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RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 514
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 14 Mai 2009
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Egalement dans ce numéro
TIC
La bibliothèque numérique mondiale ouvre ses portes
Quand l'ordinateur lit sur les lèvres dans toutes les langues
Plan de relance numérique : le gouvernement mise sur le très haut débit mutualisé
Avenir
Des robots de la taille d'une bactérie
Le premier robot-professeur est japonais !
Quand le robot se fait chercheur
Matière
Vers une révolution énergétique dans le bâtiment
Une centrale hybride à Prenzlau : production d'hydrogène pour stocker de l'électricité éolienne
Vers des éoliennes intelligentes ?
Les technologies énergétiques sont susceptibles de créer 850.000 emplois d'ici 2020
Terre
L'acidification des océans accélère le réchauffement climatique
La fonte des glaces, signal d'alarme pour le climat
Réduire les émissions de 50 % pour un réchauffement global inférieur à 2°C d'ici 2050
Vivant
Le génome de la vache entièrement décrypté
La construction de tissus biologiques par manipulation magnétique
Découverte : des créatures capables de vivre sans oxygène, sans lumière et sans chaleur
Rêver améliore les performances de notre cerveau
Recherche
Voitures : l'électricité verte plus efficace que les biocarburants
Edito
la télévision se branche sur le Web



Alors qu'on nous affirmait depuis des années que l'avenir de la télévision était dans l'Internet, c'est l'inverse qui se dessine au MIP TV : l'Internet débarque dans la télévision. Devancé sur Internet par son rival Google, Yahoo!, le portail américain cherche à se relancer en faisant converger Internet et télévision. Pour transformer les téléspectateurs en internautes, Yahoo! a décidé de passer par le téléviseur. Le moteur de recherche s'est associé avec des industriels. Aux Etats-Unis, il s'est allié avec les fabricants de téléviseurs LG, Sony et Vizio. En Europe, Yahoo! a fait affaire avec Samsung.

Il ne s'agit pas de retrouver les sites Web tels que l'on peut les consulter sur son ordinateur, mais des Widget, des raccourcis formatés pour la télévision pour avoir accès à la météo, aux cours de la Bourse mais aussi aux photos mises en ligne, tout en regardant ses programmes préférés.

Yahoo! a signé des accords avec Samsung, Sony, LG Electronics ou encore Toshiba dans ce domaine. Il sera aussi très prochainement possible de voir des programmes inédits ou des films à la demande via Internet. En France, Panasonic ou LG devraient s'entendre avec TF1 ou Canal+ pour donner accès à de nouveaux contenus. Avec le site de socialisation MySpace, les internautes pourront échanger leurs impressions sur une émission qu'ils sont en train de regarder.

Vendus avec le poste, un peu à la manière des microprocesseurs intégrés dans les ordinateurs, ces nouveaux téléviseurs, baptisés Connected TV permettent de surfer sur le Web. Il suffit d'avoir une connexion à Internet, via notamment un abonnement au câble ou à une offre "triple play" (Internet, télévision, téléphone). De son côté, Adobe a annoncé la disponibilité de sa technologie Flash à destination des constructeurs de télévisions et de set-top-box pour proposer aux utilisateurs du streaming HD.

Ces téléviseurs de nouvelle génération sont déjà en vente depuis quelques jours aux Etats-Unis et en Europe. Leur prix est élevé : 1 800 euros, plus 80 euros pour Yahoo! Il suffit d'un clic sur la télécommande pour passer du monde de la télévision à celui du Web. Des "widgets", c'est-à-dire des signets, choisis par Yahoo!, apparaissent sur l'écran. Pour l'instant, Yahoo! a limité l'accès au Web. Le moteur de recherche propose « le meilleur de l'Internet fait pour la télé », un bouquet constitué par les sites partenaires d'eBay, Flickr, Yahoo! Finance ou encore Twitter et MySpace.

En cas de succès, le moteur de recherche annonce déjà que les télécommandes des futurs téléviseurs comporteront un clavier pour taper les adresses Web et surfer sur l'intégralité d'Internet depuis sa télé. Il sera également possible, à l'aide de cette télécommande reliée au Web de commander et de télé payer directement une multitude de biens et services depuis on téléviseur. Mais cette convergence inéluctable entre Web et télévision suscite de nombreuses interrogations. Il est vrai qu'en France, le moteur de recherche rafle déjà l'équivalent de la moitié du chiffre d'affaires publicitaire de TF1.

Pour Yahoo!, le modèle de financement est mixte. Il allie les recettes publicitaires avec le partage des revenus des transactions avec certains partenaires comme eBay. Mais avec l'arrivée de téléviseurs conçus pour surfer sur le Net, les producteurs et ayants droit redoutent une explosion du téléchargement. A court terme, ces téléviseurs permettront de télécharger ou de visionner en streaming (diffusion directe), des films et des séries américaines depuis des sites aux Etats-Unis ; sans attendre leur passage à l'antenne des chaînes françaises.

La menace est prise au sérieux par les opérateurs télécoms, à commencer par France Télécom, qui craignent de voir leurs investissements dans les infrastructures ne pas pouvoir être rentabilisés par la vente de services à valeur ajoutée à leurs abonnés, ces derniers utilisant ces nouveaux modes de connexion pour avoir accès à d'autres services. Jusqu'à présent, les acteurs d'internet, comme Yahoo, Google ou Dailymotion, ne pouvaient proposer leurs services que via le PC, limitant ainsi leurs capacités de développement d'offres audiovisuelles.

Reste une inconnue de taille : l'attitude des consommateurs face à ces téléviseurs conçus pour surfer sur le Net. Ces appareils polyvalents parviendront-ils à remplacer rapidement les ordinateurs domestiques ? Rien n'est moins sûr car ces deux types d'appareils correspondent à des usages distincts sur le plan professionnel, culturel et familial.

