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RTFLASH Recherche & Technologie
NUMERO 1295
Lettre gratuite hebdomadaire d’informations scientifiques et technologiques
Créée par René Trégouët rapporteur de la Recherche et Président/fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
Edition du 31 Janvier 2025
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Egalement dans ce numéro
Avenir
Un robot-chien pour faire rentrer les volailles au poulailler
Des essaims de micro-robots inspirés des fourmis
Matière
Un nouveau matériau à la fois mou et rigide...
Une batterie en bois pour le stockage propre de l’énergie
Des physiciens du MIT magnétisent un matériau avec de la lumière
L’institut Fraunhofer dévoile une nouvelle façade solaire isolante très innovante
Vers des sacs plastique entièrement biodégradables grâce à la chimie supramoléculaire
Vivant
Des algues océaniques perçoivent la lumière à l'aide d'un organe insoupçonné
Une nouvelle molécule potentiellement active contre les lésions intestinales et le cancer
Les œstrogènes favoriseraient la consommation excessive d'alcool chez les femmes
Une nouvelle approche biologique convertit les cellules cancéreuses en cellules normales
Le café et le thé pourraient réduire le risque de cancer de la tête et du cou
Maladie d’Alzheimer : comment le stress cellulaire active la neurodégénérescence
Chaque cigarette raccourcit la vie 2 fois plus que prévu...
Maladie de Behçet : un nouveau traitement en vue
Edito
La dépression, un fléau sanitaire et social mondial sous-estimé...



Au niveau mondial, l'OMS estime qu'il y environ 280 millions de personnes qui souffrent de dépression, un nombre qui ne cesse d'augmenter depuis 20 ans. La dépression est d'ailleurs devenue la première cause mondiale d'incapacité. Les conséquences néfastes de cette pathologie complexe sont nombreuses dans de multiples domaines ; elle entraîne un risque accru de suicide, favorise les addictions aux drogues et à l'alcool et augmente sensiblement les maladies cardiovasculaires, le diabète et possiblement, même si cette question reste débattue, les risques de certains cancers en perturbant le système immunitaire.

En France, on estime que trois millions de personnes ont connu un épisode dépressif au cours des douze derniers mois, selon l'enquête Baromètre santé de l'INPES. Les femmes jeunes (de 20 à 25 ans) sont les plus concernées. Une grande enquête publiée fin 2023 révèle que les recours aux soins d’urgence pour troubles de l’humeur, idées et gestes suicidaires ont fortement augmenté depuis 2021, particulièrement chez les jeunes de 18-24 ans, qui sont presque deux fois plus touchés par la dépression qu'en 2017, 20,8 % en 2023 contre 11,7 % en 2017. Sur le plan économique, la dépression constitue un vrai fardeau, encore sous-estimé : en septembre dernier, une étude a évalué à 24 milliards d’euros le coût médical, économique et social global de la dépression, ce qui représenterait environ 20 % du coût total, pour notre société, des pathologies mentales et psychiatriques, évalué à 109 milliards d'euros (soit plus du tiers des dépenses totales de santé en 2022), d’après le Ministère de la Santé. Il est important de souligner que, partout dans le monde, les femmes sont deux fois plus touchées par la dépression que les hommes. Ce phénomène s'explique par un ensemble de facteurs complexes et intriqués, biologiques, hormonaux mais aussi sociaux et culturels, qui commencent à être mieux identifiés, ce qui devrait permettre une meilleure prévention des risques spécifiques de la dépression chez les femmes.

En juin dernier, une étude de phase 2, réalisée en double aveugle, a montré l’efficacité et la sécurité d’un nouveau traitement chez des sujets atteints de dépression sévère. Il s'agit de la kétamine, sous forme de comprimé oral à libération prolongée (Voir Nature Medicine). L’étude réalisée dans vingt établissements répartis en Australie, en Nouvelle-Zélande, à Taïwan et à Singapour, s'est effectuée en deux phases. Dans un premier temps, 231 sujets ont reçu pendant cinq jours des comprimés de kétamine à la dose de 120 milligrammes (mg) par jour, puis ont été évalués huit jours plus tard. Les chercheurs ont sélectionné les patients ayant réagi à ce premier traitement, soit 168 personnes. Celles-ci ont ensuite été réparties en cinq groupes, chacun avec un dosage différent, soit un placebo, soit un comprimé de kétamine aux doses de 30 mg, 60 mg, 120 mg ou 180 mg deux fois par semaine pendant douze semaines. A l’issue de ces trois mois, tous les groupes traités ont vu des réductions de leurs symptômes. « L’effet le plus important a été observé chez les patients qui avaient reçu des doses de 180 mg », souligne Paul Glue, professeur de psychiatrie à l’université d’Otago (Nouvelle-Zélande). La kétamine était déjà utilisée contre les dépressions réfractaires (environ un tiers des cas) depuis 2020, sous le nom de Spravato et sous la forme d'un spray nasal, uniquement délivré en milieu hospitalier. Mais son arrivée future sous forme de comprimes à libération prolongée pourrait améliorer sensiblement l'efficacité et le confort de ce traitement pour les patients concernés. Attention : la kétamine étant assez souvent utilisée comme drogue, son usage doit toujours se faire sous la surveillance d’un médecin

En Août dernier, la Food and Drug Administration (FDA), l'agence gouvernementale qui autorise la mise sur le marché des médicaments aux États-Unis, a donné son accord, après des essais positifs sur 1100 volontaires, à la commercialisation d'un nouveau traitement oral contre la dépression appelé Auvelity, développé par Axsome Therapeutics Inc. Ce médicament est conçu pour réduire rapidement les symptômes du trouble dépressif majeur (TDM) chez l'adulte ; il agit en effet au bout de seulement une semaine après le début du traitement, ce qui peut être un avantage par rapport aux antidépresseurs déjà disponibles, qui mettent plus de temps (souvent jusqu'à un mois) à produire un effet thérapeutique mesurable. Selon le psychiatre Maurizio Fava, du Massachusetts General Hospital, « Il s'agit du premier et unique médicament oral à action rapide approuvé pour le traitement de la dépression ». Quand on sait que les deux tiers des patients traités avec des antidépresseurs actuellement disponibles ne répondent pas de manière satisfaisante à leur traitement, on comprend l’intérêt de cette nouvelle classe de médicament à action rapide.

