons et de la technologie, à Boulder) a réussi à mettre en évidence ces effets de dilatation du temps à des échelles bien plus petites et quotidiennes.

Chin-Wen Chou, David Wineland et leurs deux collègues ont utilisé deux des horloges atomiques expérimentales les plus précises à ce jour. Il s'agit d'horloges à aluminium-pour-une-horloge-ultraprecise-24475.php], fondées sur la fréquence du rayonnement correspondant à la transition entre deux niveaux d'énergie de l'ion d'aluminium 27Al+, cet ion étant immobilisé dans le dispositif à l'aide, notamment, d'un piège électromagnétique.

Les fréquences de ces horloges, de l'ordre de 1015 hertz (ou 1 pétahertz), appartiennent au domaine optique, alors que les horloges atomiques usuelles fonctionnent à des fréquences micro-ondes. Ces horloges optiques présentent des incertitudes en fréquence inférieures à 10-16 en valeur relative, environ un ordre de grandeur de moins que les horloges atomiques à césium.

C.-W. Chou et ses collègues ont réalisé deux types d'expériences sur les deux horloges, placées dans des laboratoires séparés, qu'ils comparaient en transmettant le signal optique de chaque horloge à travers une longue fibre optique. Dans le premier type d'expériences, les physiciens ont imprimé un mouvement oscillatoire à l'ion d'aluminium d'une des horloges, grâce à un petit champ électrique statique ajouté aux champs de piégeage.

Le décalage en fréquence des deux horloges dû à ce mouvement, dont la vitesse moyenne était fixée entre 5 et 35 centimètres par seconde environ, correspond bien à ce que prédit la théorie de la relativité. Par exemple, pour une vitesse moyenne d'oscillation de 30 centimètres par seconde, le retard de l'horloge où l'ion oscille par rapport à l'autre horloge est d'environ 4 x 10-15 en valeur relative (soit un décalage d'environ un dixième de seconde sur un million d'années).

PLS

L'air chaud du métro, nouvelle source de chauffage
Vendredi, 01/10/2010 - 00:00

L'air chaud du métro pourrait bientôt servir à chauffer votre appartement. Paris Habitat-OPH, premier bailleur social public européen avec un parc de 120 000 logements, étudie cette source inédite d'énergie pour un de ses immeubles parisiens.

Puiser la chaleur du sous-sol pour tiédir les bâtiments en surface, la technique n'est pas encore généralisée, mais elle est connue : c'est le principe de la géothermie. Toutefois, c'est une tout autre piste qu'explore Paris Habitat-OPH, comme d'autres opérateurs et collectivités.

Elle consiste, en complément aux énergies renouvelables, à exploiter une partie de la colossale quantité de chaleur qui s'échappe des réseaux enterrés par l'homme.

Tout commence rue Beaubourg, où Paris Habitat-OPH doit rénover lourdement un ancien immeuble de bureaux pour y créer une vingtaine de logements. Les techniciens découvrent, en inspectant les caves, un escalier débouchant directement... sur les rails de la ligne 11 du métro.

Le froid descend rarement dans ces tunnels d'une grande inertie thermique, chauffés par les moteurs des rames, l'éclairage et la foule compacte. Puisqu'un escalier connecte déjà le sous-sol et le bâtiment, il suffirait d'y installer une pompe à chaleur pour récupérer les calories de l'air du métro et préchauffer l'eau du système de chauffage de l'immeuble. Puis de rejeter de l'air froid dans le tunnel.

Le système permettrait, selon les premières estimations, d'économiser 15 kWh/m2/an. Pas négligeable, quand l'office vise une consommation d'énergie de 80 kWh/m2/an, une performance pour du bâti ancien. "Nous nous sommes engagés à accompagner le plan climat de la Ville de Paris, qui vise à réduire les émissions de CO2 de 30 % d'ici à 2020 par rapport au niveau de 2004. Pour y parvenir, on doit faire feu de tout bois", explique le directeur de l'économie et du développement durable de Paris Habitat-OPH.

L'énergie du métro, de faible puissance, ne serait toutefois qu'un complément au réseau classique de chauffage urbain. Et l'essentiel de la performance du bâtiment sera fourni par l'isolation de ses façades. Surtout, d'importantes questions restent à résoudre tant du point de vue du bailleur que de celui de la RATP : comment s'assurer que l'air vicié du métro ne monte pas dans les appartements ? Comment garantir l'étanchéité entre les tunnels et le bâtiment en cas d'incendie dans l'un des deux ?

