RTFlash

RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 194
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 10 Mai 2002
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Egalement dans ce numéro
TIC
La réalité virtuelle au service des non-voyants
Des chercheurs grenoblois inventent un vêtement communicant
Les internautes français ont relevé le défi du Décrypthon
Sagem et TPS lancent le décodeur-magnétoscope numérique en France
Matière
Une nouvelle étape vers le processeur quantique
Espace
Après sa réparation Hubble transmet des images extraordinaires de notre univers
La NASA prépare la relève de la navette spatiale
Bombardéspar des trous noirs
Un univers sans commencement ni fin?
Terre
La Grande Bretagne se réchauffe
CO2: stabilisation des émissions dans l'UE en 2000
Vivant
Pontage coronarien: les bêta-bloquants améliorent les résultats
Les patients victimes d'un infarctus du myocarde doivent se vacciner contre la grippe
Un nouvel antibiotique contre les maladies nosocomiales
Des chercheurs identifient un gène de la fertilité féminine
Une nouvelle piste contre le vieillissement
Des cellules de la peau reprogrammées en cellules nerveuses !
Des virus pour fabriquer des composants électroniques !
Les bébés savent compter
Le rat téléguidé
Filles et garçons : face aux maths, ils ne sont pas si inégaux...
Edito
Les Jeunes sont les premiers naufragés des mondes virtuels



Le drame d'Erfurt, qui a vu un jeune lycéen tuer 16 de ses anciens professeurs et camarades avant de se supprimer, a fortement marqué les esprits en Allemagne. Cette tuerie est venue s'ajouter à une liste déjà longue d'évènements de même nature qui se répètent à un rythme qui s'accélère de plus en plus vite, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe. Chacun d'entre nous a encore en mémoire le drame de Nanterre qui ne remonte qu'à quelques courtes semaines. Il y a un fait récurrent dans chacun de ces drames : leurs auteurs qui, tous, veulent se suicider après avoir accompli leur acte, justifient leur barbarie par la volonté d'agir en sorte qu'on "se souvienne d'eux". Lors du drame d'Erfurt, le pouvoir politique, au plus haut niveau, et publiquement, a fait un rapprochement entre cette tuerie et la violence qui monte de plus en plus à la télévision, dans les films et dans les jeux vidéos. C'est une explication que j'ai développée à plusieurs reprises dans ces colonnes. Comme le dit si bien le grand pédagogue Michel Serres : "un enfant de dix ans a plus appris à la télévision qu'à l'école, mais n'oublions pas que cet enfant de dix ans aura déjà vu quelque 12.000 crimes à la télévision". Quand aurons-nous la volonté politique d'annoncer clairement que la finalité de la télévision commerciale n'est pas de former le cerveau de nos enfants ? Bien sûr, face à une telle affirmation, il serait nécessaire que les Pouvoirs Publics fassent en sorte que nos systèmes d'éducation deviennent aussi séduisants pour nos enfants que les jeux vidéos les plus élaborés. Mais il faudrait aussi que les familles aient la volonté (mais parfois aussi les moyens) de pouvoir jouer pleinement, à nouveau, leur rôle irremplaçable de formateurs des "petits d'hommes". Si nous n'entreprenions d'urgence ces vastes et fondamentales réformes, il serait à craindre que notre Société continue à se déliter très rapidement. Les mondes virtuels, ai-je déjà écrit le 11-11-99, seront la drogue du 21e siècle. ( http://www.tregouet.org/lettre71-Au.htlm). Des êtres faibles et paumés, comme peuvent l'être les jeunes issus de familles déstructurées, sans colonne vertébrale, seront les premiers naufragés de ces nouveaux mondes. Les grands acteurs commerciaux et mondiaux du virtuel tels que Sony et Nintendo auxquels est venu s'ajouter Microsoft depuis quelques mois, ont fort bien compris tous les enjeux d'une telle dérive. Ils seraient prêts à accaparer le cerveau des enfants laissés en déshérence par leurs parents et notre Société. Soyons vigilants car nous sommes là au coeur du dispositif qui décidera de l'avenir de nos Sociétés modernes. Il serait criminel de ne pas prendre conscience de l'urgence avec laquelle il faut traiter ce grave problème.

René TRÉGOUËT

Sénateur du Rhône


TIC
Information et Communication
La réalité virtuelle au service des non-voyants
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

La réalité virtuelle, qui au-delà de la simple vision mobilise tous les sens, tels que l'ouïe, le toucher ou la chaleur du soleil sur la peau, offre d'énormes possibilités d'étendre les champs de l'expérience humaine et pourrait un jour intéresser les aveugles. Un nouveau concept d'assistance à la reconnaissance d'itinéraires à l'intention des aveugles, basé sur les techniques les plus avancées de la réalité virtuelle, a été dévoilé cette semaine à la Cité des Sciences à Paris, dans le cadre du 150è anniversaire de la naissance de Louis Braille. Baptisé HOMERE, ce système, assimilable à un GPS des mal-voyants, s'appuie sur les compétences développées par le CEA (Commissariat à l'Energie Atomique) dans le domaine de la robotique et de la réalité virtuelle. Le projet HOMERE répond à une demande des aveugles qui soulignent la perception multi-sensorielle par laquelle ils se repèrent et apprécient leur environnement, et d'autre part, insistent sur la difficulté qu'il peut y avoir à préparer un déplacement dans un lieu que l'on ne connaît pas, à en percevoir les distances, les obstacles possibles mais aussi les points d'intérêt. De cette rencontre est née l'idée de mettre en chantier un démonstrateur tirant parti des techniques de la réalité virtuelle et de réunir plusieurs partenaires: le CEA, avec l'expérience de son laboratoire LIST sur les "bras à résistance d'efforts", PSA Peugeot Citroën (simulateurs de conduite), la société Ondim, spécialisée dans la modélisation en 3D, et Haption (périphériques informatiques à retour d'effort, également appelées "interfaces haptiques"), avec le concours d'experts en ergonomie non-voyants de l'Université Paris V, et de la Cité des Sciences. Le coeur du système abrité dans l'ordinateur d'HOMERE (Système Haptique Opérant sur une Maquette virtuelle pour Explorer et Reconnaître l'Environnement) est une "maquette virtuelle" de la Cité des Sciences et de l'Industrie. On peut la décrire comme une carte en trois dimensions (longueur, largeur, hauteur) regroupant beaucoup d'informations: tout d'abord la géométrie, qui va permettre au piéton virtuel de connaître la longueur de son trajet, le nombre de changements de direction ou de niveau, la forme des obstacles; l'information sur la "texture", des sols comme des murs, puis les caractéristiques sonores des sols, l'ambiance sonore, ainsi que la perception thermique, grâce à un simulateur infra-rouge du soleil. L'utilisateur se déplace dans un monde virtuel modélisé sur ordinateur, et explore son environnement à l'aide d'un bras mécanique à retour d'efforts à l'image d'une canne, qui lui renvoie les sensations de toucher ainsi que les bruits qui lui sont associés. Ce premier repérage lui permettra ensuite de se déplacer plus aisément dans les sites réels, grâce à la mémorisation de cet espace virtuel. Le démonstrateur HOMERE est une "première tentative dans un domaine où rien n'existait précédemment", selon l'un des responsables du projet. Cette nouvelle technologie pourrait s'appliquer à d'autres services dans le futur: lecture tactile de cartes (métro par exemple), bornes publiques en zones urbaines. Et le principe pourrait s'étendre à d'autres sensations, comme les perceptions olfactives, la chaleur, l'air ambiant etc.

