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NUMERO 1298 |
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 |
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Edition du 21 Février 2025
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Edito
Dans les grandes villes, avez-vous conscience de l’importance des Espaces Verts pour la Santé ?
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En 1900, seul un être humain sur huit était un citadin, en dépit de la révolution industrielle qui s’était traduite par un fort essor urbain en Europe. En 1950, cette proportion atteignait trois sur dix. Depuis 2008, un basculement historique a été franchi puisque, pour la première fois de sa longue histoire, plus de la moitié de l’humanité – soit 3,5 milliards de personnes – vivait dans des ensembles urbains. Et cette évolution devrait encore s'amplifier au cours de ce siècle. On estime en effet que les trois quarts des quelque 10,4 milliards d’habitants attendus sur Terre en 2050 résideront en ville. En 150 ans, la population mondiale aura été multipliée par 6, alors que la population urbaine, rassemblée sur seulement 2 % de la surface émergée du globe, aura été multipliée par 30...
Selon les dernières prévisions démographiques, l’humanité pourrait continuer à croître pendant cinquante ans, atteignant un pic à 10,3 milliards d’individus au milieu des années 2080, pour ensuite décliner jusqu’à 10,2 milliards en 2100. Mais d'autres projections démographiques sont bien plus pessimistes. C'est le cas de l’étude des chercheurs de l’initiative Earth4All pour la Global Challenges Foundation, publiée en mars 2023, qui prévoit que le pic démographique mondial surviendra dès 2046 (9 milliards de personnes), pour ensuite décliner à 7,3 milliards en 2100. C'est également le cas d'une étude de 2020, réalisée par l’université de l'Etat de Washington (Seattle) qui prévoit une population mondiale qui pourrait atteindre son pic en 2064, à 9,7 milliards d’individus, avant de connaître un rapide déclin pour redescendre à 8,8 milliards de Terriens à la fin du siècle (Voir The Lancet).
Dans ce nouveau contexte mondial, qui combine un déclin démographique plus rapide qu’attendu et un inéluctable réchauffement climatique qui s'accélère et dépassera très probablement les deux degrés mondial, on peut s'attendre à ce que les grandes métropoles connaissent, elles aussi, une augmentation moins rapide de leur population. Les grandes villes située sur le littoral, qui rassemblent 10 % de la population mondiale seront les plus touchées par le changement climatique et la hausse du niveau des mers. D'une manière plus globale, le réchauffement climatique va rendre plus difficile et plus coûteux l’accès à la nourriture, à l’eau, et l’énergie dans les grandes villes et l'on assiste déjà, à des degrés divers dans le monde, à un processus de rééquilibrage en faveur des villes moyennes. Déjà, comme le constate l’Insee pour la France, on assiste à des déplacements importants de populations qui quittent les métropoles pour des petites villes ou des villes moyennes. C'est notamment le cas en France où la population a augmenté dans les villes moyennes de 2,6 % entre 2013 et 2019, contre 1,6 % entre 2008 et 2013, alors qu'elle a tendance à stagner dans les grandes villes. Mais historiquement, l'urbanisation de notre pays reste impressionnante : entre 1952 et 2020, la part de la population habitant dans les villes est en effet passée de 50 % à 80 %. En 2023, les 12 métropoles de plus de 500 000 habitants que compte notre pays représentaient, à elles seules, 20,5 millions d'habitants, soit 30 % de la population française.
Mais en attendant que la population des mégapoles commence à se stabiliser, sans doute pas avant une quarantaine d'années, c'est bien dans le contexte mondial d'urbanisation croissante que médecins et scientifiques ont découvert récemment que la végétalisation intelligente de nos villes pouvait non seulement atténuer de manière importante le conséquences néfastes des pics de chaleurs de plus en plus forts, liés au réchauffement climatique, mais pouvait aussi, en tant que facteur intrinsèque, améliorer la santé globale des citadins en diminuant leurs risques de nombreuses pathologies, diabète, cancers, maladies cardio-vasculaires, dépression, maladies neurodégénératives. En 2019, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mené une étude auprès de huit millions de personnes. Celle-ci avait pour objectif de confirmer un lien réel entre espérance de vie et nature en ville. Pour cette étude, les scientifiques ont utilisé des images satellites pour suivre pendant plusieurs années l’évolution de la végétalisation de plusieurs grandes villes dans le monde. En parallèle, ils ont également étudié la courbe d’espérance de vie au sein de ces mêmes villes. Huit millions de personnes ont ainsi été suivies à travers 7 pays : la Chine, l’Espagne, l’Italie, la Suisse, le Canada, les États-Unis et l’Australie. Les conclusions de cette étude d'ampleur sont qu’il y a bel et bien un lien fort entre l’espérance de vie des habitants et l’accessibilité à la végétation. Selon l’étude, plus les habitants vivaient à proximité d’un parc, plus le taux de mortalité diminuait .Les espaces verts ont également des bienfaits sur la santé mentale, en réduisant les risques de dépression et de stress chronique, facteurs d'autres pathologies. En effet, le niveau de cortisol (l’hormone du stress) diminuerait après seulement une vingtaine de minutes passées dans un parc urbain. Enfin, et cet effet positif n'est pas assez souvent évoqué, les espaces verts sont également responsables de bénéfices sociaux, dans la mesure où ils contribuent à briser l’isolement social en favorisant échanges et rencontres.
Pour cette vaste étude, les chercheurs ont eu recours à un nouvel indice, l'Indice Végétal de Différence Normalisé (NDVI), qui se base sur l'analyse d’images satellites permettant de repérer et classer les différents types d’espaces verts. Ce travail d'une ampleur inédite révèle un lien puissant entre l’augmentation de la végétation à proximité des lieux d’habitation et la réduction de la mortalité prématurée. Plus précisément, à chaque augmentation de 0,1 point de l'indice de végétation à mois de 500 mètres du lieu de résidence, on constate une réduction de 4 % de la mortalité prématurée. Comme le souligne David Rojas, chercheur à l’Université d'État du Colorado et premier auteur de l’étude, « Il s’agit de la synthèse la plus vaste et la plus complète à ce jour sur les liens entre espaces verts et mortalité prématurée. Elle montre qu'augmenter la part de verdure en ville peut devenir un puissant levier pour améliorer fortement et durablement la santé publique » (Voir The Lancet).
Une étude japonaise réalisée en 2009 a montré que des hommes ayant dormi pendant trois nuits consécutives dans des chambres exposées à une odeur de Cyprès ont vu leur taux d’adrénaline sensiblement diminué et leur taux de cellules immunitaires tueuses, les cellules NK, augmenté. Une autre étude, réalisée par des chercheurs de l’université Cornell aux États-Unis, montre que des contacts fréquents avec la nature seraient associés à des niveaux inférieurs d’inflammation systémique (Voir Sage Journals). Pour arriver à cette conclusion, l’équipe du Professeur Anthony D. Ong a analysé les données provenant de 1244 participants. Ces derniers ont été interrogés sur la fréquence de leurs expositions à la nature, mais également sur la nature de leurs contacts avec des espaces verts. Les résultats ont montré que les participants aimant les contacts fréquents avec la nature présentaient des niveaux d’inflammation moins élevés, notamment en ce qui concerne trois biomarqueurs, l’interleukine-6 (IL-6), la protéine C-réactive (CRP) et le fibrinogène. Comme le souligne le Professeur Ong, « Notre étude fournit une explication biologique des raisons pour lesquelles la nature peut améliorer la santé. Nos travaux montrent notamment comment la proximité de la nature peut prévenir ou gérer les maladies liées à l’inflammation chronique, telles que les maladies cardiaques et le diabète ».