Cette convergence va cependant accélérer l'hégémonie du Web comme vecteur universel et unique d'intégration multimédia et va également nous faire entrer dans l'ère du Web ubiquitaire : nous prendrons l'habitude de lire un courriel, voir un film, visiophoner ou consulter un site internet indifféremment sur notre téléviseur, notre PDA ou notre ordinateur portable.

20 ans seulement après son apparition, le Web s'est totalement et définitivement imposé comme espace virtuel unique mondial de production et d'échange d'informations. La rapidité et l'ampleur de cette mutation de civilisation sont sans précédent dans l'histoire humaine et le défi de la prochaine génération sera de tout mettre en oeuvre pour que chaque habitant de cette Terre ait accès, où qu'il soit, à ce prodigieux outil pour exprimer toute sa créativité et exploiter pleinement son potentiel cognitif.

René Trégouët

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


TIC
Information et Communication
La bibliothèque numérique mondiale ouvre ses portes
Vendredi, 15/05/2009 - 00:00

Pensée par la bibliothèque du Congrès américain (Library of Congress) et réalisée par l'Unesco avec une trentaine de partenaires, la bibliothèque numérique mondiale a ouvert ses portes sur le Web. Près de 1200 documents, sous forme de textes, photos et vidéos, sont d'ores et déjà accessibles gratuitement sur le site de la BNM. Des trésors accompagnés d'informations annexes que l'organisation des Nations unies pour l'Education et la Culture met à disposition du plus grand nombre (sept langues supportés).

La BNM aura connu un lancement moins chaotique qu'Europeana, la bibliothèque numérique européenne. Techniquement, le site fait belle impression. Dès la page d'accueil, une frise chronologique interactive permet de filtrer les documents répartis par continent.Chaque consultation d'objet s'accompagne de nombreux liens vers des rubriques connexes. Si la visualisation de vidéos est assez classique, la navigation dans les photos s'avère ludique et interactive - et ressemble à la technologie Photosynth de Microsoft. La bibliothèque numérique mondiale espère réunir, d'ici à la fin de l'année, les oeuvres d'une soixantaine de pays.

R&T

Quand l'ordinateur lit sur les lèvres dans toutes les langues
Vendredi, 15/05/2009 - 00:00

Le mouvement et la forme des lèvres sont, d'après les linguistes, profondément attachés à la langue parlée. Afin de vérifier cette hypothèse, les chercheurs de l'Université de East Anglia de Norwich ont mis au point un ordinateur capable de lire et de reconnaître le langage utilisé sans utiliser le son. Le but de ce dernier est double : devenir un traducteur automatique pour personnes mal entendantes, mais également être utilisé dans les services de sécurité et de police pour identifier sur les caméras vidéo l'origine des personnes suspectes et de comprendre ce qu'elles se disent.

Pour cela, l'équipe utilise un logiciel de reconnaissance faciale. Celui-ci analyse la manière dont bougent les lèvres de volontaires et les séquences de mouvements qu'elles forment. Ensuite, ils ont utilisé des outils statistiques pour voir quels signes étaient récurrents à certains langages. Afin d'avoir une base de mesures suffisante, les chercheurs ont fait lire les seize premiers articles de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de l'ONU aux participants dans leurs langues de compétence.

L'étude a porté sur vingt trois personnes bilingues ou trilingues. Les langues analysées ont été le polonais, le russe, le français, l'allemand, l'anglais, l'arabe, le mandarin, le cantonais et l'italien. "L'exercice fut plus facile que ce que l'on pensait" explique Stephen Cox. Par exemple, "le français utilise beaucoup de rondeur de lèvres alors que l'arabe utilise de façon proéminente les mouvements de langue" explique-t-il.

Atelier

Plan de relance numérique : le gouvernement mise sur le très haut débit mutualisé
Vendredi, 15/05/2009 - 00:00

Le volet numérique du plan de relance a été dévoilé par Nathalie Kosciusko-Morizet. Il portera sur le développement du très haut débit mutualisé, des projets publics dans le secteur des « serious games » et les plates-formes Web 2.0. L'investissement portera sur trois secteurs clés : le très haut débit, les « serious games » et le Web 2.0. Dans le domaine des infrastructures réseaux, le plan d'investissement discuté à l'Elysée vise notamment à couvrir en très haut débit les zones où les déploiements sont rentables et mutualisables entre opérateurs. Ce volet est confié à la Caisse des dépôts et consignations qui aura pour tâche de mobiliser les opérateurs désireux de contribuer à la création d'une infrastructure mutualisée. L'objectif est de rassembler au minimum 750 millions d'euros sur trois ans.

Nathalie Kosciusko-Morizet ambitionne, d'ici à 2012, le raccordement en fibre optique de 4 millions de foyers supplémentaires

ZDNet

^ Haut
Avenir
Nanotechnologies et Robotique
Des robots de la taille d'une bactérie
Vendredi, 15/05/2009 - 00:00

Ils ressemblent à de minuscules tire-bouchons dotés d'une « tête » encore plus petite et se déplacent dans les milieux liquides à la façon des bactéries en utilisant leur flagelle. Ces ABF (Bacterial Artificial Flagella) sont l'oeuvre du laboratoire Robotique et Systèmes intelligents de l'Ecole fédérale polytechnique de Zurich. Mesurant de 25 à 60 µm, ils sont à peine plus gros que les bactéries flagellées observées dans la nature dont la taille varie entre 5 et 20 µm.

Pour les fabriquer, les chercheurs ont déposé par vaporisation plusieurs couches ultra-minces d'iridium, de gallium, d'arsenic et de chrome sur un substrat qu'ils ont ensuite découpé pour former des rubans étroits et longs. Ces minuscules filins, environ la moitié de l'épaisseur d'un cheveu, se tordent en spirale dès qu'ils sont détachés du substrat en raison de l'inégalité des différentes couches de matériaux. Selon l'épaisseur de la couche déposée et sa composition, la spirale adopte différentes tailles qui peuvent être précisément définies.

