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NUMERO 1291 |
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Edition du 03 Janvier 2025
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Edito
Les avancées scientifiques majeures de 2024
AVEC NOS MEILLEURS VŒUX POUR 2025
Nous voici entrés dans une nouvelle année.
Toute notre petite équipe (Monique, Mark et René) qui, depuis 27 ans, s’assure que chaque semaine vous receviez RT Flash, vous dit toute sa joie de pouvoir continuer à le faire pendant toute l’année 2025 grâce à vos dons qui ont atteint leur objectif.
Avec nos bien sincères remerciements, veuillez accepter nos vœux les plus chaleureux.
Monique, Mark et René
Les avancées scientifiques majeures de 2024
Cette année 2024 qui vient juste de se clore a été particulièrement riche en études, découvertes, et inventions scientifiques de toute nature. En recoupant les palmarès récemment publiés par les principales publications scientifiques anglo-saxonnes, notamment la lettre du MIT et les célèbres revues « Science » et « Nature », j'ai voulu vous présenter (parmi beaucoup d'autres qui auraient mérité d'être soulignées) 11 avancées qui me semblent vraiment importantes et qui peuvent être qualifiées de véritables ruptures, tant elles font progresser la connaissance et vont probablement transformer nos vies.
Commençons par les incroyables résultats du médicament antirétroviral Lénacapavir contre le virus de sida. On l'oublie souvent, le VIH infecte encore plus d’un million de personnes par an et le vaccin n'est malheureusement pas pour demain, même si plusieurs vaccins expérimentaux, notamment un vaccin franco-suisse développé par l'Inserm, le CHUV de Lausanne et les universités de Bordeaux et Créteil, ont donné des résultats encourageants (Voir The Lancet). En attendant l'arrivée de ces vaccins, sans doute pas avant 3 à 5 ans, le monde dispose enfin d'un médicament injectable qui protège de manière remarquable les personnes du VIH pendant six mois à chaque injection (Voir Science).
La communauté scientifique espère désormais que le Lénacapavir fera baisser considérablement les taux d’infection à l’échelle mondiale lorsqu’il sera utilisé comme prophylactique pré-exposition (PrEP). « Ce médicament a un immense potentiel, si nous réussissons à en faire bénéficier au bon moment tous les patients qui en ont le plus besoin», déclare Linda-Gail Bekker, spécialiste des maladies infectieuses à l’Université du Cap, qui a dirigé l’un des deux essais d’efficacité pour le fabricant du médicament, Gilead Sciences. Si le Lénacapavir a été désigné comme la découverte de l’année 2024 par la prestigieuse revue "Science", c'est également parce que ce médicament est le produit d'une avancée majeure de la recherche fondamentale, en l’occurrence, une nouvelle compréhension de la structure et de la fonction de la protéine de capside du VIH, ciblée par le Lénacapavir.
Jusqu'à l'arrivée de ce nouveau médicament d'une extraordinaire efficacité, l’objectif fixé par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) de réduire les nouvelles infections à VIH à moins de 370 000 l’année prochaine et à moins de 200 000 en 2030, semblait hors de portée. Mais le Lénacapavir a complètement changé la donne depuis qu'en juin 2024 une étude a montré, sur plus de 5 000 femmes en Afrique du Sud et en Ouganda, qu'aucune des patientes ayant reçu les injections n’avait été infectée. En septembre 2024, une seconde étude n’a enregistré que deux infections chez plus de 2 000 hommes en Amérique du Sud, en Asie, en Afrique et aux États-Unis. Contrairement aux médicaments classiques contre le VIH qui perturbent les enzymes virales en se liant aux sites actifs qui leur permettent de fonctionner, le Lénacapavir interagit avec les protéines de la capside qui forment un cône protecteur autour de l’ARN viral.
Si le Lénacapavir est si efficace, c'est parce qu'il bloque non seulement les interactions de la capside avec les protéines cellulaires, mais rend également ce cône rigide, ce qui l'empêche de glisser dans le noyau pour y propager le virus. Les chercheurs de Gilead ont en outre réussi à développer une forme injectable de la molécule, conférant au médicament une durée de vie extraordinairement longue dans l'organisme. L’autorisation de mise sur le marché du Lénacapavir devrait intervenir en 2025, à un prix qui est toujours en négociation au niveau mondial. Toutefois, Gilead a déjà accepté un accord avec six fabricants de génériques pour produire des versions à bas prix de son médicament, pour 120 pays en développement qui devraient pouvoir ainsi bénéficier de cette nouvelle thérapie très attendue.
Gilead a récemment reformulé le Lénacapavir et prévoit de lancer des essais pour déterminer si une seule injection peut protéger pendant un an. Pour l'OMS, ce médicament pourrait contribuer à réduire considérablement l’incidence du VIH dans les pays les plus pauvres. En outre, de nombreux autres virus possèdent leurs propres protéines de capside, qui forment une enveloppe autour de leur matériel génétique. Le nouveau mécanisme d'action de ce médicament laisse donc espérer que des inhibiteurs de capside similaires pourraient combattre efficacement d’autres maladies virales redoutables.
Je passe à présent à la deuxième avancée médicale de 2024, l'arrivée de nouveaux et puissants agonistes du GLP-1, après le succès fulgurant du Wegovy (sémaglutide), pour cibler l'obésité. La société pharmaceutique Eli Lilly d'Indianapolis, dans l'Indiana, est en train de terminer son essai de phase III pour son comprimé oral orforglipron (retatrutide), évaluant sa sécurité à long terme chez les personnes atteintes de diabète de type 2. Dans son essai de phase II, le retatrutide a montré une efficacité sans précédent, les personnes ayant reçu la dose la plus élevée ayant connu une perte de poids de 24 % sur 11 mois (les médicaments actuellement disponibles ont tendance à entraîner une perte de poids d'environ 15 à 20 % sur une période similaire).
Partout dans le monde, les chercheurs continuent d’explorer le potentiel des agonistes du GLP-1 pour traiter d’autres maladies que le diabète et l'obésité, notamment la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer et la toxicomanie. De récentes études ont montré un effet protecteur du sémaglutide sur le plan cognitif pour lutter contre les addictions. Une vaste étude américaine réalisée sur 503 000 personnes a récemment montré que les personnes souffrant de troubles avec l’usage de substances sous agonistes du GLP-1 auraient un taux de surdose en opioïdes inférieur de 40 % et un taux d'intoxication alcoolique inférieur de 50 % à celui des patients souffrant d’addictions ne prenant pas ces traitements. Selon ces travaux, les agonistes du récepteur du GLP-1 (GLP-1 RA) et des médicaments similaires, tels que les agonistes du polypeptide insulinotrope, prescrits dans le diabète de type 2 et l’obésité, pourraient moduler les voies de récompense associées à la consommation de drogues. Ce grand potentiel des aGLP1 chez les patients ayant de troubles psychiatriques a d'ailleurs été évoqué lors du 37e congrès du Collège européen de neuropsychopharmacologie (ECNP) (Voir Science Direct).
