RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 270
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 19 Décembre 2003
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Egalement dans ce numéro
TIC
Les Etats-Unis retrouvent la première place dans le domaine des NTI
L'ART loue un "cercle vertueux" dans l'internet haut débit
Le marché des enregistreurs DVD dopé par les disques durs
Avenir
Quand la lumière suspend son vol !
Le milliardième de mètre, nouvelle terre promise de la recherche
Première présentation en vol d'un drone tactique intégré
Espace
Objectif Lune !
Terre
Le climat a commencé à changer sous l'effet de l'activité humaine préhistorique
Le changement climatique a tué 150.000 personnes en l'an 2000
L'affaiblissement continue du champ magnétique terrestre pourrait conduire à l'inversion des pôles
Vivant
Pour vous prémunir des cancers, mangez donc des tomates... entières !
"Dresser" des cellules pour éviter le rejet des greffes d'organes
Télé médecine : Big doctor is watching you
L'eau plate augmente les dépenses caloriques
Cancer du pancréas : vers un test sanguin pour diagnostiquer le stade précancéreux
Le surpoids et l'obésité sont devenus des fléaux sociaux aux Etats Unis
Un poliovirus modifié pour lutter contre les tumeurs cérébrales
Les algues, futures usines à médicaments
Homme
Pourquoi l'homme a-t-il évolué plus vite que le chimpanzé ?
Edito
Pour gagner la bataille de la compétitivité mondiale, nous devons investir d'avantage dans les TIC



Dans mon éditorial du 3 octobre dernier (voir http://www.tregouet.org/lettres/rtflashtxt.asp?theLettre=290#Lettre), j'écrivais que notre pays mettait beaucoup trop de temps pour se plonger dans ce bain de la modernité. M'appuyant sur plusieurs études récentes de l'OCDE, je soulignais le retard pris par notre Pays dans la mise en place et l'utilisation des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC). Le dernier rapport de Mc Kinsey montre en effet que la France, qui avait presque retrouvé le niveau de productivité des Etats-Unis en 1995, est de nouveau en train de se faire distancer. Non seulement le nombre d'heures travaillées régresse dans notre Pays, alors qu'il augmente aux Etats-Unis, mais la productivité horaire augmente dorénavant davantage de l'autre côté de l'Atlantique (+ 2 % par an) qu'en France (+1,1 %). Un autre rapport récent de l'OCDE montre que les 2 % d'écart dans la croissance annuelle du PNB entre l'Europe et les USA s'expliquent pratiquement intégralement par la présence des secteurs des Nouvelles Technologies. Ce lien entre compétitivité et investissements dans les TIC vient encore d'être confirmé par la Commission Européenne dan son rapport annuel sur la compétitivité intitulé "Accélérer le redémarrage de l'économie européenne grâce aux nouvelles technologies de l'information", (http://europa.eu.int/rapid/start/cgi/guesten.ksh?), Cette étude est riche d'enseignements et confirme pleinement ce lien entre la compétitivité des entreprises et leurs investissements dans les technologies de l'information et de la communication. Ce rapport montre clairement que les entreprises atteignant une croissance de productivité élevée sont celles qui combinent ces investissements et des améliorations organisationnelles. La différence cumulée Etats-Unis - Europe en matière de croissance de la productivité entre 1995 et 2002 est de neuf points de pourcentage, lorsqu'elle est mesurée par personne employée, et de 4,5 points lorsqu'elle est mesurée par heures travaillées. Le rapport de la Commission met cet écart sur le compte du type d'investissements que chaque zone a contractés ; tandis que l'Europe a plus misé sur les types traditionnels d'investissements en capital, les Etats-Unis ont massivement investi dans les TIC. Le Commissaire européen en charge des nouvelles technologies, Erkki Liikanen a donc préconisé « Des réformes structurelles permettant d'investir davantage dans le secteur de l'innovation et de l'éducation ainsi que la poursuite de la diffusion des nouvelles technologies essentielles pour que la croissance de l'emploi et de la productivité atteigne le niveau fixé lors du sommet de Lisbonne. » Le rapport souligne toutefois que l'Europe a réduit de moitié l'écart avec les Etats-Unis sur les dépenses en matière de TIC depuis 1996. La Commission Européenne conclut donc sur la nécessité pour les entreprises de l'Union Européenne d'accélérer et d'approfondir l'innovation organisationnelle afin de tirer parti des avantages de l'investissement dans les TIC. Si nous voulons que la France et l'Europe restent dans la compétition économique mondiale et ne se fassent pas définitivement distancer par les Etats Unis, nous devons donc favoriser les investissements publics et privés dans le domaine des TIC, qui sont devenus le moteur de la productivité et de la compétitivité. Mais simultanément nous devons également, pour exploiter pleinement toutes les potentialités de ces nouvelles technologies de l'information, modifier profondément nos conceptions du travail et de l'entreprise et abandonner nos organisations pyramidales et hiérarchisées pour des structures "horizontales" en réseaux, plus souples, plus réactives, plus autonomes et aptes à conquérir les nouveaux marchés immatériels de l'économie cognitive.

René TRÉGOUËT

Sénateur du Rhône


TIC
Information et Communication
Les Etats-Unis retrouvent la première place dans le domaine des NTI
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

La puissance d'innovation des Etats-Unis et l'usage intensif des nouvelles technologies par tous les acteurs économiques et politiques américains ont eu raison de la première place de la Finlande au dernier classement du NRI (Network Readiness Index). Cet index, établi par le Forum Economique Mondial (FEM), mesure la capacité des pays à développer les NTIC et à en tirer parti. Il est publié dans le cadre du rapport mondial 2003-2004 sur les technologies de l'information, produit par le FEM en partenariat avec l'INSEAD et le Programme Information pour le Développement de la Banque Mondiale (InfoDev).