Il y a quelques semaines, la FDA des États-Unis a par ailleurs accordé la désignation de percée thérapeutique à la société CYBIN, pour son médicament expérimental CYB003, un analogue de psilocybine deutéré mis au point pour le traitement du trouble dépressif majeur (TDM). Les récents résultats de l'essai de phase 2 de la société ont montré une amélioration substantielle et durable des symptômes de la dépression quatre mois après le traitement, avec 75 % des sujets en rémission après deux doses de 16 mg de CYB003. Notons que la recherche travaille également sur le repositionnement de médicaments existants. C'est ainsi que des chercheurs chinois ont testé avec sucès, sur des souris, l’efficacité du dulaglutide, une molécule employée dans les traitements contre le diabète de type 2. Ces recherches ont montré que le dulaglutide pouvait réduire les déficits cognitifs et les lésions neuronales. Reste cependant à confirmer cet effet surprenant sur l'homme.

Parallèlement aux thérapies médicamenteuses, une autre approche très prometteuse est en train de s'imposer dans le traitement de la dépression, notamment dans ses formes sévères, la stimulation magnétique. Il y a quelques semaines, des scientifiques du Centre médical de l'Université Radboud (Pays-Bas) ont publié une étude qui confirme l'efficacité surprenante de la stimulation cérébrale profonde sur certaines dépressions sévères. Pour cette étude, ils ont recruté 89 personnes souffrant de dépression unipolaire, n'ayant pas répondu de manière satisfaisante aux traitements classiques. Les participants ont été répartis en deux groupes. Le premier a bénéficié pendant deux mois de 25 séances de stimulation magnétique transcrânienne à haute fréquence (10 Hz) sur le cortex préfrontal dorsolatéral gauche. Le second groupe a testé un nouvel antidépresseur. A l'issue de l'étude, les chercheurs ont constaté des différences importantes de l'état des patients, entre les deux groupes. La stimulation magnétique transcrânienne répétitive a entraîné une réduction des symptômes dépressifs significativement plus importante que les médicaments. Pour le groupe traité par stimulation magnétique, les taux de réponse ont été nettement plus élevés (37,5 % contre 14,6 %) que pour le groupe traité par médicaments. Quant aux rémissions, elles ont été 5 fois plus nombreuses. Les médecins ont également constaté une diminution plus importante des symptômes d'anxiété (Voir Psychiatry online).

En février dernier, une autre équipe de l’Université de Nottingham, au Royaume-Uni, a testé la stimulation magnétique transcrânienne sur 255 patients souffrant de dépression résistante aux différents traitements en les soumettant à une vingtaine de séances de SMT d’une durée de trente minutes, sur quatre à six semaines. Résultat : les deux tiers des patients ont répondu au traitement et ont vu leurs symptômes s'améliorer (Voir University of Nottingham).

En France, l'équipe du Professeur Domenech, psychiatre et directeur scientifique et médical de l’Institut de neuromodulation du GHU Paris psychiatrie et neurosciences, a implanté depuis un an une cinquantaine de modules qui permettent la stimulation électrique du nerf vague, une nouvelle thérapie qui s'avère efficace pour traiter des patients atteints de dépressions réfractaires aux autres traitements, notamment chimiques. Comme le souligne Professeur Domenech, « cette technique de neurostimulation du nerf vague est aujourd’hui la plus aboutie contre la dépression résistante. Elle multiplie par cinq les chances de rémission durables. L’effet thérapeutique permet au patient d’être stabilisé, qu’il s'agisse d'une dépression récurrente normale ou d'une maladie bipolaire. En plus, notre technique n’est pas invasive, elle est réversible et personnalisable ».

Parallèlement à l'arrivée de nouveaux traitements, plus efficaces et plus ciblés, la recherche fondamentale progresse pour mieux comprendre les mécanismes biologiques et neurologiques et les causes multiples et intriquées de cette maladie ravageuse. La dépression a révélé récemment des liens puissants, bien que complexes, avec l'état du système immunitaire des patients. L'étude MOODSTRATIFICATION, menée entre 2018 et 2023, par douze équipes européennes de recherche, ouvre la voie vers une révolution dans le traitement des troubles dépressifs. Ce vaste travail scientifique avait pour objectif de mieux comprendre les mécanismes immunitaires sous-jacents aux troubles de l’humeur, en identifiant les groupes de patients atteints des différents types de dépressions unipolaire et bipolaire, afin de le leur proposer une thérapie ciblée et adaptée. L’étude s’est concentrée sur des altérations affectant des cellules immunitaires particulières, notamment les lymphocytes T régulateurs et les lymphocytes Th17, deux acteurs importants de la régulation des processus inflammatoires. Ces recherches ont démontré qu'il était envisageable de personnaliser les stratégies thérapeutiques en fonction des anomalies immunitaires identifiées chez les personnes atteintes de dépressions. L’identification de ces signatures immunitaires ouvre ainsi la voie à la psychiatrie de précision, qui devrait permettre, dans un proche avenir, de proposer à chaque patient un traitement sur mesure, plus efficaces et mieux toléré. Au sein de ce projet scientifique européen, les chercheurs de l’hôpital Henri Mondor à Créteil et du laboratoire d’immunologie "Biothérapies" de l’hôpital Pitié-Salpêtrière ont montré l’efficacité, dans la dépression bipolaire, de faibles doses de la cytokine interleukine 2 (IL-2) administrée conjointement avec le traitement antidépresseur usuel. Cette approche thérapeutique novatrice a permis, en agissant sur certaines de cellules immunitaires (les lymphocytes T régulateurs), de réduire les symptômes dépressifs (Voir MOODSTRATIFICATION).

Une autre récente étude, menée par des chercheurs américains, montre, de manière très intéressante, que le fait de cibler les cellules de l’intestin permet à la fois un traitement efficace de la dépression et de l’anxiété et une diminution des effets secondaires liés à la prise des principaux antidépresseurs. « Ces derniers, comme le Prozac et le Zoloft, augmentent les niveaux de sérotonine et peuvent parfois provoquer des effets secondaires assez lourds. Notre étude suggère que limiter l'interaction des médicaments avec les cellules intestinales pourrait éviter ces problèmes », souligne Mark Ansorge, professeur de neurobiologie clinique au Collège des médecins et chirurgiens Vagelos de l'Université Columbia (Voir Gastroenterology). Les ISRS augmentent la signalisation de la sérotonine non seulement dans le cerveau mais aussi dans l’intestin, ce qui confirme l'hypothèse, déjà vérifiée sur l’animal, qu'un ciblage de cette zone peut avoir un impact, via le nerf vague, sur l'axe intestin-cerveau. Ces résultats suggèrent que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) produisent des effets thérapeutiques en agissant directement dans l’intestin, ce qui réduit sensiblement les effets secondaires néfastes pour les patients.