2024 a également été la grande année du décollage des vaccins thérapeutiques personnalisés contre certains cancers. Une thérapie génique à ARNm contre le cancer a en effet été administrée pour la première fois à des patients de l’hôpital Hammersmith, à l’ouest de Londres. Il s’agit d’un essai clinique de phase 1/2, visant à déterminer la toxicité, la tolérance et l’efficacité de cette nouvelle approche dans le traitement du mélanome, du cancer du poumon et d’autres types de cancers. Le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer dans le monde, avec environ 1,8 million de décès en 2020, dont 230 000 dans l'Union européenne, ce qui représente un décès par cancer sur cinq. Un vaccin, appelé BNT116 et développé par BioNTech, utilise la technologie de l'ARN messager (ARNm) - similaire à certains vaccins contre le Covid-19 - pour aider le système immunitaire à reconnaître et à attaquer les cellules cancéreuses. Ce vaccin, qui est une première mondiale, est conçu pour cibler le cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC), qui représente 85 % de tous les cas de cancer du poumon. Son principe d'action consiste à présenter au système immunitaire du patient les cellules cancéreuses à détruire, tout en réduisant les dommages causés aux cellules saines, contrairement aux effets de la chimiothérapie. « La force de notre approche réside dans le fait que le traitement est hautement ciblé sur les cellules cancéreuses. Nous espérons ainsi pouvoir montrer à terme que notre traitement agit efficacement contre le cancer du poumon tout en épargnant les tissus sains », souligne la Docteure Sarah Benafif, qui dirige cet essai. Celui-ci impliquera environ 130 patients à différents stades du cancer du poumon non à petites cellules (NSCLC), dans 34 sites de recherche répartis dans sept pays. Outre le Royaume-Uni, l'essai est déployé dans quatre autres pays européens – l'Allemagne, l'Espagne, la Pologne et la Hongrie, ainsi qu'aux États-Unis et en Turquie (Voir NHS).
En France, le vaccin UCPVax, développé par le Professeur Olivier Adotévi et son équipe au CHU de Besançon, est un vaccin thérapeutique anticancer destiné à stimuler les défenses immunitaires du patient contre sa propre tumeur. Ce vaccin a d’abord été testé contre les cancers du poumon avancés et les résultats ont été très encourageants. Il est aujourd’hui utilisé contre plusieurs autres cancers comme les tumeurs cérébrales, le glioblastome, cancer très agressif, ou encore le cancer du foie et les cancers liés au Papillomavirus (utérus, vagin, anus). Il peut être administré seul ou en combinaison avec d’autres thérapies anticancéreuses. Ce vaccin UCPVax est potentiellement applicable à la majorité des cancers et il offre un véritable espoir pour améliorer la qualité et la durée de vie des patients et lutter durablement contre les risques de rechutes. De leur côté, les deux géants BioNTech et Moderna travaillent déjà sur plusieurs vaccins thérapeutiques contre une dizaine de cancers différents et espèrent que ceux -ci seront disponibles d'ici 5 ans.
2024 aura aussi vu un autre exploit dans le domaine des neurosciences et de la connaissance du cerveau. En octobre dernier, des chercheurs ont publié une carte complète de près de 140 000 neurones dans le cerveau d'une mouche à fruits (Drosophila melanogaster) (Voir Nature). Ce schéma d'interconnexions, encore appelé connectome, devrait permettre aux chercheurs de mieux comprendre comment notre cerveau fonctionne, prend des décisions et stocke les souvenirs. Il a fallu 10 ans à une équipe de recherche internationale pour achever le processus de cartographie. Non contents de dénombrer les neurones, ces scientifiques on pu également étudier et cartographier des millions de connexions synaptiques. Pour cartographier entièrement le cerveau de la mouche à fruits, ces chercheurs ont extrait ce cerveau, de la taille d'une graine de pavot, de cet insecte, puis l'ont recouvert de résine et l'ont laissé durcir. Ils ont ensuite découpé ce cerveau en tranches d'une extrême finesse (quelques microns), puis ont photographié chaque morceau avec un microscope à très haute résolution. S'appuyant sur plus d’un million d’images, l’équipe a alors pu identifier et compter les neurones et les synapses avant d’utiliser un puissant programme informatique pour créer un modèle tridimensionnel du cerveau.
L'avancée suivante concerne également les neurosciences et a été accomplie par les chercheurs chinois de l'Université Tsinghua, à Pékin. Ceux-ci ont conçu NEO, une nouvelle interface cerveau-machine (BCI), peu invasive, sans contact direct avec le cortex, composée de 8 électrodes, conçue pour restaurer le mouvement des mains chez les personnes paralysées. Les essais cliniques de NEO ont commencé en 2023, et les premiers résultats, sur un patient de 38 ans souffrant d'une lésion de la moelle épinière et ayant perdu la mobilité des membres à la suite d'un accident de voiture, ont été spectaculaires. Neuf mois après l'implantation de cette BCI, ce patient était à nouveau capable de manger, de boire et de saisir de petits objets de façon autonome. « Les résultats sont encore meilleurs que ce à quoi nous nous attendions », a déclaré le Docteur Mao Ying, qui a participé à cet essai. Fort de ce succès, la Chine prévoit de mettre sur le marché ses technologies d’interface cerveau-ordinateur (BCI) qui pourraient directement concurrencer les implants fabriqués par Neuralink, la société d’Elon Musk basée en Californie (Voir Interesting Engineering). Avec NEO, la Chine affirme ses ambitions en matière scientifique et montre qu'elle est devenue un concurrent redoutable pour les Etats-Unis et l'Europe, dans le domaine des biotechnologies et des implants cérébraux, qui seront demain au cœur des nouvelles thérapies contre les maladies neurologiques et neurodégénératives (épilepsie, Parkinson, Alzheimer), mais aussi contre certains troubles psychiatriques (dépression, TOC).
Une autre remarquable avancée, malheureusement peu reprise par les médias français, est celle développée par la société américaine Profluent, qui conçoit des outils d'IA générative au service de la biologie. En avril dernier, Profluent a lancé son projet OpenCRISPR-1, le premier éditeur de gènes open source créé par l'IA au monde. La technologie CRISPR (Clustered Regularly Interspaced Short Palindromic Repeats), qui a valu le Nobel de Médecine en 2020 à Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna, permet aux généticiens de couper et de modifier des parties spécifiques de brins d'ADN. Cette approche révolutionnaire ouvre la perspective de pouvoir enfin corriger et traiter à la source les 7000 maladies génétiques différentes actuellement répertoriées. Grâce à cet outil OpenCRISPR, il devient possible de générer des millions de protéines diverses de type CRISPR qui n'existent pas dans la nature. Étant en open source, cet outil va pouvoir être perfectionné sans cesse par les chercheurs du monde entier et devrait contribuer à rendre l’édition génétique plus précise et plus sûre, puisqu'il est d’ores et déjà capable de réduire de 95 % les risques d'erreurs dans l'édition des gènes (Voir Oxford Global).
J’aborde maintenant une avancée qui concerne la redoutable maladie d'Alzheimer, qui représente les deux tiers des démences dans le monde et dont le nombre de malades pourrait tripler d'ici 2050, pour atteindre les 100 millions. De nouveaux traitements, encore imparfaits mais pouvant retarder la maladie, comme le Lecanemab et le donanemab, sont en train d'arriver depuis quelques mois. Encore faut-il que ces thérapies à base d'anticorps monoclonaux soient administrées aux malades le plus tôt possible, pour pouvoir produire un effet thérapeutique tangible. Il est donc plus que jamais capital de pouvoir détecter et diagnostiquer cette maladie le plus vite possible. Pour l'instant, les moyens de dépistage de la maladie restent lourds et nécessitent un échantillon de liquide céphalorachidien ou une tomographie par émission de positons (TEP). Mais en 2024, une étude américaine, co-dirigée par les docteurs Matthew R. Meyer et Kristopher M. Kirmess, a révélé qu'un simple test sanguin pouvait détecter avec précision si un patient était atteint de la maladie d'Alzheimer. Les chercheurs ont testé des échantillons de sang de plus de 1 200 personnes âgées, à différents stades de déclin cognitif, en utilisant le nouveau test PrecivityAD2 qui mesure la bêta-amyloïde et la p-tau217. L'équipe a ensuite comparé les résultats du test sanguin avec ceux reposant sur l'analyse du liquide cérébral et des PET et a constaté une excellente précision, allant de 88 à 92 %. Ce nouveau test, qui pourrait encore être amélioré, pourrait changer radicalement la vie des patients en leur permettant d'avoir accès plus tôt aux nouveaux traitements qui arrivent (Voir NIH).