La « tête » du robot est elle constituée de chrome, de nickel et d'or, précisent les chercheurs zurichois. Le nickel étant légèrement magnétique, il est possible de déplacer le robot à l'aide d'un champ magnétique faible, ceci à une vitesse allant jusqu'à 20 micromètres par seconde. Les chercheurs espèrent rapidement arriver à une vitesse de plus de 100 µm/s. Avec le logiciel développé par le groupe, l'ABF peut être dirigé vers un objectif spécifique en faisant varier le champ magnétique dans lequel il évolue.

Les ABF ont été conçus pour des applications biomédicales. Par exemple, ils pourraient servir à administrer des médicaments à l'intérieur de l'organisme ou à éliminer les dépôts athéromateux qui obstruent les artères. Dans leurs premières expériences, les chercheurs de l'ETH ont pu transporter des microsphères de polystyrène à l'aide de leur robot.

NO

Le premier robot-professeur est japonais !
Vendredi, 15/05/2009 - 00:00

Le premier robot-professeur a été testé, avec succès, dans une classe d'école primaire.Le Professeur Hiroshi Kobayashi, développeur du robot raconte : "Les enfants n'étaient pas du tout déboussolés par le robot. Ils l'ont vu comme un humain et non comme un robot. Ils ont été très heureux et surpris quand Saya les a tous appelés par leur nom. Elle a été traitée comme une véritable institutrice."

Saya, l'institutrice robotisée, peut parler, potentiellement dans n'importe quelle langue, bouger la tête et répondre aux questions. Son visage est capable de nombreuses expressions, comme la surprise, la peur, le dégoût, la colère, le bonheur et la tristesse. Cette expérience étant concluante, d'autres robots-professeurs devraient faire leur entrée dans les écoles japonaises.

Zigonet

Quand le robot se fait chercheur
Vendredi, 15/05/2009 - 00:00

Un robot qui pourrait mettre au point des théories, les tester sans l'aide de l'homme. C'est ainsi qu'une équipe de chercheurs gallois ont créé Adam. Un nom évocateur pour ce qui est le premier robot capable de faire une découverte scientifique, mis au point au sein de Aberystwyth University, au Pays de Galles. Il s'agit en fait d'un robot qui automatise entièrement le processus scientifique de découverte. Ainsi Adam a fait des découvertes -tout seul- sur le génome de la levure de boulanger, qui ensuite ont été vérifiées. Il a identifié le rôle de plusieurs gênes dans les cellules de levure, et a été capable de planifier des tests...

Adam est donc capable de traiter automatiquement plusieurs étapes de recherches sans intervention humaine, manipuler des sources de réactifs, un incubateur, et autre matériel de biochimie, mais il va au-delà de la manipulation puisqu'il est capable de formuler des hypothèses- en l'occurrence il en a formulé 20- et les a testées.

Il pourrait donc travailler quasi main dans la main avec des chercheurs humains dans un laboratoire. La levure a été ainsi choisie car ses gênes fournissent un modèle simple et proche du modèle de fonctionnement des cellules humaines, explique le professeur Ross King, un des pères d'Adam.

Selon lui, les robots sont nettement plus systématiques et organisés que les humains quand il s'agit de faire de nouvelles découvertes ; ces derniers étant souvent réticents à tout mettre par écrit, de plus leurs notes ne sont pas toujours compréhensibles ! De plus, explique-t-il, les robots utilisent une vraie logique pour exprimer leur savoir là où les humains utilisent leur langue, ce qui peut être est ambigu. Or, comme les organismes biologiques sont très complexes, il est important que les détails des expériences biologiques soient enregistrés avec la plus grande minutie.

Ross King, dont le travail a le soutien du Biotechnology and Biological Sciences Research Council (BBSRC), a annoncé que le prototype Adam devrait bientôt être rejoint par Eve, qui elle sera programmée pour travailler sur les maladies infectieuses comme la malaria.

Le processus scientifique, on le sait, est de plus en plus automatisé, par exemple dans le cas du séquençage Adn ou de la mise au point de médicaments. Le robot chercheur peut s'avérer d'un bon secours pour rendre les procédures plus efficientes, quand il s'agit de travailler sur un grand nombre de données. Il peut répéter des centaines, des milliers de fois la même expérience. Toutefois pour le moment, Adam, demeure l'exécutant intelligent d'un projet initialement conçu par une intelligence, elle uniquement humaine !

PP

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Matière
Matière et Energie
Vers une révolution énergétique dans le bâtiment
Vendredi, 15/05/2009 - 00:00

Réduire d'au moins 60 % la consommation énergétique des bâtiments d'ici à 2050, c'est possible, et même nécessaire, pour répondre aux impératifs de lutte contre le changement climatique : telle est la conclusion d'un rapport rendu public, lundi 27 avril, en ouverture du deuxième Forum mondial sur l'efficacité énergétique, qui s'est tenu à Paris.

Ce rapport a été réalisé sous l'égide du Conseil mondial des entreprises pour le développement durable (WBCSD), qui rassemble deux cents entreprises issues pour la plupart des secteurs de la construction et de l'énergie. Il appelle à une mobilisation de tous les acteurs, et en particulier des pouvoirs publics, sommés de faire preuve d'audace et de volontarisme.

Les auteurs sont partis d'un constat : les bâtiments, tout au long de leur cycle de vie, comptent pour 40 % de la consommation mondiale d'énergie. Et 'de nouveaux bâtiments qui consommeront plus d'énergie que nécessaire sont construits tous les jours, alors que des millions de bâtiments d'aujourd'hui, conçus sans souci d'efficacité énergétique, resteront debout en 2050', notent-ils.