Si la piste du métro se termine en cul-de-sac, d'autres voies existent. Le métro n'est qu'une des sources de chaleur qui serpentent sous les pavés urbains. Egouts, canalisations d'eau chaude, évacuation des eaux de lavage, conduites de gaz... "Le sous-sol est un vrai gruyère, il y a un potentiel énorme", juge M. Tual. Récupérer toute cette chaleur perdue pour irriguer les bâtiments sera un enjeu fort des années à venir.

Paris Habitat-OPH mène ainsi plusieurs projets de préchauffage de l'eau chaude sanitaire de ses appartements par les calories récupérées sur les eaux grises (évacuation des lavabos, des douches...), qui sort à une température moyenne de 20°C à 25°C. Une technique déjà mise en oeuvre par un autre bailleur social, La Sablière.

LM

L'énergie solaire concentrée, la chance énergétique des pays du sud
Vendredi, 01/10/2010 - 00:00

L'énergie solaire concentrée, produite par des centrales dotées de miroirs faisant converger les rayons du soleil pour actionner une turbine, pourrait changer la carte énergétique du monde, selon les prévisions d'experts réunis en colloque à Perpignan (Pyrénées-Orientales, sud).En 2050, ce type d'énergie renouvelable pourrait fournir environ 10% de la production mondiale d'électricité, soit l'équivalent du solaire photovoltaïque, estime l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

Or seuls les pays ou les régions du sud, comme l'Afrique du Nord, l'Australie, l'Inde, l'Afrique du Sud ou, en Europe, l'Espagne et le Portugal, pourront accueillir de telles centrales qui nécessitent un fort ensoleillement, dit Cédric Philibert, expert à l'AIE, à l'occasion du colloque Solarpaces.

Ces centrales, dites thermodynamiques, sont dotées d'un champ de miroirs mobiles (des héliostats) qui concentrent l'énergie solaire vers un tube contenant un fluide qui chauffe. Cette chaleur produit de la vapeur d'eau qui entraîne une turbine.Parmi les pays développés, l'Espagne et les Etats-Unis sont en pointe dans ce domaine, avec déjà plusieurs centrales en activité et "une énorme vague de projets", selon M. Philibert.

Mais les futurs fournisseurs d'électricité pour l'Europe pourraient bien se trouver en Afrique du Nord.Il y a quelques années, des experts avaient avancé l'idée que la totalité de l'électricité consommée dans le monde pourrait être produite par une centrale solaire à concentration d'une surface équivalente à 1% du Sahara.Une unité est déjà installée au Maroc. Elle pourrait produire environ deux gigawatts. Des projets sont en discussion en Algérie et l'Egypte possède une unité.

Ces initiatives s'inscrivent dans le plan solaire méditerranéen (PSM). Le PSM prévoit la construction, d'ici à 2020, au sud et à l'est du bassin méditerranéen, de capacités de production d'électricité renouvelable, notamment solaire. Environ un quart (5 GW, soit près d'un dixième de la puissance totale actuelle des centrales nucléaires françaises) en serait exporté vers l'Europe.

Cet été a ainsi été lancé le consortium Transgreen, mené par EDF et chargé d'étudier la faisabilité d'un réseau sous la Méditerranée permettant d'acheminer cette électricité vers le nord.Une ligne existe déjà entre Algésiras (sud de l'Espagne, près du Détroit de Gibraltar) et Tanger (nord du Maroc, de l'autre côté du détroit). Pour le moment, l'énergie transite de l'Espagne vers le Maroc, mais à l'avenir, ce sera peut-être le contraire.

La France a été pionnière de la technologie, avec la mise en service en 1969 dans les Pyrénées-Orientales du four solaire d'Odeillo, le plus puissant appareil de ce type construit à ce jour (1.000 kilowatts). Il sert à tester la résistance à la chaleur de nouveaux matériaux, comme le revêtement de la navette spatiale.En 1983, a été inaugurée dans la même région Thémis, un projet pilote qui préfigure les centrales solaires thermodynamiques du futur et devrait produire à terme entre 1,4 et 2 MW, a noté Gilles Flamant, directeur de laboratoire au CNRS, co-organisateur du colloque.

