RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 408
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 30 Novembre 2006
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Egalement dans ce numéro
TIC
Une table interactive pour le travail collaboratif
Ethernet à 100 Gigabits : c'est pour 2010
Une puce qui bloque les virus à l'entrée de l'ordinateur
Les puces asynchrones gagnent du terrain
Avenir
Les robots deviennent plus "humains"
Matière
Des toits qui récupèrent la vapeur d'eau de l'atmosphère
Terre
La France connaît son automne le plus chaud depuis 1950
Vivant
Thérapie génique : une triple percée
Un nouvel appareil pour traiter le cancer
Sida : 6.700 personnes ont découvert leur séropositivité en France en 2005
Une plante efficace contre le paludisme
La France ouvre le plus grand complexe au monde sur l'exploration du cerveau
Un modèle neuro-linguistique pour comprendre le langage
Recherche
CityMobil : un programme européen pour préparer la voiture du futur
Edito
les vaccins contre le cancer portent enfin leurs fruits



La lutte contre le cancer vient d'entrer dans une nouvelle ère : il y a quelques jours, un vaccin qui protège de l'infection virale responsable du cancer du col de l'utérus a été mis sur le marché en France. Ce vaccin, baptisé Gardasil (Voir article), protège les femmes contre le papillomavirus qui provoque des lésions du col de l'utérus pouvant dégénérer en cancer. Cette vaccination préventive, et non pas thérapeutique, a été mise au point par les laboratoires pharmaceutiques GlaxoSmithKline, Merck et Sanofi Pasteur MSD.

Ce vaccin permet de prévenir l'apparition de la plupart des cancers du col de l'utérus en protégeant les femmes des papillomavirus humains de types 6, 11, 16 et 18. Pour évaluer l'efficacité de ce vaccin, une vaste étude a été réalisée sur plus de 12 000 femmes âgées de 16 à 26 ans (vivant dans 13 pays différents) qui n'étaient pas infectées par le virus. La moitié a reçu trois doses de ce vaccin et l'autre moitié un placebo (médicament inactif). Après 17 mois de suivi, le premier groupe ne présentait aucune lésion pré-cancéreuse alors qu'on en dénombrait 21 dans le second groupe. Le cancer du col de l'utérus provoque 258 000 décès dans le monde, dont 1 000 en France.

Mais parallèlement aux vaccins préventifs, comme ce vaccin contre le cancer du col de l'utérus, les vaccins thérapeutiques (vaccins conçus pour être utilisés pour combattre les cancers déjà déclarés), après des décennies de recherche, commencent enfin à porter leurs fruits contre le cancer. Aux Etats-Unis, le vaccin Uvidem, à base de cellules dendritiques prélevées chez les patients, a permis de stabiliser la progression tumorale chez dix patients atteints de mélanome. Ce vaccin fait à présent l'objet d'essais cliniques de Phase II sur 50 patients atteints de mélanomes. (Voir article)

De son côté, le Dr Arkadiusz Dudek, de l'Université du Minnesota, a développé avec son équipe un nouveau type de vaccin contre le cancer du rein métastasé reposant sur nouvel Immunogène multivalent large (LMI). Ce vaccin thérapeutique a été mis à l'essai auprès de 61 patients ayant un cancer du rein ou un mélanome malin, offrant des résultats positifs. Chez les patients atteints d'un cancer du rein, le vaccin LMI a pu prolonger le temps avant la progression de la maladie jusqu'à 12,2 mois. Ce chiffre constitue un progrès remarquable comparé à la thérapie standard du cancer du rein (dose élevée d'interleukine-2) qui offre une survie médiane sans progression de 3,1 mois. (Voir article)

Le premier vaccin « ALVAC-CEA/B7.1 » contre le cancer colorectal vient également de donner des résultats prometteurs et devrait bientôt entrer en essai de phase 3. Toujours aux Etat-Unis, un vaccin expérimental contre le cancer du sein a donné des résultats encourageants. Ce vaccin utilise des fragments d'anticorps humains capables de mimer l'antigène associé aux tumeurs HER-2/neu (qui représentent environ la moitié des cancers du sein) pour provoquer une réponse immunitaire puissante qui va éliminer ou stopper la progression de la tumeur. (Voir article)

Les participantes à cet essai ont reçu quatre vaccinations hebdomadaires et elles ont bien répondu à la vaccination. 11 patientes sur 12 ont montré une réaction immunitaire spécifique (attestée par la présence des cellules T spécifiques anti-HER-2/neu), et plusieurs patientes ont développé des anticorps pour combattre les cellules de HER-2/neu. « Ces résultats démontrent pour la première fois que cette vaccination peut avoir une réelle efficacité contre certains types de cancer du sein, » souligne l'auteur de l'étude, Brian J. Czerniecki, de l'université de la Pennsylvanie, qui ajoute « Nous sommes convaincus qu'à terme, ce vaccin pourra non seulement combattre le cancer du sein mais également le prévenir ».

L'enjeu en matière de santé publique est considérable quant on sait qu'aux USA, une femme sur huit aura un cancer du sein au cours de sa vie et que 200.000 nouveaux cas de cancers du sein sont diagnostiqués chaque année. Heureusement, grâce aux progrès thérapeutiques, le taux de mortalité pour ce cancer est tombé en 2006, à 20 % (40.000 patientes).

Enfin, un vaccin expérimental contre le redoutable cancer du pancréas semble améliorer la survie de certains patients. L'équipe du Professeur Laheru a injecté aux patients un vaccin fabriqué à partir de cellules tumorales d'une lignée humaine. Les cellules modifiées portent des protéines caractéristiques du cancer du pancréas, ainsi qu'une protéine destinée à attirer les cellules du système immunitaire sur le site de la vaccination. Un essai clinique impliquant 60 patients a montré que 76 % d'entre eux étaient encore en vie deux ans après la vaccination. Ce taux de survie est presque deux fois plus important que celui qui est généralement observé dans d'autres études. (Voir article).)