Le classement NRI 2003-2004 couvre 102 pays, contre 84 l'année dernière. Le FEM s'est en effet efforcé de mieux prendre en compte les pays en développement dans son rapport, dans la mesure où son postulat de départ est de reconnaître aux NTIC la capacité d'accélérer le développement économique et social de ces pays. Près de 50 paramètres entrent dans le calcul du NRI. Ils se répartissent en trois grandes variables : l'environnement macroéconomique et réglementaire des NTIC (brevets, activité de capital-risque, cadre législatif, infrastructures télécoms...), la capacité des individus, des entreprises et de l'état à accéder aux NTIC (niveau d'éducation, équipements des ménages, coût de l'accès aux NTIC...), et enfin l'usage effectif des NTIC (nombre d'internautes, e-administration...). La Finlande, qui occupait la première place de ce classement l'année passée, recule en troisième position, aux côtés de deux de ses voisins, la Suède et le Danemark, respectivement quatrième et cinquième. Le taux de pénétration des NTIC dans ces pays n'est qu'une explication de leurs bons résultats. En effet, les pays scandinaves tiennent aussi le haut du pavé en matière d'environnement législatif et réglementaire, et d'accès aux NTIC. Le classement mondial NRI 2003-2004

.Rang Pays Score Rang en 2001-2002

1 Etats-Unis 5,50 2

2 Singapour 5,40 3

3 Finlande 5,23 1

4 Suède 5,20 4

5 Danemark 5,19 8

6 Canada 5,07 6

7 Suisse 5,06 13

8 Norvège 5,03 17

9 Australie 4,88 15

10 Islande 4,88 5

11 Allemagne 4,85 10

12 Japon 4,80 20

13 Pays-Bas 4,79 11

14 Luxembourg 4,76 NC

15 Royaume-Uni 4,68 7

16 Israel 4,64 12

17 Taiwan 4,62 9

18 Hong Kong 4,61 18

19 France 4,60 19

20 Corée 4,60 14

Le leadership est maintenant détenu par les Etats-Unis, deuxièmes en 2002-2003. L'analyse de leurs notes montre que ce sont les usages des entreprises qui ont vraisemblablement fait pencher la balance en leur faveur. En deuxième place du classement figure Singapour, qui voit le volontarisme dont il a fait preuve traduit dans les faits (le pays a gagné six places en deux ans). Ailleurs en Asie, alors que le Japon progresse rapidement, Taïwan est en perte de vitesse. La France conserve son rang, le 19ème, mais voit sa note baisser de 4,97 à 4,60 points. Elle obtient son meilleur score sur la volonté du gouvernement et sa présence en ligne (4ème, derrière les Etats-Unis), mais inversement son plus mauvais score sur l'environnement politique et réglementaire (cadre légal, régulation de la concurrence, lourdeur administrative...).

Rapport sur les NTI :

http://www.weforum.org/pdf/Gcr/GITR_2003_2004/Framework_Chapter.pdfLa France et les NTI :

http://www.weforum.org/site/knowledgenavigator.nsf/Content/France+KN+sessions

L'ART loue un "cercle vertueux" dans l'internet haut débit
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

L'Autorité de régulation des télécommunications a estimé lundi que le marché de l'internet haut débit était entré dans un "cercle vertueux" avec l'émergence, en quelque 18 mois, d'un vraie concurrence qui a fait baisser les prix pour les consommateurs. C'était la montée d'une telle concurrence qui a poussé l'ART, la semaine dernière, à donner un avis favorable à la baisse des prix de gros facturés par France Télécom aux fournisseurs d'accès à internet (FAI), a-t-elle expliqué lors d'une conférence de presse. Cette baisse, homologuée depuis par le gouvernement, a déclenché une avalanche de réductions de tarifs des offres internet à haut débit, de la part de tous les opérateurs. Wanadoo, la filiale de France Télécom, va ainsi baisser ses tarifs de 23% à 53% et 9 Telecom (groupe LDCom) réduire ses prix de 7,8% à 13,5%. "Nous sommes en présence d'un cercle vertueux : l'ouverture à la concurrence a permis l'éclosion de nouveaux acteurs et la baisse des prix", s'est félicité Paul Champsaur, président de l'ART. Il a noté que le nombre d'abonnés aux services internet haut débit avait doublé en un an pour atteindre plus de trois millions à cette fin de l'année. "Et ces dernières semaines, on compte 50.000 abonnés haut débit supplémentaires par semaine", a-t-il ajouté. Estimant que la France avait rattrapé son retard dans ce domaine, Paul Champsaur a relevé au moins une dizaine d'acteurs dans le secteur (Free, AOL, Club Internet, Cegetel, etc.) à côté de Wanadoo qui, sur le segment ADSL, totalise à lui seul 1,4 des 2,81 millions d'abonnés. Le régulateur a donc estimé, qu'au vu de ses données, il pouvait donner suite aux demandes de France Télécom d'une baisse de ses prix de gros, dont le niveau pénalisait au premier chef Wanadoo. L'ART a refusé de

Le marché des enregistreurs DVD dopé par les disques durs
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

Les 50 millions de magnétoscopes vendus chaque année dans le monde pourraient bien se voir rapidement mis au placard par la vague des enregistreurs DVD équipés de disque dur, qui submerge actuellement le marché de l'électronique grand public au Japon malgré un prix plus élevé. Le marché mondial des enregistreurs de DVD devrait atteindre 500 milliards de yens (4,6 milliard de dollars) en 2003, selon une estimation de Nomura Securities, et la demande devrait plus que doubler en 2004 pour passer de 3,6 millions à 8,24 millions d'unités, selon le constructeur Pioneer. L'enregistreur de DVD avec disque dur permet d'enregistrer plusieurs dizaines d'heures de programmes télévisés sur le disque dur fixe pour les visionner plus tard et choisir soit de les effacer, soit de les sauvegarder sur un support amovible, le disque DVD ("digital versatile disc", ou disque numérique polyvalent). Trois constructeurs japonais dominent actuellement le marché: Matsushita Electric Industrial, qui contrôle les marques Panasonic et JVC, Pioneer et Toshiba. Mais des concurrents nippons et étrangers sortent de nouveaux produits. Tardivement arrivé sur ce marché mais fort de son rang de premier groupe mondial d'électronique grand public, Sony lance samedi la "PSX", un système de loisirs numériques complet comprenant une console de jeux PlayStation 2, un tuner TV-satellite et un enregistreur de DVD avec disque dur. "Rien qu'avec les pré-commandes de la PSX, la demande est telle que nous pouvons à peine y répondre", a déclaré à Reuters le président de Sony, Kunitake Ando, lors d'un entretien la semaine dernière. "Nous n'avons aucun souci concernant ses ventes." Les enregistreurs de DVD avec disque dur (DVD/HDD, pour "hard disc drive") sont commercialisés entre 60.000 yens (550 dollars) pour un lecteur avec un disque de 80 giga-octets et 130.000 yens pour un disque dur de 120 giga-octets. Sony vendra deux versions de la PSX, l'une avec un disque de 160 giga-octets pour 79.800 yens, soit 204 heures de vidéo, et une autre avec 250 giga-octets, soit jusque 325 heures d'enregistrement, pour 99.800 yens. Les prix des enregistreurs DVD/HDD devraient baisser d'environ 5 à 10% par an, selon des estimations de Pioneer publiées en novembre. Le Japon représente près de 60% du marché mondial des enregistreurs de DVD, mais les constructeurs prévoient que la plus grande partie des ventes en 2004 se fera en Europe et en Amérique du Nord.