Je vous entraîne maintenant hors du domaine de la biologie et de la médecine, pour évoquer quelque unes des avancées scientifiques qui ont marqué le domaine de l'environnement, de l'énergie et du climat. Une vaste étude internationale, portant sur de multiples initiatives de conservation et de restauration de sites naturels, a montré de manière solide que ces actions sont en général plus efficaces qu'on ne l'imaginait pour ralentir ou inverser la perte de biodiversité. Les scientifiques ont examiné 665 programmes et actions de mesures de conservation à travers le monde et ont constaté qu'elles avaient eu un effet positif dans deux cas sur trois (Voir Science et University of Oxford). L'initiative de conservation Altyn Dala, qui a travaillé au Kazakhstan avec des partenaires locaux pour sauver de l'extinction l'antilope saïga, une espèce en danger critique d'extinction dans la steppe dorée, est notamment évoquée comme exemple de sauvegarde réussie d'une espèce très menacée. Le projet s'est appuyé sur une surveillance scientifique intense et sur la protection et la restauration de l'habitat pour essayer de sauver l'antilope saïga, qui ne comptait que 20 000 individus en 2003. Aujourd'hui, grâce à cette action exemplaire, on compte 2,9 millions d'antilopes, et l'espèce est passée du statut d'espèce "en danger critique d'extinction" à celui d'espèce "quasi menacée" sur la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature.
En Californie, la faune sauvage a bénéficié des efforts déployés depuis des décennies par la tribu amérindienne Yurok pour reconstituer les populations animales sur les territoires tribaux. En 2024, cette action au long terme a permis le retour inespéré du saumon dans la rivière Klamath (Oregon), après un siècle d'absence. « Un retour des saumons aussi rapide et important était assez incroyable » a déclaré Barry McCovey, l'un des biologistes responsable de ce plan de sauvegarde naturel. Parallèlement, un programme intensif de réintroduction des condors de Californie a également connu un véritable succès. Les Indiens Yurok mènent dans cet Etat, depuis 2008, un projet de remise en liberté de cet oiseau qui était en voie d'extinction. A présent, on compte une vingtaine de condors en Californie sur le territoire Yurok. Les enseignements de cette étude sont que la nature possède une remarquable capacité de résilience et peut presque toujours parvenir à se "réparer", pourvu qu'on lui en laisse le temps et qu'on inscrive ces actions de restauration de sauvegarde dans la durée, en y associant activement, ce point est fondamental, les populations locales.
Dans le domaine de l'énergie et du climat, deux avancées récentes méritent d'être évoquées. Pour transformer le carbone, les chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont mis au point un procédé innovant, reposant sur une électrode de diffusion de gaz constituée de téflon et d'un fin tissage de fils de cuivre. Testée pendant plusieurs jours en continu, cette électrode s'est avérée capable de transformer, avec un haut rendement, le CO2 en éthylène par conversion électrochimique. Indispensable dans de nombreuses applications industrielles, l'éthylène peut être transformé en carburant, ainsi qu’en différents plastiques. La méthode de conversion développée par l’équipe pourrait également être utilisée pour convertir le carbone en d’autres produits de grande valeur, tels que le méthane, le méthanol ou le monoxyde de carbone (Voir MIT).
Au même moment, à Manchester, une équipe de chercheurs britanniques a également réussi une percée remarquable, en transformant du dioxyde de carbone, l’un des principaux gaz à effet de serre, en plastiques renouvelables. Pour réussir cet exploit, ces chercheurs anglais ont utilisé ces micro-organismes photosynthétiques également connus sous le nom d’algues bleu-vert, capables de convertir le CO2 et la lumière solaire en énergie. Ces algues ont été génétiquement modifiées de manière à produire du citramalate, un composant essentiel pour la fabrication de plastiques durables tels que le Perspex, une alternative écologique aux matériaux dérivés des combustibles fossiles et très difficiles à recycler. L’étude a montré qu'il était possible de multiplier par 23 la production de citramalate, grâce à l’optimisation de plusieurs paramètres, notamment l’intensité de la lumière, les niveaux de CO2 et la disponibilité des nutriments. Comme le souligne Matthew Faulkner qui a dirigé ces travaux, « En transformant le CO2 en quelque chose de précieux, nous ne réduisons pas seulement les émissions, nous créons également un cycle durable où le carbone devient la brique de base pour la construction des produits utiles dont nous avons besoin tous les jours. Ce projet est un exemple éclatant de la façon dont la science peut contribuer à résoudre certains des problèmes environnementaux les plus pressants de notre époque » (Voir Manchester 1824).
Ces deux avancées concomitantes montrent qu'il est à présent envisageable de considérer le CO2, non plus seulement comme une substance nuisible qu'il faut éliminer à tout prix, ou emprisonner sur le long terme, mais comme une véritable ressource, retransformable, pour un faible coût énergétique et écologique, en molécules ou produits chimiques d’intérêt, à haute valeur ajoutée, biocarburants et produits pharmaceutiques notamment. Ces deux technologies de rupture font d'une pierre deux coups, en apportant une contribution importante à la lutte contre le réchauffement climatique et en accélérant la mise en place d'une économie circulaire et vertueuse, qui ouvre la voie à une diminution de notre dépendance aux ressources non renouvelables.
Je termine enfin ce trop rapide tour d'horizon des multiples découvertes scientifiques qui ont marqué 2024 par une magnifique étude qui éclaire nos origines et précise les rapports complexes qui ont existé pendant des millénaires entre les Néandertaliens et les Homo Sapiens. Une équipe internationale, dirigée par des chercheurs de l'Institut Max-Planck d'Anthropologie Évolutive, est parvenue à séquencer les plus anciens génomes d’Hommes modernes connus à ce jour. Chose rare, cet exploit scientifique a été publié le même jour dans les deux revues les plus prestigieuses du monde, Nature et Science (Voir Nature). Cette étude révèle de nouvelles informations précieuses sur le parcours des premiers humains modernes en Europe, qui venaient juste d’arriver d'Afrique, et sur leurs interactions avec Neandertal. Ces scientifiques ont réussi à séquencer les plus anciens génomes d’êtres humains modernes, datés de 45.000 ans environ. Ces génomes, appartenant à sept individus, mettent en évidence une lignée de Sapiens qui se serait séparée du groupe d’humains modernes sorti d’Afrique il y a environ 50.000 ans.
Cette étude démontre également que ces premiers Hommes modernes d’Europe se sont croisés avec les Néandertaliens plus tard qu’on ne le pensait jusqu’ici, il y a entre 45.000 et 49.000 ans, ce qui avance dans le temps l’épisode de métissage commun à toutes les populations non-africaines, une époque qui correspond à la présence faible mais déterminante (environ 3 %) d’ADN néandertalien dans le génome des populations non-africaines actuelles. Ces résultats sont d'une importance considérable car les chercheurs ont réussi à décrypter, à un niveau de précision inédit, le génome d'un individu vieux de 45.000 ans, ce qui constitue un véritable exploit scientifique. Cette datation fiable et précise permet de mieux comprendre les méandres de notre évolution. Elle conforte notamment l’hypothèse que la migration de notre lignée depuis l'Afrique a eu lieu, au plus tard, il y a 43.500 ans. Cette découverte accrédite également la thèse selon laquelle les restes anthropologiques ou vestiges archéologiques hors d'Afrique attribués à des humains modernes de plus de 50.000 ans – soit avant la rencontre avec Neandertal – ne peuvent provenir de nos ancêtres directs, car, comme le souligne ce travail qui fera date, « Tous les Homo sapiens qui vivaient hors d'Afrique il y a 50.000 ans n'ont probablement pas de descendants vivants actuels ». Commentant cette étude, le Professeur Krause, de l'institut Max Planck, souligne que « Nos travaux montrent que l'histoire humaine n'est pas linéaire ; elle est foisonnante, et parfois régressive et montre que nous nous sommes en fait éteints plusieurs fois ».