Des chercheurs grenoblois inventent un vêtement communicant
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

Une équipe de quatre chercheurs grenoblois de France Télécom R&D a mis au point un "vêtement communicant" sur lequel peuvent s'afficher des images. "C'est une première mondiale. Il s'agit d'un écran souple de fibres optiques qui permet d'animer un vêtement" explique le responsable de projet, André Weill. Une batterie d'une autonomie de deux heures et une télécommande ont été intégrées dans le vêtement, et le mélange de textile et de fibres optiques permet d'éviter toute rigidité. Par le biais d'un ordinateur, l'usager peut télécharger des images ou des messages et les afficher en appuyant sur la télécommande. L'écran souple, qui n'est pour l'instant que monochrome, réagit aussi aux fréquences sonores. La communication peut être réalisée de deux façons. La première en utilisant les fonctionnalités classiques du téléphone GSM intégré. Le pilotage de cette fonctionnalité peut se faire en main libre en utilisant la fonction reconnaissance vocale. Les hauts-parleurs et le microphone intégrés judicieusement dans l'écharpe permettent de dialoguer avec son correspondant. Une fonctionnalité plus évoluée de communication, utilisant la visiophonie, permet de visualiser son interlocuteur. Les images capturées par la caméra intégrée à l'écharpe sont transmises à son correspondant. Utilisant un débit de 64 Kbits/s jusqu'à des débits pouvant aller jusqu'à 1,5 Mbits/s, toutes les qualités de visiophonie sont permises. Outre le côté ludique de l'invention, André Weill estime que le vêtement communicant peut également se rendre utile dans le domaine de la sécurité routière, de la mode ou encore de la publicité. Si son coût actuel est de plusieurs centaines d'euros, les chercheurs estiment qu'en cas de commercialisation le prix pourrait être de moins de 152 Euros.

France Telecom :

http://www.rd.francetelecom.fr/fr/galerie/echarp_plus.htm

Les internautes français ont relevé le défi du Décrypthon
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

La communauté des internautes français vient de montrer qu'elle était capable d'aider la recherche fondamentale en mettant ses ordinateurs à contribution. En effet, 74 890 ordinateurs ont permis à l'aventure Décrypthon d'être menée à bien. Le gigantesque calcul de décryptage des protéines s'est terminé le 2 mai. Débuté le 12 mars, ce véritable pari technologique et humain pour faire avancer la recherche scientifique aura duré cinquante jours, comme prévu. Le tour de force de l'Association française des myopathies, d'IBM et de Genomining - qui consistait à envoyer 2 millions de paquets de données à travers la toile, à faire effectuer des calculs de comparaison et à réceptionner les résultats - a parfaitement réussi. L'appel avait été lancé lors du Téléthon 2001, les 4 et 5 décembre dernier. Les internautes étaient invités à faire une promesse de « dons d'heures de calcul » sur leurs ordinateurs. Ils étaient environ 160 000, début mars, à avoir promis leur aide, mais seul la moitié aura réellement participé au projet. Pourtant, avec près de 40 millions d'heures de calcul réalisés et 2,32 millions de paquets de données échangés, le programme Décrypthon s'est achevé dans les temps. « Cette expérience a montré qu'il était possible de mener à bien un gros calcul sur Internet, avec des ordinateurs hétérogènes. La part technologique a parfaitement fonctionné », se réjouit William Saurin, PDG de Genomining, la start-up qui a constitué la base de données et l'algorithme de calcul. Et le chercheur de souligner l'enthousiasme des internautes qui ont permis de faire aboutir l'ambitieux projet. Déjà, les premières analyses sont encourageantes. « Nos résultats sont identiques en termes de qualité à ceux obtenus lors d'une précédente expérience de calcul de décryptage des protéines, qui a eu lieu en Suisse, et qui s'appuyait sur un calculateur unique », affirme William Saurin. Concernant l'aspect quantitatif, il faudra sans doute attendre plusieurs dizaines d'années avant l'entière exploitation des résultats. « La base de données constituée sera mise à la disposition de la communauté académique internationale », a conclu le PDG de Genomining. La base de données contient les 550 000 séquences de protéines connues sur l'ensemble de la vie végétale, bactérienne, animale et humaine. Le Décrypthon visait à comparer deux à deux toutes ces protéines afin d'en déterminer leur pourcentage de similitude, et à gagner du temps pour la recherche. Chaque fichier de 200 Ko envoyé à l'internaute contenait deux sous-parties de 300 séquences. Le calcul en lui-même consistait à effectuer près de 10 000 opérations, selon un algorithme mis au point par Genomining. Les résultats significatifs - ceux indiquant le pourcentage et les séquences de protéines identiques - étaient ensuite renvoyés. Au final, 400 millions de résultats bruts ont ensuite été collectés.

OINet : http://www.01net.com/rdn?oid=182910&rub=3375

Sagem et TPS lancent le décodeur-magnétoscope numérique en France
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

Enfin! Les magnétoscopes numériques font leur apparition à grande échelle en France. Connus depuis plusieurs années aux Etats-Unis et dans certains pays européens, notamment avec la marque Tivo, les décodeurs à disque dur interne font enfin l'objet d'une adoption par un opérateur de télévision numérique en France. Ces décodeurs à disque dur permettent surtout deux fonctions très intéressantes: l'enregistrement à la mode magnétoscope (pour une relecture d'un programme après sa diffusion), mais surtout la diffusion en léger différé. Explication: vous regardez un match, la sonnerie de votre téléphone vous dérange la fonction "pause" vous permet de répondre à votre correspondant pendant que votre magnétoscope numérique enregistre ce que vous manquez. A la fin de votre conversation, vous reprenez le programme là où vous l'aviez laissé. Le décodeur s'occupe de tout: il continue à enregistrer le direct tout en vous livrant le programme en "léger différé". La solution sera d'ailleurs française, l'équipementier Sagem fournissant au bouquet TPS (dont TF1 et M6 détiennent 75%) les 5.000 premiers Platinum, le nom commercial de l'offre. Le décodeur en question intègre donc un disque dur de 80 Go, ainsi qu'un "moteur d'interactivité" mu par un classique microprocesseur. Il sera d'abord proposé sans supplément de prix aux 5.000 premiers demandeurs. Après la coupe du monde, il en coûtera 18 euros par mois contre 8 euros seulement aujourd'hui pour le décodeur actuel. Canal Plus et le bouquet CanalSat, qui doivent changer leurs décodeurs pour faire passer tous leurs abonnés au numérique dans les deux ans à venir, sont donc pris de vitesse: leurs abonnés ne bénéficieront pas de cette fonction pour la prochaine coupe du monde de football. Les fabricants de téléviseurs, comme Thomson Multimédia, sont également en mesure d'intégrer ces magnétoscopes directement dans le téléviseur. L'annonce en grande pompe de Sagem et de TPS devrait donc ouvrir le bal d'une série d'annonces.