En France, une étude réalisée entre 2015 et 2019 par Santé publique France s’est penchée sur les impacts sanitaires de l’augmentation des espaces verts dans trois métropoles : Lille, Montpellier et Rouen. Cette collaboration a permis d’évaluer l’influence de la végétalisation sur la qualité de vie des habitants et la mortalité urbaine. Ces recherches ont permis de mettre en lumière l’impact positif de la végétalisation, non seulement en matière de prévention contre les effets du réchauffement climatique mais également en matière d'amélioration de la santé globale. L’étude a montré que la végétalisation en milieu urbain pouvait réduire la mortalité de 3 à 7 %. Au total, près de 115 décès seraient évités chaque année à Montpellier, 300 décès à Rouen et 360 à Lille. « C’est un gain d’ampleur comparable, en termes de mortalité, à celui que l’on obtiendrait si l’on parvenait à diviser par trois le nombre de fumeurs en France », commente Rémy Slama, épidémiologiste et directeur de recherche à l'Inserm. La végétalisation urbaine permet une diminution sensible de la pollution de l’air, notamment en divisant par trois le taux de particules fines présentes dans l'air, ce qui réduit les risques de maladies respiratoires et cardiovasculaires pour les citadins. Un arbre peut en effet retenir 7 000 particules atmosphériques par litre d’air et la concentration de particules dans l’air peut être plus de 3 fois inférieure dans les rues arborées, par rapport aux rues sans aucune présence végétale. En outre, certaines plantes ont la capacité de fixer les métaux lourds et exercent ainsi une puissante action dépolluante sur l'air ambiant.
En septembre dernier, une étude de l'Université de Boston a examiné l’impact des espaces verts sur le déclin cognitif chez les personnes âgées. Les résultats montrent que la nature joue également un rôle important dans la préservation de notre santé cognitive. Ce travail qui s'est étalé sur 6 ans a confirmé les nombreux bienfaits des espaces verts pour la santé, à commencer par la diminution du stress (Voir Boston University School of Public Health). En outre, l’exposition aux phytoncides, des composés organiques volatils émis par les plantes, renforcerait notre système immunitaire. Ces recherches qui ont analysé les données de 16 962 infirmières âgées de 70 ans ou plus ont par ailleurs montré que celles qui vivaient dans des environnements plus verts présentaient une meilleure fonction cognitive et un déclin cognitif plus lent. Cette étude confirme d'autres travaux, dont une étude pionnière, qui avait montré, en 1984, que les patients hospitalisés ayant une vue sur un espace vert présentaient des temps de récupération plus courts.
Une étude publiée en 2024 par des chercheurs de la Washington State University (WSU) avait également montré que de simples aménagements dans la ville, en rendant notamment plus accessibles les espaces verts et bleus (les zones aménagées avec de la végétation ou de l'eau), pourraient permettre d'améliorer la santé mentale des habitants. « Nos résultats suggèrent que la perte de nos espaces verts et bleus urbains due à l'urbanisation rapide pourrait avoir un impact non seulement sur l'environnement, mais aussi sur la santé publique », explique Adithya Vegaraju, l'un des principaux auteurs de ces travaux. Ces conclusions reposent sur l'analyse de données issues d'enquêtes de santé réalisées auprès de plus de 42.000 personnes âgées de 65 ans et plus vivant dans des zones urbaines de l'Etat de Washington entre 2011 et 2019 (Voir Washington State University).
Une autre étude américaine publiée en décembre dernier a montré, de façon surprenante, que la fréquentation des espaces verts était associée à des modifications du tissu adipeux humain (Voir JAMA Network). Ces chercheurs ont analysé l'impact des espaces verts sur l’adiposité de 843 enfants, âgés de 8 ans en moyenne. Résultat : un indice de végétation plus élevé au début de l’adolescence, dans un rayon de 270 mètres autour du domicile, est associé à un indice de masse corporelle plus faible à la fin de l’adolescence. « Cet effet est d’ampleur comparable à une cellule de la réduction rapportée dans des essais d’intervention sur le mode de vie d’enfants et d’adolescents atteints d’obésité », précise l'étude qui souligne que la végétalisation urbaine devrait être à présent considérée comme un moyen à part entière de prévention durable de l’obésité infantile.
En 2023, une autre étude américaine, portant sur près de 62 millions de bénéficiaires de Medicare, a montré que la nature pourrait également contribuer à protéger contre le risque de développer certaines maladies neurodégénératives. Les résultats ont révélé que les personnes âgées qui vivaient dans une ville avec plus d’espaces verts avaient un taux d’hospitalisation plus faible pour la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer et les troubles apparentés, comme la démence vasculaire ou la démence à corps de Lewy. Pour évaluer l’exposition aux milieux naturels, les chercheurs ont analysé la quantité d’espaces verts, d’espaces bleus (rivières, lacs…) et de couverture de parc pour les lieux d’habitation de chaque personne. Résultat : la présence de nature dans son environnement réduit sensiblement l’apparition de troubles neurodégénératifs (Voir The Washington Post).
En avril 2024, une nouvelle étude du réputé King's College de Londres a révélé les effets bénéfiques insoupçonnés de la biodiversité des espaces verts sur la santé mentale des citadins (Voir Scientific Reports). Cette étude a, elle aussi, montré un fort impact positif sur la santé mentale des contacts réguliers avec des espaces naturels intégrés dans la ville. Dans cette étude, les participants déclaraient éprouver un meilleur bien-être mental lorsqu’ils se trouvaient en présence de plantes, d’oiseaux ou d’eau. Selon le Professeur Andrea Mechelli, qui a dirigé ces travaux, « Il est temps de reconnaître que la biodiversité apporte des bénéfices conjoints pour la santé planétaire et humaine et doit être considérée comme une infrastructure vitale au sein de nos villes ».
En France, on voit se multiplier depuis quelques années des "jardins thérapeutiques", adossés à des EPHAD ou à des établissements psychiatriques. A l’hôpital Charles-Foix (AP-HP), à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), Étienne Bourdon et Joël Belmin, chefs du pôle de gériatrie de cet établissement, ont ouvert en 2021 un "jardin enrichi", contenant des installations de stimulation, spécialement destinées aux personnes âgées. Dans cet espace où l'on trouve de nombreuses variétés d'arbustes et de fruits, de nombreuses activités sensorielles et cognitives sont proposés aux patients. En 2021, une étude incluant 120 résidents de quatre Ehpad, atteints de maladie d’Alzheimer, a montré que les résidents bénéficiant des activités du jardin enrichi avaient vu une amélioration significative de leur état cognitif et fonctionnel (niveau de dépendance, risque de chute).
Signalons enfin un article intéressant dans la fameuse revue Wired, qui souligne qu'un peu partout dans le monde, des recherches et projets concernant l'impact esthétique et visuel des immeubles urbains sur la santé physique et mentale se multiplient. Le laboratoire de réalités urbaines de Colin Ellard à l’Université de Waterloo au Canada a mené des études pionnières dans ce domaine et le projet eMOTIONAL Cities, financé par l’UE, est actuellement en cours de réalisation dans plusieurs villes européennes, dont Lisbonne, Londres, Copenhague (Voir Wired). Ce projet ambitieux autant qu'original s'appuie sur une nouvelle discipline, la "neuroarchitecture" et vise à mieux cerner les formes d'urbanisme susceptibles de favoriser le bien être des citadins, tant dans leurs lieux de travail que dans leurs quartiers de résidence et leurs zones de loisirs.