Il est frappant de constater que, pour toutes ces avancées qui concernent des domaines divers, biologie, médecine, énergie, climat, environnement, anthropologie, les nouveaux outils d'intelligence artificielle ont joué un rôle important et parfois déterminant. L'IA apparaît donc, comme cela a été le cas avec l'arrivée de l'Internet il y a 30 ans, comme un formidable catalyseur d'innovations et de découvertes, tant dans la recherche fondamentale que dans la recherche appliquée et industrielle. Demain, l'IA générative universelle, combinée avec le potentiel immense de calcul et de stockage de l'informatique quantique et photonique, va totalement remodeler nos sociétés et les faire accéder à un niveau de connaissance scientifique et de puissance technologique que nous avons encore de la peine à imaginer. Nos systèmes économiques, sociaux mais aussi politiques, s'en trouveront profondément bouleversés. C'est pourquoi nous devons dès à présent réfléchir ensemble à l'avenir que nous souhaitons voir émerger, pour nous mêmes et pour nos enfants, afin que toute cette puissance scientifique et technique se déploie toujours avec sagesse, humanité et discernement, au service et pour le bien de tous...
René TRÉGOUËT
Sénateur honoraire
Fondateur du Groupe de Prospective du Sénat
e-mail : tregouet@gmail.com
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Nanotechnologies et Robotique
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La Fondation Mallet, à Richebourg (Yvelines), détient l’un des 35 exosquelettes vendus à ce jour par l’entreprise Medimex dans le pays. L’innovation a été présentée lors d’une soirée dédiée le 7 novembre 2024. « Il s’agit de la deuxième version de cet exosquelette avec plus de programmes de rééducation proposés aux patients et aux professionnels de santé », informe Rémi Cheret, ingénieur commercial de la société. « Cette acquisition intervient dans le cadre d’une directive nationale de déploiement de ce type d’outils ».
En janvier 2023, Emmanuel Macron avait en effet promis, en marge de l’inauguration du centre de rééducation parisien Station Debout, que chaque département de l’Hexagone devait être doté d’au moins deux modèles d’exosquelettes. « Dans les Yvelines, le second sera situé à Plaisir », explique l’ingénieur commercial. « Il y en aura aussi un à Dreux (Eure-et-Loir) ». Le coût de cette innovation, environ 180 000 €, a été entièrement pris en charge par l’Agence régionale de santé (ARS).
La fondation n’en est pas à son coup d’essai en termes de nouvelles technologies. Son plateau technique, ou salle de robotique, est déjà doté de trois robots spécialisés dans la rééducation des membres supérieurs. « L’exosquelette est une révolution dans le domaine de la réhabilitation. Il permet à un patient de faire ses premiers pas après des mois de rééducation », souligne Lila Oukbir, médecin de la Fondation Mallet.
Le maniement de l’exosquelette demande une période d’adaptation pour les patients, mais aussi pour les professionnels de santé, dont certains sont encore en formation. La machine peut s’adapter aussi bien à des personnes ayant subi un accident vasculaire cérébral qu’aux patients paraplégiques. « Grâce à la télécommande, l’utilisateur peut déclencher un pas ou un virage », explique Rémi Cheret. « Dans le cas d’une déficience de la fonction motrice potentiellement récupérable, l’exosquelette permet de booster le processus de rééducation en réduisant sa durée ».
Appelé à jouer un rôle fondamental dans la prise en charge par les professionnels de santé des 600 patients, dont 100 enfants, de la fondation à l’avenir, l’exosquelette permet « une reproduction aisée de la marche physiologie ». « C’est un outil de soins aujourd’hui, mais il peut devenir une aide quotidienne pour les patients », a assuré Lila Oukbir.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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Matière et Energie
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Alors que la transition énergétique mondiale avance et que les énergies renouvelables (ENR) prennent une place de plus en plus importante dans les mix électriques, leur résilience face aux extrêmes météorologiques est remise en question. Sont-elles vraiment à l’origine d’une plus grande instabilité des réseaux électriques, notamment lors de conditions climatiques extrêmes ? Historiquement, les énergies renouvelables ont souvent été accusées d’aggraver les blackouts. L’exemple emblématique est celui du blackout de l’Australie du Sud en 2016. Ce dernier avait touché 850 000 foyers et entreprises, et les éoliennes, mal préparées à des perturbations électriques causées par une tempête, avaient été rapidement mises hors service. Plus récemment, la panne britannique de 2019 qui a affecté près d’un million de clients, a également été partiellement imputée à des défaillances dans une ferme éolienne offshore.
Pourtant, selon une étude réalisée par des chercheurs américains de l'université du Tennessee et Irlandais du Trinity College, ces accusations méritent d’être révisées. En analysant 2156 pannes majeures aux États-Unis entre 2001 et 2020, les chercheurs constatent que les réseaux, où les énergies renouvelables dépendantes de la météo (WD-RES selon l’acronyme anglais) représentent plus de 30 % de la production électrique, enregistrent une diminution de la fréquence des blackouts. En d’autres termes, plus la part des renouvelables augmente, moins les pannes sont fréquentes. L’étude classe en 4 catégories la pénétration des ENR. Dans les réseaux où les énergies renouvelables constituent entre 30 et 40 % de la production (catégorie RES4), le risque de blackouts affectant plus de 50 000 clients est divisé par presque trois par rapport à ceux où elles représentent moins de 10 % (catégorie RES1). Par exemple, la probabilité d’une panne affectant au moins 50 000 clients passe de 73,64 % (RES1) à seulement 25,12 % (RES4).
De plus, les pertes énergétiques lors des pannes sont réduites de manière significative. Dans les réseaux RES4, ces pertes dépassent rarement 5 % de la demande énergétique totale, une amélioration notable par rapport aux réseaux traditionnels. La durée des interruptions est également plus courte : moins de 3 heures dans 57,54 % des cas pour les réseaux RES4, contre 70,79 % pour les réseaux RES1. Les conditions climatiques extrêmes restent le principal facteur déclenchant des blackouts, selon les chercheurs. 95,6 % de l’augmentation des pannes observées lors d’événements climatiques extrêmes – comme les tempêtes, vagues de chaleur ou sécheresses – sont directement liées aux conditions météo elles-mêmes, tandis que la contribution des WD-RES est marginale (4,4 %).
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Nature
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Des chercheurs japonais de l’Institut japonais de science et technologie avancée (JAIST) et de l’Université de Tokyo ont développé un nouvel hydrogel bioinspiré, constitué d’un réseau de polymères très précisément agencé pour empêcher l’agglomération des molécules lors de la photosynthèse artificielle. « Le plus grand défi a été de trouver comment organiser ces molécules pour qu’elles puissent transférer les électrons en douceur », explique dans un communiqué du JAIST Kosuke Okeyoshi, coauteur principal de l’étude. « En utilisant un réseau de polymères, nous avons pu les empêcher de s’agglutiner, ce qui est un problème courant dans les systèmes de photosynthèse synthétique », ajoute-t-il.
L’hydrogel décrit dans la nouvelle étude – publiée dans la revue Chemical Communications — contient des molécules fonctionnelles (des complexes de ruthénium et des nanoparticules de platine) fournissant des espaces compartimentés à l’échelle nanométrique pour un transfert optimal des électrons. Plus précisément, il s’agit d’un réseau de microgels poly–N–isopropylacrylamide (PNIPAAm) thermoréactif similaire aux chloroplastes, pouvant intégrer des nanoparticules catalytiques par le biais d’une réaction électrostatique et des changements dans la taille des mailles du réseau. Cela permet de contrôler avec précision le transfert d’électrons pour scinder les molécules d’eau et produire de l’oxygène et de l’hydrogène, tout en empêchant l’auto-agrégation des molécules.