Les économies qui pourraient être réalisées par un plan d'action ambitieux sont l'équivalent de la consommation d'énergie actuelle des secteurs de l'industrie et des transports, assure le rapport. Mais pour y parvenir, il faut révolutionner les pratiques et les mentalités, affirme-t-il en substance. Un exemple de bon sens : un constructeur ou un promoteur n'a aujourd'hui aucun intérêt à consentir les investissements nécessaires à des économies substantielles d'énergie, puisque ce ne sera pas lui, mais l'occupant des locaux qui en bénéficiera. Il faut donc inventer un système auquel soient intéressées toutes les parties prenantes.

'Nous avons quantifié tous les efforts nécessaires, ce qui n'avait jamais été fait', relève Bruno Lafont, PDG de Lafarge, qui a coprésidé les travaux ayant abouti au rapport. Sur les six régions du monde étudiées, qui comptent pour les deux tiers de la consommation énergétique mondiale, les investissements sont estimés à 400 milliards de dollars (305 milliards d'euros) par an, une fois déduites les économies d'énergie réalisées. 'Mais le prix de l'inaction serait beaucoup plus élevé et représenterait un risque énorme pour l'économie et la stabilité du marché', indique le rapport, qui appelle à 'une transition maîtrisée vers un monde à basse consommation d'énergie'

LM

Une centrale hybride à Prenzlau : production d'hydrogène pour stocker de l'électricité éolienne
Vendredi, 15/05/2009 - 00:00

La Chancelière allemande a inauguré, le mardi 21 avril 2009, une centrale innovante à l'échelle mondiale : cette centrale thermique hybride à Prenzlau (Brandebourg) devrait élargir considérablement le domaine d'utilisation des énergies renouvelables. En cas de vent fort, les éoliennes conventionnelles, que l'entreprise brandebourgeoise Enertrag produit par centaines, génèrent souvent plus d'électricité que la capacité d'intégration du réseau. En effet, l'électricité d'origine éolienne ne peut pas être stockée et les centrales électriques de base nuisibles à l'environnement, en particulier les centrales à charbon, ne sont pas faciles à arrêter ; ainsi l'électricité éolienne, même si plus propre, doit être vendue à un prix sacrifié, voire même donnée. Les détracteurs de l'énergie éolienne avancent même que cette source d'énergie "intermittente" ne peut pas être nommée "propre" car son expansion a signifié en pratique l'expansion concomitante de l'utilisation d'énergies fossiles.

Une partie de ce problème peut être résolue grâce à l'utilisation de la biomasse (ou biogaz). Cependant Enertrag va encore plus loin : son installation produira également de l'hydrogène (H2), qui, jusqu'à présent, n'était fabriqué qu'avec l'intervention d'énergies conventionnelles. Ainsi, à Prenzlau, c'est de l'"hydrogène éolien" qui sera produit et qui stockera l'énergie du vent. Puis il sera mélangé avec du biogaz et utilisé comme source de chaleur ou d'électricité, lorsque le vent sera insuffisant pour fournir l'électricité suffisante. L'entreprise pétrolière Total achètera également une partie du gaz pour ses stations-service à hydrogène.

Klaus Bonhoff, porte-parole de l'Organisation nationale des technologies de l'hydrogène et des piles à combustible (NOW), se réfère à une étude selon laquelle le besoin d'hydrogène devrait à l'avenir être couvert en grande partie par l'énergie éolienne. La production d'hydrogène à partir de gaz naturel, pratiquée jusqu'à présent, ne pourra pas suffire, selon une autre prévision : d'ici 2050, 70 % de la flotte automobile allemande pourrait être alimentée avec de l'hydrogène, selon Bonhoff. Il s'attend à un boom d'ici 2020 - dans la mesure où les fournisseurs automobiles investiront dans la technique comme prévu. Pour le moment, seuls quelques véhicules de test sont sur les routes.

La centrale hybride, qui devrait être mise en fonctionnement l'année prochaine, devrait coûter environ 21 millions d'euros. Ses dimensions sont plutôt modestes : trois génératrices éoliennes à 2 MW l'approvisionneront. La centrale intégrera ainsi une installation éolienne déjà existante et une usine de biomasse, qui auront une capacité combinée de 120 MW. L'unité de production d'hydrogène de capacité 500 kW sera alimentée par l'électricité excédentaire de l'usine hybride. A long terme, les réservoirs de gaz pourraient, selon Enertrag, constituer un dépôt approprié pour stocker l'hydrogène.

Selon les données de l'entreprise, les quelque 400 éoliennes d'Enertrag concentrées en Europe produisent plus d'un milliard de kWh d'électricité par an, couvrant ainsi les besoins d'un million de personnes. Enertrag, compagnie énergétique concentrée sur la production d'électricité et de chaleur provenant entièrement d'énergies renouvelables, est l'une des plus grandes compagnies d'énergie éolienne au niveau mondial.

Le biogaz est un mélange composé essentiellement de méthane et de CO2. Il peut être transporté, échangé, stocké et utilisé lorsque de l'électricité ou de la chaleur est requise. Il peut facilement couvrir les besoins de base et les pics de demande d'électricité et, couplé avec l'énergie éolienne renouvelable, constituer un système énergétique robuste.

BE

Vers des éoliennes intelligentes ?
Vendredi, 15/05/2009 - 00:00

Les accéléromètres ont révolutionné les mobiles. Ils pourraient rendre aussi des services au secteur des technologies propres (cleantechs). Des ingénieurs de l'université de Purdue et du laboratoire national de Sandia ont en effet développé une technique qui, en combinant capteurs et logiciels, surveillent les forces exercées sur les pales. Le but est de rendre les éoliennes auto-adaptables et d'améliorer l'efficacité des turbines. Les chercheurs ont en effet trouvé un moyen de les rendre capables de s'ajuster automatiquement aux changements rapides des conditions météorologiques.