Silicon.fr : http://www.silicon.fr/bin/bladerunner?

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Matière
Matière et Energie
Une nouvelle étape vers le processeur quantique
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

Dans un ordinateur actuel, classique, l'information est stockée dans des briques de base, les bits, contenant chacun, au choix, les valeurs 0 ou 1. On envisage aujourd'hui de remplacer ces bits classiques par des bits quantiques, ou qubits. Ceux-ci ne contiennent plus l'une des deux valeurs, à l'exclusion de l'autre, mais une combinaison des valeurs 0 et 1 (on parle de superposition d'états). Un ordinateur exploitant cette possibilité, ouverte par les lois de la physique quantique, pourrait calculer de façon massivement parallèle, c'est à dire simultanément pour l'ensemble des valeurs des qubits, et ainsi surpasser considérablement la puissance de l'ordinateur classique. Bien qu'aucun processeur quantique n'ait encore vu le jour, de nombreuses équipes ont déjà démontré la validité des concepts du calcul quantique par des expériences utilisant pour bits quantiques des objets microscopiques comme des ions piégés dans des cavités, ou des spins nucléaires dans des molécules en solution (RMN). Toutefois, ces systèmes n'ont pas la souplesse des puces électroniques, qui sont intégrables et interconnectables à grande échelle. Réaliser un bit quantique exploitable dans un circuit électronique était cependant un défi. En effet, le caractère quantique d'un système est d'autant plus difficile à maintenir que sa taille est grande. Si les atomes sont naturellement quantiques, les dispositifs électroniques qui comportent au moins plusieurs milliards d'atomes et ont des connections à l'extérieur ne le sont pas. Cette « quanticité » se mesure par la durée de vie d'une superposition de deux états quantiques, le temps de cohérence. L'expérience des chercheurs du SPEC a porté sur un bit quantique constitué d'une boucle de métal supraconducteur (aluminium) interrompue par des jonctions tunnel (ou jonctions Josephson). Ce circuit, baptisé « Quantronium », est à ce jour le qubit électronique le plus performant. L'avantage du Quantronium est d'être bien découplé du circuit extérieur, tout en restant connecté et donc mesurable à tout moment. Grâce à ce découplage, le temps de cohérence est suffisamment long pour permettre des expériences qui n'avaient jamais été réalisées sur un circuit électronique. L'état quantique du Quantronium a ainsi été piloté par des séquences d'impulsions radiofréquence, comme peut l'être celui d'un atome par des impulsions laser. Plusieurs expériences classiques pour des atomes ont été ainsi effectuées sur le Quantronium. Elles ont démontré son caractère quantique sans ambiguïté, et le temps de cohérence quantique a été déterminé. Ce temps est déjà assez long pour envisager la fabrication de circuits comportant plusieurs bits quantiques couplés sur une même puce, et de réaliser ainsi des portes logiques quantiques. La prochaine étape devrait être la réalisation de toutes les opérations logiques élémentaires nécessaires au fonctionnement d'un processeur quantique d'information.

CEA : http://www.cea.fr/actualite/articles.asp?id=289

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Espace
Espace et Cosmologie
Après sa réparation Hubble transmet des images extraordinaires de notre univers
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

L'image d'une collision de galaxies à 420 millions d'années-lumière fait partie de la première série de photographies spectaculaires prises par le télescope spatial Hubble après sa rénovation en mars par des astronautes américains et publiée mardi 30 avril par la NASA. Ces images "à couper le souffle", selon les termes d'un astronome, ont été prises par la Caméra de recherche avancée (Advanced Camera for Surveys, ACS) installée sur Hubble le 7 mars par l'équipage de la navette spatiale Columbia. "L'ACS ouvre une nouvelle et large fenêtre sur l'univers. Ces images sont parmi les meilleures de l'univers lointain que les hommes ont jamais vues", a commenté l'astronome Holland Ford en présentant ces images. Le scientifique de l'Université Johns Hopkins à Baltimore (est) a dirigé l'équipe qui a construit le nouvel équipement. Parmi les autres images montrées figure la collision de deux galaxies en spirale, baptisée Souris, "qui présage de ce qui pourrait arriver à notre Voie Lactée dans quatre à cinq milliards d'années quand elle entrera en collision avec la galaxie voisine dans la constellation Andromède", a expliqué le professeur Ford. "Une simulation informatique montre que nous voyons ici une collision des Souris environ 160 millions d'années après leur plus proche rencontre. La simulation montre une fusion des deux galaxies en une seule. Un destin similaire attend la Voie Lactée et la galaxie Andromède", a ajouté l'astronome. "L'ACS va nous permettre d'obtenir les plus profondes images de l'univers", a ajouté l'astronome Garth Illingworth, de l'observatoire Lick de l'université de Californie, directeur adjoint de l'équipe scientifique pour ce nouvel instrument. L'ACS multiplie par dix les capacités d'imagerie du télescope. L'équipement comprend trois canaux d'imagerie indépendants (champ large, haute résolution et ultra-violet) ainsi qu'une panoplie de filtres qui seront utilisés en fonction des demandes des scientifiques dans les prochaines années. De la taille d'une cabine téléphonique, l'ACS pèse 397 kg et permettrait en théorie à une personne utilisant Hubble à Washington de distinguer deux insectes séparés de moins de deux mètres à Tokyo, selon l'image employée M. Ford. L'équipement réalise des images de 16 millions de pixels (points par pouce). Par comparaison, les appareils photos numériques grand public réalisent des images de deux à quatre millions de pixels.