« Si chaque molécule est contrôlée pour se déplacer activement dans un seul espace nanométrique dans le réseau, l’électron est transféré correctement à l’autre molécule dans les réactions directes sans réactions secondaires », indique l’équipe dans son document. L’ensemble de la réaction photosynthétique s’effectue de manière directe et sans apport énergétique externe, en s’appuyant sur un système de conversion énergétique similaire à ceux des organismes vivants. Le système s’inspire du catabolisme et de l’anabolisme des plantes, notamment les multiples réactions d’oxydoréduction se produisant au niveau de la membrane des chloroplastes pour convertir la lumière en énergie.
La quantité d’hydrogène "photoproduit" par l’hydrogel est considérablement plus élevée que celle produite avec les techniques conventionnelles. « Ce qui est unique ici, c’est la façon dont les molécules sont organisées au sein de l’hydrogel. En créant un environnement structuré, nous avons rendu le processus de conversion d’énergie beaucoup plus efficace », affirme Reina Hagiwara du JAIST, auteur principal de l’étude. Ces résultats pourraient avoir des implications prometteuses dans le développement d’alternatives aux énergies fossiles. L’hydrogène est depuis longtemps étudié dans ce sens, mais la plupart des systèmes proposés n’offrent pas suffisamment d’avantages coût/rentabilité pour une application industrielle et à grande échelle.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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Santé, Médecine et Sciences du Vivant
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Une nouvelle étude représentative au niveau national publiée en ligne dans le Journal de la maladie d’Alzheimer a montré une baisse abrupte de la prévalence des troubles cognitifs chez les adultes américains âgés de 65 ans et plus par rapport au même groupe d’âge une décennie plus tôt. En 2008, 12,2 % des Américains plus âgés ont signalé de graves problèmes cognitifs. En 2017, le pourcentage avait baissé à 10,0 %. Pour mettre cela en perspective, si la prévalence des troubles cognitifs était restée au niveau de 2008, 1,13 million d’Américains plus âgés supplémentaires auraient subi des troubles cognitifs en 2017. « Nous avons été étonnés de voir la prévalence des troubles cognitifs diminuer si fortement sur une si courte période de temps », déclare l’auteur principal Esme Fuller-Thomson, directeur de l’Institute for Life Course & Aging de l’Université de Toronto et professeur au Factor-Inwentash Faculté de travail social (FIFSW) et Département de médecine familiale et communautaire. « Cette baisse de la prévalence des problèmes cognitifs graves a une cascade d’avantages pour les personnes âgées, leurs familles et leurs soignants, le système de santé et de soins de longue durée et l’ensemble de l’économie américaine ».
L’étude était basée sur 10 vagues consécutives de l’American Community Survey (2008-2017), une enquête transversale annuelle représentative à l’échelle nationale d’environ un demi-million de répondants américains âgés de 65 ans et plus, y compris des personnes âgées institutionnalisées et vivant dans la communauté. Au total, 5,4 millions d’Américains âgés ont été inclus dans l’étude. Chaque année, les répondants ont été invités à indiquer s’ils avaient « de sérieuses difficultés à se concentrer, à se souvenir ou à prendre des décisions ».
Le taux de déclin des troubles cognitifs était plus prononcé chez les femmes que chez les hommes. Les femmes ont connu une baisse de 23 % au cours de la décennie, tandis que leurs pairs masculins ont connu une baisse de 13 % au cours de cette période. Les chercheurs ont mené des sous-analyses sur des hommes et des femmes âgés de 65-69, 70-74, 75-79, 80-84, 85-89 et 90+. Toutes les cohortes de sexe et d’âge ont connu une baisse statistiquement significative de la prévalence des troubles cognitifs, à l’exception des hommes âgés de 65 à 69 ans.
D’autres analyses ont indiqué que 60 % de la baisse observée des troubles cognitifs graves entre 2008 et 2017 était attribuable à des différences générationnelles dans le niveau de scolarité. Des recherches antérieures approfondies ont conclu que chaque année supplémentaire de scolarisation formelle réduit le risque que les individus finissent par développer une démence. Comparativement aux enfants nés dans les années 1920, les Américains nés au cours de chaque décennie successive avaient beaucoup plus de possibilités de poursuivre des études postsecondaires. Cependant, la baisse de la prévalence des problèmes cognitifs n’a pas été entièrement expliquée par les différences générationnelles dans le niveau d’instruction, ce qui suggère qu’il peut y avoir d’autres facteurs en jeu qui justifient des recherches futures. Les auteurs émettent l’hypothèse de plusieurs contributeurs possibles à ces tendances positives, telles que l’amélioration de la nutrition d’une génération à l’autre, la baisse du tabagisme et de la pollution de l’air, et l’élimination progressive de l’essence au plomb.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
University of Toronto
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Selon une étude réalisée par l’Université de Virginie (Etats-Unis), la forme physique serait plus importante que le poids lorsqu’il s’agit de vivre plus longtemps et en meilleure santé. En analysant les données de 20 études impliquant près de 400.000 adultes de différents pays, les chercheurs ont découvert que les personnes en bonne condition cardiorespiratoire ont des risques similaires de décès et de maladies cardiovasculaires, peu importe leur poids. Mieux, les individus obèses mais en bonne condition physique ont un risque de mortalité près de deux fois inférieur à celui des individus minces, mais peu actifs, très sédentaires. « La condition physique est bien plus importante que la minceur pour réduire le risque de mortalité », affirment les scientifiques dans un communiqué.
Ces résultats remettent en question l’idée reçue selon laquelle la perte de poids est la seule clé d’une meilleure santé. « La société a tendance à associer minceur et santé, mais notre étude montre que la condition physique est un indicateur plus fiable de bien-être ». D’autant que la perte de poids reste un défi pour beaucoup, notamment à cause du phénomène de “yo-yo”, cette tendance à reprendre rapidement le poids que l’on a perdu avec un régime. « Ces cycles répétés de perte et de gain de poids sont aussi dangereux pour la santé que l’obésité elle-même », affirment les auteurs de l’étude.
Avec seulement 20 % des adultes qui respectent les recommandations officielles d’activité physique (150 minutes hebdomadaires d’effort modéré ou 75 minutes d’exercice intense), les chercheurs insistent sur les bienfaits d’une activité modérée pour les personnes sédentaires. « Les plus grandes améliorations en termes de réduction des risques de mortalité surviennent lorsque les personnes complètement inactives commencent à bouger, même modestement », selon l’étude. Des exercices simples comme la marche rapide, pratiquée 30 minutes par jour, plusieurs fois par semaine, suffisent à améliorer la condition physique. En d’autres termes, inutile de viser la minceur à tout prix : mieux vaut privilégier un effort régulier pour protéger son cœur et sa santé.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Medical Xpress
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Une équipe de chercheurs du célèbre Memorial Sloan-Kettering Cancer Center, à New York, a découvert une molécule, le gliocidin, capable de détruire sélectivement les cellules de glioblastome, un grave cancer du cerveau, tout en épargnant les cellules saines. Un traitement qui pourrait révolutionner la prise en charge de cette tumeur cérébrale extrêmement agressive.
Dans le cadre de leurs travaux, les scientifiques ont examiné plus de 200.000 composés chimiques pour identifier des molécules capables de tuer les cellules de glioblastome. Le gliocidin s’est clairement distingué par son action toxique ciblée. En approfondissant son mécanisme d’action, l’équipe a découvert que le gliocidin agit comme un "pro-médicament" : une fois activé dans l’organisme, il bloque indirectement l’enzyme IMPDH2, essentielle à la synthèse des nucléotides guanine. Cette inhibition provoque un stress au niveau de la réplication de l’ADN, entraînant la mort des cellules tumorales.
Des essais sur des souris ont montré que le gliocidin traverse efficacement la barrière hémato-encéphalique, ralentit la croissance tumorale et prolonge la survie des animaux. Associé à la chimiothérapie au temozolomide, qui stimule l’activation du gliocidin, le traitement a encore amélioré les résultats. A noter que les rongeurs traités n’ont montré aucun effet secondaire notable : ils ont conservé leur poids, leurs organes étaient sains et leur système immunitaire intact.