Le système veut également rendre ces dernières plus fiables en fournissant des informations en temps réel sur les différents risques de dommage que les grands vents engendrent. Ce qui représente des économies importantes en réparation et en entretien. Les capteurs sont des accéléromètres dits uniaxiaux et triaxiaux. Ils servent à mesurer les poussées en provenance de plusieurs directions, mais aussi la vitesse du vent, les vibrations, les tensions et torsades dues aux changements de pressions que le vent exerce sur les pales.

Ces données sont ensuite traitées par un logiciel installé dans l'éolienne. La prochaine étape est d'installer ces capteurs au moment de la construction afin d'avoir une surface de contrôle plus importante. Ainsi les pales pourraient - à l'instar des ailes des avions - adapter leur aérodynamisme en fonction du vent afin de toujours avoir une vitesse de rotation optimale. Encore à l'état de recherche et de test, cette technologie semble intéresser de nombreux industriels.

Atelier-20090504]

Les technologies énergétiques sont susceptibles de créer 850.000 emplois d'ici 2020
Vendredi, 15/05/2009 - 00:00

Selon une étude menée par McKinsey, la branche énergétique connaîtra un boom d'ici 2020. L'étude prouve que les technologies et services dans le domaine énergétique peuvent créer 850.000 nouveaux emplois d'ici 2020. L'énergie et l'efficacité énergétique continueront à prendre de l'importance au niveau mondial, où l'Allemagne occupe une position actuellement prééminente, selon Frank Mattern, chef de la branche allemande de l'entreprise de conseil McKinsey à Munich. L'Allemagne pourrait ainsi passer de la position de championne du monde de l'exportation à celle de championne du monde de l'énergie.

D'ores et déjà, environ 2,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires sont réalisés aujourd'hui en Allemagne dans les branches dans lesquelles l'énergie et l'efficacité énergétique jouent un rôle significatif. Leur part, s'élevant à 44 %, est plus élevée que celles de tous les autres pays industrialisés et est bien supérieure à la moyenne mondiale. Au niveau international, selon l'étude, la technique énergétique constitue 40 % du chiffre d'affaires total de toutes les branches, ce qui représente un volume de marché de 36,5 milliards d'euros.

Parmi ces branches, on compte le transport et la circulation, les techniques du bâtiment, les industries intensives en énergie, la construction de machines et d'installations, les technologies de l'information ainsi que l'économie énergétique elle-même. L'analyse de McKinsey montre que dans ces domaines, existent des marchés qui promettent une croissance rapide et supérieure à la moyenne. Ces "noyaux de croissance" offriront des taux de croissance d'environ 13 % d'ici 2020. D'ici 2020, les chiffres d'affaire des noyaux de croissance pourraient passer de 500 milliards d'euros à 2.100 milliards d'euros. Dans la mesure où les entreprises allemandes utilisent leur position avantageuse et conservent au moins leurs parts de marché actuelles, cela pourrait conduire à la création des 850.000 emplois.

Parmi les segments de marché qui comptent des chances de croissance particulièrement élevées, McKinsey table sur le domaine automobile avec les véhicules hybrides, les voitures avec moteurs à combustion améliorée et les voitures électriques. Les chances seraient également fortes dans le domaine du génie civil. La consommation des immeubles d'habitation à eux seuls représente un quart de la consommation d'énergie mondiale. Des systèmes de chauffage à plus haute efficacité énergétique, de meilleures isolations de bâtiments et des appareils électroménagers plus économes seraient ainsi des segments de marché prometteurs.

A côté des chances de croissance, le facteur économique de l'énergie offre aussi un grand potentiel d'épargne : environ 53 milliards d'euros par an devraient être économisés par les entreprises et les ménages allemands d'ici 2020. Cela représente environ 25 % des coûts énergétiques en Allemagne. La plupart des coûts seraient économisés dans le transport (22 milliards d'euros), les bâtiments (21 milliards d'euros) et la production industrielle (10 milliards d'euros).Selon l'étude, la tendance à l'efficacité énergétique est si forte que ni la crise économique ni les coûts énergétiques plutôt faibles ne peuvent la freiner.

BE

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
L'acidification des océans accélère le réchauffement climatique
Vendredi, 15/05/2009 - 00:00

Les océans sont une énorme réserve de dioxyde de carbone qui se dissout dans l'eau, ils jouent ainsi un rôle significatif dans le maintien de la stabilité du climat. Or, l'absorption de plus grandes quantités de dioxyde de carbone de l'atmosphère due à l'augmentation des émissions, rend les mers plus acides. Dans les 200 dernières années, l'acidité des océans a augmenté de 30 %.

C'est l'augmentation la plus rapide depuis 65 millions d'années. L'augmentation de CO2 dans les océans conduit à une baisse de leur capacité à absorber les gaz à effet de serre, ces derniers demeurant dans l'atmosphère. L'acidification touche le plancton, les crustacés et les coraux qui ne peuvent plus former leur squelette externe. Les bouleversements des habitats et de la chaîne alimentaire ont déjà contribué au déclin de diverses espèces de poissons, ce qui a un impact sur les populations d'oiseaux marins comme la sterne ou la mouette tridactyle.

Cette tendance pourrait se maintenir tant que les mers se réchauffent. Toutefois certaines espèces non-natives de la région, s'y adaptent et s'établissent dans les eaux du Royaume-Uni. En réponse à cette menace, le gouvernement anglais a lancé un projet de recherche en 5 ans, de 11 millions de livres, sur les effets de l'acidification sur la biodiversité, les habitats, les espèces et les impacts socio-économiques dans le nord-est de l'Atlantique, l'Antarctique et l'Arctique. Les populations et l'économie côtières doivent faire face à de nouveaux challenges : le déclin de la pêche traditionnelle, l'augmentation des risques d'érosion et d'inondation.