Reuters : http://fr.news.yahoo.com/031212/85/3jrog.html

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Avenir
Nanotechnologies et Robotique
Quand la lumière suspend son vol !
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

Des physiciens américains auraient réussi à immobiliser complètement le rayonnement de la lumière pendant une fraction de seconde, selon une étude publiée dans la revue "Nature". Une découverte qui pourrait un jour aider à mettre au point de nouveaux ordinateurs plus puissants. Une percée similaire avait été annoncée en 2001. Mais à l'époque, le rayonnement lumineux avait été "stocké" brièvement lorsque les photons avaient été absorbés par des atomes dans un gaz. Cette fois, des physiciens de l'université de Harvard ont franchi une étape supplémentaire en parvenant à véritablement suspendre le vol de la lumière et de son énergie pendant quelques centaines de millièmes de seconde. "Nous avons réussi à immobiliser un faisceau de lumière sans en retirer toute l'énergie", a précisé le Pr Mikhail Lukin, un des chercheurs. Utiliser les particules de lumière pour stocker et traiter des données pourrait peut-être aider à mettre au point dans un avenir lointain des ordinateurs quantiques. La nouvelle étude pourrait aussi éventuellement permettre d'améliorer les communications par fibre optique et les techniques de traitement de données utilisant la lumière pour transporter les informations. Pour réussir cette prouesse, les chercheurs ont utilisé deux faisceaux laser orientés en sens opposé à travers un gaz de rubidium. Grâce à cet astucieux dispositif, les caractéristiques quantique des photons produit par le premier laser peuvent être absorbés par les atomes de rubidium qui peuvent ensuite restituer ces informations lorsque le second faisceau laser illumine le gaz. Le Pr Lukin souligne que cette nouvelle étude n'est qu'une étape dans les recherches sur le contrôle de la lumière, et que des travaux supplémentaires sont nécessaires. Le physicien de l'université de Stanford Stephen Harris est toutefois d'avis que ces travaux sont prometteurs et représentent une importante première scientifique. Matthew Bigelow, de l'université de Rochester, qui a participé aux recherches, estime de son côté que la nouvelle étude pourrait in fine déboucher sur la mise au point d'ordinateurs de conception plus avancée, basés sur la lumière. "Je pense que cela nous met dans la bonne direction", dit-il.

Nature : http://www.nature.com/nature/

Le milliardième de mètre, nouvelle terre promise de la recherche
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

«10- 9 m» : depuis mardi, l'inscription s'étale en grosses lettres rouges sur les affiches, les panneaux, les dossiers de presse et jusque sur le fronton de la «Stazione marittima» du port de Trieste, où se tient jusqu'à aujourd'hui la conférence européenne sur les nanotechnologies, EuroNanoForum 2003. Cette expression mathématique, qui signifie «un milliardième de mètre», ne peut pas mieux symboliser ce monde de l'infiniment petit que les scientifiques ont entrepris d'explorer depuis une vingtaine d'années. Grâce aux progrès de la microscopie électronique, notamment avec l'invention du «microscope à effet tunnel» en 1981, les physiciens disposent maintenant de toute une gamme d'outils qui leur permettent, non seulement de voir la matière à l'échelle atomique, mais surtout de la manipuler et de créer de toutes pièces ce qu'il est convenu d'appeler des nano-objets (du grec nano, qui signifie un milliardième). Les plus célèbres d'entre eux sont incontestablement les fullerènes, ces assemblages d'atomes de carbone en forme de ballon de football qui valurent à leurs inventeurs, Robert Curl, Harold Kroto et Richard Smalley, de recevoir le prix Nobel de chimie en 1996. Certaines applications (films ultra-minces, capteurs de quelques dizaines de nanomètres) ont déjà vu le jour, notamment en électronique et en informatique. Mais le plus spectaculaire reste à venir, tant dans le domaine industriel que médical avec la perspective de fabriquer en série des moteurs ou des «nanorobots» de la taille d'une molécule, de mettre au point des médicaments «ciblés», adaptés au génome de chaque patient, ou encore de reconstituer des tissus vivants (peau, os, cartilage, muscle...) à partir de cellules-souches cultivées in vitro ou in vivo sur un support biodégradable. Une étude récente de la National Science Foundation (NSF) américaine témoigne de ce soudain engouement. En l'espace de six ans, les dépenses mondiales de recherche et développement dans le domaine des nanotechnologies a été multiplié par sept, passant de 360 millions d'euros en 1997 à 2 500 millions cette année. Une trentaine de pays sont impliqués avec, en tête, le Japon (720 M Û en 2003), les États-Unis (697 M Û) et l'Europe (585 M Û en incluant la Suisse). C'est que le nanomonde pourrait bientôt être synonyme de «macroprofits». Les retombées économiques attendues à l'échelle mondiale sont en effet estimées par la NSF à 1 000 milliards d'euros dans les dix à quinze ans qui viennent avec, à la clef, la création de deux millions d'emplois, très qualifiés pour la plupart. Le président américain George W. Bush, dont le conseiller pour les «nan-otech», Mihail Roco, était présent à Trieste, a annoncé la semaine dernière que les États-Unis injecteront 3,7 milliards de dollars dans la recherche sur les nanotechnologies au cours des quatre années à venir. Soit près de trois fois plus que l'effort consenti, sur la même période, par l'Union européenne (1,3 milliard d'euros) dans le cadre de son 6e program-me cadre recherche et développement. Certes, il convient d'ajouter les sommes allouées par les différents États membres mais Ezio Andretta, responsable des nanotechnologies à la Direction générale recherche de la Commission, ne cache pas que «si l'Europe reste parmi les leaders mondiaux, elle risque d'être progressivement mise à l'écart». Si la région de Trieste, qui concentre, autour de son synchrotron Eletra, un tissu dense de laboratoires universitaires et de PME impliquées dans la recherche sur les nanotechnologies, constitue aux yeux de M. Andreta «un très bon exemple de ce qu'il faut faire», il n'en demeure pas moins que les infrastructures européennes sont dans l'ensemble «insuffisantes en quantité et en qualité» pour affronter durablement la concurrence. «L'Europe doit recruter 700 000 chercheurs supplémentaires d'ici à 2010 et prendre plus de risques en matière d'investissement en R&D», a-t-il poursuivi.