Toutes ces recherches récentes montrent qu'au delà de la nécessité de concevoir des villes plus sobres en énergie, plus résilientes et plus adaptée au conséquences du changement climatique, l'intégration systématique dans les trois dimensions (y compris les façades et toits végétalisés) de la nature dans nos villes peut devenir un puissant facteur de santé publique et de prévention de nombreuses maladies de civilisation. A l'occasion du grand confinement imposé pendant la pandémie de Covid-19, nous avions tous été surpris de voir à quelle vitesse la nature et les animaux sauvages, d'habitude invisibles, reprenaient leur place dans nos villes, pour la plus grande joie des chercheurs et des journalistes qui ont eu ainsi l'occasion de réaliser quelques reportages insolites où l'on pouvait voir une famille de canards traversant tranquillement une grand boulevard parisien... Il faut souhaiter que, d'ici quelques décennies, le retour massif de la nature dans nos villes favorise la restauration d'une biodiversité étonnante et puisse contribuer de manière décisive à notre santé et notre bien être...
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
e-mail : tregouet@gmail.com
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Matière |
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Matière et Energie
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Les dispositifs hydrovoltaïques se sont inspirés du pompage passif des plantes, où le transport de l’eau s’effectue grâce à la pression différentielle établie au niveau des microcapillaires par l’évaporation. Sur ce modèle, les ingénieurs ont ainsi construit des nanocanaux incrustés dans un film de carbone, dans lequel circule un fluide. En s’évaporant à travers ces nanofibres, le fluide génère une tension électrique soutenue. Un système ingénieux et novateur qui nécessite toutefois un apport minimal d’énergie (solaire), un apport continu en eau et une humidité ambiante faible pour fonctionner de manière optimale. Des conditions encore trop restrictives qu’ont réussi à lever les chercheurs de l’Académie Chinoise des Sciences.
Afin de s’affranchir au maximum des conditions environnementales extérieures et permettre l’utilisation des cellules hydrovoltaïques sous n’importe quel climat, les scientifiques ont en effet construit des cellules hermétiques à l’intérieur desquelles ont été placées des unités composées de papier de soie et de noir de carbone. La production d’électricité est alors assurée par la circulation en circuit fermé d’une petite quantité d’eau au sein des capillaires du papier de soie. Ce nouveau dispositif, nommé cellule hydrovoltaïque hermétique (HHC), promet l’utilisation des systèmes hydrovoltaïques dans n’importe quel environnement, qu’il soit sec ou humide, sans apport de lumière solaire. Ces cellules utilisent en effet uniquement la chaleur ambiante comme source d’énergie, permettant la production de vapeur à l’intérieur des cellules hermétiques.
Des tests ont révélé l’efficacité de ce système, avec une production autonome d’électricité pendant plus de 160 heures. Mais les chercheurs estiment que les cellules pourraient fonctionner aussi longtemps que désiré, tant qu’une source de chaleur est disponible. En s’affranchissant d’un apport en eau, ce dispositif pourrait ainsi facilement être mis en œuvre dans des environnements extrêmes comme les déserts ou les zones tropicales, ou pour assurer une production d’électricité dans des régions très isolées. De plus, les fluctuations de température ne semblent pas, ici, affecter négativement le rendement électrique, tout au contraire. Ces variations permettraient de renforcer la circulation de l’eau au sein des cellules hermétiques, entretenant l’effet hydrovoltaïque et donc une production d’électricité de façon continue.
Par rapport au photovoltaïque, ce nouveau dispositif possède donc l’avantage de pouvoir fonctionner de jour comme de nuit, sans être affecté par les conditions climatiques extérieures (vent, variations de luminosité, de température et d’humidité). Une utilisation dans des milieux bien plus spécifiques est de plus envisagée, comme lors de travaux dans des environnements souterrains (mines, tunnels…). Les chercheurs mettent en avant la facilité de mise en œuvre et surtout le faible coût de ce type de dispositif.
Nature : https://www.nature.com/articles/s41467-024-54216-y
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Des scientifiques de l’Université de Bristol, en association avec l’Autorité britannique de l’énergie atomique (UKAEA), au Royaume-Uni, ont réussi à mettre au point une source d’électricité fiable et durable, le mot est faible. Le résultat est une batterie basée sur une infime quantité de carbone 14, enfermé en toute sécurité dans un diamant. Avec une période radioactive de 5 730 ans, l’autonomie de ce dispositif serait de plusieurs milliers d’années sans nécessiter de rechargement. Cette pile aurait des domaines d’application très variés, et serait notamment précieuse pour la santé.
Le carbone-14 est toujours couramment exploité pour dater les objets anciens, dans le cadre de recherches archéologiques. Dans le cas présent, c’est l’énergie dégagée par la désintégration radioactive du carbone-14, qui est exploitée. Les chercheurs comparent le fonctionnement de cette batterie à celui des panneaux solaires. La différence est qu’au lieu de convertir la lumière en électricité, elle utilise des électrons à déplacement rapide issus de la désintégration radioactive. La moitié des atomes de carbone-14 est désintégrée en azote 14 au bout de 5 730 ans. Cette batterie peut donc alimenter des appareils pendant des périodes défiant l’imagination, sans nécessiter de rechargement.
Cette batterie est basée sur du carbone-14 enfermé dans un diamant, un des matériaux les plus durs connus. Son rayonnement à courte portée est absorbé par l’enveloppe en diamant. La batterie capture en toute sécurité les radiations pour produire des niveaux d’électricité très faibles. Sarah Clark, directrice du cycle de combustible au tritium à l’UKAEA, souligne la durabilité et la sécurité du dispositif. Elle évoque aussi la polyvalence des applications possibles, notamment en médecine. En plus de sa dureté, le diamant a une autre qualité : la biocompatibilité. Cette batterie en diamant pourrait alimenter des implants tels que des stimulateurs cardiaques, des prothèses auditives et des appareils oculaires. Des utilisations dans le domaine spatial sont aussi avancées, et plus largement dans des environnements ou des appareils pour lesquels les sources d’énergie conventionnelles ne seraient pas pratiques.
Un article avait déjà été consacré au travail de recherche sur une batterie en diamant, mené à l’Université de Bristol : le projet ASPIRE (pour Advanced Self-Powered sensor units in Intense Radiation Environments). Ces diamants étaient fabriqués à partir de déchets provenant de l’ancienne centrale nucléaire de Berkeley dans le Gloucestershire, la première arrêtée au Royaume-Uni, en 1989. Trente ans après, les scientifiques ont pu accéder sous la centrale, lieu de stockage des blocs de graphite utilisés pour modérer la réaction. En 2016, les chercheurs avaient mis en évidence la concentration de carbone-14 radioactif à la surface de ces blocs, son extraction diminuant de fait leur radioactivité.