NASA :

ftp://ftp.hq.nasa.gov/pub/pao/pressrel/2002/02-074.txt

Projet Hubble :

http://sm3b.gsfc.nasa.gov/hubble-news/online-newsfeed.html

"The Final Frontier :

http://www.usatoday.com/news/nation/2002/04/30/hubble.htm

(Les images magnifiques prises par Hubble)

La NASA prépare la relève de la navette spatiale
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

La NASA a franchi une étape vers le projet de nouveau lanceur spatial en annonçant une première sélection d'une quinzaine de concepts technologiques dans le cadre d'un programme d'études destiné à trouver d'ici le début de la prochaine décennie un successeur à l'actuelle navette spatiale. Les quinze concepts retenus parmi des centaines de projets préfigurent le futur mode de transport spatial qui devrait entrer en service à partir de 2012, une "architecture" qui comprend un véhicule spatial réutilisable de la deuxième génération et des infrastructures de lancement et de maintenance au sol. "Nous ne concevons pas seulement un véhicule de lancement, mais le système tout entier", a expliqué mardi Dennis Smith, directeur de la NASA pour l'Initiative de lancement spatial (SLI). Les projets retenus au cours de ce premier tour sont issus des cartons des constructeurs Boeing, Lockheed Martin, Orbital Sciences et Northrop Grumman, ces deux derniers étant associés au sein d'un projet commun. Quelques-uns de ces concepts aux contours futuristes ont été présentés mardi lors d'une conférence de presse à Washington. Certains véhicules imaginés sont à décollage horizontal, d'autres à tir vertical, et comportent plusieurs étages, dont en général un véhicule pour l'équipage et un étage de fret réservé à l'emport de satellite ou de charge utile. Tous ces vaisseaux sont "réutilisables" et peuvent donc, comme la navette actuelle, revenir se poser sur Terre, certains même complètement automatiquement. Une deuxième sélection aura lieu en novembre et devrait réduire à deux ou trois le nombre de projets. "Nous allons solliciter les meilleurs idées finales de la part de l'industrie, des chercheurs et de l'Etat", a ajouté Dennis Smith. "Le transport spatial est un moyen vers une fin. Il nous faut pouvoir aller dans l'espace de manière plus efficace. Notre effort doit porter sur la sécurité et le coût", a-t-il précisé, lors d'une conférence de presse. Afin de favoriser une future exploitation commerciale de l'espace, la NASA a imposé comme condition pour le développement de cette nouvelle navette spatiale un coût total d'exploitation (transport et infrastructures) n'excédant pas 1.000 dollars par livre (O,45 kg) de cargaison transportée dans l'espace, contre 10.000 dollars/livre aujourd'hui. Les autres priorités fixées par l'agence spatiale incluent aussi un appareil qui soit léger, des moteurs très sûrs et à longue durée de vie et des systèmes d'évacuation d'urgence pour l'équipage, le but ultime étant la réduction du risque au lancement. Les tirs commerciaux de fusées dans le monde connaissent aujourd'hui un taux d'échec variant de un à dix pour cent, selon la NASA. Le système de propulsion reste la pièce-maîtresse du nouveau projet. "Nous avons passé beaucoup de temps à analyser les technologies de propulsion", a souligné Dennis Smith. Les études menées jusqu'à présent concluent à la faisabilité d'une propulsion à deux étages: le premier étage consisterait en un réacteur au kérosène (comme dans les avions) et le second fonctionnerait à l'hydrogène (comme la navette actuelle). La NASA va consacrer 4,8 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années à la mise au point de ce nouveau lanceur. La production devrait démarrer en 2006 pour une entrée en service prévue six ans plus tard. La flotte des quatre navettes spatiales actuelles doit en principe pouvoir voler jusqu'à au moins 2012, et au-delà si nécessaire, au cas où sonsuccesseur ne serait pas encore prêt.

NASA 30-04-2002 :

ftp://ftp.hq.nasa.gov/pub/pao/pressrel/2002/02-077.txt

Bombardéspar des trous noirs
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

Le secret des particules les plus énergétiques de l'univers est peut-être résolu. Selon des chercheurs américains, les mystérieux rayonnements cosmiques de très haute énergie qui percutent notre planète auraient été « lancés » par quatre trous noirs super massifs du coeur des galaxies géantes NGC 3610, NGC 3613, NGC 5322, dans la constellation de la Grande Ourse, et NGC 4589 dans la constellation du Dragon. L'explosion d'une supernova est connue pour projeter des particules (protons, électrons, noyaux atomiques) jusqu'à 90 % de la vitesse de la lumière. Mais, dans le cas des rayonnements de ultra haute énergie, les particules atteignent presque la vitesse limite. Comment est-ce possible ? Diego Torres de l'université de Princeton et ses collègues de la Nasa ont leur petite idée: la source serait les trous noirs super massifs qui tournent dans le coeur de certaines grosses galaxies. Les astronomes ont comparé la direction d'origine de 40 rayonnements cosmiques avec la position des galaxies candidates. Quatre correspondent, à un degré près, aux galaxies spirales géantes citées plus haut, chacune abritant un trou noir d'au moins 100 millions de fois la masse du soleil. Les trous noirs fonctionneraient comme des batteries géantes. Les milliards de milliards de volts générés formeraient un champ magnétique qui serait capable d'accélérer des particules chargées. Elles atteindraient ainsi des vitesses « astronomiques ».

Science&Avenir :

http://permanent.sciencesetavenir.com/sci_20020429.OBS5234.html

Un univers sans commencement ni fin?
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

Le modèle du Big Bang, à titre d'explication pour la naissance de notre Univers, fait pratiquement consensus depuis 35 ans. Ce qui n'empêche pas les astronomes de continuer à lui chercher des poux... et à en trouver. Au point où une théorie bien à la mode chez les auteurs de science-fiction vient de resurgir: notre Univers, plutôt que d'être né avec ce Big Bang-ci, passerait depuis l'éternité à travers des cycles d'expansion et de contraction, contraction s'achevant chaque fois... dans un Big Bang qui donne naissance à un nouveau cycle. On l'a dit, pour les amateurs de science-fiction, et même pour les Hubert Reeves de ce monde, cette théorie n'a rien de nouveau. En fait, elle rôde depuis aussi longtemps que le Big Bang lui-même, mais au gré de l'évolution des connaissances en physique quantique, elle avait plutôt tendance à régresser. Deux astrophysiciens, Paul Steinhardt, de l'Université Princeton et Neil Turok, de l'Université Cambridge, viennent de la ramener à l'avant-scène. Au grand plaisir des... journalistes. Ca n'a rien d'innocent. Si cette théorie était en régression, ce n'était pas parce qu'elle était jugée invraisemblable. C'était, bien simplement, parce que rien, avec les connaissances dont nous disposons, ne permet d'imaginer ce qu'il y avait avant le big bang -à supposer qu'il y ait eu un "avant". Pas si vite, proposent nos deux vedettes de la semaine, en publiant un modèle mathématique inédit dans l'édition en ligne de la revue américaine Science. A leur rescousse: la théorie des cordes, comme les physiciens appellent ce vaste mais nébuleux ensemble qui tente d'expliquer le comportement des particules élémentaires par l'existence de dix dimensions (plutôt que les quatre auxquelles nous sommes habitués). Et, à l'inverse, le comportement du cosmos lui-même par des objets mathématiques appelés membranes. Venant aussi à leur rescousse: cette découverte d'il y a près de quatre ans, qui a bouleversé la cosmologie, en vertu de laquelle l'expansion de l'Univers semble être en accélération -alors qu'en toute logique, l'expansion de l'Univers devrait ralentir, après 14 milliards d'années, à la manière d'une pierre qui roule et qui finit par perdre son élan. "Le modèle standard est devenu trop encombré, a résumé pour les journalistes le Dr Steinhardt. D'abord, il y a eu le Big Bang, puis on y a greffé la théorie de l'inflation (qui décrit une expansion phénoménale pendant la première micro-fraction de seconde suivant le Big Bang), puis la matière sombre et maintenant (cette) accélération cosmique. Cela ressemble à une courtepointe." Il était temps de dépoussiérer tout cela. Avec un univers cyclique, disent-ils -il faut les croire sur parole, leur modèle mathématique inédit est composé de mathématiques qui sont elles-mêmes inédites!- l'inflation, la matière sombre et l'accélération cosmique deviennent des compagnons logiques de l'après-Big Bang. Comment, justement, déterminer s'ils ont raison ou s'il ne s'agit pas d'un autre fantasme d'astronomes? "L'histoire de la cosmologie est l'histoire de nous-mêmes en train de nous fourvoyer complètement", ironise un de leurs critiques, le cosmologue britannique Marcus Chown. "La cosmologie est la plus difficile des sciences: nous sommes là, assis sur une petite planète au milieu de cet immense univers, nous ne pouvons aller nulle part et ne pouvons faire aucune expérience -tout ce que nous pouvons faire, c'est de ramasser quelques grains de lumière qui nous tombent dessus et en déduire des choses sur la nature de l'Univers."