Figaro : http://www.lefigaro.fr/sciences/20031212.FIG0296.html

Première présentation en vol d'un drone tactique intégré
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

Vrombissement du moteur à hélice suivi d'un bang, le petit avion vert est propulsé par la catapulte pneumatique à la vitesse de 40 mètres/seconde : la première présentation en vol du drone tactique intégré vient de débuter mardi au dessus de la base aérienne d'Istres (Bouches-du-Rhône)."C'est une première, car jamais nous n'avons fait une telle présentation" dans le cadre du CEV (centre d'essais en vol), a déclaré Jean-François Ripoche, directeur du programme SDTI (système de drone tactique intérimaire) à la Délégation générale de l'armement (DGA). Dix-huit de ces "petits bijoux de la technologie française", développés par le groupe Sagem, équiperont l'armée de terre "dès la mi-2004" en vue de permettre "l'observation et l'acquisition d'objectifs, en temps réel", ont confirmé les responsables de la DGA. En quelques minutes, le drone, dont les "essais de réception" se sont achevés vendredi, n'est plus qu'un point noir au loin dans un ciel azur. "Direction la tente de réception d'images pour tout le monde!", lance le responsable du centre des essais, Régis Brigaud, qui détaille à la trentaine de journalistes présents les différentes étapes de ce "vol d'endurance". Sous la tente en toile verte, des écrans délivrent, en continu, des images transmises par le drone qui poursuit son trajet à 1.700 mètres d'altitude, à près de 200 Km/h de moyenne. Sur l'un, on peut suivre sur une carte couleur le parcours de l'appareil, tandis que sur l'autre défilent les images du secteur survolé, en noir et blanc et d'une parfaite netteté. Les deux caméras du drone (dont une à infrarouge) "captent" ainsi tour à tour des voitures circulant sur les routes le long de l'étang de Barcarès, donnant sur demande position et vitesse de chacun des véhicules, des vues des constructions, ainsi que les gros plans de plusieurs quartiers d'Arles touchés par les inondations. Cet "avion lent" de 4,20 m d'envergure aux ailes delta (d'un coût "d'environ 1,5 million d'euros l'unité") s'est posé "en douceur" une cinquantaine de minutes plus tard, bardé de parachutes et d'airbags. Contrairement aux drones tactiques déjà en service dans l'armée française --comme le Crécerelle ou le CL289--, le SDTI permet "d'atteindre des performances d'identification élevées" sur les cibles usuelles des champs de bataille, comme les chars, les ponts, l'artillerie ou les convois ennemis, a expliqué la DGA. "Les informations parviennent aux stations sol et aux unités déployées sur les théâtres d'opérations en temps réel. C'est du direct +capteur-tireur+", ont souligné les responsables de la DGA, relevant que ce drone "de deuxième génération" peut être déployé "partout dans le monde, par tous temps, de jour comme de nuit". Ils remplaceront les Crécerelle en attendant la mise en place, à l'horizon 2009-2010, des drones MCMM (multi-capteurs, multi-missions), en cours de développement et présentés comme le "top" de la gamme tactique pour la guerre électronique. Il existe selon la classification française trois grandes familles de drones: les drones tactiques en service dans l'armée de terre, les drones "opératifs" de type MALE (moyenne altitude longue endurance) dont est dotée l'armée de l'air, et les drones "stratégiques" de type HALE (haute altitude longue endurance) destinés à l'état-major des armées. Lors du salon du Bourget en juin, le ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, avait annoncé le lancement d'un "programme de démonstrateur d'avion de combat non piloté appelé UCAV" (Unmanned Combat Aerial Vehicles).

AFP : http://fr.news.yahoo.com/031209/202/3jeg5.html

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Espace
Espace et Cosmologie
Objectif Lune !
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

D'après la NASA, l'administration Bush va lancer une nouvelle feuille de route du spatial au moment où les Etats-Unis rentrent dans une année électorale. Bien que la Maison Blanche ne veuille pas commenter les fuites de la semaine dernière, la NASA explique que Georges W. Bush pourrait renvoyer des américains sur la Lune. L'annonce de ces nouvelles ambitions pourraient se faire lors du centenaire du premier vol des frères Wright (17 décembre), lors du discours sur l'état de l'union ou, plus vraisemblablement, lors de la commémoration de l'accident de la navette Columbia (1er février). Le discours du président influencera les 20 prochaines années du vol habité et la création d'une base lunaire pourrait en être le but ultime. Cependant, tous les experts s'accordent à dire qu'il sera difficile pour le président d'injecter de nouveaux milliards pour financer un programme ambitieux de vol habité. L'Europe (Smart-1), le Japon (Lunar A, SELENE), la Chine (Chang'e) et l'Inde (Chandrayaan 1) veulent aussi être de la partie et encouragent le développement de sondes robotiques à destination de la Lune. Voici 10 raisons citées dans la presse pour retourner sur la Lune : quête de la connaissance, rapprocher les nations au sein d'un projet international, encourager la commercialisation de l'espace, étudier les roches lunaires pour comprendre les origines de la Terre,comprendre les impacts du bombardement météoritique, mise en place de télescopes ultraperformants, produire de l'électricité sans polluer la Terre, soutenir l'industrie des lanceurs, développer de nouvelles technologies et augmenter les retombées, créer un banc d'essai pour l'exploration martienne.

Etats Unis Espace : http://www.france-science.org/usa-espace

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
Le climat a commencé à changer sous l'effet de l'activité humaine préhistorique
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

L'examen de très anciennes bulles d'air piégées dans la glace de l'Antarctique montre que l'activité humaine au temps de la préhistoire a commencé à changer le climat de la planète plusieurs milliers d'années avant la révolution industrielle, affirme une étude américaine publiée ce mois-ci dans la revue "Climatic Change".Il y a 8.000 ans, le taux de dioxyde de carbone dans l'atmosphère a commencé à augmenter alors que l'homme se mettait à couper des forêts, planter des cultures et élever du bétail, a expliqué mardi le Pr Bill Ruddiman, de l'Université de Virginie. La concentration de méthane a pour sa part commencé à grimper il y a 3.000 ans. La hausse de ces deux gaz à effet de serre, qui sont impliqués dans le réchauffement climatique, a été lente mais régulière et a empêché ce qui aurait dû être une période de refroidissement naturel, souligne le Pr Ruddiman. Elle a également perturbé les phénomènes habituels qui ont dominé l'histoire de l'atmosphère pendant 400.000 ans. "Il y a 395.000 ans d'histoire qui ont fixé des règles, et 5.000 ans qui les brisent", résume le chercheur. Le principal déclencheur a été l'apparition en Europe et en Asie de l'agriculture et de l'élevage, précise le professeur. L'analyse de l'air piégée dans de la glace provenant de l'Antarctique montre des hausses inexpliquées du taux de dioxyde de carbone qui ont commencé voilà 8.000 ans, au moment où les terres cultivées ont commencé à remplacer des forêts en Asie et en Europe. Il y a environ 5.000 ans, une augmentation similaire du méthane s'est produite, cette fois liée à des émissions accrues provenant de rizières inondées et à l'élevage, selon le Pr Ruddiman. L'activité humaine préhistorique a apparemment empêché une période de refroidissement naturelle qui selon les estimations des scientifiques aurait dû commencer il y a 5.000 ans. Jusqu'ici, les chercheurs estimaient que l'activité humaine n'avait commencé à avoir un impact sur le climat qu'avec le début de la révolution industrielle. Des changements préhistoriques du taux de dioxyde de carbone et de méthane dans l'atmosphère ont déjà été observés auparavant mais ont été attribués à des causes naturelles, relève encore le Pr Ruddiman.La théorie du chercheur "est une nouvelle idée importante que nous avons besoin de discuter et d'évaluer", estime Bette Otto-Bliesner, expert en paléoclimat du Centre national pour la recherche atmosphérique (NCAR), un institut américain, qui n'a pas participé à l'étude.