Le choix du carbone-14 s’explique par son rayonnement à courte portée, rapidement absorbé par tout matériau solide. Les chercheurs l’ont donc incorporé à du diamant fabriqué à l’Université de Bristol. Car mis en contact avec une source radioactive, le diamant artificiel produit une charge. Tom Scott, professeur de matériaux au Centre d’analyse des interfaces de l’Université et membre de l’Institut Cabot, déclarait en 2016 : « En encapsulant des matières radioactives dans des diamants, nous transformons un problème de déchets nucléaires en une batterie à énergie nucléaire et en un approvisionnement durable en énergie propre ».
University of Bristol : https://www.bristol.ac.uk/news/2024/december/diamond-battery-media-release.html
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Les batteries lithium-ion (LIBs) dominent le marché des appareils électriques et des véhicules. Leur électrolyte organique liquide est considéré indispensable pour leur efficacité énergétique. Cependant, la sécurité de ces batteries pose un problème croissant à mesure que la demande augmente. Les batteries à électrolyte solide offrent une solution potentielle pour atténuer ces risques, mais l’interface entre les électrodes solides et l’électrolyte ne favorise pas le transfert optimal des ions lithium. De plus, l’expansion et la contraction des électrodes solides peuvent perturber cette interface, entraînant une dégradation de la performance.
Pour surmonter ces obstacles, une équipe de chercheurs japonais, dirigés par Ryosuke Kido de l’Université Doshisha, a mis au point une batterie lithium-ion quasi-solide non inflammable. Selon Ryosuke Kido, « L’augmentation de la capacité des matériaux actifs des électrodes positives et négatives pour obtenir une densité énergétique plus élevée réduit les performances cycliques et la sécurité. La batterie quasi-solide retardant la flamme que nous avons développée, combinant un électrolyte liquide et un électrolyte solide, offre une alternative plus sûre et plus durable aux batteries entièrement solides avec une haute densité énergétique ».
La nouvelle conception de la batterie utilise une électrode négative en silicium (Si) et une électrode positive en LiNi0.8Co0.1Mn0.1O2 (NCM811), matériaux considérés comme de prochaine génération pour les LIBs. Les électrodes sont séparées par une feuille de céramique de verre conductrice d’ions lithium (LICGC™) de OHARA. Les chercheurs ont développé des solutions électrolytiques quasi-saturées, non inflammables, adaptées à chaque électrode, utilisant des composés comme le tris(2,2,2-trifluoroéthyl)phosphate et le méthyl 2,2,2-trifluoroéthylcarbonate. Ces solutions améliorent la compatibilité et la performance à l’interface électrolyte solide.
Les tests de performance ont montré que ces cellules de poche quasi-solides de 30 mAh offrent une excellente conductivité ionique, une stabilité thermique et une performance électrochimique remarquable. Les mesures incluent la spectroscopie d’impédance électrochimique, des tests de charge-décharge, et la calorimétrie accélérée de taux (ARC). La batterie a démontré une capacité de charge/décharge élevée avec une bonne performance cyclique et peu de changement dans la résistance interne. Les tests ARC ont également révélé une stabilité thermique accrue, avec une génération de chaleur très faible même à des températures élevées autour de 150°C. Le développement de cette nouvelle batterie lithium-ion quasi-solide pourrait révolutionner le secteur des véhicules électriques et des appareils sans fil comme les drones, en améliorant à la fois la sécurité et l’efficacité énergétique.
Science Direct : https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2352152X24037010?via%3Dihub
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Le développement de l'informatique photonique, basée sur la lumière, nécessite l’utilisation de mémoires photoniques. Le passage de signaux lumineux à travers ces mémoires permet d’effectuer des opérations quasi instantanées. Mais les solutions proposées pour créer ces mémoires se sont heurtées à des difficultés telles que les faibles vitesses de commutation et la programmabilité limitée. Une équipe internationale de chercheurs américains, canadiens et japonais, a mis au point une plate-forme photonique révolutionnaire qui permet de surmonter ces limites. Leurs conclusions ont été publiées dans la revue Nature Photonics.
Les chercheurs ont utilisé un matériau magnéto-optique, le grenat de fer et d’yttrium (YIG) substitué au cérium, dont les propriétés optiques changent dynamiquement en réponse à des champs magnétiques externes. En utilisant de minuscules aimants pour stocker des données et contrôler la propagation de la lumière à l’intérieur du matériau, ils ont ouvert la voie à une nouvelle catégorie de mémoires magnéto-optiques. Cette plate-forme innovante exploite la lumière pour effectuer des calculs à des vitesses nettement plus élevées et avec une efficacité bien supérieure à celle que l’on peut obtenir avec l’électronique traditionnelle.
Ce nouveau type de mémoire présente des vitesses de commutation 100 fois supérieures à celles des technologies photoniques intégrées les plus récentes. Elles consomment environ un dixième de l’énergie et peuvent être reprogrammées plusieurs fois pour effectuer des tâches différentes. Alors que les mémoires optiques actuelles ont une durée de vie limitée et peuvent être écrites jusqu’à 1 000 fois, l’équipe a démontré que les mémoires magnéto-optiques peuvent être réécrites plus de 2,3 milliards de fois, ce qui équivaut à une durée de vie potentiellement illimitée. Les auteurs estiment que ces résultats pourraient marquer le début d’une révolution dans le domaine de l’informatique optique, ouvrant la voie à des applications pratiques dans un avenir proche.
UCSB : https://news.ucsb.edu/2025/021725/new-optical-memory-platform-super-fast-calcula...
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Des chercheurs de l’Université du Nouveau-Mexique (UNM) ont mis au point un béton flexible conçu pour l’impression 3D. La construction traditionnelle repose sur l’utilisation de machines lourdes pour installer des poutres en acier ou en bois et créer une structure, un processus souvent dangereux et coûteux. Ce problème, parmi d’autres liés aux matériaux et aux méthodes de fabrication, est l’un de ceux que Maryam Hojati, professeure adjointe au Département Gerald-May, cherche à résoudre.
Un autre problème majeur concerne l’entretien des infrastructures. Même le béton renforcé avec de l’acier nécessite des réparations fréquentes, ce qui entraîne des coûts de maintenance réguliers pour des infrastructures telles que les bâtiments, les ponts ou les trottoirs. Un matériau plus résilient pourrait permettre de prolonger la durée de vie des infrastructures publiques et de réduire les coûts de maintenance.
« Le béton, à lui seul, n’a pas de propriétés de résistance à la traction, ce qui signifie qu’un morceau de béton peut se briser facilement lorsqu’il est soumis à une force de traction. C’est un matériau très fragile », explique Hojati. Cette fragilité face aux contraintes est particulièrement problématique dans les cas de catastrophes naturelles ou de conditions climatiques extrêmes, comme les séismes ou les vents violents, qui exercent une pression latérale ou une tension sur les bâtiments. « Le matériau doit être capable de résister à la fois à la compression et à la traction. Si le béton est excellent pour la compression, il reste faible en traction ».
Des chercheurs du monde entier explorent des matériaux et des procédés susceptibles de résoudre ces défis. Certaines structures ont été partiellement construites avec des imprimantes 3D, mais la plupart des procédés nécessitent encore l’ajout d’éléments essentiels, comme des poutres ou des armatures, ce qui limite l’automatisation que l’impression 3D devrait offrir. Pour imprimer une structure sans ces supports, le matériau doit être suffisamment résistant pour se maintenir seul.