De son côté, le groupe industriel CNIM a lancé cet été un prototype de centrale à concentration avec un champ de 700 mètres carrés de miroirs à La Seyne-sur-Mer (Var).Avec la baisse des prix des matériaux et l'augmentation de la consommation d'électricité, l'énergie solaire concentrée pourra devenir compétitive aux heures de pointe dès 2020 et des projets mirifiques pourraient bientôt voir le jour, estime-t-on parmi les 800 experts de plus de 40 pays réunis par Solarpaces.

Déjà, l'émirat d'Abou Dhabi devrait disposer d'ici deux ans de la plus grande centrale solaire à concentration, d'une capacité de 100 mégawatts, un projet mené par les groupes français Total et espagnol Abengoa pour 600 millions de dollars.

Romandie

L'INES teste l'alimentation du véhicule électrique en énergie photovoltaïque
Vendredi, 01/10/2010 - 00:00

L'Institut National de l'Energie Solaire (INES) teste à Chambéry l'alimentation en énergie photovoltaïque des véhicules électriques et hybrides rechargeables. Les chercheurs testent le concept de "mobilité solaire". Ils visent à démontrer la pertinence écologique et économique de la recharge solaire des véhicules électriques.

A cette fin, deux stations solaires ont été créées à Chambéry et à Grenoble. Recouvertes de panneaux photovoltaïques, les stations de recharge solaire sont des "ombrières" connectées au réseau électrique. Elles permettent également de recharger les véhicules en cas d'absence d'énergie solaire. Les douze places de parking de Chambéry sont recouvertes de 150 m2 de panneaux photovoltaïques. Elles représentent selon une hypothèse basse (une orientation solaire peu favorable et une consommation électrique importante des véhicules) une autonomie de 90 000 km/an.

Sept véhicules hybrides rechargeables sont utilisés au quotidien sur le site de Chambéry. A Grenoble, les trois véhicules hybrides rechargeables sont rechargés sur une station solaire pouvant accueillir six véhicules avec un toit de 100 m2 de panneaux photovoltaïques. Ils représentent une autonomie de 55 000 km/an.

Après avoir expérimenté le fonctionnement des deux stations de recharge solaire pour véhicules électriques, les chercheurs organisent la recharge solaire avec des algorithmes qui optimisent les horaires des déplacements des conducteurs, les besoins en autonomie des véhicules, l'état de charge des véhicules électriques, la préservation de la durée de vie de la batterie et les besoin en énergie du réseau électrique. En 2011, le projet de recharge de véhicules électriques bidirectionnel prévoit l'alimentation du réseau électrique en énergie solaire lorsque les stations de recharges sont peu utilisées pour la recharge des véhicules électriques.

TA

Eolien : la Suède en bonne voie pour battre son record
Vendredi, 01/10/2010 - 00:00

L'Association Suédoise pour le développement de l'énergie éolienne (SWE) prévoit l'installation de plus de 557 MW de turbines éoliennes sur son territoire d'ici la fin de l'année 2010.

Comme la demande en énergie verte est en constante augmentation, l'énergie éolienne croît très rapidement en Suède. Ce pays de moins de 10 millions d'habitants a même prévu de battre son record en 2010, malgré un ralentissement de l'investissement mondial dans ce secteur.

Les experts estiment que l'industrie suédoise de l'éolien a su résister à la récession économique mondiale. L'association professionnelle prévoit l'installation d'une capacité éolienne supplémentaire au cours de l'année 2010 de plus de 557 MW, soit une augmentation de 36 % par rapport à 2009. Gothia Vind, un opérateur en parcs éoliens basé à Göteborg, prévoit d'installer 100 éoliennes terrestres dans le Sud de la Suède, soit une puissance cumulée comprise entre 200 à 300 MW.

Le gouvernement suédois s'est fixé comme objectif de produire de l'électricité d'origine renouvelable s'élevant à environ 50 % des besoins énergétiques du pays d'ici 2020. Actuellement, 20 % de la production d'énergie de la Suède est tirée de sources renouvelables.

Le développement de la Suède dans le secteur de l'éolien a été très rapide - depuis le milieu des années 1980, la taille des éoliennes a doublé presque tous les quatre ans. Tout au long de l'année 2009, 198 nouvelles éoliennes ont été installées en Suède. A ce jour, il existe 219 éoliennes d'une capacité globale de 495 MW, en cours de construction.