Climatic Change : http://www.kluweronline.com/issn/0165-0009

Le changement climatique a tué 150.000 personnes en l'an 2000
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

Le changement climatique est à l'origine de 150.000 décès en l'an 2000, selon une étude parrainée par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et présentée jeudi à Milan en Italie à la conférence de l'ONU sur le climat. Le document tente de cerner de manière exhaustive l'impact actuel et à venir des changements sans précédent du climat du globe sur la santé humaine. Il aborde notamment les impacts sanitaires de l'élévation d'environ 0,4 degré Celsius des températures depuis les années 1970, et les réponses à apporter par les pouvoirs publics pour surveiller cette évolution et la prévenir. Il relève que la fréquence des catastrophes naturelles a triplé dans la décennie 1990 par rapport aux années 1960, avec son cortège de victimes, selon le résumé distribué à la presse. L'étude souligne aussi l'importance déterminante des changements climatiques dans l'extension de maladies infectieuses comme la malaria, notamment à la suite d'inondations, de pluies torrentielles ou à la faveur de températures plus élevées (hivers plus doux, étés plus chauds). Le changement climatique a été ainsi responsable de 2,4% des cas de diarrhées et 2% des cas de malaria dans le monde en 2002, selon l'étude. L'étude aborde aussi les différentes maladies liées au trou de la couche d'ozone, à l'intensification de l'agriculture, l'urbanisation croissante, la déforestation, la pollution de l'air, des aliments et de l'eau ou le réchauffement des océans. Le volume a été rédigé en collaboration avec l'Organisation météorologique mondiale (WMO), le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) avec le soutien de l'Agence américaine pour la protection de l'Environnement (EPA).

AFP : http://fr.news.yahoo.com/031211/202/3jm7g.html

L'affaiblissement continue du champ magnétique terrestre pourrait conduire à l'inversion des pôles
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

La force du champ magnétique terrestre a diminué de 10% au cours des 150 dernières années, conduisant ainsi certains spécialistes à évoquer la possibilité qu'il puisse un jour s'effondrer et ensuite s'inverser, inversant du même coup les pôles de la planète pour la première fois depuis plus de 700.000 ans, ont expliqué des scientifiques. Au rythme actuel de son affaiblissement, le champ magnétique de la Terre pourrait disparaître totalement d'ici 1.500 à 2.000 ans, selon Jeremy Bloxham, de l'université d'Harvard. Plusieurs siècles pourraient alors s'écouler avant le retour d'un champ inversé, semblable à celui en place il y a 780.000 ans. Mais, selon les scientifiques rassemblés jeudi pour une réunion de l'Union de géophysique américaine, ce scénario est plutôt improbable. "Il y a de fortes chances que cela n'arrive pas", a expliqué Jeremy Bloxham. "Les inversions sont rares". Plus probablement, la diminution de la force du champ magnétique, mesurée depuis 1845, pourrait n'être qu'une phase de plusieurs centaines d'années, selon John Tarduno, de l'université de Rochester. Cette phase pourrait néanmoins avoir de sérieux effets, notamment sur les régions ou l'affaiblissement du champ magnétique est le plus prononcé. Dans le sud de l'océan Atlantique, ce dernier a déjà réduit l'effet de bouclier protégeant la Terre des radiations naturelles qui la bombardent depuis l'espace, selon les scientifiques. En conséquence, les satellites en orbite basse sont vulnérables face à ces radiations lorsqu'ils passent au-dessus de cette région, connue sous le nom d'anomalie sud-atlantique. Parmi les satellites ayant rencontré ces difficultés figurent un satellite danois dont la mission était, cela ne s'invente pas, de mesurer le champ magnétique terrestre, selon Jeremy Bloxham. Allié à un large influx de radiation sous la forme de protons terrestres, l'affaiblissement pourrait également affecter la composition chimique de l'atmosphère, provoquant des carences temporaires mais significatives d'ozone, selon Charles Jackman, de la NASA.

AP : http://fr.news.yahoo.com/031212/5/3jqwu.html

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Pour vous prémunir des cancers, mangez donc des tomates... entières !
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

Les caroténoïdes ne sont pas les uniques « agents anticancers » de la tomate. D'après une équipe américaine, les tomates entières seraient bien plus bénéfiques que les caroténoïdes seuls. Contre le cancer de la prostate notamment. Le Pr John Erdman et son équipe, de l'Université de l'Illinois, ont testé les vertus anticancéreuses des tomates sur une cohorte de rats. Ils ont ainsi découvert que les caroténoïdes n'agissaient pas, seuls, contre le cancer de la prostate. L'étude a porté sur 194 rats males porteurs d'un cancer de prostate induit. Les rats ont été divisés en trois groupes : un premier groupe de référence, un second groupe qui avait un régime à base de lycopène pur (le colorant qui donne sa couleur rouge à la tomate) et enfin un troisième groupe qui avait un régime à base de poudre de tomate entière. Les résultats ont été sans appel. Les chercheurs ont constaté que les rats qui avaient consommé la poudre de tomate entière avaient une mortalité de 62 %, contre 72 % pour le groupe ayant consommé le lycopène et 80 % pour le groupe de référence. Le régime à base de tomate entière a donc permis une diminution de 28 % de la mortalité par cancer de la prostate chez le rat. Ce travail montre en effet que « les caroténoïdes tels que le lycopène des tomates, consommés sous forme de compléments alimentaires, sont moins efficaces que les tomates entières. Nous recommandons par conséquent de consommer ce légume de cette manière, que ce soit dans les pâtes, les salades ou même les pizzas ». Evitez en revanche d'abuser des « tomates sucrées », que vous trouverez notamment sous la forme de « ketchup ». En dehors de toute considération de prévention, elles risquent bien au contraire de vous faire... prendre du poids.