Toujours il y a quelques semaines, des chercheurs du CNRS ont montré qu'en restaurant les rythmes circadiens dérégulés, il était possible d'obtenir un effet thérapeutique contre la dépression. Ces cycles biologiques d'environ 24 heures ont, chez tous les mammifères, une influence majeure sur de nombreux processus physiologiques et comportementaux. Pour mieux comprendre le rôle de ces rythmes biologiques dans les troubles de l’humeur, les scientifiques ont utilisé un modèle de souris présentant un état de type dépressif induit par le stress. Ces recherches ont pu montrer qu'une seule injection d’une faible dose de kétamine, une molécule connue comme anesthésique et depuis peu pour ses effets antidépresseurs, améliore les symptômes et normalise la perturbation de l’horloge, en diminuant l'expression des gènes de la boucle négative tout en augmentant celle des éléments positifs (Voir Nature Communications).

D'autres travaux récents menés par des chercheurs de l’Institut Pasteur et du CNRS, en collaboration avec des psychiatres du GHU Paris Psychiatrie et Neurosciences, de l’Inserm et du CEA, se sont focalisés sur l’amygdale pour tenter de mieux cerner son implication dans le déclenchement de phases dépressives. Ces recherches ont montré que l’état dépressif provoque une altération de certains circuits neuronaux spécifiques, ainsi qu'une diminution de l’activité des neurones impliqués dans la perception agréable des stimuli positifs, et au contraire une suractivation de ceux responsables de la perception des stimuli négatifs. Selon la Professeure Chantal Henry (université de Paris), ces travaux « pourraient faciliter la mise au point de nouveaux traitements pour les personnes dépressives mais aussi les personnes atteintes de troubles bipolaires, qui connaissent des variations de l’humeur qui sont disproportionnées dans leur durée et leur intensité » (Voir Nature Translational Psychiatry).

Il faut enfin souligner que la dépression, comme la plupart des grandes pathologies de société, peut être largement prévenue, mais aussi combattue, en utilisant le levier du mode de vie, notamment l’alimentation et l'exercice physique. Une récente étude de l'Université de Nouvelle-Galles du Sud (UNSW), en Australie, a suivi pendant onze ans la consommation de fruits et de légumes ainsi que les symptômes dépressifs de 3.483 jumeaux venant d'Australie, du Danemark, de Suède et des États-Unis. Résultat, les chercheurs ont observé qu’une faible consommation de fruits et de légumes était associée à une augmentation du risque de souffrir de dépression. En revanche, une consommation importante de fruits et légumes réduisait les symptômes de dépression sur la durée. Cette étude forme l'hypothèse que cet effet bénéfique serait lié à l'action positive des nombreux minéraux et micronutriments, sans oublier l'effet des fibres alimentaires et des vitamines (Voir Nature Scientific Reports).

S’agissant de l'activité physique, une vaste analyse publiée en février dernier, portant sur 218 études, regroupant 14 000 patients, a montré les effets très bénéfiques de plusieurs types d'activité physique sur la dépression. Parmi les activités évaluées, les plus efficaces seraient la marche, la danse, le jogging, le yoga et la musculation. L’étude a montré que cet effet thérapeutique de l’activité physique sur la dépression semblait proportionnel à l’intensité et à la durée de l’exercice (Voir The BMJ). Cette étude vient d'être confirmée par des chercheurs de l’Université de Castilla-La Mancha (UCLM) qui ont analysé trente-trois études scientifiques incluant 96 000 personnes de plus de 18 ans. Résultat, les individus actifs (ceux qui marchent au moins 7 500 pas par jour) présentent sensiblement moins de symptômes dépressifs que ceux menant une vie plus sédentaire. Les plus grandes différences ont été observées chez les participants qui faisaient plus de 7 500 pas par jour, qui ont une prévalence de la dépression réduite de 42 %, par rapport à celle des personnes marchant moins de 5 000 pas. L'étude précise qu’un léger accroissement de l’activité physique se traduit déjà par des bienfaits : chaque effort de 1 000 pas supplémentaires diminue en effet le risque de dépression de 9 %.

Cet effet bénéfique de l'exercice physique sur la dépression vient également d'être confirmé de façon solide par une vaste étude de l'Université de Nouvelles Galles du sud, en Australie. Ce travail, portant au total sur 128 000 participants, a montré que l'exercice, quel qu'il soit, peut avoir un effet très bénéfique sur la dépression et l'anxiété (Voir BMJ Journals). Selon ces recherches, la pratique régulière pendant au moins trois mois d'activités telle que la marche, le yoga ou le fitness pourrait même s’avérer, pour certains patients, plus efficace que les médicaments ou psychothérapies, bien qu'il faille plutôt considérer ces différentes approches thérapeutiques comme complémentaires et non concurrentes.

L'ensemble de ces récentes études et observations montre que cette maladie de civilisation, invalidante et souvent dévastatrice, peut à présent être non seulement mieux prévenue mais également mieux prise en charge, grâce à l'arrivée de traitements à la fois plus efficaces, plus ciblés et moins porteurs d'effets indésirables. En outre, la combinaison personnalisée de traitements médicamenteux adaptés et de nouvelles approches, comme la stimulation magnétique, laisse espérer une meilleure prise en charge sur le long terme des dépressions résistantes, surtout si les patients adaptent également leur mode de vie, en y intégrant une alimentation saine et une activité physique régulière. Mais au delà de ces nombreuses avancées scientifiques et médicales, c'est bien notre regard sur la dépression qui doit changer. Il est en effet très important que la dépression soit vraiment considérée par notre société comme une véritable maladie, distincte de la tristesse ou de l’anxiété passagère. Il est enfin capital que les personnes qui pensent souffrir de cette pathologie redoutable puissent être prises en charge le plus rapidement possible, pour bénéficier de ces nouvelles thérapies personnalisées qui permettront d'atténuer efficacement leur grande souffrance et favoriseront leur retour à une vie professionnelle, sociale et relationnelle normale...

René TRÉGOUËT

Sénateur honoraire

Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat

e-mail : tregouet@gmail.com


Avenir
Nanotechnologies et Robotique
Un robot-chien pour faire rentrer les volailles au poulailler
Mercredi, 29/01/2025 - 20:12

Quand on demande à un éleveur de volailles quelle partie de son travail il aime le moins, la réponse est quasi unanime : aller fermer les cabanes le soir. Élevées en totale liberté le jour, les volailles fermières des Landes sont enfermées dans leur poulailler la nuit pour les protéger des prédateurs. La plupart les rejoignent d’ailleurs spontanément dès que le soleil se couche. Mais certaines traînent la patte. La présence humaine est donc indispensable pour s’assurer qu’elles aient toutes rejoint leurs pénates avant de verrouiller les bâtiments. « L’hiver, passe encore. Mais l’été, avec les journées plus longues, c’est quelque chose qui impacte la qualité de vie des éleveurs », note Laetitia Domange, directrice du développement du pôle agricole de Maïsadour. « S’ils sont invités à manger chez des amis, ils sont obligés de s’absenter pendant une heure entre l’entrée et le plat principal pour aller rentrer les animaux. C’est vraiment pénible ».