ASP :

http://www.sciencepresse.qc.ca/archives/2002/cap2904027.html

BBC :

http://news.bbc.co.uk/hi/english/sci/tech/newsid_1958000/1958342.stm

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Terre
Sciences de la Terre, Environnement et Climat
La Grande Bretagne se réchauffe
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

« Les trois premiers mois de l'année 2002 ont été les plus chauds enregistrés en Grande-Bretagne depuis 1860, année des premiers relevés de température », a annoncé Geoffrey Jenkins, du Centre Hadley de la météorologie britannique. Il présentait vendredi un rapport sur les conséquences de ces changements pour l'ensemble du Royaume-Uni. Le record précédent de l'année 1998 a été dépassé. Un dépassement d'autant plus significatif que cette année-là sévissait El Niño, un phénomène climatique périodique qui contribue à réchauffer de nombreuses régions du monde bien qu'il soit localisé dans le Pacifique Sud. Les climatologues britanniques des centres Hadley et Tyndall présentent quatre scénarios différents en fonction d'un accroissement des émissions de gaz carbonique pouvant aller de 525 à 810 parties par million. L'augmentation des températures pourrait aller de 2° C à 3,5° C jusqu'en 2080. Le sud et le sud-est du pays seraient particulièrement touchés. Les étés chauds devraient être plus fréquents et les hivers très froids plus rares mais le réchauffement devrait être plus marqué en été et en automne. Le printemps devrait arriver trois semaines plus tôt qu'à l'heure actuelle. Les précipitations devraient augmenter en hiver et diminuer en été, surtout dans le sud du pays. Les experts se montrent très prudents sur la question de savoir si le Gulf Stream continuera à protéger la Grande-Bretagne contre le froid et quelle ampleur pourrait avoir l'élévation du niveau de la mer.

BBC :

http://news.bbc.co.uk/hi/english/sci/tech/newsid_1951000/1951084.stm

CO2: stabilisation des émissions dans l'UE en 2000
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

L'Union européenne a rempli son objectif de stabilisation des émissions de gaz à effet de serre en 2000 par rapport au niveau de 1990, malgré une augmentation des émissions dans la dernière année, a indiqué lundi l'Agence européenne de l'environnement (AEE). En 2000, les émissions totales de gaz à effet de serre dans l'UE se situaient à un niveau inférieur de 3,5% à l'année de référence de 1990. Les émissions de CO2 ont atteint un niveau inférieur de 0,5% à celui de 1990. Le CO2 représente environ 80% du total des gaz à effet de serre dans l'UE, rappelle l'AEE. Selon le protocole de Kyoto sur le changement climatique, l'UE s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 8% en 2008-2012 par rapport à 1990. "Dans la situation actuelle, l'UE se situe un peu en deçà de la moitié du chemin à parcourir pour atteindre l'objectif alors qu'un peu plus de la moitié du temps s'est déjà écoulé avant 2008", a observé le directeur exécutif de l'AEE, Domingo Jimenez-Beltran. Mais l'Agence européenne souligne aussi que les émissions de CO2 et d'autres gaz à effet de serre ont augmenté entre 1999 et 2000, dernière année pour laquelle les données sont disponibles dans l'ensemble de l'UE. Les émissions de CO2 seules ont ainsi progressé de 0,5% dans cette période, et les émissions totales des gaz à effet de serre concernés par le protocole de Kyoto de 0,3%. Ces chiffres "montrent clairement qu'en 2000, l'UE a été affectée par une faible dégradation dans les progrès accomplis" en vue des objectifs de Kyoto, a estimé M. Jimenez-Beltran. L'AEE rappelle qu'en 1999, les émissions totales se situaient à 3,8% en-dessous du niveau de 1990. L'Agence explique cette hausse des émissions entre 1999 et 2000 par une augmentation de 2,4% des émissions de CO2 liées à la production d'électricité et de chaleur. Elle relève aussi une augmentation continue des émissions en Grèce, Espagne Irlande, Italie et Belgique. En 2000, plus de la moitié des Etats membres de l'UE sont "encore en voie de dépasser très largement leur part" convenue dans l'accord de partage des réductions des émissions, selon l'AEE, qui cite l'Autriche, la Belgique, le Danemark, la Grèce, l'Irlande, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal et l'Espagne. L'Espagne est le pays le plus éloigné de ses objectifs: +33,7% en 2000, alors que son objectif est de +15% en 2008-2012. Parmi les grands Etats membres, l'Allemagne a réalisé la plus forte réduction: -19,1% en 2000 pour un objectif de -21% en 2008-2012. La commissaire européenne à l'Environnement, Margot Wallström, s'est félicitée de la diminution globale observée, mais elle a jugé "préoccupante" l'augmentation entre 1999 et 2000, appelant à "inverser cette tendance". "De nombreux Etats membres doivent encore fournir de gros efforts pour réduire leurs émissions", a affirmé Mme Wallström dans un communiqué. "Sans efforts supplémentaires et sans nouvelles politiques ni mesures, tant au niveau européen qu'au niveau national, l'UE ne sera pas en mesure d'atteindre son objectif" prévu au protocole de Kyoto, a averti la commissaire européenne.