Université de l'Illinois : http://www.news.uiuc.edu/scitips/03/1104lycopene.html

"Dresser" des cellules pour éviter le rejet des greffes d'organes
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

Des travaux sur les rejets des greffes publiés par une équipe de chercheurs français pourraient à terme bouleverser la pratique des transplantations, notamment en dispensant les personnes greffées des traitements très lourds qu'elles doivent suivre. Les biologistes de l'Inserm - dont les travaux sont publiés dans l'édition de décembre du Journal of Clinical Investigation - ont réussi à "dresser" les cellules du donneur à reconnaître les cellules du système immunitaire du bénéficiaire de la transplantation: au lieu de les prendre pour des ennemis à attaquer, elles font désormais ami-ami avec elles. L'agression de l'organisme d'accueil par les cellules du donneur (appelée "maladie du greffon contre l'hôte") est en effet une complication grave des greffes de moelle osseuse. "Pour l'instant, les transplantés n'ont pas d'autre choix que de prendre de la cyclosporine et des corticoïdes, des médicaments anti-rejet très efficaces, mais aussi très toxiques, notamment pour les reins", a expliqué à l'AFP le biologiste José Cohen, chercheur à l'Inserm et co-auteur, avec Benoît Salomon, de ces recherches. "Ne pas les prendre les exposerait en effet à la moindre infection bactérienne ou virale et, s'il s'agit d'une greffe de moelle, risquerait d'entraîner une redémarrage de la leucémie", ajoute-t-il. Souvent mortelle, notamment dans le cas de leucémie, cette "maladie du rejet" survient quand les cellules, les lymphocytes T, implantées lors d'une greffe, perçoivent comme étrangers les tissus du patient receveur et commencent à les attaquer. Pour enrayer ce phénomène, l'équipe de l'Inserm s'est intéressée à une population particulière de lymphocytes découverte en 1995, les "régulateurs", qui ont la propriété de neutraliser l'action destructrice des lymphocytes T. L'an dernier, sur des souris, les biologistes avaient déjà démontré les effets bénéfiques de l'administration, en grande quantité, de ces lymphocytes "régulateurs" qui avaient alors entraîné un ralentissement de la progression du rejet. Par la suite, comme les policiers font flairer à leurs chiens des objets appartenant à une personne disparue, les scientifiques ont mis les "régulateurs" en présence des cellules du receveur. Ainsi familiarisés avec l'organisme étranger, les régulateurs ont effectivement empêché leurs cousins lymphocytes de s'attaquer au receveur de la greffe. "Les travaux publiés ce mois-ci montrent que les "régulateurs" agissent spécifiquement sur les lymphocytes T, responsables de la maladie du greffon contre l'hôte et qu'ils sont capables, non seulement de contrôler la progression de la maladie, mais aussi de favoriser l'accroissement des cellules immunitaires saines, nécessaires au succès de la greffe", a expliqué José Cohen. . Ensuite, ils passeront aux essais sur des cellules humaines, avec de bons espoirs de succès: "les lymphocytes régulateurs des souris sont assez similaires aux régulateurs des humains, ce qui en fait des candidats sérieux pour de prochaines essais cliniques", a estimé José Cohen.

Inserm : http://www.inserm.fr/

Télé médecine : Big doctor is watching you
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

Le 7 septembre 2001, une patiente hospitalisée à Strasbourg subissait une ablation de la vésicule biliaire. À l'autre bout du scalpel, le professeur Jacques Marescaux opérait depuis une tour de New York, États-Unis. Cette première mondiale en téléchirurgie, réalisée à 7 000 Km de distance, doit son succès aux transmissions de données hauts débits. Puisqu'elles ont garanti la quasi-simultanéité entre le geste effectué à New York, sa reproduction sur le bras robotisé opérant la patiente à Strasbourg et enfin son retour en image aux yeux du chirurgien ainsi capable d'ajuster son geste en direct. Désormais, tout spécialiste réputé, forcement débordé, serait donc en théorie capable d'opérer à distance n'importe où sur le globe et même, un jour, dans l'espace. Une foule d'autres systèmes destinés à exploiter à distance la compétence d'un expert fleurissent actuellement en médecine. « En télémanipulation toujours, le “télé-échographe” robotisé permet de réaliser des diagnostics fiables dans les établissements de santé en manque d'opérateurs qualifiés », explique Philippe Cinquin du TIMC-Imag, récemment médaillé d'argent pour ses travaux sur les gestes médico-chirurgicaux assistés par ordinateur (GMCAO). Léger et peu gourmand en débit d'information, le robot est actuellement testé entre les CHU de Grenoble et de Brest. Dans un autre registre, la télésurveillance offre aussi de vastes perspectives, notamment dans le suivi permanent à domicile des personnes âgées. L'équipe Afirm du TIMC-Imag a par exemple truffé de capteurs un appartement prototype à la faculté de médecine de Grenoble. Objectif : détecter la présence d'une personne dans une pièce, évaluer sa mobilité, etc. Ces données, associées aux informations physiologiques (comme le rythme cardiaque) transmises par des capteurs corporels, permettent au final de détecter une situation à risque nécessitant l'intervention d'une équipe médicale. « L'originalité du projet, baptisé Ailisa (Appartement intelligent pour une longévité effective), est fondée sur la fusion d'informations provenant d'un grand nombre de capteurs, explique Philippe Cinquin. Ce qui permet de réduire le nombre de fausses alertes. » Quant à la téléconsultation, elle risque de révolutionner le rapport entre médecin et patient. Selon une étude réalisée l'an dernier au Royaume-Uni4, le suivi par vidéoconférence fut non seulement jugé plus satisfaisant par les 2 094 patients-tests, mais il a aussi permis de réduire les dépenses d'examens et de médicaments par rapport au groupe témoin. Par ailleurs, la transmission fidèle et ultrarapide de radios, scanners et autres clichés médicaux permet déjà l'expertise à distance, par un spécialiste, chaque fois que le déplacement physique s'avère trop lent, ou trop cher, ou dangereux pour le patient, voire carrément impossible. Enfin, grâce à la téléformation, les jeunes chirurgiens pourront, lors de leurs premières opérations, être assistés à distance par de grands pontes du bistouri.