Enerzine

400 GW d'éolien installé dans le monde en 2014
Vendredi, 01/10/2010 - 00:00

D'ici la fin de l'année, la production mondiale d'énergie issue des éoliennes devrait atteindre près de 200 gigawatts (GW). Cette puissance énergétique est le résultat de l'ajout de 40 GW de capacité de production cette année, précise le Global Wind Energy Council (GWEC), le jeudi 23 septembre. Selon les prévisions du GWEC, d'ici 2014, la capacité de production d'énergie éolienne pourrait atteindre plus de 400 GW, grâce notamment à la Chine, aux Etats-Unis et à l'Europe. Cette puissance de 400 GW représente la production électrique de 60 réacteurs nucléaires et laa consommation d'environ 100 millions de foyers hors chauffage.

Et d'ajouter que d'autres pays émergents devraient avoir un rôle déterminant à l'avenir comme le Brésil, le Mexique et le Chili en Amérique latine, et certains en Afrique du Nord et sub-saharienne.En octobre prochain, lors de la conférence China Wind Power 2010 à Pékin, le GWEC présentera trois scénarios de développement de l'énergie éolienne, montrant comment atteindre les 1.000 GW dans le monde en 2020,

AFM

^ Haut
Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Les ressources en eau des Alpes diminuent
Vendredi, 01/10/2010 - 00:00

Le constat est partagé entre les gestionnaires, experts internationaux et universitaires sur le caractère inéluctable du changement climatique : les températures ne cesseront pas d'augmenter, la diminution de l'enneigement et la fonte des glaciers vont perturber les régimes hydrauliques des grands fleuves européens qui ont leurs sources dans les Alpes et cela à une échéance annoncée de quarante à cinquante ans.

Les précipitations qui tombent aujourd'hui sous forme de neige tomberont sous forme de pluie, ce qui augmentera le risque d'inondations en aval en période hivernale, tandis que la disparition de la masse glaciaire engendrera une baisse conséquente des niveaux d'eau à la fin de l'été. Le niveau des barrages sera aussi affecté, entraînant une baisse de la production d'hydroélectricité évaluée à 15 % en moyenne.

'Aujourd'hui la question n'est plus d'en discuter, la question est de dire : on fait quoi ?', résume Jean-François Donzier, directeur général de l'Office international de l'eau, organisateur des rencontres. 'Tout ce qu'il faudra faire, on le sait déjà, précise M. Donzier. Il ne s'agit pas d'innovation technologique, mais juste d'un changement de pratiques.' Les montagnards sont ainsi appelés à économiser l'eau et à trouver tous les moyens de la stocker avant qu'elle ne s'échappe trop rapidement vers les plaines.

Lm

^ Haut
Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Nouveaux vaccins anticipateurs à l'essai
Vendredi, 01/10/2010 - 00:00

Introduire un antigène de tumeur cancéreuse dans une cellule immunitaire dont la spécialité est de «dénoncer» les antigènes étrangers aux cellules immunitaires pour les faire réagir contre la tumeur d'où provient l'antigène : c'est l'immunothérapie active, qui déclenche la réaction attendue. Cette cellule présentatrice d'antigènes, c'est la cellule dendritique, dont la « délation » déclenche une réaction immunitaire spécifique des antigènes de la tumeur à détruire.

Une technique audacieuse, qui n'est pas sans rappeler le « truc » du cheval de Troie, a été développée par une biotech californienne, ImmunoCellular Therapeutics (ICT), qui renouvelle en quelque sorte la technique de développement d'un vaccin anti-cancer. En deux mots : isolement et prélèvement dans le sang des cellules dendritiques du patient, « chargement » de celles-ci avec les antigènes tumoraux, réinjection du composé ainsi obtenu au patient, vérification de la réponse immunitaire ainsi déclenchée.

Ces stratégies « vaccinales » anti-cancer sont en plein développement : ICT vient d'annoncer que son essai clinique de phase 1 dans le glioblastome multiforme, le cancer cérébral le plus fréquent et le plus agressif, a permis de constater que 6 des 16 premiers patients traités par IUCT-107 (soit 37,6 %) étaient disease-free plus de 2 ans après l'essai, 3 autres (18,8 %) disease-free depuis plus de 3 ans et 1 depuis presque 4 ans. Le traitement a été bien toléré.

Il s'agit là, bien sûr, d'un résultat assez surprenant, et les stratégies « vaccinales » anti-cancer sont en plein développement, et peu de résultats sont encore publiés mais on doit s'attendre dans les années à venir à voir progresser les rémissions longues, peut-être les guérisons...