Ces résultats font du gliocidin un candidat prometteur pour des essais cliniques futurs. En s’attaquant aux faiblesses moléculaires spécifiques du glioblastome tout en minimisant les effets secondaires, ce "pro-médicament" pourrait améliorer considérablement les perspectives des patients atteints de cette tumeur.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Medical Xpress
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Des scientifiques de l'Institut d'immunologie de La Jolla (LJI), co-dirigés par le professeur Alessandro Sette, le Docteur Biol et le professeur David Sulzer, du Columbia University Medical Center, ont montré que la maladie de Parkinson est en partie une maladie auto-immune. En fait, les chercheurs rapportent que des signes d'auto-immunité peuvent apparaître chez les patients atteints de la maladie de Parkinson des années avant leur diagnostic officiel.
Les scientifiques savent depuis longtemps que les amas d'une protéine endommagée appelée alpha-synucléine s'accumulent dans les cellules cérébrales productrices de dopamine des patients atteints de la maladie de Parkinson. Ces amas conduisent finalement à la mort cellulaire, provoquant des symptômes moteurs et un déclin cognitif.
Une étude menée en 2017 par Sette et Sulzer a été la première à montrer que l'alpha-synucléine peut agir comme balise pour certaines cellules T, les obligeant à attaquer par erreur les cellules du cerveau et à contribuer potentiellement à la progression de la maladie de Parkinson. Ce fut la première preuve directe que l'auto-immunité pourrait jouer un rôle dans la maladie de Parkinson.
Les nouvelles découvertes éclairent la chronologie de la réactivité des lymphocytes T et de la progression de la maladie. Les chercheurs ont examiné des échantillons de sang d'un grand groupe de patients atteints de la maladie de Parkinson et ont comparé leurs cellules T à un groupe témoin sain et adapté à l'âge. Ils ont découvert que les cellules T qui réagissent à l'alpha-synucléine sont plus abondantes lorsque les patients sont diagnostiqués pour la première fois avec la maladie. Ces cellules T ont tendance à disparaître à mesure que la maladie progresse, et peu de patients en ont encore dix ans après le diagnostic.
Les chercheurs ont également effectué une analyse approfondie d'un patient atteint de la maladie de Parkinson qui avait conservé des échantillons de sang bien avant son diagnostic. Cette étude de cas a montré que le patient avait une forte réponse des lymphocytes T à l'alpha-synucléine dix ans avant qu'il ne soit diagnostiqué avec la maladie de Parkinson. Encore une fois, ces cellules T se sont estompées dans les années suivant le diagnostic.
« Cela nous indique que la détection des réponses des lymphocytes T pourrait aider au diagnostic des personnes à risque ou aux premiers stades de développement de la maladie, alors que de nombreux symptômes n'ont pas encore été détectés », explique Sette. « Surtout, nous pourrions rêver d'un scénario où une interférence précoce avec les réponses des lymphocytes T pourrait empêcher la maladie de se manifester ou de progresser. »
Sulzer a ajouté: « L'une des découvertes les plus importantes est que la saveur des cellules T change au cours de la maladie, en commençant par des cellules plus agressives, en passant à des cellules moins agressives qui peuvent inhiber la réponse immunitaire, et après environ 10 ans, disparaître complètement. C'est presque comme si les réponses immunitaires dans la maladie de Parkinson étaient comme celles qui se produisent pendant la grippe saisonnière, sauf que les changements se produisent sur dix ans au lieu d'une semaine ».
En fait, il existe déjà des thérapies pour traiter l'inflammation des cellules T autoréactives, et ces thérapies au TNF sont associées à une incidence plus faible de la maladie de Parkinson. À l'avenir, les chercheurs sont particulièrement intéressés à utiliser un outil appelé test à base de cellules T pour surveiller les patients déjà à risque de Parkinson pour voir s'ils pourraient bénéficier de thérapies anti-TNF.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
LJI
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Des scientifiques de la Vrije Universiteit Brussel (VUB), de l’UZ Brussel et de l’Université de Gand (UGent), ont réussi à développer un vaccin à base d’ARN messager qui permet de renforcer le système immunitaire en cas d’infection par le VIH. Il n’a pour l’instant été testé que sur des souris mais l’équipe de recherche a bon espoir qu’il soit également efficace sur les patients contaminés par le virus de l’immunodéficience humaine.
Les scientifiques espèrent, grâce à ce sérum, réduire la dépendance des personnes séropositives aux thérapies antirétrovirales traditionnelles. « Contrairement aux vaccins conventionnels, notre vaccin thérapeutique vise à renforcer le système immunitaire des personnes déjà infectées par le VIH, afin de garder le virus sous contrôle. Nous espérons de la sorte réduire la dépendance à une médication quotidienne », explique le professeur Joeri Aerts de la VUB.
La technologie derrière ce traitement est similaire à celle utilisée pour les vaccins contre le Covid-19. A une importante différence près : le vaccin à ARN messager est "conditionné" dans des nanoparticules lipidiques, expliquent les scientifiques. Ces nanoparticules « contiennent un signal stimulant supplémentaire pour le système immunitaire, qui accroît l’efficacité du vaccin », détaille le Professeur Aerts. En outre, le vaccin induit non seulement une réponse immunitaire forte contre le VIH dans le sang mais aussi dans les intestins, « où le VIH se cache principalement ». Selon Sabine den Roover (VUB), co-autrice de l’étude, l’aspect le plus remarquable de cette recherche est que le vaccin active un certain type de cellules immunitaires, les CD8+T, qui détectent et détruisent les cellules infectées par le VIH.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
MTNA
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Le taux de réponse au traitement reste relativement bas (50 %) chez les patients dépressifs et incite à réfléchir à d’autres approches. En revanche, l’efficacité de la luminothérapie en traitement adjuvant au traitement classique a été bien établie dans la dépression saisonnière. Pourrait-elle apporter aussi un bénéfice dans la dépression non saisonnière ?
Pour le savoir, une équipe brésilienne a recherché tous les essais contrôlés randomisés ayant évalué la luminothérapie en traitement adjuvant chez des patients souffrant de dépression non saisonnière (unipolaire ou bipolaire) entre janvier 2000 et mars 2024. Le taux de rémission, de réponse au traitement et l’intensité de la dépression (score de dépression sur différentes échelles, HAM-D, CGI, MADRS) ont été évalués.
Selon les résultats de la méta-analyse (11 essais contrôlés randomisés, 858 patients dont 76 % de femmes) chez des sujets présentant une dépression non saisonnière, le taux de rémission a plus que doublé dans le groupe luminothérapie (exposition à 10 000 lux 30 à > 60 minutes/jour pour la plupart des études) par rapport au groupe contrôle (40,7 % versus 23,5 %, Odds Ratio [OR] 2,42 [1,5 – 3,91], p < 0,001), avec une faible hétérogénéité. La réduction des scores de dépression sur l’échelle de Hamilton était aussi significativement plus importante. Chez les mêmes patients atteints de dépression non saisonnière, le taux de réponse au traitement a également plus que doublé sous luminothérapie par rapport au groupe contrôle (60,4 % versus 38,6 %, OR 2,34 [1,46 – 3,75], p < 0,001), avec une hétérogénéité modérée des résultats.
Par ailleurs, l’analyse en sous-groupe basée sur la durée de suivi (inférieure ou supérieure à 4 semaines), a mis en évidence une différence significative en faveur de la luminothérapie dans les 4 semaines suivant la mise en place du traitement (27,4 % de rémission versus 9,2 %). Un avantage qui perdurait au-delà de 4 semaines de suivi, mais avec une plus forte hétérogénéité. Des résultats similaires ont été retrouvés concernant les taux de réponse au traitement.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
JAMA
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En 2023, une équipe de l’Université de Boston a réalisé une prouesse technologique en bio-impression 3D en créant une réplique miniature d’un cœur humain. Les chercheurs ont utilisé des cellules cardiaques dérivées de cellules souches humaines, combinées à des pièces acryliques imprimées en 3D. L’une des caractéristiques majeures de cette réplique est sa capacité à battre de manière autonome, à l’instar d’un véritable cœur humain. Cette avancée ouvre de nouvelles voies de recherche pour comprendre l’impact des maladies sur les tissus cardiaques et développer des traitements ciblés contre les pathologies cardiaques.