CNRS : http://www2.cnrs.fr/presse/journal/1092.htm

L'eau plate augmente les dépenses caloriques
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

Des scientifiques du centre de recherches cliniques de la clinique universitaire de la Charité ont mené des études sur l'influence de l'eau dans les échanges énergétiques de l'organisme. Un groupe de 14 personnes bien portantes et de poids normal ont ingèré, 12 heures après leur dernière prise alimentaire, un demi litre d'eau plate. Les échanges énergétiques ont été ensuite mesures grâce a certains paramètres tels que élimination oxygène et du dioxyde de carbone. Tous les participants ont vu leurs dépenses énergétiques augmenter de 30 %. Cet effet n'est apparu que quelques minutes après l'absorption d'eau et s'est maintenu durant plusieurs heures. Ce phénomène peut s'expliquer de la manière suivante : l'eau stimule la partie du système nerveux sympathique impliquée dans la régulation des échanges de matière. Cela conduit au niveau des cellules -et des cellules musculaires en particulier- a une hausse de l'oxydation des substances nutritives. Il en résulte une chaleur immédiatement retransmise vers extérieur. Les médecins nomment cet effet la "thermogenèse". Les chercheurs ont pu établir, au cours de leur étude, des spécificités dans l'utilisation de énergie : les hommes brûlent principalement les matières grasses alors que les femmes transforment en priorité les hydrates de carbone. Les différences de structure musculaire entre hommes et femmes pourraient expliquer cet état de fait. En principe, la thermogenèse induite par l'eau offre une possibilité efficace et simple de contrôle du poids. La consommation de deux litres d'eau par jour permettrait d'économiser 150 calories. Quant à savoir si la méthode est efficace pour perdre du poids, rien n'est moins évident. Chez certaines personnes en surpoids, le système nerveux sympathique semble ne pas travailler de façon optimale et l'efficacité de l'échange de matière est très fortement limitée. La méthode profiterait donc le plus aux personnes minces et souhaitant le rester. Les travaux ont fait l'objet d'une parution dans la dernière édition du "Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism".

BE Allemagne : http://www.adit.fr

Cancer du pancréas : vers un test sanguin pour diagnostiquer le stade précancéreux
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

Le cancer du pancréas est la cinquième cause de mortalité par cancer aux Etats-Unis. L'adénocarcinome canalaire, qui représente 95 % des cas, est de sombre pronostic, avec une survie à cinq ans qui est inférieure à 5 %. La survie moyenne des patients est de quatre à six mois, en partie parce que le cancer du pancréas ne se manifeste généralement qu'au stade tardif et qu'il résiste à la chimioradiothérapie. De plus, même s'il est découvert suffisamment tôt pour permettre une résection complète, la survie a long terme est extrêmement rare, ce qui suggère que ce cancer métastase au tout début du stade invasif.« Il n'existe actuellement aucun test qui permette de détecter le cancer du pancréas suffisamment tôt pour tenter un traitement curatif, et il n'existe aucun test pour identifier le stade prémalin », souligne le Dr Tuveson.Afin de mieux comprendre comment le cancer du pancréas se développe, Hingorani, Tuveson et coll. ont examiné le rôle des mutations du proto-oncogène K-RAS chez la souris. Ces mutations du gène K-RAS sont trouvées dans 90 % des cancers canalaires invasifs du pancréas, et pourraient représenter un événement à l'origine du processus tumoral. Ils ont modifié génétiquement des souris afin qu'elles expriment une version mutante de l'oncogène K-RAS dans les cellules progénitrices du pancréas. Ces souris se révèlent être le premier modèle fidèle de tous les stades du cancer canalaire du pancréas. Elles développent une néoplasie pancréatique similaire à celle de l'homme, Ces lésions progressent aussi spontanément vers l'adénocarcinome invasif et métastatique, avec les mêmes sites de dissémination que chez l'homme. Ce modèle confirme que la néoplasie intraépithéliale pancréatique est bien un stade précurseur du cancer invasif, soulignent les chercheurs. Enfin, une découverte de taille, les souris affectées du cancer préinvasif ont une signature protéique identifiable dans le serum, ce qui suggère la possibilité de détecter le stade préinvasif chez les patients.

Nature : http://www.nature.com/nsu/031208/031208-12.html

Le surpoids et l'obésité sont devenus des fléaux sociaux aux Etats Unis
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

Un tiers seulement des Américains ont encore un poids normal, l'obésité et le surpoids touchant désormais deux personnes sur trois, une épidémie qui, au-delà des troubles de santé qu'elle engendre, change le visage du pays en s'immisçant dans tous les aspects de la vie quotidienne. Des compagnies aériennes incapables d'asseoir certains passagers aux constructeurs automobiles qui modifient l'aménagement intérieur de leurs nouveaux modèles, jusqu'aux fabricants de cercueils obligés d'élargir la bière, l'obésité pose sa marque partout, dopant les ventes de livres de régime et faisant entrer la salade au menu des fast-food. Le phénomène enclenché il y a 20 ans a pris des proportions alarmantes, obsédantes pour certains. L'obésité a plus que doublé aux Etats-Unis entre 1980 et aujourd'hui, affectant un Américain sur trois, soit 59 millions d'adultes. 64% de la population adulte est en surpoids ou obèse, selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) qui fondent leur chiffre publié en 2003 sur des statistiques arrêtées en 1999. "Il y a désormais une épidémie insidieuse aux Etats-Unis", a récemment estimé la directrice des CDC, Julie Gerberding, en évoquant l'obésité, dont la progression ne montre aucun signe de ralentissement. Les enfants, le meilleur indicateur de tendance qui soit, sont déjà pour 25 % d'entre eux en surpoids ou obèses, un chiffre qui a doublé depuis les années 1970. Le département de la Santé estime le coût économique direct et indirect de l'obésité, dû aux maladies qu'elle favorise (maladies cardio-vasculaires, diabète, cancer), à 120 milliards de dollars par an, en augmentation constante. Et l'American Medical Association évalue le nombre de décès liés à l'excès de poids à 300.000 par an. Pour contribuer à la prise de conscience du public, les étiquettes sur chaque produit alimentaire vendu aux Etats-Unis devraient être prochainement modifiées pour mentionner notamment le nombre total de calories par unité et non plus par ration, une notion hautement variable pour le consommateur. Une recommandation en ce sens de l'agence américaine pour la sécurité alimentaire et des médicaments (FDA) est attendue en février 2004. Les restaurants seront également encouragés à fournir davantage d'informations diététiques directement sur leurs menus, expliquait récemment le chef de la FDA, Mark McClellan, en estimant que "l'obésité est un défi sur tous les fronts pour protéger la santé du public". Le débat est désormais ouvert sur l'opportunité de classer l'obésité comme une maladie, décision lourde de conséquences pour la santé publique et les assurances privées, puisqu'elle mettrait une série de traitements sur la liste des dépenses remboursables et pourrait accélérer la mise sur le marché de nouveaux médicaments. Ce pas, comparé par les experts à l'entrée de l'alcoolisme au rang de maladie qui avait facilité l'accès au traitement, pourrait aider les personnes touchées à admettre qu'elles ont besoin de soins et le public à ne plus considérer que les personnes obèses sont responsables de leur état. "De nombreuses personnes croient que faire face au surpoids et à l'obésité est une responsabilité personnelle. C'est aussi une responsabilité de la communauté", a résumé David Satcher, chef du service fédéral de la santé publique (Surgeon General). Précurseur en la matière, le service américain des impôts (IRS) accepte depuis 2002 les déductions fiscales pour les dépenses de santé concernant l'obésité, au même titre que les autres médicaments contre les maladies reconnues. Seules les assurances privées mènent encore la bataille contre le classement de l'obésité en maladie, pour d'évidentes raisons économiques.