Après des décennies de recherche, de nombreux tâtonnements et beaucoup de déceptions, l'obstination des chercheurs commence enfin à payer et l'idée, très ancienne, de vaccins contre le cancer, qui consiste, par différentes méthodes, à stimuler de manière puissante le système immunitaire des malades pour que celui-ci se débarrasse des cellules cancéreuses ou empêchent leur dissémination, montre aujourd'hui sa pertinence.

A côté de la chimiothérapie, de la chirurgie et de la radiothérapie, qui ont, elles- aussi, fait des pas de géants en quelques années, l'immunothérapie est donc en train de devenir un voie très prometteuse pour mieux combattre cette maladie qui reste la plus redoutée des Français. Demain, la combinaison toujours plus précoce et efficace de ces différents moyens thérapeutiques, et leur ajustement au profil génétique des patients, permettront, sinon de vaincre totalement le cancer, du moins d'en faire une maladie chronique qui ne sera plus mortelle.

Mais au-delà de ces extraordinaires progrès thérapeutiques, on ne dira jamais assez que la victoire contre le cancer passera aussi par une prévention généralisée et active dès le plus jeune âge puisqu'on sait à présent qu'au moins deux cancers sur trois, ce qui est considérable, sont provoqués par nos modes de vie : alimentation déséquilibrée, pollution, sédentarité, consommation d'alcool et de tabac. Il est en tout cas certain que la lutte contre le cancer vient de franchir un nouveau cap décisif et que nous devons rester mobilisés pour que, d'ici une génération, on ne meure plus du cancer dans notre pays.

René Trégouët

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat


TIC
Information et Communication
Une table interactive pour le travail collaboratif
Vendredi, 01/12/2006 - 00:00

Pour sa première édition, les 15 et 16 novembre derniers, les cinq cents chercheurs participant au colloque STIC, à Lyon, avaient un prix à remettre pour un projet de recherche mêlant multimédia, logiciel et télécommunications. A la clé, une dotation de 100 000 euros. Cent cinquante projets ont été présentés et le lauréat est un prototype de table interactive baptisée "DigiTable" et conçu par France Telecom R&D, coordonnateur du projet, le laboratoire d'informatique pour la mécanique et les sciences de l'ingénieur d'Orsay, le laboratoire Conception de produits et innovation des Arts et Métiers, l'Institut d'informatique et de mathématiques appliquées de Grenoble, la société Intuilab, spécialisée dans les interfaces homme-machine, ainsi que l'école Telecom Bretagne.

Le concept est simple : concevoir une table qui sert d'espace de travail collaboratif. Elle est dotée d'une surface tactile permettant d'interagir sur des documents avec les doigts, ou la main, et sur laquelle peuvent intervenir plusieurs utilisateurs en même temps. La table peut accueillir jusqu'à quatre collaborateurs, qui disposent chacun d'un pointeur pour travailler.

Mais au-delà de l'interface physique représentée par cette table digitale, le véritable enjeu se situe dans les futures et nombreuses applications que pourrait avoir une telle innovation. Les chercheurs souhaitent notamment améliorer cette interface en ouvrant aux utilisateurs la possibilité d'orienter les documents projetés, de les déplacer, de les transmettre en effleurant la table du doigt.

Projet DigiTable

Ethernet à 100 Gigabits : c'est pour 2010
Vendredi, 01/12/2006 - 00:00

La technologie de réseau local Ethernet n'en finit plus d'évoluer. L'organisme de standardisation IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers), vient de décider de continuer à augmenter son débit. Et a choisi de le fixer à 100 Gbit/s, soit 11,6 Go/s !

Inventé dans les années 70 par l'ingénieur américain Robert Metcalfe et normalisé en 1980 à 10 Mbit/s par l'IEEE, le protocole de communication Ethernet est rapidement devenu le standard des réseaux d'entreprise. Aujourd'hui, la technologie la plus utilisée reste le Fast Ethernet (100 Mbit/s) tandis que le standard le plus performant atteint 10 Gbits. Multiplier ce débit par dix ne sera pas chose aisée. Une difficulté majeure sera la mise au point des processeurs réseaux capables de traiter suffisamment rapidement l'information émise et reçue via les ports Ethernet des machines. Il faudra aussi éviter que les composants chauffent ou consomment trop d'électricité.

Autre écueil, alors que les premiers prototypes utiliseront vraisemblablement de la fibre optique, il faudra ensuite pouvoir repasser sur des câblages à paires de cuivre beaucoup moins coûteux à produire. Malgré ces défis, les ingénieurs de l'IEEE sont confiants. Ils pensent que la production des premiers équipements Ethernet à 100 Gbit/s pourra démarrer à la fin de 2009 voire au début de 2010. Restera alors à trouver une utilité à tant de bande passante.

OINet

Une puce qui bloque les virus à l'entrée de l'ordinateur
Vendredi, 01/12/2006 - 00:00

Le National Institute of Advanced Industrial Science and Technology (AIST), un centre de recherche japonais, annonce avoir mis au point une puce électronique capable de bloquer les virus avant leur arrivée sur l'ordinateur. Cette puce pourrait s'utiliser à grande échelle dans les réseaux informatiques et dans les téléphones portables, explique l'AIST. La technologie utilisée est baptisée « Field Programmable Gate Array » une puce reprogrammable par son utilisateur, et intégrable à grande échelle dans les produits de l'industrie. Selon le responsable de l'équipe de recherche à l'origine de la découverte, Eiichi Takahashi, la technologie pourra être mise en pratique dans cinq ans. Pour l'instant, l'AIST a déjà déposé une demande de brevet international.