Yahoo

La fonte des glaces, signal d'alarme pour le climat
Vendredi, 15/05/2009 - 00:00

"Les glaces fondent plus vite que dans les projections les plus pessimistes d'il y a quelques années, dans l'Arctique et au Groenland", a dit l'ancien vice-président américain au cours d'une conférence sur la fonte des glaces, qui se tient à Tromsoe, dans le nord de la Norvège. La glace fond également dans l'ouest de l'Antarctique et jusque sur les plus hautes chaînes montagneuses du globe. Plus grave encore, le permafrost (sol qui reste gelé en profondeur tout au long de l'année) a commencé à dégeler, a fait remarquer Al Gore, colauréat du prix Nobel de la paix 2007 pour son action en faveur de l'environnement. Le permafrost commence à libérer le méthane, un gaz qui a un puissant effet de serre, qui était emprisonné dans le sol de régions boréales comme la Sibérie.

La conférence de Tromsoe, qui réunit les pays membres du Conseil de l'Arctique, doit servir de signal d'alarme aux gouvernements du monde entier, qui se réuniront en décembre à Copenhague dans le but de définir un nouveau traité appelé à succéder au protocole de Kyoto.

"Les preuves scientifiques qui militent en faveur de mesures à Copenhague en décembre continuent de s'accumuler semaine après semaine", a noté Gore. "Mon espoir, c'est que cette conférence serve de signal d'alarme", a déclaré en écho le chef de la diplomatie norvégienne, Jonas Gahr Stoere, hôte de cette réunion de 48 heures à Tromsoe, ville au-delà du cercle polaire arctique. Parmi les signes inquiétants, la diminution à un niveau record de la superficie de la banquise d'été de l'océan glacial Arctique en septembre 2007.

En Antarctique, un énorme pont de glace, qui retenait la plate-forme glaciaire maritime Wilkins aux terres, s'est rompu ces derniers temps. Et nombre de glaciers de haute montagne, de l'Himalaya aux Andes, reculent dans des proportions importantes. Stoere a déclaré que Gore et lui-même allaient mettre sur pied une équipe d'experts chargée d'étudier la fonte des glaces en cours et de faire un compte rendu à la conférence de Copenhague à la fin de l'année.

Reuters

Réduire les émissions de 50 % pour un réchauffement global inférieur à 2°C d'ici 2050
Vendredi, 15/05/2009 - 00:00

Si l'on souhaite limiter le réchauffement de la surface terrestre à 2°C, il faudrait brûler moins d'un quart des ressources prouvées de combustibles fossiles d'ici 2050. Cette constatation provient d'une étude parue dans la dernière édition de la revue scientifique "Nature".

Lors de cette étude, les chercheurs ont d'abord évalué la quantité de gaz à effet de serre (GES) qui peut être libérée dans l'atmosphère d'ici 2050, sans augmenter trop fortement le risque d'un réchauffement de plus de 2°C par rapport à la température préindustrielle. L'"objectif-2°C" est convoité par 100 pays du monde de sorte qu'entre 2000 et 2050, seulement mille milliards de tonnes de CO2 soient émis. Or, lors des 9 dernières années, déjà un tiers de cette quantité a été émise. "Si nous continuons à exploiter les combustibles fossiles comme auparavant, le budget-carbone sera épuisé d'ici seulement 20 ans et le réchauffement sera très supérieur à 2°C", selon Malte Meinshausen, auteur-directeur de l'étude et chercheur à l'Institut de Postdam pour la recherche sur les impacts du climat (PIK). Des scientifiques allemands, britanniques et suisses ont participé à cette étude de trois ans.

Si on désire limiter à 25 % le risque d'un réchauffement supérieur à 2°C, les émissions de GES d'ici 2050 devraient être réduites de plus de 50 % par rapport à 1990, selon les estimations. "Ce n'est qu'avec un abandon rapide des combustibles fossiles que nous avons de bonnes chances d'éviter un réchauffement sensible. Ainsi nous ne devons pas oublier qu'une augmentation de la température moyenne mondiale de 2°C dépasserait considérablement les fluctuations naturelles de la température qui ont permis la vie sur Terre, depuis que l'Homme existe", ajoute Malte Meinshausen.

BE

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Le génome de la vache entièrement décrypté
Vendredi, 15/05/2009 - 00:00

Une équipe internationale de chercheurs conduite par le ministère américain de l'Agriculture, a achevé le séquençage complet du génome du bovin, premier mammifère d'élevage séquencé. La vache est le troisième animal domestique dont le génome est entièrement séquencé, après celui du poulet et du chien. L'analyse de près de 500 animaux de 17 populations, dont la race française Limousine, montre que les bovins constituaient une population originelle très diverse qui s'est structurée sous l'effet de la domestication, la formation des races et la sélection, souligne l'INRA. Depuis la domestication il y a 8.000 à 10.000 ans, l'élevage des bovins par l'homme a débouché sur plus de 800 races. Ces travaux qui ont requis six ans d'efforts et mobilisé plus de 300 chercheurs dans 25 pays, devraient permettre de produire de la viande de boeuf et des laitages de meilleure qualité tout en conduisant aussi à une plus grande compréhension du génome humain.

Les vaches et les humains ont environ 80 % de leurs gènes en commun, conclut l'étude, qui souligne que le génome bovin est plus proche de celui de l'homme que celui des rats ou des souris, fréquemment utilisés dans les laboratoire pour tester des médicaments. Le génome de la vache comprend environ 22.000 gènes, à comparer avec 20.000 à 25.000 gènes pour l'homme. La majorité des chromosomes bovins correspondent à de grands fragments de chromosomes humains, parfois des chromosomes entiers. Ces similitudes s'expliquent par l'existence d'un ancêtre commun à l'homme et au bovin remontant à environ 95 millions d'années.