Les données de cet essai démontrent le potentiel thérapeutique du ciblage des cellules cancéreuses pour retarder significativement les récidives de la maladie et de là augmenter la survie dans le GBM, selon le Dr Manish Singh, PDG d'ICT. Une maladie dévastatrice, dit-il, dont la survie à 2 ans est de 11 % et à 3 ans de 5 % des patients. Chez ICT, on espère améliorer les scores obtenus dans cette phase 1. Une phase 2 plus large devrait débuter avant la fin de l'année. La phase 1 concernait 16 sujets nouvellement diagnostiqués, l'ICT-107 en injection étant ajouté au traitement classique dont chacun bénéficiait. Au moment de cette annonce (première semaine de septembre), 11 des patients étaient toujours en vie.

SL

Une avancée fondamentale dans la connaissance du contrôle de la régulation cellulaire
Vendredi, 01/10/2010 - 00:00

Le gène TCTP est présent chez tous les animaux et les végétaux. Des travaux associant l'INRA, le CNRS, l'Université Claude Bernard Lyon 1 et l'ENS Lyon viennent de révéler que ce gène a exactement la même fonction chez deux organismes très éloignés, une plante, Arabidopsis, et une mouche, la drosophile : il participe à la régulation de la multiplication cellulaire. Ce gène est ainsi impliqué aussi bien dans la formation des organes chez l'embryon que dans la prolifération des tumeurs, cancéreuses ou non. Ces résultats, qui pourraient ouvrir des voies nouvelles de lutte contre le cancer, sont publiés dans la revue PNAS.

Les recherches sur le cancer chez l'homme ont permis d'identifier le gène TCTP (il permet la production de « Translationally Controlled Tumor Protein », la protéine TCTP). Elles ont montré que ce gène est fortement surexprimé dans de nombreuses cellules cancéreuses. Il représente donc une cible potentielle dans les traitements contre le cancer car il serait impliqué dans les mécanismes de développement des cellules et de prolifération cellulaire. Une réversion tumorale, c'est-à-dire une diminution du développement des tumeurs (massif cellulaire à multiplication non contrôlée), a d'ailleurs été observée lorsque l'expression de TCTP est inhibée.

TCTP est un gène présent chez les animaux et chez les végétaux, qui cependant ne développent pas de cancer à proprement parler. Chez les animaux tout comme chez les végétaux, lorsque ce gène est supprimé ou désactivé, les organismes ne croissent pas et meurent au stade de l'embryon, preuve que TCTP est un gène essentiel pour le développement de l'embryon et de l'organisme.

Les équipes de Mohammed Bendahmane, chercheur à l'INRA, et de Bertrand Mollereau, professeur à l'ENS Lyon, ont utilisé en parallèle la plante Arabidopsis thaliana et la mouche du vinaigre Drosophila melanogaster (la drosophile) pour préciser le rôle exact de TCTP lors du développement animal et végétal. Afin d'obtenir des plantes adultes mutées pour le gène TCTP (c'est-à-dire avec ce gène désactivé), l'équipe a dû procéder à des « sauvetages » d'embryons de plantes en récupérant des graines par dissection microscopique puis en leur fournissant des nutriments indispensables à leur croissance. L'équipe a ainsi pu produire le premier organisme adulte mutant pour TCTP.

L'utilisation de ces plantes mutantes a permis de montrer que TCTP est impliqué dans la régulation du cycle cellulaire, et donc dans la division cellulaire. Il intervient ainsi dans la formation des organes. Cette avancée dans la compréhension des fonctions de TCTP au sein des plantes devrait apporter de nouvelles pistes permettant de mieux comprendre comment les organes se développent depuis l'embryon et aussi de faire progresser la recherche contre le cancer.

CNRS

Le vaccin contre la grippe saisonnière bon pour le coeur !
Vendredi, 01/10/2010 - 00:00

Le vaccin contre la grippe saisonnière ne prévient pas seulement cette infection virale aiguë. Des chercheurs britanniques affirment qu'il réduit aussi le risque d'avoir un premier infarctus du myocarde. D'autres études ont déjà montré une association entre l'infection respiratoire et la survenue de l'infarctus aigu du myocarde.