Muhammad Saeed Zafar, qui a obtenu son doctorat à l’été 2024 et travaillé comme assistant de recherche pour Hojati, a mis au point une substance qui pourrait relever ce défi. « Si l’on parle de l’impression 3D ou de la FA dans les domaines des métaux et des plastiques, ces technologies sont très avancées, mais l’impression du béton en est encore à ses débuts », a-t-il déclaré. « Si nous parvenons à concevoir un matériau ultra-flexible sans utiliser d’armatures en acier classiques, cela résoudra le problème d’incompatibilité entre l’armature et le processus d’impression 3D ».
Le matériau breveté, appelé matériau à base de ciment ultra-flexible auto-renforcé, a été déposé en août dernier par UNM Rainforest Innovations au nom de Hojati, Zafar et Amir Bakhshi, qui a contribué au projet en tant qu’assistant de recherche et étudiant en maîtrise. Zafar a publié l’an dernier ses recherches sur les matériaux de construction et d’ingénierie. « L’objectif principal de ce travail était de résoudre le problème de l’armature dans l’impression 3D du béton » a expliqué Zafar. « Nous affirmons que l’impression 3D du béton est un processus automatisé. Or, les méthodes de renforcement traditionnelles compromettent cette automatisation. »
Pour être imprimé, le matériau ultra-flexible doit contenir suffisamment de fibres pour se maintenir tout en ayant une viscosité adaptée à son passage dans la buse d’impression sans obstruction. Trouver cet équilibre est un défi complexe : un mélange avec trop peu de fibres risque de s’effondrer sur lui-même, tandis qu’un mélange trop riche en fibres pourrait bloquer le processus d’impression. Chaque matériau est donc méticuleusement mélangé, mesuré et testé.
Après avoir imprimé des structures de différentes formes, y compris des petits bâtiments, des prismes et des modèles en forme d’os de chien, les chercheurs ont testé leur résistance à la flexion et à la traction directe. Ils ont également exploré des mélanges composés de fibres et matériaux variés, tels que l’alcool polyvinylique, les cendres volantes, la fumée de silice et des fibres de polyéthylène de masse moléculaire ultra-élevée. Le brevet obtenu propose quatre mélanges distincts offrant une capacité de déformation jusqu’à 11,9 % supérieure. « Grâce à l’incorporation d’une grande quantité de fibres polymères courtes dans ce matériau, celui-ci peut maintenir la cohésion du béton lorsqu’il est soumis à une charge de flexion ou de traction », a expliqué Hojati. « Si nous utilisons ce matériau à grande échelle, nous pourrions réduire considérablement le besoin d’armatures externes pour les structures en béton imprimé ».
UNM : https://news.unm.edu/news/unm-engineers-build-the-future-of-3d-printing-with-ben...
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Vivant |
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Santé, Médecine et Sciences du Vivant
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Des chercheurs de l’University of Pennsylvania School of Medicine ont découvert qu'un métabolite du régime cétogène pourrait stimuler les cellules CAR T dans l’immunothérapie du cancer. Selon ces recherches, un simple complément alimentaire pourrait constituer cette nouvelle approche de stimulation de la fonction des cellules CAR T. L’immunothérapie par cellules CAR T est une immunothérapie personnalisée, qui consiste à reprogrammer les propres cellules immunitaires des patients pour tuer leur cancer.
De précédentes recherches sur plusieurs types de cancer ont examiné l’impact des interventions alimentaires, telles qu’un régime riche en fibres, sur la réponse à l’immunothérapie contre le cancer, avec des résultats mitigés. « Des milliers de patients atteints de cancers du sang sont traités avec succès grâce à la thérapie cellulaire CAR T, qui ne fonctionne toujours pas cependant pour tous les patients », rappelle Shan Liu, l’un des auteurs principaux, chercheur à l’ASH. « Ici, nous adoptons une approche innovante pour améliorer la thérapie cellulaire CAR T, en ciblant les cellules T par l’alimentation plutôt que par une nouvelle ingénierie génétique ».
L’étude a testé l’effet de différents régimes alimentaires, dont le régime cétogène, riche en fibres, riche en graisses, riche en protéines, riche en cholestérol. Les chercheurs ont utilisé un animal modèle de lymphome diffus à grandes cellules B. Ces expériences révèlent une amélioration du contrôle tumoral et de la survie chez les souris ayant reçu un régime cétogène. Les chercheurs ont constaté des niveaux plus élevés de bêta-hydroxybutyrate (BHB), un métabolite produit par le foie en réponse à un régime cétogène constituant un médiateur clé de cet effet bénéfique. D’autres tests effectués sur l’ajout d’un supplément de BHB à une thérapie par cellules CAR T administrée à des modèles de laboratoire de cancer humain ont provoqué une suppression complète du cancer chez la grande majorité des souris, en raison d’une activation plus élevée des cellules CAR T.
Cette étude forme l'hypothèse que les cellules CAR T préfèrent le BHB comme source de carburant plutôt que les sucres standards de notre corps, comme le glucose. Ainsi, l’augmentation des niveaux de BHB dans le corps donne aux cellules CAR T plus de puissance pour éliminer les cellules cancéreuses. Un essai clinique déjà en cours : la théorie selon laquelle la supplémentation en BHB pourrait améliorer la réponse à la thérapie par cellules CAR T est actuellement testée dans un essai clinique de phase I au centre de cancérologie Abramson de Penn Medicine. « Il s’agit d’une intervention relativement peu coûteuse et à très faible risque de toxicité. Si les données de l’essai clinique s’avèrent concluantes, nous espérons pouvoir combiner le BHB à des interventions alimentaires ou à d’autres approches plus traditionnelles, pour renforcer l’effet anticancéreux de nos thérapies par cellules CAR T », souligne l'étude.
EurekAlert : https://www.eurekalert.org/news-releases/1067149
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Le lupus érythémateux systémique (LES), maladie auto-immune rare, évolue par poussées entrecoupées de rémissions avec des manifestations cliniques très diverses : cutanées, musculo-articulaires, cardio-respiratoires, gastro-intestinales, rénales, hématologiques, neurologiques et ophtalmologiques. Environ 15 à 20 % des patients ne répondent pas de manière satisfaisante aux traitements standard (corticoïdes, antipaludéens, immunosuppresseurs, immunomodulateurs) ni même aux traitements ciblés tels que le bélimumab ou l’anifrolumab.
Des chercheurs du centre de référence maladies rares MATHEC de l’hôpital Saint-Louis et de l’université Paris Cité, coordonnés par le Professeur Dominique Farge, ont expérimenté, dans cette indication du LES sévère, les propriétés immunomodulatrices des cellules stromales mésenchymateuses (CSM).
Leur étude prospective monocentrique ouverte de phase I /II visait à évaluer la sécurité d'une perfusion intraveineuse unique de cellules stromales mésenchymateuses allogéniques dérivées du cordon ombilical chez des patients atteints de LES sévère. Pour être éligibles, les patients devaient être âgés de 18 à 70 ans, être atteints d’un LES selon les critères de l'American College of Rheumatology avec des anticorps antinucléaires positifs, un score initial SELENA-SLEDAI de 6 ou plus, et une maladie réfractaire aux traitements de première et deuxième ligne. Le traitement consistait en une seule perfusion intraveineuse de cellules stromales mésenchymateuses dérivées d’un seul cordon ombilical à différentes doses.