Les chromosomes des vaches, comme ceux des humains et d'autres mammifères, contiennent des duplications de certains segments, c'est-à-dire des copies pratiquement identiques d'ADN localisées à deux endroits différents dans le génome. Chez les bovins, l'étude a montré que ces duplications sont liées au système immunitaire, au métabolisme, à la digestion, à la reproduction et à la lactation.

En parallèle du séquençage, le projet a permis de dessiner une cartographie de la diversité génétique dans les différentes populations bovines. Les généticiens ont également découvert que l'organisation des chromosomes de l'homme est plus proche de celle de la vache que des chromosomes du rat et des souris, qui sont pourtant les animaux de laboratoire les plus utilisés comme modèle d'étude des maladies et des traitements humains.

Pour ce projet de séquençage baptisé, "Bovine Genome Sequencing Project" dont les résultats ont été publiés dans la revue américaine Science datée du 24 avril, les chercheurs ont utilisé la race de vache Hereford, originaire du Royaume-Uni, qui se trouve partout dans le monde. De taille moyenne, avec une robe marron, elle est surtout élevée pour la production de viande.

"L'industrie de l'élevage est très importante pour le secteur agricole aux Etats-Unis avec un cheptel de plus de 94 millions de têtes estimé à 49 milliards de dollars", souligne dans un communiqué le ministre américain de l'Agriculture Tom Vilsack. "Le décodage des séquences du génome bovin va permettre aux chercheurs de comprendre les causes génétiques des maladies affectant le cheptel ce qui permettra de produire de la viande et du lait plus sains tout en réduisant pour les éleveurs la dépendance des antibiotiques utilisés pour préserver la santé des animaux", ajoute-t-il. "Le séquençage du génome bovin ouvre aussi une autre fenêtre sur notre propre génome car en comparant le génome humain à ceux de nombreuses autres espèces animales, nous pouvons mieux comprendre le mécanisme génétique des maladies", explique le Dr Raynard Kington, directeur par intérim des Instituts nationaux américains de la santé (NIH) qui ont aussi piloté ce projet de recherche.

Science

La construction de tissus biologiques par manipulation magnétique
Vendredi, 15/05/2009 - 00:00

Une équipe de chercheurs américains a créé un système à base de nanoparticules permettant d'aligner des cellules humaines sous la forme de chaînes linéaires en réponse à un champ magnétique. Les chaînes de cellules pourraient servir à la création de tissus et d'organes humains. Cette recherche de la "Case Western Reserve University", la "Duke University" et l'"University of Massachusetts Amherst" sera publiée en mai dans le journal "Nanoletters".

Actuellement, les bioingénieurs font face au problème que pose la création de nouveaux tissus : obtenir des cellules humaines pour former des structures, mais aussi stimuler la croissance des vaisseaux sanguins pour nourrir le développment des structures formées. Pour guider la fabrication de ces dernières, ils utilisent des nanoparticules magnétiques placées soit à l'intérieur des cellules, soit à leur surface.

Les nanoparticules contenant du fer utilisées par les chercheurs sont suspendues dans un liquide : cette suspension est appelée ferrofluide. Une des propriétés uniques des ferrofluides est qu'ils se magnétisent en présence d'un champ magnétique externe, ce qui permet aux chercheurs de manipuler facilement la formation de la chaîne de cellules en modifiant l'intensité du champ magnétique. A la fin du processus, les nanoparticules sont simplement extraites par lavage, laissant une chaîne linéaire de cellules.

Toutefois, "le fer contenu dans les nanoparticules peut être toxique pour les cellules. Et le processus d'élimination des nanoparticules peut être nocif pour les cellules et leur fonction" explique Randall Erb, qui étudie dans le laboratoire de Benjamin Yellen, professeur assistant en Génie Mécanique et Sciences des Matériaux, à la "Duke University's Pratt School of Engineering". Les chercheurs ont donc mis au point des ferrofluides non toxiques en recouvrant les nanoparticules magnétiques avec de l'albumine de sérum bovin (ASB). Leur stratégie garde les cellules vivantes, en bonne santé et relativement intactes.

Les expériences ont été réalisées sur des cellules endothéliales humaines mises en présence de nanoparticules magnétiques et de ASB. Sous l'effet de champs magnétiques externes, les nanoparticules ont agi comme des chiens de berger et ont guidé les cellules flottantes dans le milieu à former des structures en chaîne. Les chercheurs ont montré que l'ASB a protégé les cellules endothéliales humaines de la toxicité du fer. "Bien qu'en phase précoce, l'étude a montré que nous pouvions former des structures cellulaires orientées", explique Eben Alsberg, assistant professeur en Génie Biomédical et en Chirurgie Orthopédique à la Case Western Reserve. La formation de configurations cellulaires alignées pourrait promouvoir ou accélérer la croissance de minuscules vaisseaux sanguins.

BE

Découverte : des créatures capables de vivre sans oxygène, sans lumière et sans chaleur
Vendredi, 15/05/2009 - 00:00

Une colonie de micro-organismes survit dans un milieu sans oxygène, sans lumière et sans chaleur, sous un glacier. Cette découverte conduit les scientifiques à réévaluer les conditions réellement nécessaires à la vie. Ces micro-organismes ont développé un écosystème unique, dans des eaux saumâtres sous le glacier Taylor, dans la « Mc Murdo Dry Valley » en Antarctique, l'un des environnements les plus hostiles du monde. Ils s'y sont développés en utilisant le soufre et des composés ferreux pour croître. Les scientifiques ont découvert ces micro-organismes dans des échantillons d'eau prélevés dans les chutes « Blood Falls ».