Bien que la bio-impression 3D traditionnelle offre des possibilités considérables en ingénierie tissulaire, elle bute encore sur un obstacle majeur : la précision. Pour pallier cette limitation, une équipe de l’Université de Melbourne a mis au point une bio-imprimante 3D d’un nouveau genre, intégrant un système optique sophistiqué. « Le positionnement incorrect des cellules est l’une des principales raisons pour lesquelles les bio-imprimantes 3D échouent souvent à produire des structures fidèles aux tissus humains », explique David Collins, directeur du laboratoire Collins BioMicrosystems de l’Université de Melbourne.
Cette étude souligne que les bio-imprimantes traditionnelles adoptent une approche lente, compromettant la viabilité des cellules lors de l’impression couche par couche. Pour contourner ce problème, son équipe a innové en évitant l’application successive de couches de biomatériaux. Dans leur étude, les chercheurs expliquent avoir utilisé trois éléments complémentaires pour assurer la précision et la viabilité des cellules : la lumière, les ondes sonores et, les bulles. Lee fonctionnement de cette nouvelle bio-imprimante se démarque radicalement des modèles existants. Selon les auteurs de l’étude, la machine projette d’abord de la lumière sur des bulles de résine contenant les tissus cellulaires, les durcissant et les modelant jusqu’à obtention de la forme souhaitée. Un haut-parleur génère ensuite des ondes sonores qui font vibrer les bulles, permettant ainsi un positionnement rapide et précis des structures cellulaires. Cette bio-imprimante, 350 fois plus rapide que les modèles traditionnels, pourrait permettre d’imprimer un tissu en quelques minutes là où cela prendrait plusieurs heures avec les techniques actuelles.
Collins ajoute que les tissus à l’intérieur des bulles de résine flottent durant tout le processus d’impression, permettant ainsi de créer des structures cellulaires délicates et complexes avec des matériaux encore plus souples. Il évoque également la possibilité d’imprimer, au-delà des tissus humains, des os et des tendons. L’équipe souligne que cette nouvelle bio-imprimante assure la viabilité des cellules, car le tissu flottant dans la bulle de résine peut être imprimé directement dans une boîte de Petri, sans manipulation physique. Chaque structure imprimée reste ainsi intacte et stérile. « Les biologistes reconnaissent l’immense potentiel de la bio-impression, mais elle était jusqu’à présent limitée à des applications à très faible rendement », déclare Callum Vidler, auteur principal de l’étude. « Nous avons développé notre technologie pour combler cette lacune, en offrant des avancées significatives en termes de vitesse, de précision et de cohérence », ajoute-t-il.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
The University of Melbourne
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Des chercheurs de l’université John Hopkins, aux États-Unis, ont montré qu’une alimentation saine peut limiter le risque d’aggravation du cancer de la prostate. Cette maladie peut être classée selon cinq grades. Le premier correspond à un grade où les cellules cancéreuses sont présentes uniquement dans la prostate, sans métastases. Le grade 5 est la forme la plus grave de la pathologie : les cellules cancéreuses sont dites “anormales” et peuvent se développer et se propager dans tout le corps. « De nombreux hommes diagnostiqués avec un cancer de la prostate à un stade précoce s'interrogent sur les changements qu'ils peuvent réaliser pour réduire le risque que leur tumeur devienne plus agressive », indique Bruce Trock, co-auteur de l’étude, professeur d'urologie, d'épidémiologie et d'oncologie à la Johns Hopkins University School of Medicine. « Le rôle de l'alimentation et de la nutrition est l'une des questions les plus fréquemment posées ». Pour répondre à cette interrogation, les scientifiques ont analysé vingt ans de données médicales et d’informations sur les habitudes alimentaires des patients.
Environ 900 hommes ont participé à cette étude. Tous avaient reçu un diagnostic de cancer de la prostate de grade 1 au début de la recherche. Ils ont rempli un questionnaire sur leurs habitudes alimentaires : cela a permis aux chercheurs d’établir un score HEI, pour healthy eating index, soit un indice d’alimentation saine. « Le HEI est une mesure validée de la qualité globale de l'alimentation », précise Zhuo Tony Su, auteur principal. Ils ont aussi calculé les scores de l'indice inflammatoire alimentaire (DII) et le DII ajusté à l'énergie (E-DII). « Les scores DII et E-DII évaluent le potentiel inflammatoire ou anti-inflammatoire de tout régime, donc des scores plus élevés indiquent un régime qui peut provoquer plus d'inflammation, qui à son tour, peut contribuer au développement et à la progression du cancer de la prostate », complète le scientifique.
Au total, 187 hommes ont été reclassés à un grade plus élevé, dont 55 au grade 3. « Plus les scores HEI et E-HEI étaient élevés, plus le risque que le cancer de la prostate à faible teneur progresse vers une maladie de gravité supérieure était élevé », constatent les auteurs. Pour les patients avec une alimentation saine, chaque augmentation de 12,5 points du score HEI était associée à une réduction de 15 % du reclassement du cancer vers le grade 2, et de 30 % vers les autres grades. « Nos résultats devraient être utiles pour conseiller des hommes qui sont prêts à modifier leurs comportements, y compris la qualité de leur régime alimentaire », explique estime Christian Pavlovich, co-auteur de l’étude.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
JAMA
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La sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de maladie de Charcot, se caractérise par une paralysie progressive à l’issue fatale « après 3 à 5 ans d’évolution en moyenne », selon l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Pour l’instant, il n’existe pas de traitement curatif. L’Inserm indique aussi qu’« il est encore très difficile d’établir précisément les mécanismes qui initient et maintiennent la dégénérescence neuronale impliquée dans la SLA ». Mais la recherche avance. Des chercheurs viennent d’identifier un mécanisme clé dans le déclenchement de cette pathologie. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Neuron.
Chez les personnes atteintes de la maladie de Charcot, la protéine TDP-43 s'accumule dans le cytoplasme des motoneurones – au lieu d’être uniquement concentrée dans leur noyau – ce qui nuit à leur fonctionnement et provoque la dégénérescence neuronale. Cette accumulation au mauvais endroit est un signe de la SLA déjà connu par les scientifiques. « Au moment où vous [découvrez] un patient atteint de SLA et que vous voyez la protéine TDP-43 accumulée dans le cytoplasme, c'est comme [si vous arrivez] sur le lieu de l'accident avec toutes les voitures déjà [cabossées], mais ce n'est pas l'événement déclencheur », indique Gene Yeo, l’un des auteurs. Tout l’enjeu de ces travaux était donc de trouver la ou les causes de l’accident ! La première découverte des scientifiques est qu’une autre protéine appelée CHMP7 – normalement présente dans le cytoplasme des motoneurones – s’accumule dans le noyau. Ce mauvais positionnement de CHMP7 perturbe le transport de TDP-43, ce qui explique son mauvais positionnement.
Une première étape donc, mais l’enquête des scientifiques ne s’arrêtait pas là. Ils ont ensuite cherché à comprendre ce qui provoquait l'accumulation de CHMP7 dans le noyau des motoneurones. Pour cela, ils ont étudié les protéines liées aux Acides RiboNucléiques (ARN), des molécules porteuses d'information génétique. Parmi les 55 protéines identifiées comme pouvant influencer l'accumulation de CHMP7, les scientifiques en ont sélectionné 23 en lien avec la SLA. Ensuite, ils ont bloqué l’action de chacune de ces protéines pour voir si cela conduisait à une augmentation de CHMP7 dans le noyau des motoneurones.