Agence européenne de l'environnement :

http://org.eea.eu.int/documents/newsreleases/greenhouse_gas_emission

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Pontage coronarien: les bêta-bloquants améliorent les résultats
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

Administrer des médicaments de la classe des bêta-bloquants avant un pontage coronarien améliore nettement le résultat de l'opération chirurgicale, selon une étude américaine à paraître mercredi dans le Journal of the American Medical Association (JAMA). Les chercheurs préconisent en conséquence l'administration de bêta-bloquants à tous les patients devant subir un pontage, sauf ceux dont le coeur est trop faible pour le supporter.Actuellement, seulement 60% des patients sujets à une telle opération reçoivent des bêta-bloquant avant la chirurgie aux Etats-Unis, selon les auteurs de l'étude.Les bêta-bloquant agissent en réduisant la puissance et la fréquence des battements cardiaques, par le blocage de l'effet stimulant de certaines hormones. Ils sont déjà largement utilisés par les cardiologues pour réduire la tension. "Dans notre analyse basée sur l'observation, nous avons identifié un effet réduit mais important pour la survie chez les patients ayant reçu des bêta-bloquants avant l'opération", a expliqué le cardiologue Eric Peterson, de Duke University en Caroline du Nord. L'effet positif a été perçu chez tous les patients et particulièrement les cas les plus graves, selon le co-auteur de l'étude. Les plus de 600.000 cas étudiés ont permis de montrer que le taux de mortalité dans les 30 jours suivant l'opération était de 2,8% chez les patients ayant pris des bêta-bloquants avant l'opération, contre 3,4% de mortalité chez les patients n'ayant pas pris de médicaments. Aucun effet secondaire néfaste n'a été identifié, sauf pour les patients dont la capacité cardiaque est réduite à 30% de la normale ou moins encore. Environ 570.000 pontages coronariens sont effectués chaque année aux Etats-Unis.

JAMA : http://jama.ama-assn.org/issues/v287n17/abs/joc11850.html

Les patients victimes d'un infarctus du myocarde doivent se vacciner contre la grippe
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

La vaccination contre la grippe réduit significativement le risque de décès chez les patients victimes d'un infarctus du myocarde (IDM) ou programmés pour une angioplastie coronaire. Ceci est la conclusion d'une étude publiée en avance sur le site de la revue Circulation. Dans cet article, Gurfinkel et al décrivent l'étude de 200 patients victimes d'un IDM et hospitalisés dans les 72 premières heures et de 101 patients programmés pour une angioplastie coronaire. Ces patients ne présentaient pas de syndrome instable et n'avaient pas eu de pontage ou d'angioplastie.Dans ces deux groupes de patients qui suivaient le traitement indiqué pour leur pathologie, certains participants ont reçu un vaccin antigrippal par tirage au sort tandis que les autres formaient un groupe contrôle.Les décès, récidives d'IDM et hospitalisations pour pathologie ischémique ont été suivis sur six mois pendant la saison grippale. Si l'on considère les trois événements suivis (décès, IDM, pathologies ischémiques), ils sont survenus chez 11 % des patients vaccinés versus 23 % des patients du groupe contrôle. Ces résultats montrent que la vaccination contre la grippe permet de diminuer la mortalité et les évènements ischémiques chez les victimes d'un IDM ou chez ceux en convalescence après une angioplastie, concluent les auteurs.

Circulation : http://intl-circ.ahajournals.org/current.shtml

Un nouvel antibiotique contre les maladies nosocomiales
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

Dans le domaine de la pharmacie, c'est un événement. Un nouvel antibiotique, le linézolide, vient d'être autorisé en France. Cela faisait plus de trente ans qu'aucun nouvel antibiotique n'avait vu le jour. Cette molécule, mise au point par la firme Pharmacia, est, selon la firme, capable de lutter contre les infections attrapées à l'hôpital, de plus en plus résistantes à tous les autres antibiotiques. « C'est une opportunité inespérée pour parvenir à soigner des patients pour lesquels nous n'avions plus beaucoup de moyens », explique le professeur François Raffi, infectiologue à l'hôtel- Dieu de Nantes (Loire-Atlantique). Dans les hôpitaux, les médecins sont en effet de plus en plus confrontés à la résistance des bactéries. Staphylocoques dorés, pneumocoques, entérocoques commencent à faire front à tous les antibiotiques, y compris aux plus forts et aux plus récents d'entre eux, la vancomycine et la téicoplanine. Conséquences : pour éradiquer une infection de peau, une pneumonie ou une bactérie qui s'est nichée dans le sang, les médecins sont obligés de donner des doses massives d'antibiotiques pendant une longue durée. « Avec le linézolide, le taux de guérison est évalué entre 70 et 85 % », poursuit le professeur Raffi, « attention ce n'est pas du tout un médicament à large spectre pour soigner les angines des enfants ou les petites infections ». Autre avantage, ce médicament dans sa forme orale (en comprimés) a la même efficacité que l'antibiotique donné en intraveineuse. « Cela évitera de poser des perfusions pour injecter le médicament. Dans les hôpitaux, on sait très bien que les cathéters sont une voie d'entrée supplémentaire pour les bactéries. » Pour le moment, le médicament ne peut être prescrit qu'à l'hôpital après avis d'un médecin spécialisé dans les infections. Pharmacia, le laboratoire, tout comme les médecins, disent vouloir éviter qu'il soit prescrit à tort et à travers au risque de ne plus être efficace pour les patients qui en ont vraiment besoin. Son prix reste de toute façon un frein à une utilisation massive. Avec 124 euros par jour, le traitement, d'une durée de 28 jours, frôle 3 500 euros par personne (23 000 F), payé intégralement sur les budgets hospitaliers.

Le Parisien : http://jdj.leparisien.com/jdj/Tue/VIE/3029785.htm

Des chercheurs identifient un gène de la fertilité féminine
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

Des chercheurs américains ont identifié un gène présent dans l'ovule qui pourrait se montrer déterminant dans la fertilité féminine, selon une étude publiée lundi 29 avril à Washington. Les chercheurs du National Institute of Child Health and Human Development (NICHD) estiment que ce gène pourrait également jouer un rôle dans l'arrêt prématuré du fonctionnement ovarien, qui touche certaines femmes à partir de 40 ans, bien avant l'âge de la ménopause. Les travaux du Dr Zhi-Bin Tong et de ses collègues publiés dans le numéro d'avril de la revue Human Reproduction "pourraient déboucher sur une nouvelle compréhension des causes de la stérilité inexpliquée chez la femme", a commenté Duane Alexander, directeur du NICHD, qui fait partie des Instituts nationaux de la Santé (NIH) américains. Lors d'une précédente étude, les mêmes chercheurs avaient identifié chez la souris femelle un gène qu'ils avaient appelé "Mater", aidant à produire une protéine essentielle au développement de l'ovule fécondée. Sans ce gène, l'ovule de souris ne peut survivre au-delà de la première division cellulaire. Dans l'étude la plus récente, les chercheurs ont identifié un gène paraissant être l'équivalent humain du gène "Mater". 67% de son ADN est identique à celui de la souris. "Si le gène humain remplit la même fonction que le gène de la souris, cela pourrait se traduire par une nouvelle approche dans l'étude et le traitement de la stérilité féminine", a expliqué Lawrence Nelson, co-auteur des travaux.