Cette contrainte freine l’attractivité du métier. Or la filière doit faire face au défi du renouvellement des générations. Elle cherche donc depuis longtemps à simplifier cette étape. La solution pourrait venir d’une innovation qui n’a initialement pas du tout été pensée pour le milieu agricole : le robot chien d’Evotech. Installé à Domolandes à Saint-Geours-de-Maremne, le groupe créé par Anthony Gavend en 2014 est orienté vers l’intelligence artificielle, la robotique et les drones. Avec ses filiales (Shield Robotics, Lumaworks, The Skylanders, Namaka et Korobo), il développe toutes sortes de projets technologiques. C’est notamment à lui qu’on doit le Helper, ce drone qui aide aux procédures de sauvetage en mer, en déposant une bouée autogonflable à proximité d’une personne en difficulté.

Depuis un an et demi, Evotech développe des robots chiens. « À la base, nous les avons pensés pour le domaine militaire et la sécurité », indique Anthony Gavend. D’ailleurs, les robots landais ont assisté les équipes de démineurs lors des Jeux olympiques de Paris. « Grâce à leurs capteurs intégrés, ils sont envoyés sur les colis suspects en premier pour les étudier et détecter un éventuel danger ». C’est en présentant le concept lors d’un événement de networking en juin dernier que le rapprochement avec Maïsadour s’est fait. « Lorsque j’ai vu le robot chien, je suis allée voir Anthony pour lui demander s’il ne pourrait pas rentrer les poulets ! », sourit Laetitia Domange. Et ce qui partait comme une boutade s’est rapidement transformé en test grandeur nature sur le terrain.

Le 8 août dernier, Bernard Tauzia, président des producteurs de volailles de chair de Maïsadour, a accueilli un robot chien sur son exploitation, à Campagne. Piloté par Anthony Gavend, c’est lui qui a rentré les poulets de l’éleveur, à la nuit tombée. « Au début, j’étais sceptique », avoue Bernard Tauzia. « Mais c’est une vraie bonne surprise. Il parvient à ramener les poulets et à les faire entrer dans les cabanes ». « Pour être tout à fait honnête, j’étais aussi sceptique que l’éleveur », reconnaît Anthony Gavend. « Je craignais que les poulets aient peur du robot. Mais finalement, pas du tout. L’essai a été concluant ».

À tel point que Maïsadour et Evotech ont décidé de co-développer le robot chien pour le rendre autonome. Les deux partenaires l’ont annoncé dans le cadre de la Ferme du futur, le 12 septembre dernier à Carcarès-Sainte-Croix. « L’idée est de décharger les éleveurs de cette contrainte », reprend Laetitia Domange. « C’est une révolution en devenir, avec à la clef un réel gain de temps pour les producteurs et davantage de confort de travail ».

Journal des Entreprises du 29.10.2024 : https://www.lejournaldesentreprises.com/breve/maisadour-et-evotech-testent-un-ch...

Des essaims de micro-robots inspirés des fourmis
Mardi, 28/01/2025 - 19:33

Des scientifiques sud-coréens ont développé des micro-robots magnétiques cuboïdes travaillant en essaims, comme les fourmis. Ils peuvent attraper et porter des objets faisant plusieurs fois leur taille. Les chercheurs s’inspirent de plus en plus de la manière dont les fourmis travaillent collectivement pour atteindre des objectifs, par exemple, « pour combler un vide sur un chemin ou se regrouper en radeau pour survivre aux inondations ». Ils ont par ailleurs remarqué que, comme les fourmis, ils font face à moins d’échecs quand ils travaillent en groupe. « Même si certains membres du groupe n’atteignent pas l’objectif, les autres continuent d’exécuter leurs mouvements programmés jusqu’à ce qu’un nombre suffisant d’entre eux y parviennent », souligne l'étude.

Associés d’une manière différente pour chaque tâche expérimentée, les robots ont réussi plusieurs exercices compliqués. Ils ont ainsi pu escalader un objet 5 fois plus haut que leur propre taille, se jeter par-dessus un obstacle, transporter une marchandise pesant 350 fois leur poids individuel, ou encore guider les mouvements de petits organismes. Un groupe de 1 000 micro-robots a même réussi à enrober une pilule faisant 2 000 fois le poids d’un robot individuel, puis à former un radeau flottant sur l’eau pour la transporter sur le liquide. Enfin, un dernier groupe est parvenu à déboucher un tube.

Dans le futur, de tels assemblages permettraient de développer des technologies pour réaliser des tâches plus complexes dans des environnements plus contraignants. Des tâches dans des environnements qui sont, aujourd’hui, trop difficiles à réaliser pour un robot seul. Il s’agirait, par exemple, de déboucher une artère. Jeong Jae Wie conclut : « Bien que les résultats de l’étude soient prometteurs, les essaims de micro-robots magnétiques auront besoin de niveaux d’autonomie plus élevés avant d’être prêts pour des applications dans le monde réel. Ils ont nécessité un contrôle magnétique externe et sont incapables de se déplacer de manière autonome dans des espaces complexes ou confinés comme les artères réelles. Les recherches futures se concentreront sur l’amélioration de leur niveau d’autonomie, comme le contrôle en temps réel de leurs mouvements et de leurs trajectoires. »

Cell Device : https://www.cell.com/device/fulltext/S2666-9986(24)00583-0

^ Haut
Matière
Matière et Energie
Un nouveau matériau à la fois mou et rigide...
Mardi, 28/01/2025 - 19:39

Des chercheurs de l’université du Queensland, en Australie, ont mis au point un nouveau matériau à base de polymère et de métal liquide qui peut être utilisé pour imprimer des objets à la fois rigides et mous. Le matériau en question est un composite gallium-polymère, autrement dit un polymère utilisé pour l'impression 3D auquel ils ont intégré des nanotiges de gallium rigides et des nanoparticules sphériques molles de métal liquide. Cela permet d'imiter le réseau d'os et de muscles des animaux à l'échelle nanoscopique, pour en reproduire la force et la flexibilité. Ce mélange peut être utilisé pour l’impression en 3D et permet de créer des objets qui peuvent être déformés lorsqu'ils sont exposés à de la chaleur ou de la lumière infrarouge, puis qui deviennent ensuite rigides et conservent leur nouvelle forme.