Ce système matériel va vérifier la présence d'un virus « à l'entrée » du PC, avant qu'il ne pénètre dans le système. Les antivirus logiciels classiques ne peuvent au contraire que vérifier la présence d'un virus si ce dernier est déjà entré dans l'ordinateur client. Les chercheurs nippons estiment que leur puce pourrait protéger l'ensemble de l'étendue des réseaux domestiques ou professionnels, des téléphones mobiles aux ordinateurs en passant par les applications domotiques. Elle permettrait en outre de protéger des appareils connectés qui ne sont capables d'exécuter un antivirus logiciel, comme une platine de salon ou une console de jeux. Pour Eiichi Takahashi, responsable de ce projet, cet antivirus physique n'a pas cependant vocation à remplacer les logiciels de sécurité mais vise à les compléter.

CDRinf

Les puces asynchrones gagnent du terrain
Vendredi, 01/12/2006 - 00:00

C'est un argument commercial de poids : chaque nouvelle génération d'ordinateurs affiche des fréquences d'horloge - les fameux gigahertz - toujours plus infernales. Ce sont elles qui donnent la cadence des opérations d'un microprocesseur. Problème : même dans le microprocesseur le plus rapide du monde, la plupart des composants passent le plus clair de leur temps à attendre qu'un signal d'horloge les invite à poursuivre le traitement des données ! Pour résoudre ce problème, plusieurs groupes de recherche, dont le laboratoire « Technique de l'informatique et de la microélectronique pour l'architecture d'ordinateurs » (Tima) , de Grenoble, se sont lancés il y a quelques années dans une démarche radicale : puisque l'horloge ralentit le fonctionnement d'un microprocesseur, autant la supprimer. Ce faisant, ils ont ouvert la voie à une nouvelle électronique, dite asynchrone. Aujourd'hui, pour qu'elle devienne un standard, les chercheurs grenoblois travaillent sur plusieurs applications, dont l'électronique embarquée pour l'automobile, et développent des outils permettant de concevoir les nouveaux processeurs.

« Dans la logique synchrone, explique en préambule Marc Renaudin, responsable du groupe de recherche « Concurrent Integrated Systems » (CIS) au laboratoire Tima, le travail du processeur est découpé en séquences. Leur durée, imposée par l'horloge, est calibrée en fonction de la tâche la plus longue qu'un bloc du composant puisse rencontrer. » Une façon de s'assurer que chaque bloc aura terminé son travail avant le démarrage d'un nouveau cycle. À l'inverse, la logique asynchrone permet d'éviter les temps morts : le travail est découpé de telle manière que la chaîne de processus dans chaque bloc n'est pas tributaire de celles des blocs voisins. Autrement dit, ce n'est pas la simultanéité des processus dans différentes parties de la puce qui compte, mais l'ordre dans lequel ils s'enchaînent au sein d'un même bloc. « Ainsi, si l'opération qu'il traite est complexe, un bloc travaillera lentement. Mais si elle est simple, il travaillera vite et passera sans perte de temps à l'opération suivante. » Plus rapides, les puces asynchrones sont aussi plus économes en énergie, plus résistantes au piratage, moins sensibles à la température, et moins émettrices de pollution électromagnétique.

Déjà, elles ont fait l'objet de plusieurs applications. « Ces dernières années, détaille Marc Renaudin, nous avons par exemple travaillé sur des applications à la cryptographie. Et actuellement, nous développons des microprocesseurs asynchrones à faible consommation à destination de l'électronique embarquée, pour l'automobile, par exemple. » Mais avant leur avènement sur le marché, les puces asynchrones devront se montrer plus faciles d'accès. « C'est pourquoi nous mettons aussi l'accent sur les outils d'aide à la conception », poursuit le chercheur. Quand ceux-ci seront à la disposition des ingénieurs, possible que nos ordinateurs perdent alors complètement la notion du temps.

CNRS

^ Haut
Avenir
Nanotechnologies et Robotique
Les robots deviennent plus "humains"
Vendredi, 01/12/2006 - 00:00

George, un robot américain, est capable de jouer à cache-cache. Une aptitude enfantine mais complexe qui illustre une nouvelle tendance dans le monde futuriste de la robotique : essayer de donner aux machines un peu d'humanité et les aider à mieux interagir avec l'homme. George émet un bourdonnement et se cache derrière un pilier jusqu'à ce que le chercheur Alan Schultz le découvre. Puis c'est au tour du scientifique de se cacher et d'être retrouvé par le robot.

Ce petit jeu démontre un nouveau degré d'interaction entre l'homme et la machine, qui doit être capable de comprendre les intentions de son partenaire et d'agir en conséquence. C'est le début d'une véritable révolution : donner aux robots un peu d'humanité. "Les robots dans l'environnement humain, pour moi c'est la dernière frontière", déclare Cynthia Breazeal, du prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT). "Les robots doivent comprendre que les gens sont des personnes. Actuellement le robot moyen envisage l'homme comme une chaise : quelque chose qu'il doit contourner."

Les chercheurs qui injectent de l'humanité dans la robotique créent des machines capables d'interagir plus "intelligemment" avec l'homme. Ils construisent des robots réceptionnistes, kinésithérapeutes ou conçus pour tenter d'aider les enfants autistes à sortir de leur monde.

Autre projet proche de son terme : Huggable, un ours en peluche-robot qui aidera à surveiller la santé mentale et physique des enfants malades et sera vendu quelques milliers de dollars pièce. Il y a aussi l'adorable robot pingouin Mel, qui regarde les gens dans les yeux et opine du bec quand ils parlent. Ces machines devraient d'abord être utilisées dans des domaines où l'on doit porter une attention particulière à la personne, ce qui est le cas avec les personnes âgées, les enfants et les handicapés.