AFP : http://fr.news.yahoo.com/031215/202/3jvq1.html

Un poliovirus modifié pour lutter contre les tumeurs cérébrales
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

Une forme modifiée du poliovirus pourrait être efficace pour lutter contre les tumeurs cérébrales. Ce germe aurait la capacité d'attaquer uniquement les cellules cancéreuses tout en laissant intacts les neurones. Les scientifiques américains qui ont réalisé l'expérience sur des singes, publient leurs travaux dans les Proceedings of the National Academy of Sciences du 16-12-2003. Dans le domaine balbutiant de la virothérapie, les chercheurs utilisent des virus a priori « désactivés » et modifiés pour détruire les cellules cibles. Matthias Gromeier et ses collègues du Duke Comprehensible Cancer ont travaillé justement sur e poliovirus. Pour modifier le virus, ils ont entre autre remplacé la séquence codant pour l'activation de ce dernier, appelée IRES (Internal Ribosome Entry Site), avec celle du rhinovirus, le germe responsable du rhume commun. D'après les travaux de Matthias Gromeier, l'IRES du rhinovirus activerait l'expression des gènes impliqués dans la virulence du poliovirus, uniquement au niveau des cellules cancéreuses. Une fois la machine lancée, les cellules tumorales sont détruites. Comment expliquer cette spécificité ? Selon Matthias Gromeier, ce sont des cofacteurs, protéines possédant la capacité d'accroître celle d'une autre substance présente dans l'organisme, qui interagiraient entre le poliovirus et les cellules cancéreuses. Les neurones étant dépourvus de ces molécules, le poliovirus ne les attaque pas.

Science&Avenir :

http://permanent.sciencesetavenir.com/sci_20031208.OBS0940.html

Les algues, futures usines à médicaments
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

Après leur usage pour le corps en thalassothérapie, les algues serviront-elles un jour à traiter les personnes qui souffrent d'obésité ou d'hypertension ? À la Station biologique de Roscoff, les travaux menés par Jean-Pierre Salaün et Philippe Potin1 permettent de nourrir quelques espoirs en ce sens. Les biologistes bretons viennent de montrer que les algues peuvent être de véritables usines à acides gras. Plus exactement, à dérivés oxydés d'acides gras qu'on pourrait utiliser comme médicaments. On sait depuis une vingtaine d'années que les algues fabriquent, lorsqu'elles sont agressées par des microbes, des dérivés d'acides gras proches de ceux que l'on retrouve chez l'homme. Ce sont, par exemple, les prostaglandines et les leucotriènes qui interviennent dans de nombreux processus biologiques et qui entraînent un déséquilibre physiologique quand ils font défaut, voire une toxicité s'ils ne sont pas bien régulés. « Il existe bien des méthodes de synthèse chimique pour obtenir des dérivés d'acides gras essentiels à l'homme, mais elles sont lourdes, coûteuses et n'aboutissent pas à une copie exacte des molécules actives, affirme Philippe Potin. Avec nos recherches, on peut envisager une production importante d'acides gras oxydés par les algues elles-mêmes. » La méthode, qui a fait l'objet d'un brevet avec la société malouine Goëmar, consiste à stimuler les défenses immunitaires d'une algue rouge en introduisant dans son organisme des extraits d'une algue verte. « L'algue rouge réagit alors contre le parasite en produisant à partir de l'acide arachidonique, présent également chez l'homme, des dérivés qui ont une action antimicrobienne et qui lui permettent d'amplifier la réponse immunitaire en cas de nouvelle agression », explique le biologiste. Une fois certains acides gras isolés et purifiés, les chercheurs étudient leurs effets sur les algues elles-mêmes et sur d'autres organismes vivants, des rats et des cellules humaines en culture3. Récemment, ils sont parvenus à bloquer in vitro la différenciation de cellules spécialisées dans le stockage des graisses. Ces cellules arrêtent d'emmagasiner des lipides grâce à l'influence de deux dérivés d'acides gras de l'algue rouge. Un autre brevet a été déposé pour protéger cette découverte. Pour les biologistes, c'est un premier pas vers le développement de futurs médicaments.

CNRS : http://www2.cnrs.fr/presse/journal/1040.htm

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Homme
Anthropologie et Sciences de l'Homme
Pourquoi l'homme a-t-il évolué plus vite que le chimpanzé ?
Samedi, 20/12/2003 - 00:00

Malgré des dizaines d'années d'études, les généticiens ne comprennent toujours pas ce qui fait la différence entre l'homme et le chimpanzé, alors que ce dernier partage avec lui 99 % de gènes communs. Pas facile à comprendre car «la mutation d'un seul gène peut améliorer les performances d'un individu ou donner un monstre», souligne l'anthropologue André Langaney. Une récente étude publiée dans la revue Science par une équipe américaine dirigée par Andrew Clark, de l'université Cornell à New York (E.-U.), montre qu'à partir d'un ancêtre commun à l'homme et au chimpanzé l'évolution se serait effectuée beaucoup plus rapidement dans la lignée humaine que chez le singe. Pour en arriver à leurs conclusions, les auteurs ont séquencé plus de sept mille gènes qui synthétisent des protéines régulant des fonctions comme l'audition, l'olfaction et la sensibilité générale chez le chimpanzé commun. Ils les ont comparés aux gènes correspondants chez les humains et chez les souris. Puis ont utilisé des tests statistiques pour déterminer quelles différences étaient dues au hasard et quelles autres à la sélection positive. La différenciation se serait faite à la faveur de mutations génétiques avantageuses, indiquent les auteurs. Par exemple, les humains, qui ne se servent pas de leur sens de l'olfaction pour survivre, l'auraient moins développé au profit d'autres sens. Plusieurs gènes impliqués dans le développement de l'ouïe auraient subi une sélection positive chez l'homme, ce qui lui aurait permis de développer le langage. «Une transformation rapide peut parfois être réalisée au prix d'une augmentation des risques de maladies génétiques», observe André Langaney. Ce dernier souligne que les maladies génétiques comme la trisomie 21 sont bien plus graves chez les hommes que chez les grands singes.

Figaro : http://www.lefigaro.fr/sciences/20031212.FIG0331.html

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