Le matériau en question est un composite gallium-polymère, autrement dit un polymère utilisé pour l'impression 3D auquel ils ont intégré des nanotiges de gallium rigides et des nanoparticules sphériques molles de métal liquide. Cela permet d'imiter le réseau d'os et de muscles des animaux à l'échelle nanoscopique, pour en reproduire la force et la flexibilité. Ce mélange peut être utilisé pour l’impression en 3D et permet de créer des objets qui peuvent être déformés lorsqu'ils sont exposés à de la chaleur ou de la lumière infrarouge, puis qui deviennent ensuite rigides et conservent leur nouvelle forme.

The University of Queensland : https://aibn.uq.edu.au/article/2024/11/giving-animal-strength-robotics-new-3d-pr...

Une batterie en bois pour le stockage propre de l’énergie
Mardi, 28/01/2025 - 19:37

Les batteries au lithium-ion dominent le marché grâce à leur rapport coût-efficacité et leur grande efficacité. Cependant, leur principal inconvénient réside dans le fait qu’elles dépendent de ressources limitées comme le lithium et le graphite. C’est pourquoi les chercheurs sont constamment à la recherche de nouvelles solutions pour ces technologies. La batterie en bois constitue une approche durable à ce problème. Sa légèreté, sa non-toxicité, sa disponibilité, son caractère renouvelable et sa biodégradabilité en font un matériau idéal pour la fabrication de batteries.

De plus, le bois a une empreinte carbone considérablement inférieure à celle des matériaux classiques utilisés dans les batteries, une batterie en bois engendrant jusqu’à 25 fois moins d’émissions que la production de la même quantité d’électricité avec une technologie lithium-ion. Les batteries en bois représentent une alternative novatrice face aux piles traditionnelles qui tirent leur fonctionnement de matériaux non renouvelables tels que le lithium et le cobalt. Conçues grâce à la nanotechnologie, ces batteries intègrent de la nanocellulose issue du bois comme principal composant, permettant de stocker de l’énergie de manière plus efficace avec un léger poids.

Les développements récents dans ce domaine ont permis d’accroître de manière significative la capacité des batteries en bois, de nombreux experts affirmant que leur capacité de stockage pourrait bientôt égaler celle des cellules lithium-ion. La richesse en cellulose des forêts, associée aux avancées rapides en recherche et développement de nouvelles technologies, suggère que cette industrie pourrait jouer un rôle clé sur le marché énergétique dans les années à venir.

La lignine, qui représente entre 20 et 30 pour cent de la composition du bois d’un arbre, est la deuxième macromolécule la plus commune en nature, après la cellulose. L’entreprise finlandaise StoraEnso tire parti de la lignine pour concevoir des batteries organiques plus durables. La lignine est transformée en bandes pour remplacer le graphite, un matériau non renouvelable dans l’anode des batteries.

Le matériau non toxique issu de la lignine pourrait servir de sous-produit des combustibles fossiles. De nombreux spécialistes estiment que la capacité de stockage d’énergie utilisant la lignine pourrait rivaliser avec celle des cellules au lithium-ion. StoraEnso, qui produit de la lignine depuis 2015, atteint une capacité de production annuelle de 50 000 tonnes, faisant d’elle le plus grand producteur mondial. StoraEnso a breveté sa technologie sous le nom de Lignode, facilitant ainsi la production de batteries durables. L’évolutivité et la durabilité sont deux des cinq bénéfices majeurs que l’entreprise associe à sa technologie d’énergie renouvelable. En 2022, StoraEnso et Northvolt ont signé un accord visant à développer la production de batteries en bois, soulignant leur potentiel sur le marché des batteries durables.

Wood central : https://woodcentral.com.au/stora-enso-to-produce-next-gen-batteries-from-sodras-...

Des physiciens du MIT magnétisent un matériau avec de la lumière
Mardi, 28/01/2025 - 19:35

Les physiciens du MIT ont réussi à créer un état magnétique durable dans un matériau en utilisant uniquement la lumière. Dans une étude publiée dans la revue Nature, les chercheurs ont utilisé un laser terahertz — une source lumineuse oscillant plus d’un trillion de fois par seconde — pour stimuler directement les atomes d’un matériau antiferromagnétique. Les oscillations du laser sont ajustées aux vibrations naturelles entre les atomes du matériau, permettant ainsi de décaler l’équilibre des spins atomiques vers un nouvel état magnétique.

Les résultats de cette recherche offrent une nouvelle méthode pour contrôler et basculer les matériaux antiferromagnétiques, qui suscitent un intérêt particulier pour leurs applications potentielles dans le traitement de l’information et la technologie des puces mémoire. Contrairement aux aimants ordinaires, appelés ferromagnétiques, où les spins des atomes pointent dans la même direction et peuvent facilement être influencés par un champ magnétique externe, les antiferromagnétiques possèdent des spins alternés. Cette configuration en "haut, bas, haut, bas" annule les spins, conférant aux antiferromagnétiques une magnétisation nette nulle, insensible à toute attraction magnétique.

Si l’on pouvait fabriquer une puce mémoire à partir d’un matériau antiferromagnétique, les données seraient inscrites dans des régions microscopiques appelées domaines. Une configuration spécifique des orientations des spins (par exemple, haut-bas) dans un domaine donné représenterait un bit "0", tandis qu’une autre configuration (bas-haut) signifierait "1". Les données enregistrées sur une telle puce seraient résistantes aux influences magnétiques extérieures.

Nature : https://www.nature.com/articles/s41586-024-08226-x

L’institut Fraunhofer dévoile une nouvelle façade solaire isolante très innovante
Lundi, 27/01/2025 - 19:34

Le célèbre Fraunhofer Institute for Solar Energy Systems de Fribourg (ISE) a présenté un nouveau concept de façades photovoltaïques isolantes et faciles à installer. Il s'agit d'un élément de façade innovant qui combine des modules photovoltaïques (PV) et une isolation thermique avancée. Aujourd’hui, on sait produire de l’électricité au moyen de panneaux solaires installés sur les façades, mais ceux-ci le sont, après la construction. Mais ces panneaux  sont installés lors de la phase de construction.

L’astuce réside dans le choix des matériaux et dans la conception modulaire. Ces façades utilisent des cellules solaires optimisées pour maximiser l’absorption de la lumière tout en minimisant les déperditions de chaleur. Concrètement, cela permet non seulement de générer de l’électricité pour le bâtiment, mais également de réduire les besoins en chauffage ou en climatisation. En termes d’installation, c’est un temps précieux gagné par les constructeurs ! Les éléments sont pré-assemblés en usine et mis en place comme vous le feriez avec une immense boîte de LEGO.