De son côté, George n'est pas un robot dernier cri et n'a rien d'innovant en tant que machine. Mais il a été reprogrammé au Centre de la marine américaine pour la recherche appliquée sur l'intelligence artificielle, dirigé par M. Schultz. Il est constitué par un assemblage d'éléments hétéroclites -roues, jumelles, écran d'ordinateur sur lequel est affiché l'image d'un visage animé- qui ne lui donne en rien une apparence humaine. Mais il se distingue par sa manière d'interagir avec l'homme.

"George va te cacher !", lui ordonne Alan Schultz dans une pièce encombrée d'objets de son laboratoire. Après un moment de réflexion, le robot annonce d'une voix métallique : "Je vais me cacher maintenant". Puis il se place derrière des cartons et déclare : "J'ai atteint l'objectif." Si Schultz n'a aucun mal à retrouver George, la machine a plus de mal à repérer le roboticien mais finit quand même par le débusquer.

Pour un enfant, ce jeu n'a rien d'extraordinaire, mais pour la robotique il semble ouvrir de nouvelles perspectives. "Nous n'avons fait qu'effleurer la surface", souligne Sebastian Thrun, directeur du Laboratoire d'intelligence artificielle de Stanford, distingué par l'armée américaine pour avoir mis au point une voiture robot capable de conduire elle-même.

Il prédit que dans une décennie, les robots seront utilisés couramment dans le système de santé et que des machines à multiples bras feront le ménage dans les foyers. "Il y aura beaucoup d'appareils personnalisés", dit-il.

Après avoir passé des décennies plongés dans l'univers de l'électronique, certains roboticiens ont fait l'impensable : ils ont mis de côté machines et logiciels pour étudier comment les hommes pensent, travaillent ensemble et communiquent afin d'appliquer leurs observations aux robots.

Ainsi est née la discipline de la recherche sur l'interaction homme-robot, où se distinguent de nombreuses femmes, contrairement aux autres champs de la robotique. On y trouve des sociologues, des linguistes, des médecins et même des spécialistes de l'éthique, qui s'interrogent par exemple sur la pertinence d'installer des robots dans une maison de retraite.

Physorg

Ap

^ Haut
Matière
Matière et Energie
Des toits qui récupèrent la vapeur d'eau de l'atmosphère
Vendredi, 01/12/2006 - 00:00

L'eau douce est un bien rare, qui manque cruellement dans beaucoup de régions du monde. Comme le rappellent les Nations Unies dans leur récent rapport, une personne sur six est aux prises avec le manque d'eau potable et cette pénurie risque d'affecter le tiers de la population mondiale d'ici 2025. 1,1 milliard de personnes n'ont pas accès à l'eau potable et 2,6 milliards sont privées d'assainissement adéquat. Chaque année, 443 millions de jours de scolarité sont perdus à cause des pathologies liées au manque d'accès à l'eau potable. Plus grave, 1,8 million d'enfants meurent d'infections transmises par l'eau insalubre.

Face à cette situation alarmante, des chercheurs du laboratoire « Systèmes physiques de l'environnement », à Corte, et du Laboratoire de physique et mécanique des milieux hétérogènes de Paris se sont mobilisés. À leur actif, un procédé de récolte de la rosée : des peintures et films « radiatifs », qui favorisent la condensation de l'eau de l'atmosphère. Ils recueillent ainsi jusqu'à 0,6 litre d'eau par mètre carré de surface peinte en une nuit ! Un record jamais égalé par les prototypes mis au point depuis près d'un siècle... Seul impératif : un ciel dégagé. Idéal donc pour les zones arides.

On estime la ressource en eau contenue dans l'atmosphère à 12 900 km3, dont 98 % sous forme de vapeur (seuls 2 % sont sous forme de nuages). Une partie de cette eau se condense au petit matin en rosée, de fines gouttelettes qui se sont déposées sur les objets plus froids que l'air ambiant. Alors, Marc Muselli et Daniel Beysens, à Paris, ont eu une idée : favoriser le refroidissement des toits et des talus dès la tombée de la nuit pour récolter un maximum d'eau.

La recette ? « Uniquement des produits du commerce bon marché : pour une peinture, une base usuelle, pour un film, du polyéthylène. Le tout dopé avec des microbilles, faites d'oxyde de titane et de sulfate de baryum », explique Marc Muselli. Ces dernières émettent naturellement des radiations infrarouges. Cette perte d'énergie a pour conséquence d'abaisser la température du support sur laquelle la peinture a été étalée.

Quant à l'écoulement des gouttes d'eau, il est favorisé par des molécules tensioactives de savon alimentaire. « Et nous inclinons de 30 degrés le support. L'idéal étant de construire un cône inversé : jusqu'à 40 % d'eau en plus s'y condense », précise le chercheur. Au besoin, un isolant thermique peut même être ajouté sous le film : plaques de polystyrène, fibre de verre, ou même de la paille.

Au préalable, l'équipe a mené des mesures sur la formation de rosée. Ils ont développé un modèle de prédiction pour adapter leur matériau aux différents sites, selon les conditions météorologiques (hygrométrie, nébulosité...) et les supports locaux (tôle, tuiles, PVC...). Organisés sous l'égide de l'association Opur, les deux chercheurs et leurs collaborateurs ont recouvert des toits en Croatie, en Israël et à Tahiti. En Inde, un système de 15 000 m² est en construction. Il permettra de condenser jusqu'à 8 m3 d'eau chaque nuit.

Bien sûr, cette rosée est potable : des centaines d'échantillons de différentes origines géographiques sont passés au crible d'études chimiques et bactériologiques. Résultat : aucune trace de contaminant dans l'eau. Prochaine étape : l'équipement de toits terrasses au Maroc. Et pourquoi pas, le couplage de cette peinture avec des cellules photovoltaïques, pour apporter eau et électricité aux populations isolées.