Entre le 14 mai 2019 et le 6 mars 2023, 29 patients ont été identifiés comme éligibles mais seuls 8 ont été sélectionnés pour participer à l'étude. Le recrutement a dû être interrompu prématurément après l'inclusion de ces huit patients (7 femmes, un homme) en raison de l’épidémie de Covid. L'âge médian des malades était de 35 ans (26-57) et la durée médiane de la maladie était de 12 ans (5-19). Tous les patients ont reçu au moins 2 × 106 cellules par kg (certains 4 x 106). Aucun événement indésirable grave, et trois événements indésirables liés à la perfusion (deux de grade 1 et un de grade 2) sont survenus chez deux patients pendant les 10 premiers jours suivant la perfusion. Au cours des 12,4 mois (12 à 13) de suivi, il n’y a pas eu d’événement indésirable sévère lié au traitement mais un patient a présenté trois événements indésirables sévères non liés au traitement après une rechute.
Ces résultats suggèrent qu'une perfusion unique de 2 × 106 cellules par kg ou de 4 x 106 cellules par kg de CSM allogéniques dérivées du cordon ombilical est sûre chez les patients atteints de LES sévère. Il reste à entreprendre des essais contrôlés pour confirmer l'efficacité clinique que les investigateurs ont déjà constatée (rémission clinique durable chez certains des participants).
The Lancet : https://www.thelancet.com/journals/lanrhe/article/PIIS2665-9913(24)00298-4/abstract
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L’hépatite E est une infection virale particulièrement dangereuse pour les femmes enceintes et les personnes souffrant de maladies chroniques, avec un taux de mortalité pouvant atteindre 10 à 50 %. « Les symptômes de l’hépatite E sont similaires à ceux d’autres maladies provoquant une jaunisse aiguë, ce qui la rend difficile à détecter. Bien que nous ne disposions pas d’estimations précises sur son impact à l’échelle mondiale, on l’évalue à environ 50 000 décès par an », explique Andrew Azman, épidémiologiste au Centre des maladies virales émergentes UNIGE-HUG, à MSF et à la JHU, qui a dirigé cette recherche. « Le camp de Bentiu, au Soudan du Sud, qui abrite plus de 100 000 personnes déplacées en raison de la guerre civile, est régulièrement victime d’épidémies d’hépatite E et d’autres maladies d’origine hydrique, probablement en raison des mauvaises conditions d’assainissement et des inondations fréquentes ».
Le vaccin Hecolin, développé en Chine et autorisé dans certains pays depuis 2011, a été recommandé par l’OMS comme outil potentiel en cas d’épidémie. Cependant, jusqu’à cette utilisation dans une épidémie, il n’avait servi qu’à des essais cliniques contrôlés et à la médecine des voyages en Chine. « C’est pourquoi il était essentiel d’étudier l’efficacité du vaccin sur d’autres populations et dans des régions où le type de virus circulant est différent de celui de la Chine, ainsi que la faisabilité logistique d’une telle campagne », ajoute Isabella Eckerle, professeure à la Faculté de médecine et directrice du Centre UNIGE-HUG pour les maladies virales émergentes. « Il était notamment important de comprendre son efficacité après seulement deux doses, alors qu’il est habituellement administré en trois doses à six mois d’intervalle ».
Le Centre des maladies virales émergentes, un centre spécialisé commun aux HUG et à la Faculté de médecine de l’UNIGE, a apporté un appui scientifique aux équipes de terrain de MSF, en charge du volet clinique de cette étude. « La campagne de vaccination visait les personnes âgées de 16 ans et s’est déroulée en trois phases, en mars, avril et octobre 2022 », explique Iza Ciglenecki, coordinatrice de la recherche opérationnelle à MSF Suisse. « Notre étude a ensuite comparé le statut vaccinal de 201 patients et patientes testées positives à l’hépatite E entre mai et décembre 2022 avec celui de personnes asymptomatiques de leur entourage. Notre étude a révélé que deux doses de vaccin étaient efficaces, un excellent résultat compte tenu du contexte particulier d’un camp de personnes déplacées ».
Les échantillons ont ensuite été envoyés aux laboratoires du Centre des maladies virales émergentes. L’objectif était de déterminer les caractéristiques biologiques du virus et des réponses immunitaires. « Ces données de laboratoire, difficiles à réaliser sur place, ont non seulement démontré la protection induite par le vaccin, mais elles nous ont également permis de mieux comprendre la transmission et la performance des tests de diagnostic, ce qui peut nous aider à concevoir de meilleures réponses aux épidémies à l’avenir », souligne Isabella Eckerle. « Ce projet est le résultat d’une synergie enrichissante entre l’expertise opérationnelle de MSF et la nôtre en matière de recherche translationnelle et d’excellence diagnostique ».
L’étude confirme donc la protection induite avec deux doses de ce vaccin, même pendant une épidémie, et la réduction de l’incidence de la maladie. « Nos résultats, associés à d’autres, ont contribué à l’approbation récente par le Groupe international de coordination (GIC) de l’OMS pour la fourniture d’un stock de vaccins contre l’hépatite E pour les situations d’urgence. Ce stock a le potentiel de sauver de nombreuses vies et nous nous réjouissons de le voir à l’œuvre. Ces résultats ont également déjà contribué aux recommandations de l’OMS sur l’utilisation d’un schéma à deux doses », conclut Andrew Azman.
Unige : https://www.unige.ch/medias/2025/la-vaccination-contre-lhepatite-e-est-efficace-...
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L'hôpital militaire Laveran de Marseille a implanté un stimulateur chez deux patientes victimes d'apnées du sommeil sévère. « On peut parler de révolution. En tout cas, c'est une chance pour celles et ceux qui ne trouvaient aucune solution et étaient très fatigués » explique Laure Alli, chirurgien et spécialiste des apnées à l'hôpital militaire Laveran à Marseille. C'est elle qui, fin novembre, a pratiqué les implants. Elle insiste : « C'est en priorité pour des personnes qui ne sont pas compatibles avec des machines ou des prothèses. C'est un vrai progrès pour des patients qui étaient en échec de tout et qui étaient très demandeurs ».
Les personnes qui seraient intéressées doivent passer par leur médecin du sommeil qui renverra le cas sur Laveran, seul centre habilité pour tout le quart sud-est (on en compte une dizaine en France dans les grandes villes). L'implant repositionne correctement la langue durant le sommeil et évite ainsi les apnées. Au bout d'un mois, le patient active son stimulateur grâce à un boîtier et règle l'intensité en fonction du bien-être ressenti. Les deux femmes d'une cinquantaine d'années vont revenir au bout de deux mois, début février, faire analyser leur "nouveau sommeil".
La technique vient des États-Unis et 80.000 personnes en bénéficient. Elle est onéreuse : 20.000 euros. La Caisse Primaire d'Assurance Maladie a décidé de la prendre en charge depuis le mois d'août. Environ 200 patients pourraient être ainsi stimulés en France. On est très loin du problème massif du sommeil non-réparateur. Fabrice Thoin insiste plutôt sur la prévention, le diagnostic le plus précoce possible, l'hygiène alimentaire, le sport et la méditation. Il suit pas loin de 5.000 patients appareillés de machines. « L'objectif est de sortir de la machine. Et on y arrive avec une démarche qui demande beaucoup d'engagement ».
ici : https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/a-l-hopital-militaire-laveran-de-...