Le Dr Niroshan Siriwardena et ses collègues de l'Université Lincoln estiment que le vaccin contre la grippe est lié à une réduction de 19 % du taux de première crise cardiaque. Leurs travaux montrent aussi que recevoir l'injection entre le mois de septembre et la mi-novembre réduit de 21 % le risque d'infarctus, comparativement à 12 % pour une vaccination tardive. La raison? L'infection par la grippe causerait une inflammation qui provoquerait la cassure de plaques à l'intérieur des artères coronaires, entraînant ainsi la crise. Le détail de ces travaux est publié dans la revue de la Canadian Medical Association.

RC

Décryptage du génome de la Chlorelle, une micro-algue prometteuse pour la production de biocarburant
Vendredi, 01/10/2010 - 00:00

L'analyse du génome complet de la Chlorelle, une micro-algue prometteuse pour la production de biocarburant, a été réalisée par le laboratoire Information Génomique et Structurale du CNRS, à la tête d'une collaboration internationale, mêlant laboratoires américains et japonais. La connaissance détaillée du génome de cette algue, également très utilisée comme complément alimentaire, va permettre d'en rationaliser son utilisation industrielle. Cette analyse révèle également des surprises au plan fondamental : elle suggère que la Chlorelle pourrait avoir un cycle sexuel (ce qui était passé jusqu'ici inaperçu) et qu'un virus lui a probablement transmis la capacité, unique chez les algues, de synthétiser une paroi cellulaire riche en chitine. Ces travaux sont publiés en ligne sur le site de la revue The Plant Cell.

Les micro-algues constituent des cibles de choix pour la recherche sur les biocarburants. Au premier plan des sources alternatives de biodiesel, leur culture présente l'avantage incontestable, par rapport aux plantes terrestres oléagineuses, de ne pas entrer en compétition avec les surfaces cultivées nécessaires à l'alimentation humaine. Produire des carburants à partir d'eau, de lumière solaire et de gaz carbonique atmosphérique, apparaît comme une solution miracle qui suscite de nombreux programmes de recherche depuis les années 70.

Chlorella est particulièrement intéressante pour le développement de biodiesel de seconde génération grâce à sa forte teneur en lipides (elle est composée seulement de 30 % de matière sèche). Si plusieurs génomes d'algues vertes (chlorophytes) ont déjà été séquencés (Chlamydomonas, Micromonas ou Ostreicoccus), celui de Chlorella, pourtant plus importante économiquement par son utilisation déjà ancienne comme complément alimentaire, n'avait jusqu'ici jamais été réalisé. L'analyse du génome de la Chlorelle, dirigée par Guillaume Blanc, chercheur au CNRS prédit 9.791 gènes de protéines, un total comparable à celui de sa cousine Micromonas. Ces nouvelles données génomiques vont permettre de mieux rationaliser l'utilisation de la Chlorelle dans différents processus industriels.

CNRS

Un simple examen du côlon pour diagnostiquer Parkinson
Vendredi, 01/10/2010 - 00:00

Des anomalies observées dans le cerveau des parkinsoniens ont été retrouvées à l'identique dans les neurones digestifs, selon une nouvelle étude. Si ces résultats se confirment, une simple biopsie du côlon permettrait par conséquent d'évaluer la sévérité de la maladie.

Le tube digestif est une fenêtre ouverte sur le cerveau. L'idée est surprenante. Déconcertante même. Notre estomac est pourtant bel et bien doté de son propre système nerveux. Un deuxième cerveau en quelque sorte. Forts de cette connaissance, des chercheurs de l'INSERM ont cherché à savoir si l'ont pouvait diagnostiquer la maladie de Parkinson en effectuant une simple biopsie du côlon. .

On sait depuis quelques années que la maladie neurodégénérative, qui provoque rigidité musculaire et tremblements, ne touche pas uniquement le cerveau mais tous les systèmes nerveux périphériques. Les chercheurs du CHU de Nantes ont donc effectué des prélèvements sur 39 patients 29 malades et 10 témoins lors d'examens coloscopiques de routine, avec l'espoir d'identifier des traces de la maladie dans le système nerveux entérique.

Et chez 21 des 29 malades, ils ont en effet réussi à mettre en évidence des anomalies sur les neurones digestifs parfaitement similaires à celles identifiées sur les neurones cérébraux. Plus encourageant encore, ils sont parvenus à établir un lien entre l'importance des lésions et la gravité des symptômes cliniques. « Si nos résultats se confirment à grande échelle, il serait possible de faire un diagnostic de sévérité de la maladie de Parkinson du vivant du patient et d'ajuster le traitement et la prise en charge », s'enthousiasment les chercheurs.