CNRS

^ Haut
Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
La France connaît son automne le plus chaud depuis 1950
Vendredi, 01/12/2006 - 00:00

Cet automne est le plus chaud depuis 1950 avec des températures supérieures de 2,9 degrés à la normale saisonnière durant les trois derniers mois, a constaté Météo France. "On s'oriente vers une anomalie de température pour l'ensemble de l'automne de 2,9 degrés. Ce qui situe cet automne au rang des automnes les plus chauds depuis 1950, loin devant les automnes 2005 avec plus 1,4 degrés et 2000, plus 1,1 degrés", a indiqué Michel Schneider, ingénieur à la direction de la climatologie.

Le mois de septembre a été supérieur de 2,9 degrés à la normale et le mois d'octobre de 3,3 degrés, ce qui place ces deux mois au second rang des plus chauds depuis 1950. Novembre devrait également dépasser de 2,4 degrés la normale saisonnière, le portant au quatrième rang des mois les plus chauds depuis 56 ans. "Après une semaine particulièrement fraîche, novembre a ensuite connu des températures particulièrement douces, notamment autour du 15 et du 25. En fin de mois, les observations supérieures à 20°C ont été nombreuses sur la moitié sud de la France. A Paris, la température est montée à 18,5°C le 25", a précisé M. Schneider.

MF

^ Haut
Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Thérapie génique : une triple percée
Vendredi, 01/12/2006 - 00:00

Après beaucoup d'espoirs déçus la thérapie génique va-t-elle enfin produire ses premiers résultats concrets ? Il semble bien que oui, si l'on en croit trois annonces faites simultanément il y a quelques jours. La première annonce a été faite par une équipe américaine qui vient de présenter les premiers essais d'une thérapie génique contre le SIDA. D'après les auteurs, les résultats semblent prometteurs. Mais la prudence est de rigueur car seuls cinq patients ont été recrutés pour cette étude. Le Dr Carl June de l'Université de Pennsylvanie, a prélevé des cellules immunitaires des cinq participants dans lesquelles il a introduit des virus de la même « famille » que le VIH.

« L'objectif de cette phase I », souligne-t-il, « était de déterminer la sécurité et la faisabilité de notre démarche et c'est chose faite". Au cours de ce travail qui a duré 9 mois, la charge virale des patients est restée stable. Elle a même diminué pour deux d'entre eux. Des résultats très prometteurs. Aujourd'hui l'équipe travaille sur un essai de phase II qui devrait concerner un nombre plus important de patients.

L'autre annonce concerne un patient souffrant d'une grave maladie génétique de la peau qui se traduit par une absence d'adhérence entre l'épiderme et le derme, l'épidermolyse bulleuse jonctionnelle. Ce malade a pu être traité par thérapie génique, a annoncé l'Association française contre les myopathies (AFM).

Les différentes formes d'épidermolyse bulleuse, qui affectent 500.000 personnes dans le monde, sont un groupe de pathologies rares et héréditaires au cours desquelles des bulles et des ampoules se forment à la surface de la peau et des muqueuses, spontanément ou à la suite de frottements minimes, précise l'AFM dans un communiqué.

Une équipe de chercheurs italiens, dirigée par Michele De Luca (Université de Modène et The Veneto Eye Bank Foundation) et financée par les Téléthon français et italien, a pu reconstituer, chez ce patient, un épiderme qui adhère au derme au niveau de deux plaies chroniques situées sur les cuisses. A ce stade, les chercheurs n'ont pas tenté de faire un essai sur une plus grande surface de la peau.

Dans la forme de la maladie dont souffrait le patient, la non-adhérence entre ces deux couches de la peau est due à une déficience du gène de la laminine 5. Une greffe de cellules souches de la peau traitées par thérapie génique et qui expriment la laminine 5 a permis de reconstituer un épiderme fonctionnel qui s'est renouvelé pendant un an, selon des travaux publiés par la revue médicale Nature Medicine. Un essai similaire est prévu en France en 2007, selon Yannick Gache chargée de recherche à l'Inserm (Nice), qui a qualifié "d'énorme progrès" le résultat déjà obtenu. Cette technique pourrait peut-être aussi permettre de soigner d'autres pathologies de la peau, a-t-elle précisé.

Enfin, la troisième et dernière annonce concerne la tachycardie ventriculaire, une complication fréquente, et souvent mortelle, après un infarctus du myocarde. Une équipe américaine de l'Ecole de Médecine de l'Université de l'Ohio vient en effet de montrer chez le porc que la transplantation du gène KCNH2-G628S contrôlant les canaux potassiques permettait de supprimer totalement cette arythmie ventriculaire, sans qu'aucun effet secondaire ne soit observé.

Article @RTFlash

UPHS

NM

NM

Un nouvel appareil pour traiter le cancer
Vendredi, 01/12/2006 - 00:00

Le CHU de Saint-Étienne a été doté récemment d'un Cavitherm, une machine qui associe la chimiothérapie et la chaleur pour détruire les cellules cancéreuses disséminées dans la cavité abdominale. Cet appareil, très sophistiqué, coûte 76 000 euros. La Ligue contre le cancer en a financé la moitié. Le Cavitherm a été placé dans le service de chirurgie générale, digestive et thoracique du professeur Jack Porcheron, à l'hôpital Bellevue. Le principe est simple. Lorsque la cellule est chauffée, elle est beaucoup plus réceptive à la chimiothérapie. La température optimale se situe entre 42° et 43°. En dessous, c'est inefficace. Au-dessus, c'est la brûlure.