Les analyses des échantillons d'eau révèlent un manque total d'oxygène, mais un haut taux de soufre, ce qui constitue une marque géochimique des environnements marins. Les chercheurs pensent donc que les micro-organismes ont commencé à vivre dans les océans, puis ont été isolés dans ce bassin quand le niveau de la mer a baissé il y a plus d'1,5 million d'années. Le professeur Ann Pearson, de l'université d'Harvard à Boston, déclare :

« Bizarrement, les espèces découvertes sont similaires à des organismes contemporains mais sont aussi un peu différentes, sans doute à cause des conditions inhospitalières dans lesquelles elles ont vécu si longtemps ». Apprendre comment ces micro-organismes ont survécu pourrait aider les scientifiques à mieux comprendre l'apparition de la vie sur Terre. Ou encore, à répondre aux questions posées par la théorie « Snowball Earth », une théorie controversée qui affirme que la Terre était entièrement couverte de glace il y a plus de 600 millions d'années.

Presque toute la vie aurait disparu à cette époque. Mais les grandes périodes glacières auraient aussi déclenché l'évolution des premières formes complexes de vie selon cette théorie. Les micro-organismes du site de Blood Falls pourraient constituer un modèle de vie dans des conditions extrêmes sur d'autres planètes, comme sur Mars ou sur les océans de glace d'Europa, l'un des satellites de Jupiter.

MS

Rêver améliore les performances de notre cerveau
Vendredi, 15/05/2009 - 00:00

Rêver éveillé booste le cerveau ! C'est la conclusion d'une étude, de l'Université de Colombie-Britannique, au Canada, publiée dans les Actes de l'Académie nationale des sciences. Selon les neurologues, l'activité dans de nombreuses régions du cerveau augmente lorsque notre esprit vagabonde.

« L'errance de l'esprit est généralement associée à des choses négatives, comme la paresse ou l'inattention », explique l'auteur principal, la professeur Kalina Christoff, du Département de psychologie. « Mais cette étude témoigne que notre cerveau est très actif quand on rêve éveillé, beaucoup plus actif que lorsque nous nous concentrons sur des tâches de routine.»

C'est grâce à l'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) que les chercheurs ont pu aboutir à cette conclusion. Pour l'étude, des sujets ont été placés à l'intérieur d'un IRMf, pour effectuer une tâche de routine (appuyer sur un bouton) ou rêvasser. Les résultats suggèrent que la rêverie (qui peut occuper jusqu'à un tiers de notre temps d'éveil) est un état cognitif durant lequel les structures cérébrales dédiées à la résolution des problèmes complexes sont activées.

Les chercheurs ont en effet enregistré une activité dans le « réseau par défaut » du cerveau qui gère les taches simples dans les deux situations. En revanche, la zone cérébrale impliquée dans la gestion des tâches plus compliquées, le « réseau exécutif » était curieusement activée en parallèle lors des rêveries. « Il s'agit d'une découverte étonnante que de voir ces deux réseaux du cerveau activés en même temps », explique Kalina Christoff. « Jusqu'à présent, les scientifiques pensaient que quand l'un fonctionnait l'autre était en dormance. »

En clair, il semble que pour résoudre des problèmes compliqués, il vaut mieux laisser son esprit vagabonder. « Quand on rêve éveillé, on peut ne pas atteindre son objectif immédiat (par exemple la lecture d'un livre ou suivre les cours en classe) mais l'esprit prend le temps de régler des questions plus importantes, tels que la promotion de sa carrière ou ses relations personnelles, » conclut Kalina Christoff.

NO

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Recherche
Recherche & Innovation, Technologies, Transports
Voitures : l'électricité verte plus efficace que les biocarburants
Vendredi, 15/05/2009 - 00:00

Tandis que se poursuit le débat sur les bénéfices et les risques des biocarburants, trois chercheurs américains apportent une nouvelle donnée au problème. Grâce à une comparaison chiffrée, ils montrent qu'il est plus intéressant de transformer la biomasse en électricité pour ensuite charger les batteries de véhicules électriques, que de transformer cette biomasse en carburant pour remplir les réservoirs.

Elliot Campbell (University of California, USA) et ses collègues ont ainsi calculé que pour une même surface cultivée, un véhicule "bio-électrique" parcourt en moyenne sur l'autoroute une distance 81 % plus longue qu'un véhicule roulant au biocarburant. Pour une acre cultivée (un peu moins d'un demi-hectare), la première parcourt 22.500 km, contre 14.500 km pour la seconde.

Les chercheurs ont pris en compte l'intégralité des filières pour bâtir leur comparaison, incluant les dépenses énergétiques de chaque technologie, de la production des carburants et des véhicules. Ils ont comparé les rendements obtenus pour différents types de biomasse, maïs ou graminées (Panicum virgatum ou "switchgrass").

La différence flagrante entre l'électricité issue de la biomasse et les biocarburants s'explique d'abord par le fait que le rendement des moteurs à combustion est beaucoup moins bon que celui des moteurs électriques, selon les chercheurs. Campbell estime même qu'un véhicule hybride utilisant les bioéthanols dernière génération ne ferait pas mieux qu'un véhicule électrique rechargé grâce à la biomasse.

D'autant plus que la voiture "bio-électrique" a un second avantage non négligeable, toujours selon Campbell et ses collègues : elle permet de réduire davantage les émissions de CO2 que la voiture roulant aux biocarburants. Pour une acre de panicum, une voiture "bio-électrique" évite le rejet de 10 tonnes de CO2 par rapport à une voiture de même calibre brûlant des carburants fossiles. L'économie est deux fois plus importante qu'avec un véhicule roulant au bioéthanol versus un véhicule classique.

NO

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