Les concepteurs affirment que là où une façade classique peut nécessiter plusieurs étapes de construction et d’ajustement, ces modules photovoltaïques isolants arrivent prêts à l’emploi. Des panneaux prêts à l’emploi qui vont évidemment réduire les coûts d’installation, de main d’œuvre, et l’empreinte carbone liée au transport des matériaux traditionnels. De plus, ces panneaux pourraient être adaptés sur des bâtiments ainsi afin de moderniser ces derniers et de leur permettre de produire de l’électricité.

Fraunhofer ISE : https://www.ise.fraunhofer.de/en/press-media/press-releases/2024/quick-to-instal...

Vers des sacs plastique entièrement biodégradables grâce à la chimie supramoléculaire
Lundi, 27/01/2025 - 19:32

Des chercheurs japonais de l'université de Tokyo ont conçu un plastique supramoléculaire totalement soluble dans l'au de mer. La chimie supramoléculaire est une des branches de la chimie qui repose sur les interactions non-covalentes ou faibles entre atomes au sein d’une molécule ou entre molécules, au sein d’un ensemble moléculaire. Ainsi, pour faire simple, le plastique supramoléculaire est conçu pour que ses composants se séparent au contact de l’eau de mer.

Les connexions moléculaires, les ponts salins réticulés, qui confèrent nativement des propriétés de stabilité aux ensembles moléculaires qu’ils permettent de former, ont été utilisés pour synthétiser un plastique composé d’hexa métaphosphate de sodium, un additif alimentaire courant, et d’un monomère à base de guanidinium. Les ponts salins, qui confèrent une grande solidité à la structure moléculaire obtenue, se dissolvent totalement au contact des électrolytes contenus dans l’eau de mer. Mieux, il est possible de récupérer près de 80 % des deux composants après dissolution.

Le choix de l’hexa métaphosphate et du guanidinium ne doit rien au hasard. En effet, ces deux molécules ont l’avantage de pouvoir être métabolisées par des bactéries, assurant ainsi leur dégradation complète. Seuls restent après dégradation des composés comme l’azote ou le phosphore, qui pourraient servir d’engrais si ce composé plastique est enfoui dans le sol, dans lequel il se dégrade en quelques jours.

L’équipe japonaise qui a développé ce plastique révolutionnaire a testé plusieurs monomères pour tester les propriétés mécaniques des plastiques obtenus. Que ce soit en termes de dureté, de résistance ou de flexibilité, les résultats obtenus sont équivalents voire supérieurs aux caractéristiques des plastiques existants. Cette innovation est un pas important pour trouver des  solutions à la pollution plastique mondiale.

Science : https://www.science.org/doi/10.1126/science.ado1782#con1

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Vivant
Santé, Médecine et Sciences du Vivant
Des algues océaniques perçoivent la lumière à l'aide d'un organe insoupçonné
Mercredi, 29/01/2025 - 20:17

On sait à présent que le phytoplancton qui peuple les océans joue un rôle majeur dans les écosystèmes marins et dans la régulation du climat. A l’instar des plantes terrestres, il fixe le CO₂ de l'atmosphère et produit par photosynthèse la moitié de l’oxygène sur notre planète. Mais les mécanismes qui contrôlent sa répartition restaient jusqu’à présent peu connus.

Des scientifiques du CNRS et de Sorbonne Université ont découvert, en travaillant sur les processus de perception de la lumière chez les diatomées, une espèce de phytoplancton, que ces microalgues utilisent des capteurs de variations lumineuses codifiés dans leurs génomes, les phytochromes. Ces derniers leur permettent de détecter les changements du spectre lumineux dans la colonne d'eau et ainsi les informer sur leur position verticale dans cette colonne. Cette fonction est particulièrement importante dans des environnements aquatiques changeants soumis à d’importants brassages d’eau, tels que les régions des hautes latitudes, tempérées et polaires, afin d’ajuster leur activité biologique et notamment la photosynthèse.

En effet, grâce à l’analyse des données de génomique environnementale issues de campagnes d'échantillonnage en mer de Tara Océans, l’équipe a observé que seules les diatomées des zones au-delà des tropiques du Cancer et du Capricorne possèdent des phytochromes. Ces zones, caractérisées par des saisons marquées et de fortes différences de longueur du jour, laissent suggérer que les phytochromes aident les diatomées qui en sont pourvues à mesurer le passage du temps au fil des saisons. Cette étude apporte un nouvel éclairage sur la façon dont les microalgues utilisent les informations lumineuses pour se repérer dans leur environnement. 

CNRS presse du 18-12-2024 : https://www.cnrs.fr/fr/presse/les-phytochromes-ces-yeux-qui-permettent-aux-micro...

Une nouvelle molécule potentiellement active contre les lésions intestinales et le cancer
Mercredi, 29/01/2025 - 20:15

L’Institut Karolinska en Suède a découvert une molécule du nom de LXR, qui joue un rôle clé dans la réparation des tissus intestinaux endommagés tout en supprimant la croissance des tumeurs cancéreuses. En effet, la maladie inflammatoire de l’intestin (MII) et le cancer colorectal sont intimement liés. Le traitement de la MII implique souvent la stimulation de la croissance tissulaire, ce qui peut malheureusement encourager la croissance de tumeurs cancéreuses. De plus, les traitements contre le cancer colorectal, comme la chimiothérapie et la radiothérapie, peuvent endommager les tissus intestinaux. « Il est pratiquement impossible de favoriser la régénération des tissus sans risquer d’induire une croissance tumorale », explique Srustidhar Das, biologiste des cellules souches à l’Institut Karolinska.

C'est en recherchant de nouveaux traitements pour la MII que ces scientifiques ont remarqué que LXR régulait l’expression de gènes spécifiques lors de la réparation intestinale chez la souris. « Nous avons maintenant identifié une molécule qui peut aider les intestins à guérir après des dommages tout en supprimant la croissance tumorale dans le cancer colorectal », ajoute Das. L’analyse de LXR a montré qu’elle agit comme un interrupteur biologique, déclenchant la production d’une molécule appelée amphiréguline qui aide à la croissance de nouvelles cellules intestinales. Mais en présence de cancer, LXR aide le système immunitaire à limiter la croissance tumorale. Actuellement, les personnes atteintes de MII, y compris celles souffrant de la maladie de Crohn ou de la colite ulcéreuse, sont souvent traitées avec des immunosuppresseurs. Cependant, ces médicaments ne sont efficaces que chez certains patients et peuvent avoir des effets secondaires indésirables. Les chercheurs espèrent que des études plus approfondies de LXR pourront améliorer le ciblage des traitements.