La société EFS et l'École des Mines de Saint-Étienne ont travaillé à rendre l'appareil simple et compact et à améliorer le procédé. Par exemple, les futurs mineurs ont planché sur l'acquisition et l'analyse des données en temps réel et sur l'écoulement des fluides. Dix à quinze malades peuvent être soignés chaque année avec ce procédé qui n'est intéressant que dans une indication précise : lorsque toute la tumeur visible a été enlevée. Chaque traitement dure quatre-vingt-dix minutes et coûte 2 000 euros.

Le Cavitherm n'est pas sans rappeler une autre innovation remarquable, mise au point à Lyon, l'Ablatherm, qui détruit de manière trés efficace les cancers localisés de la prostate en provoquant une brusque élévation de la température de la tumeur grâce à des ultrasons.

CHU de St Etienne

Sida : 6.700 personnes ont découvert leur séropositivité en France en 2005
Vendredi, 01/12/2006 - 00:00

L'épidémie de sida se poursuit en France où quelque 6.700 personnes ont découvert leur séropositivité en 2005 et plus de 1.200 ont développé un sida avéré, selon les données de l'Institut de veille sanitaire (InVS). "On estime à environ 6.700 le nombre de personnes ayant découvert leur séropositivité VIH en 2005, le quart de ces personnes ayant été contaminées dans les six mois précédant leur diagnostic", c'est-à-dire récemment, indique l'institut dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).

L'an dernier, les homosexuels ont représenté 27 % de l'ensemble des découvertes de séropositivité, avec une forte proportion (44 %) d'infections récentes (semestre précédent), souligne l'InVS qui alerte "sur la recrudescence des comportements à risque dans cette population". La moitié des quelque 6.700 nouveaux séropositifs diagnostiqués avaient été contaminés par rapports hétérosexuels. Ce type de contamination touche en majorité (57 %) des femmes et pour 48 % des ressortissants de pays d'Afrique subsaharienne.

2 % des nouveaux cas de séropositivité découverts sont attribués à l'usage de drogue injectable. Dans 20 % des cas, le mode de contamination n'est pas signalé. Parmi les personnes ayant découvert leur séropositivité en 2005, 16 % l'ont fait "tardivement au stade sida", selon l'InVS. Fin 2005, 60.833 cas de sida au total avaient été notifiés en France depuis le début de l'épidémie, dont quelque 1.200 l'an dernier. Près de 29.000 patients atteints du sida (syndrome de l'immuno-déficience acquise) vivent en France où le nombre total de séropositifs est estimé à 150.000.

"Presque la moitié (48 %) des personnes pour lesquelles un diagnostic de sida a été posé en 2005 ignoraient leur séropositivité et 29 % la connaissaient mais n'avaient pas bénéficié d'un traitement anti-rétroviral pré-sida", souligne l'InVS. Parmi les "constats encourageants", l'institut relève toutefois que le nombre de découvertes de séropositivité a "diminué entre 2003 et 2005 chez les femmes de nationalité étrangère et que le dépistage chez les personnes d'Afrique subsaharienne semble se faire en 2005 de façon moins tardive qu'auparavant". Le sida continue d'entraîner quelque 400 décès par an en France où les adultes infectés durant de longues années par le VIH meurent aussi d'autres causes.

L'analyse de 979 décès (de porteurs du VIH) en 2005 montre que le sida est cité comme la cause initiale de la mort dans 37 % des cas, certains cancers (non spécifiques du sida ni des hépatites) dans 17 % des cas, des hépatites dans 15 % des cas. La moitié des patients dont les causes de décès étaient étudiées avaient appris leur infection par le VIH au moins douze ans plus tôt. Cependant, la proportion de personnes décédées dans les six mois suivant le diagnostic d'infection par le VIH reste importante : 9 % de l'ensemble des décès analysés, 20 % des décès directement dus au sida, notent les chercheurs dans le BEH.

BEH

Une plante efficace contre le paludisme
Vendredi, 01/12/2006 - 00:00

Le paludisme est la maladie parasitaire la plus répandue dans le monde : les estimations du nombre de personnes contaminées varient entre 300 et 500 millions et il tue entre un et deux millions de personnes par an. Une équipe de chercheurs vient de prouver l'efficacité d'une infusion traditionnellement préparée en Guyane pour traiter le paludisme « Tout est parti d'une étude ethnopharmacologique réalisée par nos collègues de l'IRD, commente Didier Stien, chercheur du laboratoire « Écologie des forêts de Guyane » (Ecofog) en Guyane. Ils ont recensé puis testé 35 remèdes traditionnels aux vertus antipaludiques utilisés couramment par la population guyanaise en complément des médicaments “du Nord”. Certains se sont révélés particulièrement actifs, et notamment l'infusion de feuilles de Quassia amara, une plante qui pousse ici, dans les jardins et autour des habitations. »

Une fois l'activité avérée, restait à déterminer son origine. C'est dans ce but que les chimistes Didier Stien et Émeline Houël ont réalisé, en collaboration avec Valérie Jullian, de l'IRD, une analyse de cette préparation traditionnelle. Après en avoir séparé puis testé les différentes molécules, ils sont parvenus à mettre en évidence celle responsable de l'activité antipaludique : la simalikalactone D ou Sk D. Au-delà, ils ont montré que cette activité est aussi importante que celle de l'artémisine, l'une des molécules les plus efficaces aujourd'hui commercialisées .