Human Reproduction :

http://humrep.oupjournals.org/cgi/content/abstract/17/4/903

Une nouvelle piste contre le vieillissement
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

« Cette fois-ci, la piste est extrêmement intéressante », estime Serge Hercberg, spécialiste de la nutrition en santé publique à l'Inserm, qui a récemment visité le laboratoire de Bruce Ames à l'université de Berkeley, en Californie. Ce professeur américain est célèbre dans le monde scientifique pour avoir donné son nom à un test essentiel en toxicologie et en cancérologie qui permet d'évaluer le pouvoir mutagène des produits chimiques sur l'ADN. Il a déjà reçu de nombreux prix pour sa carrière, dont la médaille de la ville de Paris en 1998. Le travail qu'il a présenté récemment dans les comptes rendus de l'Académie des sciences américaine (1), s'avère passionnant à plus d'un titre. D'abord, son équipe a testé l'effet d'une combinaison de deux produits, l'acétyl L-carnitine (Alcar) et l'acide lipoïque (LA), en pariant sur leur action complémentaire pour doper sans surchauffe le métabolisme cellulaire. La plupart des expériences ayant permis de prolonger la vie d'organismes revenaient à limiter la production de composés très réactifs parasites liés à l'activité des mitochondries, ces organites qui assurent l'approvisionnement énergétique au sein des cellules (2). Ces attaques chimiques finissent à la longue par endommager tous les constituants des mitochondries et constituent le stress oxydant, tenu actuellement pour responsable du vieillissement progressif des cellules et des organismes. Alors comment doper les mitochondries sans qu'elles se brûlent à leur propre feu, se sont demandé les chercheurs ? Pour résoudre ce dilemme, ils ont choisi de donner aux rats de fortes doses d'Alcar pour activer l'une des enzymes clés du fonctionnement mitochondrial, la carnitine acétyltransférase, dont il est le substrat, en association avec le LA, un lipide dont le fort pouvoir antioxydant peut limiter les effets nocifs du stress oxydant. L'effet tonique de ces deux produits naturels sur le métabolisme était déjà connu, au point qu'ils sont en vente libre dans certains pays. Mais le pari était que leurs actions se combineraient pour faciliter le fonctionnement mitochondrial. La deuxième originalité du travail de Bruce Ames a été de mesurer les effets du cocktail Alcar+LA chez les rats âgés, tant au niveau enzymatique que mitochondrial ou comportemental. Et à tous ces niveaux les changements produits par ce régime inédit s'avèrent spectaculaires. Chez les rats âgés, deux mois de régime à haute dose de Alcar+LA rendent à leur carnitine acétyltransférase une efficacité proche de celle des rats juvéniles, à leurs mitochondries un nouveau tonus, à leurs marqueurs du vieillissement, tels que les taux hépatiques de vitamine C ou de lipides peroxydés, des valeurs proches de celles des animaux dans leur jeunesse. De plus, les chercheurs californiens ont pu mesurer chez les rats âgés traités une condition physique exceptionnelle, qui leur permet de parcourir des distances deux fois plus longues chaque journée et d'obtenir des performances près de deux fois meilleures dans le test de psychomotricité de la piscine de Morris. « Cette recherche est très sérieuse et je n'ai pas de doutes sur sa qualité scientifique », précise Serge Hercberg, qui ajoute cependant qu'il faut « se garder d'extrapoler trop rapidement à l'homme, qui a une physiologie différente, et où le dosage mal contrôlé de telles substances peut s'avérer toxique ». Jusqu'à présent, peu d'études épidémiologiques sérieuses ont été consacrées aux moyens de ralentir le vieillissement chez l'homme, car les études d'impact sont longues et coûteuses. « Ce n'est pas vieillir qui est dramatique, mais mal vieillir », souligne encore Serge Hercberg, « aussi nous cherchons plutôt comment prévenir les pathologies associées au vieillissement. Et les composés antioxydants restent de très bons candidats pour cela ». La combinaison Alcar+LA devra être testée par d'autres équipes de chercheurs et dans d'autres modèles animaux. De son côté, Bruce Ames a fondé une société, baptisé Juvénon, et donné ses actions à une fondation à but non lucratif, la Bruce and Giovanna Ames Foundation. Cette société est chargée des essais cliniques chez l'homme, dont les premiers résultats devraient être connus d'ici un an a indiqué Bruce Ames au Figaro, le scientifique continuant ses études chez le rat pour voir maintenant l'effet de sa découverte sur leur longévité.

Figaro : http://www.lefigaro.fr/sciences/20020429.FIG0122.html

PNAS : http://www.pnas.org/

Des cellules de la peau reprogrammées en cellules nerveuses !
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

Alors que le débat éthique sur le clonage thérapeutique s'intensifie et que l'importation de deux lignées de cellules souches embryonnaires vient d'être autorisée par le Ministère de la Santé, une nouvelle découverte scientifique pourrait à terme déboucher sur une alternative au clonage thérapeutique. Une équipe de chercheurs français, norvégiens et américains ont réussi à reprogrammer et à transformer en éprouvette des cellules adultes humaines de peau en cellules nerveuses radicalement différentes. Ces dernières se comportent comme des acteurs du système immunitaire ou du système nerveux sans passer par l'étape du clonage thérapeutique qui comporte de nombreux et sérieux risques de dérives éthiques, comme le clonage reproductif ou les risques de dérive marchande des ovocytes féminins. L'équipe d'Anne-Mari Hakelien, de l'université d'Oslo, et de Philippe Collas, également directeur scientifique de Nucleotech, une société de biotechnologie qu'il a créée aux États-Unis il y a dix-huit mois, a mis au point un procédé novateur à partir de fibroblastes qu'ils ont rendus perméables pour éliminer certains composants avant de les mettre en présence d'une « soupe » de cellules T du système immunitaire. Cette « soupe » contient des facteurs nucléaires qui ont été transportés jusque dans le noyau des fibroblastes. Ils se sont liés à l'ADN et ont réussi à réguler l'expression de certains gènes dans un sens radicalement différent. « A l'issue de cette manipulation, nous avons produit des fibroblastes porteurs de caractéristiques et de fonctions de cellules du système immunitaire », explique Philippe Collas. Une métamorphose particulièrement impressionnante qui s'est maintenue au moins deux mois. « Mais si l'expression des gènes spécifiques des cellules de peau a été réduite, on ne sait pas si elle a été complètement éteinte », concède-t-il. L'équipe a ensuite réalisé une opération similaire à partir de fibroblastes transformés cette fois à l'aide de précurseurs de neurones, en cellules porteuses de projections ressemblant à des débuts d'axones et synthétisant des neurofilaments protéiques. « On a longtemps cru que pour reprogrammer une cellule adulte, il fallait d'abord retourner en arrière et la faire se dédifférencier avant de repartir dans la direction voulue, (clonage thérapeutique), mais nous avançons l'hypothèse qu'il est possible de le faire sans ce retour en arrière, avec simplement une exposition à des extraits de cellules différenciées d'un autre type », souligne le professeur Collas. Si cette flexibilité cellulaire porte ses fruits, elle pourrait se révéler extrêmement intéressante en termes de médecine régénératrice, permettant d'obtenir à partir des propres cellules de peau d'un patient, des cellules dotées de propriétés radicalement différentes. Une alternative prometteuse au clonage thérapeutique qui, en ce moment même, fait l'objet de vifs débats au Sénat américain où, loin des habituels clivages politiques, partisans et opposants se retrouvent aussi bien parmi les républicains que les démocrates.