Nature; https://www.nature.com/articles/s41586-024-08247-6

Les œstrogènes favoriseraient la consommation excessive d'alcool chez les femmes
Mercredi, 29/01/2025 - 20:14

Selon une étude de l'Ecole de Médecine Weil Cornell, dirigée par le Docteur Kristen Pleil, la consommation excessive d’alcool chez les femmes pourrait être liée aux œstrogènes, une hormone féminine produite par les ovaires. Elle sert à préparer la fécondation et la gestation, mais elle est aussi impliquée dans différents tissus et organes, comme les glandes mammaires, les muqueuses, la peau, le système cardiovasculaire, le cerveau, etc.

Dans ces recherches, les chercheurs ont analysé les niveaux hormonaux de souris femelles lorsqu’ils leur servaient de l’alcool. Ainsi, ils ont observé qu’elles buvaient davantage quand leurs niveaux d'œstrogènes étaient élevés. À l’inverse, la consommation était plus faible quand le taux de cette hormone diminuait. « Lorsqu'une femelle prend sa première gorgée dans la bouteille contenant de l'alcool, ses neurones deviennent fous », explique le Docteur Kristen Pleil. « Et si son niveau d'œstrogène est élevé, ils deviennent encore plus fous ». Ce mécanisme explique, d’après les scientifiques, que les souris boivent beaucoup durant les 30 premières minutes de mise à disposition de l’alcool.

Ces travaux ont révélé un mécanisme par lequel l’hormone agit : elle se lie aux récepteurs des neurones et module ainsi directement la communication entre les cellules, ce qui favorise la consommation d’alcool. « Nous pensons que c’est la première fois que quelqu’un démontre que pendant un cycle œstral normal, l’œstrogène endogène produit par les ovaires peut utiliser un mécanisme aussi rapide pour contrôler le comportement », souligne le Docteur Kristen Pleil. À l’avenir, les scientifiques comptent poursuivre leurs recherches afin de déterminer si l’oestrogène a le même effet chez les humains. Ces chercheurs souhaitent également travailler au développement d’un nouveau traitement, pour limiter la consommation d'alcool lorsque les niveaux d'hormones augmentent.

Medical XPress : https://medicalxpress.com/news/2024-12-preclinical-surges-estrogen-binge-females...

Une nouvelle approche biologique convertit les cellules cancéreuses en cellules normales
Mardi, 28/01/2025 - 19:40

Des chercheurs Sud-Coréens du KAIST (L'Institut supérieur coréen des sciences et technologie), dirigés par le professeur Kwang-Hyun Cho du Département de biotechnologie et d'ingénierie cérébrale, ont développé une technologie révolutionnaire capable de traiter le cancer du côlon en convertissant les cellules cancéreuses en un état ressemblant aux cellules normales du côlon sans les tuer, évitant ainsi les effets secondaires. L’équipe de recherche s’est concentrée sur l’observation selon laquelle, au cours du processus d’oncogenèse, les cellules normales régressent le long de leur trajectoire de différenciation. S’appuyant sur ces connaissances, ils ont développé une technologie permettant de créer un jumeau numérique du réseau génétique associé à la trajectoire de différenciation des cellules normales.

Grâce à une analyse de simulation, l’équipe a systématiquement identifié les commutateurs moléculaires principaux qui induisent une différenciation cellulaire normale. Lorsque ces commutateurs ont été appliqués aux cellules cancéreuses du côlon, celles-ci sont revenues à un état normal, un résultat confirmé par des expériences moléculaires et cellulaires ainsi que par des études animales. Cette recherche démontre que la réversion des cellules cancéreuses peut être systématiquement obtenue en analysant et en utilisant le jumeau numérique du réseau de gènes des cellules cancéreuses, plutôt que de s’appuyer sur des découvertes fortuites. Les résultats sont très prometteurs pour le développement de thérapies réversible contre le cancer pouvant être appliquées à divers types de cancer. Comme le souligne le Professeur Kwang-Hyun Cho, « Cette recherche introduit le nouveau concept de thérapie réversible contre le cancer en transformant les cellules cancéreuses en cellules normales. Elle développe également une technologie fondamentale pour identifier les cibles de la réversion du cancer grâce à l'analyse systématique des trajectoires de différenciation cellulaire normale ».

KAIST : https://news.kaist.ac.kr/newsen/html/news/?mode=V&mng_no=42710

Le café et le thé pourraient réduire le risque de cancer de la tête et du cou
Lundi, 27/01/2025 - 19:23

Une vaste étude réalisée conjointement par Gustave Roussy, l'UCLA de Los Angeles et l'université d'Utah, montre que la consommation régulière de café et de thé réduit sensiblement les risques de développer des cancers de la tête et du cou – aussi appelés cancers de la sphère ORL (oto-rhino-laryngée) ou des voies aérodigestives supérieures (VADS) - qui représentent 6 % de tous les cancers.

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont examiné les résultats de 14 études internationales impliquant près de 25.000 participants. Ils ont comparé les habitudes de consommation de café et de thé entre quelque 9.500 patients atteints de cancers de la tête et du cou et quelque 15.500 personnes non touchées par la maladie. Les volontaires ont renseigné leurs apports de café (caféiné ou décaféiné) et de thé en indiquant les quantités consommées par jour, semaine, mois ou année.

Les résultats montrent que boire plus de quatre tasses de café (caféiné) par jour est associé à une réduction de 17 % du risque global de cancers de la tête et du cou. Plus précisément, cette habitude diminue de 30 % les risques de cancer de la cavité buccale et de 22 % ceux de cancer de la gorge. Boire trois à quatre tasses de café par jour réduit même de 41 % le risque de cancer de l’hypopharynx, une région située à la base de la gorge. Selon cette étude, le café décaféiné est également associé à une diminution de 25 % des risques de cancer de la cavité buccale.

American Cancer Society https://acsjournals.onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1002/cncr.35620

Maladie d’Alzheimer : comment le stress cellulaire active la neurodégénérescence
Lundi, 27/01/2025 - 19:22

Des recherches de l’Advanced Science Research Center (CUNY ASRC), aux Etats-Unis, ont montré que le stress cellulaire dans le cerveau est capable d'activer un mécanisme déclencheur de neurodégénérescence. Ce processus, qui implique les microglies (les principales cellules immunitaires du cerveau), pourrait ouvrir de nouvelles pistes thérapeutiques. Les microglies jouent un rôle fondamental dans la santé du cerveau. D’un côté, elles protègent les neurones des agressions extérieures ; de l’autre, elles peuvent aggraver les dégâts en libérant des substances toxiques. C’est cette dualité qui a attiré l’attention des chercheurs.