Ces travaux ouvrent une nouvelle piste pour la fabrication de médicaments antipaludiques à partir de la Sk D. Mais ce n'est pas là leur seul intérêt. « Le paludisme est la maladie la plus répandue dans le monde et touche souvent des populations, en Afrique notamment, qui n'ont pas accès aux médicaments occidentaux comme la chloroquine ou l'artémisine. La validation scientifique d'un tel remède d'automédication s'avère donc très intéressante pour ces populations, d'autant qu'il existe en Afrique une plante analogue à Quassia amara, Quassia africana, qui contient, elle aussi, la Sk D », commente Didier Stien. Forts de ce premier résultat, les chercheurs envisagent de tester d'autres remèdes afin d'élargir l'éventail des molécules connues actives contre le paludisme. Une artillerie qui permettrait de mieux s'armer contre le Plasmodium et ses formes résistantes qui apparaissent régulièrement. Cette découverte est un argument de plus en faveur du respect et du maintien de la biodiversité et de la lutte contre le déboisement et l'exploitation irraisonnée des forêts tropicales.

CNRS

La France ouvre le plus grand complexe au monde sur l'exploration du cerveau
Vendredi, 01/12/2006 - 00:00

Les chercheurs français disposent, depuis le 24 novembre, de NeuroSpin, le plus grand complexe au monde entièrement dédié à l'exploration du cerveau et des processus cognitifs, où vont être mis en oeuvre des scanners d'imagerie médicale d'une puissance inégalée.

Le Premier ministre Dominique de Villepin a inauguré ce nouveau centre de recherches unique au monde, dont l'architecture futuriste évoque le signal des ondes sinusoïdales émises par le cerveau, sur le site principal du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) à Saclay (Essonne). L'exploitation de NeuroSpin débutera en janvier. Ce sera à la fois une unité clinique et un laboratoire de recherche fondamentale. Le projet représente d'ores et déjà un investissement de 51 millions d'euros, avant même son extension prévue dans le cadre d'un partenariat franco-allemand.

Cent cinquante scientifiques, venus à la fois des neurosciences, de l'imagerie médicale et de la physique nucléaire, y travailleront dans ses 11.000 mètres carrés de laboratoires. Certains y oeuvreront à demeure, d'autres pour des missions ponctuelles, choisies sur appels d'offres.

Les chercheurs s'intéresseront aux maladies du système nerveux (sclérose en plaques), aux anomalies du développement intellectuel, aux affections psychiatriques (schizophrénie, dépression) et au vieillissement cérébral (maladie d'Alzheimer). Mais ils essaieront aussi de mieux comprendre les mécanismes cérébraux qui sous-tendent l'esprit et la pensée, avec pour objectif d'améliorer les interfaces entre l'homme et l'ordinateur.

Technologie vieille d'une trentaine d'années, l'imagerie par résonance magnétique (IRM) consiste à émettre des ondes radios sur une partie du corps baignant dans un champ magnétique intense. Leur analyse et leur traitement permet d'obtenir une photographie en trois dimensions de l'organe examiné.

Le CEA en est l'un des pionniers, à travers son service hospitalier Frédéric Joliot, implanté dans la commune voisine d'Orsay. C'est aussi un spécialiste reconnu des aimants nécessaires au fonctionnement des imageurs IRM. L'un de ses services a ainsi mis au point les deux gros aimants supraconducteurs du centre international de recherche sur les particules, CERN.

Pour arriver à NeuroSpin à des images d'une définition inédite, il va falloir recourir à des champs magnétiques bien plus intenses que ceux utilisés par les instruments des meilleurs hôpitaux, qui ne dépassent généralement pas les 1,5 teslas (soit 30.000 fois le champ magnétique terrestre).

Les chercheurs de Saclay pourront travailler à l'échelle de groupements de quelques milliers de neurones, au lieu du million de neurones. Ils pourront aussi suivre les fluctuations du cerveau au centième de seconde près, alors que la rapidité des scanners actuels est de l'ordre de la seconde.

Deux des quatre machines de NeuroSpin sont déjà installées : l'une dotée d'un aimant de 3 teslas, pour les examens et les études cliniques, l'autre de 7 T, pour les études précliniques et cliniques chez l'homme.

En 2008 viendra s'y ajouter un appareil de 17,6 T, conçu pour les études sur les petits animaux. L'installation d'un scanner corps entier de 11,7 T, le plus puissant jamais construit dans le monde pour des études chez l'homme, est enfin envisagé dans le cadre d'un projet franco-allemand.

PM

Un modèle neuro-linguistique pour comprendre le langage
Vendredi, 01/12/2006 - 00:00

Un enfant né et élevé à Paris, à Tokyo ou à New York acquerra la langue locale avec une facilité étonnante. Quelle est l'organisation du cerveau humain qui lui permet d'apprendre n'importe quelle langue avec une telle facilité ? Deux écoles confrontent leurs théories : la première pense que le langage se distingue fondamentalement des autres fonctions cognitives alors que la deuxième suggère que le langage se construit précisément à partir de mécanismes cognitifs, comme la mémoire. Qu'en est-il vraiment ? Peter Ford Dominey, directeur de recherche au CNRS (Institut des sciences cognitives) (CNRS/Université Lyon 1) et son équipe ont mis au point un modèle de simulation par réseaux neuronaux de la construction grammaticale qui vient étayer cette dernière théorie.

Le modèle développé par Peter Ford Dominey est un système informatique conçu sur le modèle d'un réseau de neurones. Il est capable d'apprendre des versions simplifiées de trois langues différentes : le français, l'anglais, et le japonais. Comme le cerveau humain, le modèle n'est prédéterminé pour aucune langue particulière, et peut apprendre les trois langues avec la même facilité.

Comme le jeune enfant, le système est exposé à des scènes visuelles qui fournissent le sens et à des phrases qui les décrivent. Le modèle apprend la transformation entre une phrase et son sens et ceci dans les trois langues. Après apprentissage, le modèle peut ainsi extraire la signification de nouvelles phrases, en utilisant les transformations apprises. Ce mécanisme commun de transformations, applicable à la fois aux phrases et aux séquences non-linguistiques, constitue un outil précieux pour comprendre le fonctionnement du langage et pour rééduquer les patients souffrant de troubles du langage (aphasiques).