Jusqu'à présent, l'étude directe des lésions cérébrales ne pouvaient pas se faire in vivo. C'est grâce aux autopsies de patients décédés que ces anomalies neuronales avaient pu être identifiées. La possibilité d'utiliser de simples coloscopies pour suivre le développement d'une maladie du cerveau serait à ce titre une véritable révolution.

PLOS

Inauguration d'un outil de recherche exceptionnel : l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière
Vendredi, 01/10/2010 - 00:00

Le 24 septembre 2010, l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière - ICM, a enfin été inauguré sur le site de la Pitié-Salpêtrière. Le projet de l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière, né il y a sept ans, est, à ce jour, une réalité.

Cet institut de recherche, dont le bâtiment a été conçu par l'architecte Jean-Michel Wilmotte, dispose de 22 000m2 de laboratoires et de services techniques. Equipé de quatre IRM dont deux 3 Tesla, une 7 Tesla, une 11.7 Tesla, doté d'un Centre de Ressources Biologiques considérable (cérébrothèque, sérothèque, cohortes), de plateformes techniques de très haute performance (génotypage, biologie moléculaire etc...) et d'un Centre d'Investigation Clinique, l'ICM est un projet ambitieux qui représente 68 millions d'euros d'investissements. 600 chercheurs français et internationaux, ingénieurs et techniciens, recrutés selon un cahier des charges très rigoureux, travailleront en permanence sur le site.

L'ICM répond à un enjeu majeur du XXIe siècle : savoir réparer les lésions du cerveau et de la moelle épinière. En effet, ce siècle sera celui des maladies neurologiques. Aujourd'hui les maladies neurologiques et psychiatriques touchent 1 personne sur 8. Demain ce pourcentage augmentera encore en raison du vieillissement de la population : une fille sur deux qui naît aujourd'hui sera centenaire. De nos jours, la médecine soulage, guérit parfois ; demain il faudra traiter la cause et non la conséquence de ces lésions du système nerveux. L'ICM s'engage donc dans cette voie.

Cet Institut, basé sur le maître mot « excellence », est révolutionnaire sur le plan scientifique : le but n'est pas uniquement de faire de la recherche 'verticale' par pathologie (la sclérose en plaques, la maladie d'Alzheimer, etc...), mais également et surtout, de développer une recherche 'transversale' sur l'ensemble des lésions dégénératives et traumatiques du cerveau et de la moelle épinière. Institut unique, l'ICM regroupera dans un même lieu les malades, les chercheurs et les médecins et permettra à la fois la recherche clinique et la recherche fondamentale, dans le respect des lois éthiques, afin que le 'retour' entre le patient et le médicament soit le plus court possible.

ICM

Une fontaine de jouvence neuronale ?

Sera-t-il un jour possible de commander dans le cerveau la production de nouveax neurones et de restaurer les capacités cognitives altérées par le vieillissement ? Peut-être, si l'on en croit Andrew Pieper et ses collègues de l'Université de Dallas et d'Atlanta qui pensent avoir trouvé un composé, nommé P7C3, doté de propriétés intéressantes.

Le composé aurait la capacité de relancer la synthèse de nouveaux neurones dans une aire du cerveau (le gyrus denté) de souris ayant perdu cette capacité de régénération à cause de mutations génétiques créées en laboratoire. De telles souris sont incapables d'apprendre et ont de graves retards cognitifs. La substance isolée restaure à la fois la production de neurones dans leur gyrus denté, et les capacités d'apprentissage.

La molécule régénératrice a été testée afin de savoir si elle protège des effets dus au vieillissement. Des rats âgés, atteints de déclin cognitif, ont reçu le médicament dans leur alimentation et ont subi le test du labyrinthe aquatique, consistant à mémoriser l'emplacement d'une plate-forme dissimulée sous la surface de l'eau. Après deux mois, ils ont présenté une augmentation de 50 pour cent de leurs performances par rapport à des rats non traités.

La molécule P7C3 bloquerait une cascade de réactions biochimiques faisant intervenir les mitochondries (les organites qui fabriquent l'énergie des cellules) et provoquant la mort des neurones. Il s'agirait par conséquent d'une substance s'opposant à la mort programmée des neurones, ou apoptose, parfois qualifiée de suicide cellulaire. Des neurones sont continuellement produits à partir des cellules souches du gyrus denté, ce qui permettrait de reconstituer les stocks dans cette région du cerveau cruciale pour la mémoire.