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Des bioingénieurs de l'Université de Zurich ont mis au point un ciseau génétique plus précis qui permet une édition du génome plus efficace et plus fine. Cet outil exploite l'ingénierie des protéines et un modèle d'IA pour rendre une protéine clé, TnpB, beaucoup plus efficiente. Les systèmes d’édition CRISPR-Cas, basés sur des composants protéiques et de l’ARN, ont été développés à l'origine comme mécanisme de défense naturel des bactéries pour repousser les virus intrus. La réingénierie de ces "ciseaux génétiques" a révolutionné l'ingénierie génétique en science et en médecine. Aujourd’hui, la technologie d’édition du génome permet de trouver ou cibler un emplacement spécifique dans notre ADN et de modifier les informations génétiques de manière précise. Par exemple, corriger dans l'ADN une mutation responsable d’une maladie.
Au départ, les protéines Cas ont été exploitées pour leur capacité à couper l'ADN au niveau de séquences spécifiques. Cependant, leur grande taille pose des problèmes lorsqu’il s’agit de les introduire dans les cellules du corps, c’est pourquoi des recherches plus récentes se sont orientées vers l’utilisation de leurs progéniteurs, plus petits, comme nouveaux agents d’édition du génome. C’est le cas de la petite mais puissante protéine TnpB. L’équipe suisse est parvenue à en concevoir une variante qui présente une efficacité de correction de l’ADN 4,4 fois supérieure à celle de Cas.
Les protéines TnpB sont présentes dans toute une variété de bactéries et d’archées (unicellulaires). La TnpB prise en compte dans cette recherche est issue de la bactérie Deinococcus radiodurans. Ce microbe survit au froid, à la déshydratation, au vide et à l’acide, et est l’un des organismes les plus résistants aux radiations. La protéine compacte TnpB a déjà été documentée comme efficace pour l’édition du génome dans les cellules humaines mais présente une capacité de ciblage limitée lors de la liaison à l’ADN. Les chercheurs ont donc optimisé la protéine TnpB de manière à ce qu’elle atteigne plus efficacement le noyau où se trouve l’ADN génomique et cible également des séquences génomiques bien précises. Testée sur plus de 10.000 sites d’ADN cibles différents et avec l’aide de l’intelligence artificielle (IA) la protéine atteint sa cible dans 65 à 75 % des cas.
L’outil TnpB apparait en effet prometteur pour supprimer le défaut génétique qui cause l’hypercholestérolémie familiale - qui affecte environ 31 millions de personnes dans le monde. « Nous avons pu modifier un gène qui régule le taux de cholestérol, réduisant ainsi le taux de cholestérol chez les souris traitées de près de 80 %. L’objectif est de développer des stratégies de modification génétique similaires chez l’Homme afin de traiter les patients souffrant d’hypercholestérolémie.
Nature Methods : https://www.nature.com/articles/s41592-024-02418-z
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Les défauts osseux, qui résultent de traumatismes, d’infections ou encore d’anomalies congénitales, sont de plus en plus fréquents dans les sociétés vieillissantes. Les traitements conventionnels impliquent souvent des greffes osseuses combinées à du sérum ou à des bioadhésifs. Les hydrogels injectables -qui constituent une grande voie de recherche - se heurtent à la difficulté de maintenir leur forme dans le corps et à une force d’adhérence limitée. De plus, les méthodes traditionnelles utilisant des greffes osseuses avec des matériaux adhésifs ne parviennent souvent pas à obtenir simultanément la "régénération osseuse" et "l'adhésion".
Le nouvel hydrogel utilise la lumière visible, sans danger pour le corps humain, pour faciliter la réticulation, ou le processus au cours duquel les principaux composants de l'hydrogel se lient et durcissent, parviennent à la « minéralisation », l’état où les minéraux de construction osseuse comme le calcium et le phosphate se forment dans l'hydrogel. Si de précédentes recherches avaient déjà exploré l'utilisation de la lumière dans ce type d’applications, c’est la première à aboutir à ces objectifs de réticulation et de minéralisation.
L’hydrogel en question comprend de l'alginate (polysaccharide naturel dérivé d'algues brunes), une protéine adhésive de moule contenant un peptide RGD, des ions calcium, des phosphonodiols et un photo-initiateur. La formulation à base de coacervat garantit que l'hydrogel conserve sa forme et sa position après injection dans le corps. Lors de l'irradiation à la lumière visible, une réticulation se produit et du phosphate de calcium amorphe, qui fonctionne comme matériau de greffe osseuse, se forme simultanément. Cela élimine le besoin de greffes osseuses ou d'adhésifs séparés. Ce nouveau système d'hydrogel injectable pour la régénération osseuse est confirmé comme une alternative innovante aux traitements complexes conventionnels des maladies osseuses et va considérablement faire progresser la technologie de régénération du tissu osseux.
Science Direct : https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0142961224004836?via%3Dih...
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Selon deux récentes études américaines, contrairement à ce que l’on pensait jusqu'à présent, la peau disposerait en effet de son propre système immunitaire et pourrait ainsi produire ses propres anticorps qui combattent les infections. Pour rappel, les vaccins apprennent au système immunitaire, notamment composé de lymphocytes T et B et d’anticorps, à reconnaître et à mémoriser un agent pathogène nocif, comme un virus. De précédentes études avaient déjà démontré que la peau de souris adultes élevées sans microbes pouvait être colonisée par la bactérie Staphylococcus epidermidis.
Sur le long terme, cela avait déclenché la production de lymphocytes T, qui avaient alors contribué à renforcer l'immunité locale du rongeur. Selon Michael Fischbach, microbiologiste à l'université Stanford en Californie et co-auteur des deux études, les nouvelles recherches ont permis de déterminer que « la réponse à ce colonisateur cutané omniprésent est beaucoup plus puissante » que ce que l'on pensait. Au cours d’expériences sur les souris, les chercheurs ont découvert que la bactérie Staphylococcus epidermidis déclenche aussi l'activation des lymphocytes B, les cellules immunitaires nécessaires à la production d’anticorps.
Les scientifiques expliquent que des anticorps se sont ainsi formés contre cette bactérie et qu'ils ont « persisté pendant au moins 200 jours ». Par ailleurs, la même réponse immunitaire de la peau a été constatée lorsque les ganglions lymphatiques, essentiels pour combattre les infections, étaient désactivés. En partant de ces constats, les chercheurs ont ensuite cherché à transformer la bactérie en y ajoutant une toxine. Cela leur a permis d'établir que la réponse immunitaire déclenchée par Staphylococcus epidermidis permettait bel et bien de protéger les souris, même lorsqu’elles recevaient une dose mortelle de la toxine. Ainsi, en passant par cette bactérie, on pourrait effectivement avoir un vaccin sans aiguille, sous la forme d'une crème à appliquer sur la peau.
Nature: https://www.nature.com/articles/d41586-024-04068-9
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Les protéines bêta-amyloïde et tau, naturellement présentes dans l’organisme, sont mises en cause pour les lésions cérébrales détectées dans la maladie d’Alzheimer. La protéine bêta-amyloïde s’accumule à l’extérieur des neurones en formant des plaques appelées plaques amyloïdes ou plaques séniles, toxiques pour les neurones. La protéine tau, qui participe normalement à la constitution du squelette des cellules, est modifiée et, en désorganisant la structure des neurones, elle produit une dégénérescence neurofibrillaire aboutissant à la mort des neurones. Cependant, des preuves émergentes suggèrent un lien potentiel entre la maladie d’Alzheimer et les agents pathogènes, comme le virus de l'herpès simplex 1 (HSV-1).