Par exemple, dans le cas d'un accident vasculaire cérébral au niveau des aires du langage, le patient peut se trouver dans l'incapacité de comprendre ou de produire des phrases de structures grammaticales complexes. Selon les hypothèses du modèle, on peut penser que ce même patient sera incapable de transformer l'ordre de lettres de séquences non-linguistiques en raison d'un déficit de production et/ou d'utilisation des transformations nécessaires. Pour vérifier cette hypothèse, les chercheurs ont montré que des patients ayant subi une rééducation basée sur l'apprentissage de séquences non-linguistiques adaptées, amélioraient significativement leur compréhension et leur production de phrases.

Leurs études d'imagerie cérébrale révèlent que de mêmes régions du cerveau opèrent à la fois sur les phrases et sur les séquences non-linguistiques, à l'exception d'une région qui reste propre au langage et qui donne le sens des mots. Le traitement par le cerveau de ces deux types de séquences pourrait donc relever de mécanismes communs, prouvant que le langage s'appuie sur des processus cognitifs comme la mémoire de travail et la mémoire associative.

Ces travaux ouvrent donc des perspectives prometteuses dans le domaine de la rééducation orthophonique mais aussi dans le développement des interactions homme-robot. Récemment, ce groupe de chercheurs a utilisé son modèle de réseau neuronal pour « faire parler » des robots. Dans ce but, ils ont développé un système de vision d'ordinateur qui extrait la signification de scènes visuelles et applique le traitement des constructions grammaticales à la commande de l'action dans les systèmes robotiques, notamment avec le robot humanoïde franco-japonais HRP-2.

CNRS

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Recherche
Recherche & Innovation, Technologies, Transports
CityMobil : un programme européen pour préparer la voiture du futur
Vendredi, 01/12/2006 - 00:00

Améliorer la mobilité dans les rues des villes d'Europe, telle est l'ambition de CityMobil, un nouveau projet européen. La recette ? Supprimer les conducteurs. Doté de 40 millions d'euros, ce projet regroupe 28 partenaires dans 10 pays, et trois sites pilotes : l'aéroport d'Heathrow, Rome et la ville de Castellón.

Malgré ses allures de film de science-fiction, l'idée est déjà mise en pratique. "Oui, cela ressemble à de la science-fiction, mais on trouve déjà des systèmes sans conducteurs, comme celui de Cappelle aan de Ijssel, près de Rotterdam (Pays-Bas) par exemple, qui dessert une zone d'activités industrielles, mais sur une portion de chaussée distincte", a déclaré Jan P. van Dijke, de TNO Science and Industry, organisation néerlandaise pour la recherche scientifique appliquée, qui a coordonné le projet.

Les villes ont toujours connu des problèmes d'encombrement lié au trafic - les problèmes de certaines villes européennes en la matière sont légendaires. Athènes bannit certains jours les voitures portant tel ou tel numéro sur leur plaque d'immatriculation afin de désengorger les rues et d'atténuer la pollution, tandis que Londres a instauré une taxe à l'entrée du centre ville pour dissuader fortement d'utiliser son véhicule dans la capitale.

D'aucuns pourraient argumenter que la solution consisterait simplement à développer davantage les transports publics. Mais ils ne proposent qu'un choix limité de destinations et impliquent la mise en place de nouvelles infrastructures, tels que des couloirs réservés ou des rails. Le projet CityMobil a pour vocation d'étudier l'utilisation d'un système situé à mi-chemin entre les concepts de transport public et privé existants. "Nous visons un système guidé utilisant l'infrastructure existante", explique M. van Dijke. "L'infrastructure est déjà là, et cet aspect n'est pas négligeable si l'on considère que l'infrastructure constitue le poste le plus onéreux du système. Vous ne pouvez introduire de système imposant une nouvelle infrastructure - vous devez intégrer les systèmes de transport existants dans la ville", déclare-t-il.

CityMobil envisage des systèmes de transport public sans conducteurs qui vous emmèneraient exactement où vous le voulez quand vous le voulez. "La dimension 'à la demande' est capitale ; même en utilisant une infrastructure prescrite, on pourrait mobiliser à la demande un véhicule qui vous mènerait alors où que vous souhaitiez vous rendre", explique M. van Dijke.

Financé au titre du Sixième programme-cadre (6e PC), ce projet est censé permettre un meilleur usage des systèmes de transport public, de manière à résorber les encombrements, la pollution et le trafic, en s'appuyant sur les projets CyberMove et CyberCars du 5e PC. A Heathrow, le dispositif reliera le vaste terminal, qui devrait ouvrir en 2008, au parking. Dix-huit modules au look futuriste et sans conducteur parcourront un couloir de 4,2 km de long. "Imaginons que vous arrivez à Heathrow et que vous souhaitiez vous rendre du parking au terminal", explique Torgeir Vaa, directeur de recherches chez SINTEF, partenaire norvégien dans ce projet. "Vous pouvez appeler une unité automatique sans conducteur en train de circuler, qui se rend alors à la borne où vous êtes garé."

A Rome, des "cybervoitures" spéciales, sans conducteur, achemineront les visiteurs vers le nouveau parc des expositions, le parking et la gare ferroviaire voisine. A Castellón enfin, des bus spéciaux pouvant rouler avec ou sans conducteur, en fonction des conditions de trafic, seront exploités dans le centre ville. "Bien que Rome, Castellón et Heathrow soient les principaux sites de démonstration, des plans et des concepts seront également élaborés pour quantité d'autres villes dans l'optique d'aider les autorités locales à trancher en matière de systèmes de transport automatisés", explique M. Vaa. "Certaines de ces villes accueilleront également des démonstrations à petite échelle de véhicules automatisés. Cela dépendra du dynamisme de la ville en question."

CMP

Cordis

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