Toutefois, il faut se souvenir que l'essai a eu lieu chez la souris, qu'on n'a pas encore évalué ses éventuels effets secondaires et que si l'intérêt de la molécule se confirme, il faudra encore au moins dix ans pour disposer d'un éventuel médicament pour l'homme

PLS

Autisme : un nouveau gène identifié
Vendredi, 01/10/2010 - 00:00

Des chercheurs canadiens ont mis en évidence le rôle d'un gène du chromosome X chez plusieurs patients autistes, qui pourrait expliquer la prévalence de cette maladie chez les garçons, selon une étude publiée cette semaine. L'origine de l'autisme reste inexpliquée. De nombreux gènes et leurs dysfonctionnements semblent impliqués dans cette maladie diagnostiquée chez les enfants vers l'âge de trois ans. Un enfant sur 165 et un garçon sur 70 est touché par des troubles autistiques au Canada.

Un groupe de scientifiques de Toronto a pu mettre en évidence que 1 % des 2.500 cas d'autisme analysés était dû à l'altération du gène PTCHD1 du chromosome X.

"Dans sept des familles que nous avons étudiées, le gène était très légèrement altéré, dans trois autres, la disparition de ce gène a induit une débilité mentale", a expliqué le docteur John Vincent, co-directeur de la recherche, publiée dans la revue Science Translational Medicine.

"C'est un tout petit pas, mais (...) c'est une avancée considérable, compte tenu du niveau actuel de nos outils d'analyse", a poursuivi le Dr Vincent qui dirige un laboratoire de neuropsychiatrie moléculaire au Centre de toxicomanie et de santé mentale de Toronto.

Les filles ont deux chromosomes XX et sont donc protégées de l'altération de ce gène. Les garçons reçoivent un X de leur mère et un Y de leur père. Dans le cas où leur mère leur transmet le gène mutant, ils risquent fortement de devenir autistes. Les chercheurs estiment que le gène PTCHD1 pourrait être relié aux voies neurologiques qui distribuent des informations aux cellules pendant le développement du cerveau. Concrètement, cette découverte permettrait de faire un test sur les femmes enceintes. "On pourrait identifier les enfants à risque très tôt et commencer une thérapie comportementale".

"Nous voudrions maintenant découvrir les fonctions précises de ce gène, pour vraiment comprendre sur quoi il agit. On voudrait également trouver d'autres gènes responsables de l'autisme", conclut le chercheur.

SM

Traiter les maladies du cerveau par ultrasons
Vendredi, 01/10/2010 - 00:00

Dans certains cas très particuliers, il est possible de détruire une tumeur par rayons X (Gamma-Knife) mais la méthode a des limites. Quant à l'introduction d'électrodes dans les structures profondes du cerveau, par exemple dans certains cas de maladie de Parkinson, elle ne peut se faire sans trépanation. Tel ne sera peut être plus le cas dans quelques années à la suite des découvertes de l'équipe de Physique Théorique de l'Institut Langevin, à Paris, connue pour son expertise dans le domaine des ultrasons.

En inventant un nouveau concept de « retournement temporel », ces auteurs ont des résultats probants pour penser qu'il est possible de détruire une tumeur ou de modifier l'activité d'un circuit neuronal par voie exocrânienne. Profitant de cette découverte sensationnelle, Mathias Fink, Mickael Tanter, Jean-François Aubry et leurs collaborateurs ont décidé d'entamer une coopération avec les neurochirurgiens et les neurologues de l'hôpital de la Salpêtrière au sein de l'ICM (Anne-Laure Boch, Carine Karachi, Michel Baulac, Marie Laure Welter... et bien d'autres).

Une entreprise spécialisée dans l'utilisation médicale des ultrasons (Supersonic Imagine) envisage de rejoindre la pépinière de l'ICM de façon à accélérer le passage des résultats scientifiques à la thérapeutique chez l'homme. Les affections qui pourraient profiter de ces avancées sont, d'une part, les tumeurs cérébrales, d'autre part, l'épilepsie, la maladie de Parkinson voire certaines maladies psychiatriques graves résistantes à tout traitement... autant de maladies dont les symptômes peuvent être améliorés ou supprimés par modulation de circuits de neurones bien identifiés. »

ICM

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