Des chercheurs de l'université de Pittsburgh (États-Unis), en utilisant la métagénomique, la spectrométrie de masse, et la pathologie d'expansion par découplage, ont détecté des « protéines associées au HSV-1 dans des échantillons de cerveau de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer », ont-ils écrit. À partir de leur analyse, l’équipe a identifié des formes de protéines liées au virus de l'herpès, avec des quantités plus importantes de protéines virales colocalisées « avec des enchevêtrements de tau phosphorylée » dans des régions du cerveau particulièrement vulnérables à la maladie d'Alzheimer à tous les stades de la pathologie.
Autre observation : la protéine tau pourrait, dans un premier temps, protéger le cerveau du virus de l’herpès en réduisant l’expression de ces protéines et en diminuant nettement la mort neuronale post-infection de 64 % à 7 %. Toutefois, elle contribue ensuite à endommager le cerveau. Ces recherches remettent en question la vision conventionnelle de la protéine tau comme étant uniquement nocive, en montrant qu'elle peut initialement agir dans le cadre de la défense immunitaire du cerveau. Ces résultats soulignent l'interaction complexe entre les infections, les réponses immunitaires et la neurodégénérescence, offrant une nouvelle perspective et de nouvelles cibles potentielles pour le développement thérapeutique.
Medical XPress : https://medicalxpress.com/news/2025-01-herpes-virus-alzheimer-pathology.html
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Des chercheurs du Wellcome Trust Sanger Institute ont découvert des taux d’incidence plus élevés de certains cancers dans des régions plus exposées à 2 souches bactériennes particulières, 2 souches spécifiques de la bactérie E. coli. Cibler ces bactéries via des traitements ou des vaccins pourrait bien contribuer à réduire le risque de cancer colorectal, mais également celui des cancers de la vessie et de la prostate. La bactérie E. coli est couramment présente dans l’intestin humain. La plupart des souches d’E. coli sont inoffensives. Cependant, si certaines souches bactériennes pénètrent dans la circulation sanguine en raison d’un système immunitaire affaibli, elles peuvent provoquer des infections, allant de légères à mortelles.
Les chercheurs britanniques, avec des collègues de l'Université d'Helsinki ont analysé les différences d'incidence du cancer pour les cancers colorectaux, de la vessie et de la prostate, et les rapprochent des données mondiales sur les souches d'Escherichia coli (E. coli). Plus précisément, les données de 2 souches dominantes d'E. coli qui produisent une substance qui a été précédemment identifiée comme un facteur de risque de cancer colorectal. L’étude utilise un système de surveillance génomique pour suivre les différentes souches d’E. coli dans différents pays du monde, dont le Royaume-Uni, la Norvège, le Pakistan et le Bangladesh. Cela a permis à l’équipe d’identifier les facteurs qui provoquent la propagation de certaines souches et de mettre en évidence de nouvelles façons possibles d’arrêter les souches qui causent ces maladies.
L’analyse confirme en effet que 2 souches d'E. coli sont plus courantes et retrouvées à des niveaux élevés dans les pays industrialisés -où elles provoquent des taux élevés d'infections des voies urinaires et d'infections sanguines- pourraient contribuer à ces incidences elles-aussi plus élevées de cancer colorectal. Le taux plus élevé de certains cancers dans ces pays fortement exposés apparaît lié, au moins en partie, à ces 2 souches d'E. coli ; ces 2 souches produisent une substance connue sous le nom de colibactine ; cette substance produite par certaines bactéries, provoque des ruptures d’ADN dans les cellules humaines. Des études ont apporté des preuves de dommages causés par la colibactine dans des échantillons de tumeurs provenant de patients atteints d’un cancer colorectal.
Cette capacité de produire de la colibactine est une caractéristique rare de certaines souches d'E.coli et se trouve principalement dans les 2 souches en question- dont on estime qu'elles sont vieilles d'au moins 300 ans ; ces souches d'E.coli sont également les principales causes d'infections urinaires et d'infections sanguines dans les pays industrialisés ; en comparaison, dans les pays à plus faibles ressources, comme le Bangladesh et le Pakistan, les 2 souches productrices de colibactine sont beaucoup plus rares et les incidences de cancers de l’intestin, de la vessie et de la prostate sont également plus faibles. En conclusion, les interventions ciblant ces 2 souches, comme un vaccin ou un probiotique notamment, pourraient empêcher ces souches bactériennes de circuler et, par conséquent, réduire le risque de ce cancer, mais pas seulement. Une telle intervention permettrait également de réduire la charge des infections urinaires et sanguines, et l'utilisation d'antibiotiques.
The Lancet : https://www.thelancet.com/journals/lanmic/article/PIIS2666-5247(24)00283-0/fulltext
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Essentielles pour notre alimentation, les abeilles sont aussi un symbole de la biodiversité. Hélas, environ 40 % des colonies d’abeilles ont été décimées en moins de dix ans en Europe. L’une des causes est l’utilisation de pesticides pour éliminer certains arthropodes comme les pucerons, les tiques et le varroa. Ces derniers se fixent directement sur les abeilles, se nourrissent de l’hémolymphe (l’équivalent du sang chez les insectes) et peuvent transmettre des virus.
Le projet ParaGluRSite se base sur les interactions entre les abeilles et le varroa afin de développer de nouveaux moyens de lutte contre certains arthropodes. « On a déposé un brevet sur une nouvelle technologie de lutte contre le puceron et l’institut des biomolécules Max-Mousseron (IBMM), de l’Université de Montpellier, nous a contactées pour savoir si ces travaux pouvaient être transposés à d’autres arthropodes », retrace Valérie Raymond, directrice du SiFCIR. « Dans le cadre du projet ANR, l’objectif est donc de trouver des nouvelles stratégies de lutte contre le varroa, les tiques ou les pucerons tout en épargnant les abeilles et, plus globalement, l’environnement », ajoute Delphine Goven, enseignante-chercheuse en biologie et co-responsable du projet.
Cette technologie brevetée, c’est l’ARN interférence, un mécanisme biologique "utilisé" par les cellules pour contrôler l'expression des gènes en réduisant ou en empêchant la production de certaines protéines essentielles au fonctionnement du système nerveux.
Pour ce projet, Valérie Raymond et Delphine Goven vont donc dans un premier temps identifier ces protéines puis concevoir des molécules d’ARN double-brin (deux chaînes de nucléotides) qui sont complémentaires à l’ARN messager des gènes cibles identifiés chez l’arthropode d’intérêt. « L’ARN interférent dirigé contre ces nouvelles cibles neuronales est une stratégie innovante pour lutter contre certains arthropodes tout en préservant les abeilles et l’environnement ».
En complément de cette technologie, des composés extraits d'huiles essentielles, et des peptides issus de venins d’araignées et de fourmis administrés par nanovectorisation seront également testés. « L’innocuité des molécules capables de bloquer le déplacement du varroa sera évaluée au moyen de tests comportementaux locomoteurs et cognitifs sur les abeilles », concluent les chercheuses. « Nous testerons si cette approche peut être aussi étendue à l'acarien Ixodes ricinus, la tique la plus répandue en France, ainsi qu'au puceron Acyrthosiphon pisum, qui ravage des cultures de légumineuses ».
Université Angers : https://www.univ-angers.fr/fr/recherche/actualites/actualites-2025/l-arn-interfe...
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