« Nous avons cherché à comprendre quelles microglies sont nocives dans la maladie d’Alzheimer et comment les cibler thérapeutiquement », expliquent-ils dans un communiqué. L’équipe a identifié un nouveau type de microglies neurodégénératives, activées par une voie de signalisation liée au stress cellulaire, appelée réponse intégrée au stress (ISR).

Cette voie ISR incite les microglies à produire des lipides toxiques. Ces substances endommagent les neurones et les cellules précurseurs d’oligodendrocytes, essentielles au fonctionnement du cerveau. Or, en bloquant cette réponse au stress ou la synthèse des lipides, les chercheurs ont réussi à inverser les symptômes d’Alzheimer chez des modèles de souris. L’étude a notamment identifié un sous-type spécifique de microglies, appelées “microglies sombres”, deux fois plus présentes dans les tissus cérébraux post-mortem de patients atteints de maladie d’Alzheimer que dans ceux d’individus âgés en bonne santé. Ces cellules apparaissent fortement associées au stress cellulaire et à la perte de synapses, un des marqueurs clés de la maladie.

EurekAlert : https://www.eurekalert.org/news-releases/1068424

Chaque cigarette raccourcit la vie 2 fois plus que prévu...
Lundi, 27/01/2025 - 19:19

Des chercheurs du Collège universitaire de Londres (UCL) ont réalisé une nouvelle étude pour évaluer l’impact de la cigarette sur l’espérance de vie. Elle a été publiée dans la revue Addiction. Leurs résultats sont encore plus alarmants que les précédentes recherches qui avaient calculé qu'une cigarette réduisait en moyenne de 10 minutes l'espérance de vie. Cette nouvelle étude s'est basée sur les données de la British doctors study et de la Million women study. Ces dernières recensent des informations de santé spécifique des hommes fumeurs pour la première, et de santé générale des femmes pour la seconde.

« En moyenne, les fumeurs perdent dix ans d’espérance de vie », détaille Sarah Jackson, chargée de recherche principale au sein du groupe sur l'alcool et le tabac. Chaque cigarette réduit l’espérance de vie de 20 minutes en moyenne : 17 minutes pour les hommes, 22 minutes pour les femmes. Par exemple, si vous fumez dix cigarettes par jour, et que vous arrêtez de fumer du 1er au 8 janvier, vous gagnez une journée complète d’espérance de vie. Si vous poussez cette pause jusqu’au 5 février, vous gagnez une semaine entière ; un mois si vous ne reprenez que le 5 août. En un an d’arrêt de la cigarette, vous pouvez avoir gagné 50 jours d’espérance de vie. Ces chiffres changent en fonction des pratiques des fumeurs : le nombre d’inhalations, à quel point vous inspirez profondément, le type de cigarette… Ces pratiques variées ont des effets différents sur la santé, d’autant plus que chaque corps réagit à sa façon aux substances toxiques contenues dans la cigarette.

« On pourrait penser qu’il n’y a pas d'inconvénient à perdre quelques années de vie, car la vieillesse est souvent marquée par des maladies chroniques ou des handicaps. Mais le tabagisme n'écourte pas seulement la période de la fin de vie durant laquelle on est en moins bonne santé », explique Sarah Jackson. « Cela signifie qu'un fumeur de 60 ans aura généralement le profil de santé d'un non-fumeur de 70 ans ».

Il n’y a pas de niveau d’utilisation sain de la cigarette : si vous fumez une cigarette par jour vous avez seulement 50 % de risque de maladie cardiaque et d’AVC en moins par rapport à une personne qui fume un paquet de cigarettes par jour selon une précédente étude réalisée en 2018. L’effet des cigarettes est cumulatif : plus on fume, plus notre espérance de vie est réduite. « Plus tôt une personne arrête de fumer, plus elle vit longtemps. Arrêter de fumer à tout âge améliore considérablement la santé, et les bénéfices sont presque immédiats », encourage Sarah Jackson.

Addictionhttps://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/add.16757

Maladie de Behçet : un nouveau traitement en vue
Lundi, 27/01/2025 - 19:17

La maladie de Behçet est une affection auto-immune chronique inflammatoire qui se caractérise par des atteintes vasculaires. Alors qu’aucun traitement à l’heure actuelle ne guérit cette pathologie, des chercheurs de l’Inserm, de l’AP-HP et de Sorbonne Université ont démontré que l’infliximab, un anticorps monoclonal, serait plus efficace que les immunosuppresseurs actuellement administrés. Cette découverte pourrait changer le devenir de ces patients.

Lésions buccales, génitales, cutanées, oculaires, articulaires : tous les organes peuvent être touchés par ces vascularites. Les atteintes vasculaires représentent la principale cause de décès, notamment en raison des anévrismes artériels aortiques ou pulmonaires qu’elles induisent. Présente dans le monde entier, cette pathologie reste plus fréquente le long de la route de la soie, qui relie la Chine à la Méditerranée. Pour parvenir à ce résultat, les scientifiques français ont sélectionné, dans 21 centres de l’Hexagone, 52 patients atteints de la forme la plus sévère de la maladie, avec une atteinte importante du système vasculaire et nerveux. La totalité des participants a été divisée en deux groupes : l’un a reçu l'infliximab en complément des corticoïdes, et l’autre a reçu du cyclophosphamide.

Selon les chercheurs, 81 % des patients du premier groupe ont obtenu une réponse complète, contre 56 % pour le second groupe. Le risque de rechute est, quant à lui, réduit à 16 % pour les patients traités sous infliximab, contre 4 % pour ceux qui ont reçu le cyclophosphamide. Les effets secondaires ont eux aussi diminué : 30 % contre 64 %. « Les résultats de cet essai montrent l’intérêt de la combinaison de corticothérapie avec infliximab dans le traitement des atteintes sévères artérielles et neurologiques centrales de la maladie. Ces résultats très encourageants pourront en effet modifier la prise en charge s’ils sont confirmés à plus long terme », précise le communiqué.

L'origine de cette pathologie reste encore aujourd'hui méconnue. « Nous savons que les personnes malades ont, pour des raisons multiples encore imparfaitement comprises, un défaut de régulation de leur système immunitaire, menant à l’activation de certains globules blancs (les lymphocytes) et à l’infiltration des vaisseaux et des organes par ces cellules, qui sont à l’origine de l’inflammation constatée », explique le site de la Société Nationale Française de Médecine Interne. Une infiltration qui dépendrait aussi d'une prédisposition génétique. L'antigène HLA B51 est retrouvé dans certains cas. « Il est peu probable que son enfant développe la maladie au cours de sa vie quand on est soi-même atteint », précise le site de la Société Nationale Française de Médecine Interne.

APHP https://www.aphp.fr/contenu/des-premiers-resultats-encourageants-dans-la-prise-e...

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