BBC :

http://news.bbc.co.uk/hi/english/health/newsid_1960000/1960764.stm

Nature biotechnology de mai 2002 :

http://www.nature.com/cgi-taf/dynapage.taf?file=/nbt/journal/v20/n5/index.html

Des virus pour fabriquer des composants électroniques !
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

Estimant que les nanotechnologies pourraient générer environ mille milliards de dollars sous la forme de biens et de services d'ici 2015, le gouvernement fédéral souhaite investir 600 millions de dollars dans la recherche en 2002. Dans ce secteur, le domaine connaissant la croissance la plus rapide concerne les matériaux hybrides associant composés organiques et inorganiques. Une équipe de chimistes de l'Université du Texas, à Austin, vient de publier dans les colonnes du mensuel Science les résultats de travaux qui ont consisté à modifier le génome d'un virus non-infectieux, afin qu'il puisse être associé à une substance utilisée dans la fabrication de semi-conducteurs. En présence d'une solution chimique et d'un champ magnétique, les molécules de ce virus se lient en effet à cette substance et se multiplient, créant ainsi une structures liquide cristalline longue de plusieurs centimètres. A terme, ces structures pourraient faire partie intégrante de capteurs, d'écrans à cristaux liquides ou encore d'autres composants utilisés en microélectronique. Dès l'automne prochain, la totalité des chercheurs de l'équipe de l'Université d'Austin devrait s'installer au Massachusetts Institute of Technology (MIT) afin de poursuivre ses travaux. La concurrence est telle dans ce domaine que les centres universitaires se disputent les meilleures équipes.

WSJ 03/05/02 :

http://online.wsj.com/article/0,,SB1020375836567480280,00.html?mod=technology_ma...

Les bébés savent compter
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

Une nouvelle étude sur la capacité des nourrissons à distinguer le2s objets apporte des précisions intéressantes: les enfants de cinq mois étudiés peuvent discerner un ensemble d'objets selon leur nombre et pas seulement d'après leur forme, leur taille ou leur couleur. Cette découverte montre que le nourrisson peut percevoir la quantité d'objets dans un ensemble d'après des facteurs autres que qualitatifs. Afin de pouvoir mettre en évidence cette théorie du dénombrement par l'arithmétique chez le nourrisson de cinq mois, l'équipe de Karen Wynn (Yale University, New Haven, Connecticut, EU) a procédé à des tests sur 24 enfants, consistant en la présentation d'images sur un écran d'ordinateur représentant des ensembles d'objets identiques.Durant la première phase, les auteurs ont présenté à plusieurs reprises deux ensembles de trois objets chacun à la moitié des enfants, et quatre ensembles de trois objets chacun à l'autre moitié. Les objets étaient tous identiques. Dans un deuxième temps, tous les enfants ont été mis en présence de deux sortes d'images: une représentant deux ensembles de quatre objets chacun et une autre représentant quatre ensembles de deux objets chacun. En observant la durée pendant laquelle les enfants regardaient chaque image, les auteurs ont constaté que ceux à qui on avait présenté dans le premier test deux ensembles, regardaient plus longtemps les deux ensembles lors du second test et pareil pour les enfants ayant été habitués à regarder les quatre ensembles lors de la première phase de présentation. «Nous concluons de ces expériences que les bébés sont réceptifs aux nombres d'ensembles dans une image, ce qui signifie qu'ils peuvent distinguer et dénombrer les entités et non la surface totale seule ou bien la longueur des contours», a expliqué K. Wynn.Les chercheurs veulent maintenant savoir le mécanisme mental de dénombrement chez le bébé afin de pouvoir développer des programmes éducatifs basés sur ces mécanismes.

Cognition d'avril 2002 :

http://www.elsevier.com/gej-ng/10/15/63/98/38/32/abstract.html

Le rat téléguidé
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

Des chercheurs américains ont inventé un système qui permet de télécommander des rats à distance. C'est ce qu'annonce la revue Nature du 2 mai. Sanjiv Talwar de l'Université d'état de New York, a activé les récepteurs sensoriels, situés dans le cerveau de rats, avec des signaux externes puis a analysé l'effet produit sur leur comportement. Les rongeurs ont réagi, par exemple, à certains signaux sonores quand ils savaient qu'il y avait une récompense à la clé. Forts de ce constat, les chercheurs ont branché un microprocesseur et des électrodes qui envoyaient des stimulations électriques à certaines parties du cerveau des animaux. Ils ont remarqué qu'une impulsion représentait soit un signal soit une récompense, dépendant de la région du cerveau où se trouvaient les électrodes. A l'aide d'une télécommande qui envoyait des stimuli jusqu'à une distance de 500 mètres, les scientifiques ont entraîné les rats afin que ceux-ci sachent interpréter les signaux. Selon le stimulus, les animaux devaient tourner, sauter ou grimper. Ce dispositif de rats téléguidés pourrait être très utile lors d'opérations de sauvetage ou de déminage.

Nature du 2-05-2002 :

http://www.nature.com/nsu/020429/020429-9.html

Filles et garçons : face aux maths, ils ne sont pas si inégaux...
Samedi, 11/05/2002 - 00:00

Non, les filles ne réussissent pas moins bien en mathématiques que les garçons. En revanche, elles paraissent nettement moins passionnées par cette matière. Pamela David-Kean et son équipe de l'Université du Michigan, aux Etats-Unis se sont intéressés 1 700 collégiens et étudiants. Ces derniers ont été interrogés sur leurs centres d'intérêts, leurs motivations et leurs objectifs professionnels. Un travail particulièrement instructif. Car les auteurs mettent à mal l'idée répandue selon laquelle les garçons sont plus doués en maths que les filles. Il semble que garçons et filles réalisent des performances similaires dans cette matière. En revanche, les filles semblent bien moins intéressées par les calculs, théorèmes et autres démonstrations. Cette différence expliquerait que la gent féminine se dirige moins volontiers vers un métier où les mathématiques sont omniprésentes. " Notre résultat n'est pas si surprenant ", souligne Pamela David-Kean. " Il montre que garçons et filles ne choisissent pas seulement un métier en fonction de leurs performances dans telle ou telle matière. L'intérêt occupe une place centrale ".

Society for Research on Adolescence, 17 avril 2002 :

http://www.s-r-a.org/jratoc.html

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