Avec d’autres expériences, les scientifiques ont découvert que l’épuisement de l’une des 23 protéines, appelée SmD1, affectait le niveau de CHMP7 et favorisait son accumulation dans le noyau des motoneurones. Autrement dit, quand le rôle de SmD1 ou que cette protéine n’est plus produite, cela provoque un dysfonctionnement de CHMP7, qui impacte ensuite TDP-43. À l’inverse, lorsque les chercheurs ont stimulé l’expression de SmD1, les effets étaient bénéfiques : la protéine CHMP7 se replaçait dans le cytoplasme des motoneurones. Ainsi, ce bon positionnement de chacune des protéines empêchait la dégénérescence.
La protéine SmD1 est déjà ciblée par des traitements contre l'atrophie musculaire spinale, un autre trouble neurodégénératif. « L'un d'eux, le risdiplam, est un composé à petite molécule qui améliore l'épissage et l'expression de SMN2, un gène étroitement lié au gène SMN1 qui devient dysfonctionnel dans la SLA », souligne Gene Yeo. Les auteurs souhaitent poursuivre leurs recherches afin de voir si des traitements comme le risdiplam pourraient être efficaces pour la maladie de Charcot. En France, environ 5.000 à 7.000 patients sont actuellement atteints de cette pathologie, selon le CHU de Toulouse.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Neuron
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Le miel de manuka est unique. Il est produit à partir du nectar de mānuka, une espèce d'arbre à thé originaire de Nouvelle-Zélande et du sud-est de l'Australie. En raison de ses nombreux bienfaits sur la santé, il fait partie des aliments que l'on appelle "nutraceutiques". Il est ainsi, et depuis longtemps, reconnu pour ses propriétés antibactériennes et antioxydantes, mais il est également riche en glucides complexes, acides aminés, flavonoïdes, vitamines, et minéraux : autant de composés qui ont démontré un potentiel anticancéreux.
Les chercheurs de l'UCLA Health Jonsson Comprehensive Cancer Center ont mené des expériences sur des souris atteintes des deux types de cancers du sein les plus courants, ER+ MCF-7 et triple négatif MDA-MB-231. Les résultats, publiés dans la revue Nutriments, montrent que le miel de manuka réduit la croissance et la prolifération des cellules tumorales sans affecter les cellules saines, ni causer d'effets secondaires majeurs : il est donc capable de cibler les cellules cancéreuses. Sur la lignée cellulaire ER+, il réduit la croissance des cellules tumorales de 84 % et sur la lignée cellulaire triple négative, bien que l'effet antitumoral soit plus modeste, il reste dose-dépendant.
D'après les chercheurs, le miel de manuka agirait au niveau moléculaire, en bloquant les récepteurs aux œstrogènes présents sur les cellules tumorales, inhibant ainsi leur croissance et leur prolifération. Ainsi, il améliorerait l'efficacité des médicaments anti-œstrogéniques, comme le tamoxifène, lorsque utilisés conjointement. Cependant, dans le cas de cancers ER+, qui représentent 70 % des cas de cancers du sein, un traitement anti-œstrogène peut entraîner des résistances secondaires au niveau du système endocrinien. Conséquence : la chimiothérapie devient la seule solution. D'après le Docteur Diana Márquez-Garbán, professeure agrégée de médecine à la David Geffen School of Medicine de l'Ucla et autrice principale de l'étude, « ces résultats permettent d'espérer le développement d'une alternative naturelle et moins toxique à la chimiothérapie traditionnelle ».
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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Recherche & Innovation, Technologies, Transports
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Le Japon s’apprête à révolutionner sa logistique avec un projet d’envergure : un convoyeur automatisé géant reliant Tokyo à Osaka. Cette infrastructure innovante promet de transformer radicalement le transport de marchandises dans l’archipel nippon, en réponse aux défis démographiques et environnementaux auxquels le pays fait face. Le ministère japonais de l’Aménagement du territoire, des Infrastructures, des Transports et du Tourisme, a dévoilé les contours de ce projet titanesque. L’objectif est clair : remplacer 25 000 camions par un système de transport automatisé sur une distance de 500 km. Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large visant à anticiper la pénurie de main-d’œuvre qui menace le secteur logistique nippon.
Le Japon, confronté à un déclin démographique sans précédent, prévoit une baisse drastique du nombre de chauffeurs-livreurs dans les années à venir. Les estimations sont alarmantes : 30 % des colis pourraient ne pas être livrés d’ici 2030, faute de personnel suffisant. Face à ce constat, le convoyeur automatisé apparaît comme une solution audacieuse et nécessaire. Le ministre Tetsuo Saito a souligné l’importance de ce projet : « Il ne s’agit pas seulement de répondre à la crise logistique, mais aussi de contribuer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. » Cette double ambition illustre la volonté du Japon de concilier efficacité économique et responsabilité environnementale.
Le concept du convoyeur automatisé repose sur des technologies de pointe, rappelant les avancées spectaculaires observées dans d’autres domaines, comme l’internet spatial par laser. Plusieurs options sont envisagées pour concrétiser ce projet titanesque : des tapis roulants géants longeant les autoroutes ; des tunnels souterrains équipés de systèmes de transport automatisés ; des voies dédiées pour des chariots électriques autonomes. Quelle que soit la solution retenue, le système sera conçu pour transporter des palettes d’une tonne de marchandises diverses, sans intervention humaine. Cette automatisation complète représente un défi technique considérable, comparable à la construction de gratte-ciels toujours plus hauts.
Malgré son potentiel révolutionnaire, le projet soulève de nombreuses questions. Le coût estimé pour la seule construction d’un tunnel de 500 km s’élèverait à environ 23 milliards de dollars, sans compter les équipements nécessaires au fonctionnement du convoyeur. Face à cet investissement colossal, le ministère a lancé un appel aux entreprises privées pour participer au financement. Un autre point d’interrogation concerne la pertinence à long terme de cette infrastructure. Avec l’essor rapide des véhicules autonomes, certains experts s’interrogent sur la nécessité d’un tel système d’ici 2034, date prévue pour sa mise en service. Malgré ces interrogations, le gouvernement japonais semble déterminé à mener à bien ce projet visionnaire. La mise en place de ce convoyeur automatisé géant pourrait marquer un tournant dans l’histoire de la logistique mondiale, ouvrant la voie à des systèmes de transport de marchandises plus efficaces et écologiques.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
GCR
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Des chercheurs chinois travaillent sur un moteur d'avion révolutionnaire, le Ram-Rotor Detonation Engine (RRDE) qui combine un moteur à détonation avec un compresseur à rotor inspiré des moteurs rotatifs. En effet, les moteurs à détonation classiques présentent de nombreux avantages en termes de pression. Mais en pratique, une poussée et une pression constante sont difficiles à obtenir. « Dans le RRDE, la compression, la combustion par détonation et l'expansion du flux de réactifs sont organisées successivement entre les pales des rotors. Le RRDE utilise des ondes de détonation qui se propagent pour atteindre le cycle thermodynamique de détonation idéal, améliorant ainsi les performances de propulsion », détaillent les chercheurs de l'université de Tsinghua, à Pékin.
D'après leur analyse théorique et leurs simulations numériques, ce système pourrait fournir une poussée continue et fonctionner à des vitesses de démarrage plus faibles. « L'analyse théorique montre que le RRDE peut atteindre le gain de pression totale positif et une efficacité de cycle thermodynamique élevée », conclut l'étude. Mais entre la théorie et la pratique, il y a bien sûr un monde. Les scientifiques en sont conscients : le RRDE « est toujours confronté à plusieurs défis qui doivent être résolus », admettent-ils. Du laboratoire à l'expérimentation puis à la pratique dans le monde réel, il reste donc encore un gouffre. Mais les applications potentielles du concept, à l'aéronautique et au spatial, montrent une fois de plus que la Chine poursuit vaille que vaille ses progrès rapides vers l'excellence scientifique mondiale.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Science Direct
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